Nintendo Switch

Gal*Gun Double Peace

Test Switch

Gal*Gun Double Peace

Par Thatgunman - Le 17/03/2022 à 12:40

De Duck Hunt à Virtua Cop, vous connaissez très certainement (au moins de nom) l’un des représentants du jeu de tir sur rail, qui aura eu le vent en poupe jusqu’à la fin des années 2000. Depuis, les joueurs ont grandi (ou vieilli, c’est selon) et leurs intérêts ont bien changé : de l’ambiance militaro-industrielle premier degré, les joueurs se tournent désormais vers les couleurs criardes et les écolières enjouées avec Gal*Gun Double Peace sur Nintendo Switch.

I'm here to kick gals and shoot pheromones

Le nom Inti Creates vous dit peut être quelque chose si vous vous êtes intéressé à la licence Megaman ces dernières années. Ce développeur, formé d’anciens de chez Capcom, s’est constitué un annuaire conséquent de nouvelles licences, dont Gal*Gun figure en tête de proue. En effet, cette série a acquis une certaine réputation, notamment grâce à son postulat récurrent, qui nous met dans la peau d’un lycéen qui se voit administrer par maladresse, une dizaine de flèches de phéromones de la part du Cupidon local. Cela aura pour conséquence d’attirer toutes les filles du lycée, et de provoquer par on ne sait quel miracle, une vie de solitude au protagoniste s’il ne déclare pas sa flamme avant la fin de la journée. Cette fois-ci, c’est au tour de Houdai Kudoki de subir ce maléfice.

Fort heureusement, il pourra compter sur deux de ses amies d’enfance pour s’extirper de cette pagaille : Shinobu et Maya, deux chasseuses de démon. Les interventions des personnages sont souvent saupoudrées d’un humour gras qui sait s’assumer, quitte à rebuter une partie du public. Les doubles sens sont légion et on sent bien la patte tendancieuse des bishoujo games, ce qui pourra surprendre les joueurs occidentaux. Seulement, et même si Gal*Gun est réservé à un public averti, la ligne rouge entre le grivois et le vulgaire n’est jamais franchie et l’humour reste majoritairement bon enfant. Seul problème, les dialogues sont encore une fois restés en anglais. Le vocabulaire est simple, mais on regrette toujours l’absence de localisation dans un jeu dont une partie de l’intérêt réside dans sa verve.

House of the Gal

Dans Gal*Gun Double Peace, le joueur arpente les niveaux tout en repoussant des vagues successives de demoiselles à l’aide de son pistolet à phéromones. Pour empêcher ces dames de déclarer leur flamme, il faut effectivement leur tirer dessus, soit en abaissant leur jauge de vie, soit en provoquant un “Ecstasy Shot” en visant une partie spécifique de leur corps. S’agissant de personnages en trois dimensions, il est parfois compliqué de déterminer les zones de collision permettant des “Ecstasy Shot”. Mais de par la difficulté modérée et les options de zoom et de tirs chargés, on parvient facilement à réaliser des enchaînements et finalement retrouver les sensations d’un House of the Dead… En un peu moins bourrin.

C’est sur, malgré le scénario rocambolesque, l’action se situe dans une réalité proche de la nôtre, et il est donc difficile de justifier ici les habituelles cascades rocambolesques auxquelles le genre nous avait habitués, mais la répétitivité des environnements scolaires, des musiques et la lassitude engrangées par l’horizontalité et la monotonie des niveaux pèse énormément sur le rythme du jeu. L’établissement scolaire est bien garni, avec ses complexes sportifs, ses nombreuses salles de classe et sa caverne souterraine (cherchez l’intrus), et il est dommage de noter l’absence de vie qui se dégage de ces environnements, pourtant très nombreux.

Finir le jeu est une chose, mais découvrir ses embranchements à foison en est une autre. En fonction du choix de la dulcinée du héros, les dialogues changeront et vous demanderont parfois de prendre la main et d'y répondre pour influer sur la barre d’affection de la bien-aimée. Les ramifications se débloquent en complétant des séries d’actions spécifiques, dont la majorité est fort heureusement indiquée clairement au joueur. Ce contenu annexe se révèle être une véritable mine d’or, puisqu’il met à contribution des éléments passés quasiment inaperçus lors d’une première session. Les jauges d’intelligence, d’athlétisme, de style et de perversité prennent tout leur sens, puisqu’elles vont influer sur l’attirance du jeune homme. Elles vont d’ailleurs pouvoir être améliorées avec les objets disponibles en magasin, en les échangeant contre une monnaie qu'on peut acquérir en réalisant de bons scores lors des phases de tir ou en complétant des quêtes secondaires.

Behind... Fan-Service Line

Avec cette ambiance majoritairement adaptée au grand public, difficile de déceler le contenu qui a permis à la série d’obtenir une étiquette libidineuse. Les phases “Doki Doki” viennent toutefois rappeler cet état de fait ponctuellement. À ce stade, le but n’est plus de tirer sur un personnage de la gente féminine, mais bien de pratiquer ce que l’on pourrait qualifier de “massages” et ainsi provoquer une “explosion de plaisir”. À cela, s’ajoute la galerie qui nous donne la possibilité d’habiller l'une des filles du jeu dans des tenues exclusives à ce mode de jeu et de les faire prendre part à des scénettes, avec bon nombre de paramètres. Ce genre de contenu tranche totalement avec le reste du jeu et provoquera certainement un malaise chez une partie des joueurs. Si jamais vous souhaitez vous aventurer dans ces contrées, mais que vous ne souhaitez pas perdre la face avec votre famille et votre conjoint(e), les développeurs ont pensé à vous avec l’option "Mom Walked In” qui déguisera l’écran en interface de jeu de rôle en appuyant sur le bouton “-” en jeu. Les graphismes retranscrivent bien l'aspect dessin animé japonais, et la quantité d'artwork présents en tant que bonus rendent compte du soin apporté sur ce point précis. Les musiques sont quant à elles appréciables sans être inoubliables. La partie sonore se distingue surtout de part son doublage japonais, couvrant la majorité des dialogues.

Retrouvez le barème des notes des tests de Nintendo-Master 

7
Difficile de passer outre le côté lascif de Gal*Gun Double Peace, et pourtant, ce dernier manifeste des qualités insoupçonnées qui en font une expérience pas dénuée d’intérêt. Le jeu de tir sur rail se marie bien avec le roman visuel et même si le manque de diversité du gameplay se fait rapidement ressentir, la générosité en terme de contenu se dévoile, à travers les différents chemins, et l’on ne peut résister à l’envie de revenir régulièrement pour découvrir ce que Gal*Gun Double Peace peut encore nous offrir. Les sensibilités individuelles feront que certains joueurs n’arriveront pas à outrepasser les situations terriblement embarrassantes vécues lors des séquences “Doki Doki”, et pourront faire pencher la balance en fonction de cette composante.

  • L'humour omniprésent dans les dialogues
  • Embranchements scénaristiques en grandes quantités
  • Les séquences de tir sur rail, simples, mais très amusantes
  • Durée de vie conséquente
  • Le Fan-Service...
  • ...Qui pourra rebuter une partie du public
  • Pas de localisation en français
  • Lassitude qui peut s'installer à cause de la platitude de certains niveaux