La Switch est fournie en titres tirés de la licence Fire Emblem. Après un excellent Three houses sorti en 2019, ainsi que deux spin off en mode Musou, à savoir Warriors et Three Hopes sortis respectivement en 2017 et 2022, Nintendo nous a surpris lors du Nintendo Direct du 24 septembre 2022 avec l’annonce d’un nouveau titre prévu pour le 20 janvier 2023. Nous avons eu l’occasion d'essayer en avant-première ce nouvel opus, voici donc nos premières impressions !
Un réveil difficile
Après avoir choisi votre avatar, homme ou femme, vous incarnez Alear le Dragon divin. L’histoire commence alors que la bataille fait rage. Vous vous frayez un chemin au travers des hordes ennemies, épaulé par vos compagnons qui semblent utiliser des âmes de héros du passé, ô combien connus. Vous voilà donc devant un certain dragon déchu, Sombron, à priori responsable de toute cette guerre. Alear possède un anneau lui permettant de combattre avec le non moins célèbre Marth. Au moment de passer à l’attaque contre ce terrible antagoniste, Marth vous indique qu’il est désormais temps de fusionner. Après quelques joutes, vous vous exécutez, prenant alors une forme plus puissante, et parvenez à terrasser Sombron. Au moment de sa chute, Marth espère que vous vous souviendrez toujours de lui.
Lorsque vous reprenez vos esprits, vous vous réveillez dans un endroit paisible et idyllique. Deux jeunes personnes sont à vos côtés, Clanne et Framme se proclamant gardiens du Dragon divin. Les voilà excités de vous voir éveillé et ce vacarme attire l’attention d‘un homme plus âgé : Vander. Après quelques échanges, ils vous expliquent que vous dormez depuis mille ans. Il est ainsi convenu de vous diriger vers le château de Lythos. En chemin, vous êtes pris à partie par des Aberrations. Alors que vous ne vous sentez pas de vous battre, vous choisissez la fuite, à la grande surprise de Vander. Clanne et Framme décident quant à eux de barrer la route afin de vous protéger, se mettant ainsi en péril. Vous décidez de prendre les armes, Marth réapparaît afin de vous prêter main forte.
Après une bataille victorieuse, d’autres Aberration vous assaillent et se montrent en surnombre. Un dragon blanc apparaît annihile l'ennemi, il s’agit de la reine Lumera, votre mère. Suite à ces événements, elle vous confie la tâche de réunir les douze anneaux, dont six sont en possession de vos alliés. Il faudra donc vous rendre dans les différentes contrées du monde d’Elyos, à savoir Firenne, Brodia, Elusia, Solm, Lythos et Gradlon. C’est ainsi que votre périple débute afin de réunir ces précieux anneaux et augmenter au passage votre puissance. Certaines terres sont propices aux alliances et nombreux seront les nouveaux compagnons qui vous rejoindront. Le château de Lythos vous est aussi confié, appelé Somniel. Il vous faudra le développer afin de garantir à votre armée les meilleurs services et la rendre davantage puissante.
Reprenons les bases
Pour ceux qui ne connaîtraient pas la série, Fire Emblem Engage est un Tactical RPG dans lequel l’action se déroule au tour par tour permettant à vos unités de gagner en puissance en prenant des niveaux et/ou en changeant de classe. Dans les grandes lignes, tout est repris ici à l’identique. Le joueur commence par déplacer ses troupes et attaquer chaque unité ennemie tout en veillant à ne pas mettre en danger le personnage qu’il aura déplacé. Une fois chaque personnage utilisé (ou si vous souhaitez terminer votre tour), c’est donc à l’ennemi de jouer, il bouge lui aussi ses unités et vous attaque. L’autre spécificité, c’est la roue des armes basée sur le Shi Fu Mi. Ici l’épée prend le dessus sur les haches qui sont avantagées sur les lances, qui à leur tour prennent le dessus sur les épées. Il faut veiller en permanence sur le fait de ne pas exposer un personnage dans le rayon d’action d’un ennemi qui pourrait avoir l’avantage.
Outre ces grandes lignes, Engage offre quelques subtilités intéressantes et renforçant l’aspect stratégique. Par exemple, il est possible, lorsque l’on a l'avantage de briser la garde de son adversaire. De ce fait, il lui est impossible de contre-attaquer (puisque qu’en principe, lorsque vous attaquez, l’ennemi peut rétorquer). Cette brise garde peut donner un avantage certain permettant d’asséner parfois deux coups sans encaisser le moindre dégât (et dans le meilleur des cas, cela peut permettre de terrasser l’autre dans les meilleures conditions). Notons aussi que vous pouvez trouver des variantes dans les classes. Par exemple, vos soigneurs ne sont plus forcément des personnages passifs, mais plutôt des moines combattant à mains nues et qui s’avèrent efficaces contre les archers, mages ou même voleurs. Rappelons qu’à une certaine époque, les armes avaient une durabilité qui n’est pas de retour ici hormis pour les bâtons de soin (ou autres bâtons spécifiques tels que le bloc de glace).
Douze anneaux pour les gouverner tous
Passons donc à la grande nouveauté de cet opus : Les anneaux d’Emblèmes. Ces anneaux renferment le pouvoir des héros d’autres mondes. Afin de ne pas trop en dévoiler, nous n’allons pour le moment n’évoquer que Marth, Celica et Sigurd. Premier avantage de ces anneaux, c’est l’effet sur les statistiques de votre personnage. Ainsi, le personnage en possession d'un anneau voit ses statistiques augmenter. Au fil des combats, tout comme on peut tisser des liens avec ses alliés, il est possible d’en tisser avec un Emblème. Plus le lien augmente, plus vous bénéficiez de bonus et autres techniques vous rendant plus puissant. Enfin, il est aussi possible de fusionner avec l'Emblème que l’on porte. Et c’est là que l’aspect stratégique peut exploser.
La fusion est possible lorsque la jauge dédiée est pleine et elle ne dure que trois tours dès lors qu’elle est activée. Une fois la fusion terminée, il est possible de remplir la jauge en effectuant des attaques ou en s’arrêtant sur une case remplie d'énergie de fusion. Qu’est-ce que cela donne en combat ? Par exemple, si vous gardez Marth sur Alear (épéiste), lors de la fusion, il est possible d'utiliser sa rapière, offrant un sérieux avantage sur les unités montées, et ce, même si celles-ci sont équipées d’une lance. Sachez aussi qu’au-delà d'utiliser l’arme de votre Emblème, vous pouvez aussi exécuter une attaque de fusion une fois par fusion, attaque qui s'avère réellement très puissante.
Outre la puissante, elles peuvent aussi grandement contribuer à votre stratégie. Sigurd, cavalier lancier, vous octroie l’attaque fusion Dépassement qui consiste à faire une charge en avant, infligeant des dégâts à tous les ennemis sur son passage (testé et approuvé sur une ligne de quatre ennemis dont trois ont trépassé). Enfin, dernier exemple avec Celica, son attaque de fusion, Téléragnation téléporte l’unité n’importe où sur la carte afin de l'attaquer avec une magie très puissante (idéal pour sauver un allié trop éloigné par exemple). Ceci n’est qu’un aperçu de ce qui est possible et nous allons continuer à explorer les subtilités de ce nouveau système. Nous avons lancé une autre partie en parallèle afin d'attribuer les anneaux à d’autres personnages, les possibilités apparaissent comme extrêmement multiples.
Somniel, base d’opérations
Cela est devenu une habitude, mais nous avons à notre disposition une base d'opérations qui se développe au fur et à mesure. La plupart des services sont plutôt standards comme l’implantation de boutiques qui verront leur stock s’étoffer au fil de votre progression : marchand d‘armes, forgeron, vendeur d’objet et styliste (car oui, il est possible de changer de tenue pour chaque unité. En somme, c'est l’apparence civile dans Somniel). Une ferme vous permet aussi de récolter entre chaque mission des ingrédients, pour peu que vous ayez adopté des animaux. Il est possible d’en adopter après chaque bataille puisque vous vous retrouvez sur place à discuter avec villageois, gardes et autres personnages plus ou moins importants. Des animaux sont donc présents lors de ces phases.
L’endroit le plus important n’est autre que la Salle des Emblème. Un tableau d’affichage est disponible dans Somniel dans lequel sont affichés des exploits à réaliser (effectuer X batailles, tuer X ennemis, atteindre tel lien, etc.). Ces exploits rapportent une monnaie appelée Fragments de liens (il y a aussi d ‘autres moyens d’en gagner). Cette monnaie peut se dépenser dans la Salle des Emblèmes donc. Au sein de cette salle, plusieurs possibilités s'offrent à vous. “Hériter de techniques” vous permet d’apprendre des techniques pour le personnage choisi, et que vous pouvez équiper même si vous ne portez plus l’anneau. “Créer des anneaux de lien” est une sorte de gatcha vous faisant acquérir de nouveaux anneaux. Ceux-ci ne permettent ni fusion, ni technique, mais offrent tout de même des bonus de statistiques suivant leur qualité (quatre degrés de qualité existent). “Unir des anneaux de lien” permet quant à lui de fusionner des anneaux de même qualité afin d’en obtenir un de meilleure qualité. Enfin, vous pouvez polir les anneaux afin d’améliorer le lien avec vos emblèmes.
Fire Emblem True Colors
Visuellement, le titre est apparu dès son premier trailer comme très coloré, voire même flashy. Cela peut paraître inhabituel pour un titre évoluant dans une série ou les maîtres-mots sont la guerre, le conflit, les trahisons, les manigances, etc. Pour autant, ici, ce côté coloré ne dénote pas et parvient sans mal à prendre place dans le contexte décrit en jeu. D’ailleurs, cela permet même de mettre en avant des personnages haut en couleur (restons dans le thème). Le titre semble un cran au-dessus de Threehouses. On ne parle pas ici du côté artistique qui touchera chacun suivant sa sensibilité mais bel en bien du côté technique. Engage semble plus net et mieux maîtrisé. Il bénéficie d’ailleurs de bien plus d’effets visuels rendant les combats plus dynamiques à regarder.
Il faut tout de même pousser l’expérience plus loin afin d’appréhender au mieux le titre. Gageons que ce système d’anneaux nous semble d’ores et déjà prometteur en termes de possibilités stratégiques. De même, les classes semblent avoir été bousculées et le système de progression des personnages apparaît comme plus large. Il nous faudra plus de temps pour tout analyser, mais cela nous semble plutôt engageant (sans mauvais jeu de mots). L’histoire est dans sa première partie déjà très plaisante à suivre et nous nous attendons à quelques rebondissements en espérant une écriture globale soignée (et espérons-le, surprenante).
