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Final Fantasy Pixel Remaster

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Final Fantasy Pixel Remaster

Par Ex-Nihylo - Le 09/05/2023 à 08:00

Monument phare du J-RPG depuis 1987 et la sortie de son premier jeu, la série des Final Fantasy fait rêver des millions de joueurs à travers le monde depuis désormais plus de trois décennies. Œuvres inspirantes et créatrices depuis ses origines, qui ont toujours su se renouveler pour plaire à plusieurs générations de joueurs, les six premiers jeux de la série nous reviennent aujourd'hui sous forme de compilation remastérisée. À une époque où le pixel-art revient aux premiers plans, tels que le prouve l'apparition de nombreux remasters de différentes séries de jeux, Final Fantasy tente de surfer sur cette vague afin de se faire sa place au soleil. Que peuvent bien valoir ces titres remastérisés de nos jours ? Réponse à venir dans ce test ci-dessous !

Aux origines de la série : Final Fantasy

Une légende tenace et répandue dans le milieu du jeu vidéo consiste à prétendre que Final Fantasy, premier du nom, se serait nommé ainsi car il s'agissait de l'ultime (pour "final") jeu avant que Squaresoft ne ferme définitivement ses portes. Aucun témoignage officiel n'allant dans ce sens, on peut légitimement mettre en doute ce qui est encore trop facilement cru à ce jour par une frange de joueurs. Par contre, on ne peut pas nier qu'il y a eu un avant et un après ce premier FF chez Square puisqu'il s'agit de leur véritable premier succès commercial, mais aussi parce que cet opus fonde la série de jeux que l'on connaît et qui perdure encore de nos jours. Le scénario repose sur un affrontement à venir entre quatre guerriers de la Lumière, que vous incarnez d'emblée, qui doivent combattre les ténèbres qui menacent le monde et le mène au bord de l'extinction. Très basique dans son approche, très linéaire, comportant tout de même son petit lot de surprises, l'aventure vous mène d'un bout à l'autre de la carte du monde pour une bonne dizaine d'heures de jeu environ. 

Vous commencez le jeu en choisissant la classe de votre personnage, parmi six classes disponibles, allant du guerrier au puissant mage noir en passant par le mage blanc pro des sorts de guérison. On ne peut en changer en cours de route, mais le choix initial importe peu. Il vous faudra de toute façon augmenter les niveaux de vos personnages en enchaînant les combats, ce qui promet des heures de jeu si vous jouez de façon legit ou alors si vous choisissez par pur confort d'activer l'option permettant de multiplier par 4 vos gains d'expérience et d'argent. Cette option est valable pour tous les Final Fantasy de la compilation, permettant de profiter de chaque histoire du jeu au maximum en ne nous imposant pas les traditionnelles nombreuses heures à farmer pour avoir une équipe adaptée. Comme on peut choisir de ne pas activer cette option, les puristes de la première heure ne pourront formuler de critiques à cette encontre, et très sincèrement, ces options feront du bien à bon nombre d'entre nous. 

Ainsi, on enchaîne les passages ville / donjon, dans lesquels on achète de nouveaux équipements ou de nouvelles magies dans les premières citées pour ensuite se préparer à combattre des monstres qui nous apporteront expériences et argent, puis un boss une fois parvenu à la fin du donjon. Ce principe se renouvelle à peu de choses près dans les 6 Final Fantasy de cette compilation, les Final Fantasy ultérieurs insistant peu à peu sur quelques allers-retours en plus à faire entre d'anciens lieux déjà visités et de nouveaux, mais le tout reste tout de même très linéaire. Et c'est ce qui fait la force des premiers épisodes de la saga : contrairement à des RPG de type occidental, ici l'accent est clairement mis sur le scénario et l'aventure, et chaque opus comporte leur nombre bien déterminé de thèmes abordés. Une autre fonction offerte par cette compilation est la possibilité d'échapper aux combats aléatoires, que l'on soit en vadrouille sur la carte du monde, mais aussi dans les temples/donjons : cette option est là encore clairement la bienvenue et s'active / se désactive directement d'une simple pression sur la touche correspondante, à savoir le joystick analogique droit. 

La refonte graphique est plus que la bienvenue, la vétusté de l'opus originale pouvant rebuter un grand nombre de joueurs, y compris parmi les aficionados de la première heure. Les dialogues bénéficient également d'une nouvelle typographie, agréable à l'œil et clairement mieux adaptée à nos écrans de télévision dernier cri. Ces améliorations esthétiques sont d'autant plus agréables qu'elles ne dénaturent nullement les opus d'origine, les bonifiant largement sans les modifier réellement. C'est encore plus vrai pour les opus 8 bits, à savoir les 3 premiers Final Fantasy, le lifting opéré sur les opus SNES frapperont un peu moins les esprits. Il faut dire qu'ils étaient déjà nettement à la hauteur à leur époque pour ne pas avoir besoin de sérieuses retouches. Le travail sur les bande-son est là aussi qualitatif, et le mot est faible : chaque piste a été réarrangée de façon à ce que l'on ne perde pas la mélodie d'origine, que l'on peut au pire choisir de remettre dans les options. Un véritable travail d'orchestre qui magnifie véritablement ces remastérisations, on ne peut qu'être conquis et exiger la même qualité pour d'autres remasters à venir. 



Final Fantasy II, l'opus de la confirmation ?

Bien qu'il soit généralement admis qu'un Final Fantasy ne ressemble pas à un autre (hormis sa nature même de J-RPG et de ce que cela comporte), un certain nombre d'éléments sont tout de même repris, parfois en tant que clin d'œil, d'autres fois parce qu'untel élément d'un opus précédent a plu à une bonne partie de la communauté. Final Fantasy II, fort du succès de son prédécesseur, se permet de reprendre à son compte quelques éléments du premier du nom, tout en apportant son lot de nouveautés. Ainsi, on retrouve le même système de combat au tour par tour, comme dans le précédent opus : vous entrez les commandes à la suite de vos 4 protagonistes sur le champ de bataille, le tour se joue selon ce que vous avez décidé en amont tout en y ajoutant, évidemment, les attaques de l'ennemi, et ainsi de suite, jusqu'à la défaite de tous vos ennemis à l'écran. Les nouveautés dans cet opus peuvent paraître très superficielles, comme par exemple le fait que vos personnages traversent l'écran de gauche à droite sitôt la bataille gagnée, comme pour nous indiquer qu'ils ne font qu'aller de l'avant, mais aussi de grosses nouveautés en termes de gameplay. Final Fantasy II propose ainsi un système original, qui n'a jamais été repris dans les opus ultérieurs. Ici, pas de gain d'expérience, pas de montée en niveau, vous devenez plus fort uniquement en fonction de votre manière de jouer. Encaissez les coups de vos ennemis, votre défense progressera, enchaînez les attaques, votre force grimpera de niveau, utilisez vos magies pour en accroître considérablement la puissance.

Final Fantasy II, c'est également l'opus qui lance les Chocobos, créatures devenues mythiques et qui ont rapidement su conquérir le cœur de nombreux joueurs, à tel point qu'ils sont revenus dans tous les FF ultérieurs mais ils ont également eu droit à leur propre série de jeux. Leur utilisation reste néanmoins confinée aux voyages sur la carte du monde, qui permet d'éviter les combats aléatoires. Le personnage de Cid, récurrent dans la série des FF, nous vient également de cet opus, ici il est le propriétaire du seul aéronef disponible dans ce monde. Un monde que l'Empereur, principal antagoniste du jeu, cherche à asservir ; au début du jeu il est presque parvenu à ses fins vu que la résistance n'est constituée que d'une poignée de fidèles autour d'une princesse dénommée Hilda et de votre équipe de 4 héros. Contrairement à l'itération précédente, les personnages sont un peu plus travaillés, possédant un nom qui leur est propre - dont Firion pour le héros - bien qu'on puisse les renommer, et leur background, bien que sommaire, a le mérite d'exister. Une autre originalité du jeu consiste à intégrer lors de certains passages d'autres personnages, comme Ricard le dernier chevalier dragon ou le sage Minnwu le temps d'accomplir certaines quêtes en particulier. 

À noter que, à l'instar de chaque opus de la compilation, les ajouts des versions Game Boy Advance de ces jeux n'ont pas été ajoutés dans ces remasters. Exit donc le fameux donjon "Soul of Rebirth" qui avait donné des sueurs froides aux joueurs de l'époque étant donné sa difficulté... Une dizaine d'heures suffira pour en venir à bout, du moins en utilisant les options de confort permettant d'accélérer le gain des Gils (la monnaie des jeux des Final Fantasy) et de l'expérience. Le scénario, bien que désormais très classique, réserve là encore son petit lot de rebondissements, le jeu devenant très agréable à parcourir de par ses ajouts et la qualité de sa remastérisation. Bien que l'Empereur soit un véritable fléau, les villes parcourues présentent un peu plus de vie que dans l'opus précédent et cela se remarque par une plus grande variété de dialogue des habitants qui les peuples, toute proportion gardée. La possibilité de désactiver quand on le souhaite les combats aléatoires est un vrai plus, dans le sens où on n'est plus obligé à faire de multiples combats lorsqu'il s'agit d'aller ou de revenir dans un lieu précis sur la carte du monde pour poursuivre notre quête. À l'instar du premier FF, la difficulté est loin d'être insurmontable du moment que l'on se constitue une équipe de costauds, et pour cela, il n'y aura pas besoin de se faire trop d'expériences, nos personnages montant rapidement en puissance. Même le boss final ne vous posera pas vraiment de problème, au contraire de celui du premier FF, dont la difficulté tranchait net avec le reste du jeu. 


Final Fantasy III, le méconnu

Le 3 mai 2007, c'est la date à laquelle les joueurs Européens ont enfin pu découvrir cet opus, soit 17 ans après sa sortie d'origine au Japon. Et encore, il ne s'agit pas de la version NES mais d'une version remastérisée du jeu, intégralement en 3D, sur Nintendo DS. Autant dire que l'expérience d'origine nous est restée étrangère, jusqu'à la sortie de cette édition Pixel Remaster, soit 33 ans plus tard ! Il est étrangement le seul à ne pas avoir eu la chance de nous parvenir via des compilations Playstation parues au début des années 2000, ni via une adaptation GBA, console nomade qui a pourtant vu tous les FF du premier au 6 adaptées dessus ! On peut néanmoins affirmer que cette incongruité n'en est plus une aujourd'hui... Ici encore, le lifting graphique fait des merveilles et la bande-son réarrangée n'est pas en reste, loin de là. Tout est fait pour nous faire plonger à la fois dans l'ambiance d'époque, avec une belle touche de modernité bienvenue. Les deux principales innovations de cet opus sont l'apparition des invocations ainsi que celle des Mogs, créatures emblématiques, à l'instar des Chocobos, de la série.

Les jobs font également leur grand retour, et cette fois, contrairement au premier opus, on peut en changer quand bon nous semble ! Cela donne clairement une dimension stratégique nouvelle au jeu car on peut personnaliser à volonté notre équipe de héros. C'est d'autant plus vrai que plus on avance dans le scénario, plus le nombre de jobs disponibles augmente, ce qui contribue largement à dynamiser le gameplay du jeu. Ce système ne sera repris qu'une seule fois, à savoir dans Final Fantasy V, de façon plus étoffée mais nous y reviendrons plus bas dans ce test. Contrairement à Final Fantasy II ou encore à l'adaptation DS du 3ème opus, l'équipe de héros que vous incarnez perd totalement son background et ne possèdent pas de noms propres à eux. On retourne donc aux origines, à l'instar du premier Final Fantasy, puisqu'on vous demandera dès l'écran titre de renommer vos 4 personnages. Petite déception pour ceux qui aiment diriger autant des héros que des héroïnes, car ici l'équipe n'est composée que de 4 personnages masculins, chose que l'on ne reverra pas avant Final Fantasy XV...

L'univers proposé est une fois de plus davantage étoffé, bien qu'une nouvelle fois très linéaire. Toujours le même enchaînement ville/donjon, avec la rencontre de PNJ qui nous indique plus ou moins notre prochaine étape dans le jeu, afin de pouvoir avancer dans le scénario. Les 4 guerriers de lumière que nous incarnons vont une fois de plus devoir sauver le monde des griffes de Nuage de Ténèbres, principale antagoniste du jeu. Une dizaine d'heures de jeu vous attend si vous vous prêtez à l'aventure en utilisant les options d'ergonomie proposées, dont le fameux multiplicateur par 4 du gain d'expérience après chaque combat. Comptez-en beaucoup plus si vous visez le 100 %, car il existe plus de vingt jobs que l'on peut faire monter, chacun, jusqu'au niveau 99 ! Bien sûr, plus vous montez vos niveaux de jobs, plus vos personnages auront des statistiques élevées. À noter que les magies s'achètent à l'unité dans ce jeu et que vous devrez donc les acheter en 4 exemplaires si jamais vous décidez d'avoir 4 magiciens dans votre équipe. Comme dans son prédécesseur direct, certains personnages vous accompagneront, pour le coup ils seront visibles directement sur l'écran mais ne participeront jamais aux combats. Des quêtes annexes font également leur apparition, approfondissant l'expérience de jeu, bien que restant plutôt sommaires. 


Final Fantasy sur 16 bits avec le quatrième opus

Marquant sans doute un tournant décisif dans la série, Final Fantasy IV a contribué à la renommée des Final Fantasy, et ce, à plus d'un titre. Tout d'abord, c'est le premier a proposer un nouveau système de combat, à savoir l'Active Time Battle (ATB) : contrairement aux 3 précédents opus, chaque personnage intervient chacun son tour dans le combat, ennemis compris, selon une ligne de temps fixe. Celle-ci varie d'un combat à l'autre mais vous pouvez influer dessus selon votre équipement où les sorts dont vous disposez. Ainsi, un sort de Hâte permettra au personnage qui l'active de pouvoir accélérer sa jauge de temps et de ce fait, agir plus fréquemment que les autres. Cette petite révolution en soi a inspiré nombre d'autres jeux à son époque et est restée la règle principale des combats dans tous les Final Fantasy qui lui ont succédé jusqu'au dixième épisode. Final Fantasy IV met fin au système de job, et revient à des personnages possédant chacun un background bien défini et donc des capacités également prédéfinis. Ainsi, Rosa, une des héroïnes que l'on incarne, est une mage blanc et le restera jusqu'à la fin du jeu, apprenant de nouveaux sorts blancs en fonction de l'augmentation de son niveau global. 

Autre nouveauté, on peut contrôler jusqu'à 5 personnages lors des combats, fait unique parmi tous les FF existants. Les combats deviennent, grâce à ces nouveautés, plus dynamiques, gagnent en fluidité et renouvellent également la stratégie à employer. De plus, bien que l'équipe du héros devienne définitive vers la fin du jeu, on peut incarner bien d'autres personnages tout au long de l'histoire du jeu, notamment des personnages au destin particulièrement tragique mais d'autres amusants et facétieux. Mention spéciale au duo de jumeaux Palom et Porom, dont les dialogues amusants tranchent radicalement avec une atmosphère globalement plutôt sombre. Vous incarnez le chevalier noir Cecil, serviteur du roi de Baron et commandant des Ailes Rouges, armée de l'air à la pointe du progrès. Accompagné, entre autres, de votre meilleur ami le chevalier-dragon Kain, vous n'aurez de cesse de mettre en échec le mystérieux Golbez, manipulant jusqu'au roi de Baron pour parvenir à rassembler les différents cristaux, véritables sources de pouvoir que comportent le monde.

Une foule de rebondissements et un côté épique qui verse souvent dans le drame a donné à cet épisode une aura unique : Final Fantasy IV est très souvent cité comme étant un des meilleurs FF, et ce à juste cause. Il fut tellement populaire qu'il eut droit à une suite, nommée "Les années suivantes", une quinzaine d'années après sa sortie initiale, malheureusement non-présente dans cette compilation. Il fut d'ailleurs le 2ème FF à franchir le Pacifique puisqu'il est sorti aux Etats-Unis sous le nom de Final Fantasy 2, à l'époque, et fut simplifié pour l'occasion. Ici, on retrouve toute la saveur du jeu japonais d'origine, avec une traduction aux petits oignons en français, comme pour chaque opus de la compilation. Pour en voir le bout, comptez environ une quinzaine d'heures en ligne droite, si vous utilisez les options d'ergonomie. Quelques quêtes annexes sont également de la partie, et consistent à mettre la main sur des invocations cachées et puissantes, ou encore pour faire forger une des épées les plus puissantes du jeu. Cet épisode fera sans doute l'unanimité auprès du plus grand nombre.

L'obscur Final Fantasy V

Assisterait-on à un chassé-croisé dans les Final Fantasy ? C'est ce que l'on est en droit de penser lorsque l'on évoque le 5ème opus. En effet, à l'instar du 1er et surtout du 3ème FF, on revient une fois de plus vers le système de job, tout en conservant cette fois le principe de l'ATB. Une fois la première heure de jeu passée, la possibilité de choisir un job apparaît et s'agrandit au fur et à mesure de notre avancée dans l'histoire du jeu. La grande nouveauté, par rapport à la 3ème itération, est que l'on acquiert cette fois de nouvelles compétences à chaque montée de niveau du job que l'on a choisi pour nos personnages, et que ces capacités peuvent être utilisées conjointement avec l'apprentissage d'un nouveau job. Pour schématiser, un héros qui choisit d'apprendre le job de mage blanc pourra, au fur et à mesure de sa progression, utiliser de nouvelles magies blanches, mais aussi utiliser une capacité d'un job appris par le passé. Notre mage blanc pourra donc posséder en plus la capacité, par exemple, de jeter des sorts de magie noire, si auparavant le job de mage noir lui était associé. 

Et c'est là que l'on trouve tout le sel du gameplay du jeu : à nous de trouver les meilleures combinaisons possibles, parmi une vaste gamme de possibilité, pour personnaliser comme on le désire notre équipe. Equipe limitée cette fois à 4 personnages, et qui demeure quasiment la même d'un bout à l'autre du jeu. Il s'agit du premier Final Fantasy pour lequel on ne peut que renommer le héros, les autres membres étant la princesse Lenna, l'amnésique Galuf et le pirate Faris. L'antagoniste principal du jeu n'est autre qu'un sorcier nommé Exdeath, dont les ambitions obscures vous mèneront à voyager à travers le monde afin de repousser la grave menace qu'il représente. Les cristaux sont une fois de plus un enjeu majeur de l'histoire, car de leur éclat dépend directement la survie du monde. 

Final Fantasy V, malgré ses qualités évidentes, demeure un épisode obscur aux yeux de nombreux fans. Il faut dire qu'il s'immisce entre le très populaire épisode 4 et le chef d'œuvre incontournable et incontestable qu'est son successeur direct. Il a tout de même pu bénéficier d'une réédition sur PS1 en 2002 en Europe, en anglais, et surtout d'une réédition sur Game Boy Advance parue en 2007 en France de très bonne facture, avec là encore des ajouts intéressants, mais non conservés dans ce Pixel Remaster. Il en demeure néanmoins un excellent opus qui nécessite une vingtaine d'heures pour en venir à bout, toujours en utilisant les nouvelles options facilitant l'expérience du jeu. Espérons que cet épisode quelque peu oublié gagnera en popularité avec cette excellente remise au goût du jour dans cette compilation. Les combats contre Gilgamesh, ennemi récurrent du jeu et proposant une piste musicale dédiée exceptionnelle, saura y contribuer. 

La masterpiece Final Fantasy VI

Si les 5 précédents Final Fantasy ont su conquérir bon nombre de joueurs, nul doute que le 6ème opus est, avec le 7ème, l'un des 2 plus populaires au monde. Interrogez un véritable fan de FF sur son opus préféré et bien souvent, sa réponse oscillera entre le 6 et le 7. Et pour cause, le 6 reprend la majeure partie des ingrédients qui ont fait le charme des 5 précédents opus, y a ajouté sa propre contribution, et le résultat qui en suivit dépassa largement toutes les espérances. Il faut bien avouer que le 6 a repoussé toutes les limites du possible en son temps, ainsi ce ne sont pas moins de 14 différents protagonistes que l'on peut incarner, sans doute un record pour l'époque, le jeu se payant le luxe au passage de se passer d'un véritable héros au profit d'une multitude de personnages ayant chacun sa propre histoire, travaillée en profondeur, du moins pour l'époque. Fini le système de job et place à l'apparition de l'équipement de reliques, mais aussi d'invocation, par lesquels on peut apprendre chaque magie du jeu à tous nos personnages. Parfois, on peut même contrôler plusieurs équipes de héros dans une même séquence, chaque équipe pouvant aider l'autre à progresser dans le jeu. Le gameplay se renouvelle par à-coups : conservant l'ATB qui a fait le succès des FF depuis le 4ème opus, sont aussi inclus de nouveaux coups propres à chaque personnage. Ainsi, Sabin dispose du Blitz, qui lui permet, si on effectue la bonne combinaison de boutons, de déclencher un coup dévastateur. 

D'ailleurs, cette édition du jeu affiche, contrairement à l'originale, la combinaison de boutons à effectuer, ainsi on ne peut plus se rater, par rapport à autrefois. Et si vous utilisez la fonction, présente dans chacun de ces FF, qui consiste à automatiser le combat (d'une simple pression sur la touche X), Sabin sortira son blitz sans que vous n'ayez à faire vous-même la combinaison ! Cette simplification, permise par le combat automatique, permet à ceux qui veulent surtout découvrir l'histoire de pouvoir jouer sans se prendre la tête, alors que les puristes pourront évidemment s'en passer. Cet ajout, ainsi que tous les autres, comme le multiplicateur de gain et de Gils, est le bienvenu pour tous ceux désirant s'initier aux 6 premiers Final Fantasy. Le scénario est moins manichéen que pour les autres jeux de la compilation, même si le combat entre le bien et le mal demeure toujours en ligne de fond. Ici, vous faites partie d'un petit groupe de résistants devant lutter contre l'oppression de l'empire de l'empereur Gesthal et de ses bras droits, dont un dénommé Kefka à l'apparence de clown mais qui n'en demeure pas moins cruel... Venant d'un peu tous les horizons, votre équipe s'agrandira au fur et à mesure de votre avancée dans l'histoire pour tenter de contrecarrer les sombres plans de l'empereur, toujours avide de davantage de pouvoirs... 

Comptez entre 20 et 30 heures pour venir à bout du jeu, et de bien davantage si vous souhaitez apprendre l'ensemble des magies à tous vos personnages, ainsi que de réaliser les quêtes annexes. À l'instar de ses prédécesseurs, le jeu repose toujours sur l'alternance ville/donjons, avec une linéarité certaine, mais un peu moins prononcée que pour les opus précédents. Comme à chaque itération, vous finirez par trouver de nouveaux moyens de transport selon votre avancée dans l'histoire, afin de parcourir la map plus rapidement, en utilisant par exemple un aéronef. Les donjons sont représentés par des caves, des forêts, des bâtiments ou autre tour et arène à franchir. Parfois labyrinthique ou proposant de résoudre de petites énigmes pour avancer, ces lieux ne constituent jamais un obstacle important, on finit toujours par franchir l'obstacle nous barrant la route en quelques minutes. Un embryon du futur système de limites, apparaissant dans Final Fantasy VII, fait son entrée dans cet opus : si votre personnage possède très peu d'énergie, il pourra, et ce, de façon totalement aléatoire, lancer une attaque désespérée qui fera bien plus de dégâts qu'une attaque classique. Néanmoins, ce cas de figure demeure rare, pour ne pas dire exceptionnel. Ce jeu se démarque clairement des autres productions de l'époque par la maturité de certains thèmes abordés, ses côtés sombres, le destin du monde se jouant comme si on assistait à un opéra. D'ailleurs, un opéra existe réellement dans ce jeu, avec, pour la première fois via cette édition, un chant d'opéra intégralement doublé en français...

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Que l'on soit intéressé par l'histoire du jeu vidéo, le pixel-art, l'origine du succès des JRPG ou encore tout simplement un amoureux des jeux-vidéo au sens large du terme, on ne peut décemment pas passer à côté de cette compilation. Les 6 premiers Final Fantasy méritent que l'on s'y attarde, qu'on les recommence si on les connaissait déjà, qu'on les découvre pour la première fois. Remasterisation efficace, ajout d'options rendant le tout bien plus ergonomique et facile d'accès, tout en ayant la possibilité de faire les jeux dans leur jus d'origine (les graphismes d'époque en moins), il n'y a pas d'excuse valable pour passer volontairement à côté. Les plus réfractaires pourront toujours acheter en dématérialisé les opus à l'unité, option qui demeure très pratique quand on veut seulement faire un Final Fantasy peu connu comme le 3 ou encore se consacrer uniquement aux épisodes les plus fameux que sont le 4 et le 6.

  • Une très longue durée de vie
  • Une expérience très proche des jeux d'origine...
  • Le pixel-art dans toute sa splendeur
  • La bande-son remastérisée
  • Les ajouts, pertinents et ne dénaturant pas l'expérience originelle
  • Le tout dans une traduction française de très bonne facture
  • Quelques ralentissements parfois
  • ...au prix de l'absence des ajouts sympathiques des versions GBA