Expeditions: A MudRunner Game fait partie de la licence éponyme qui fait suite, si l’on peut dire, au dernier titre en date : Snowrunner. Toutefois, bien que ce nouvel opus tente de se démarquer de ce qui a été fait avant, il en garde malgré tout les principes de base, à savoir, devenir un professionnel du franchissement à bord de camions bien équipés. Disponible depuis le 5 mars 2024 et édité par Focus Interactive, le titre a-t-il réussi à nous transporter comme prévu dans ces grands espaces escarpés ?
La boue, la neige, les expéditions... What else ?
Dans un premier temps, replaçons ici les abcès de la série qui a débuté avec Mudrunner. Dans ce dernier, le but était de réaliser différentes missions à bord de véhicules dans des décors plus que boueux. Ainsi, compte tenu des véhicules pilotés (souvent des camions), s’embourber devenait un art de vivre. Il n’était donc pas rare de rester bloqué et de passer un temps phénoménal à avancer de quelques mètres. D’ailleurs, les véhicules étant équipés d’un treuil, il fallait régulièrement jouer avec la traction de celui-ci en vous accrochant aux arbres les uns après les autres se trouvant au bord de ces chemins. Cela peut paraître étrange de premier abord, mais le challenge était là et le titre arrivait à devenir addictif pour ceux ayant été conquis par ce concept plutôt original. Par la suite, un nouvel opus, Snow Runner, fait son apparition, reprenant le même principe mais en y ajoutant, vous l’aurez compris, la neige.
Place maintenant à Expedtions qui tente de dépoussiérer la formule. Et bien, dès les premières minutes, on se rend vite compte que le titre prend en effet une direction différente tout en conservant les bases de la série : le franchissement. Cette fois, vous allez partir à la conquête de terrains bien plus vastes, en particulier l'Arizona et les Carpates, pour le compte de recherches scientifiques. Ainsi, le titre se structure en missions ayant des objectifs précis comme sonder le sol, prendre des clichés, atteindre des lieux, trouver des vieux ossements, etc. Il est important de noter que chaque région est divisée en quatre cartes différentes. Ainsi, après avoir réalisé quelques missions, il sera possible de faire de l'exploration libre afin de fouiller les moindres recoins. Par ailleurs, chaque mission vous rapporte de l’argent, mais est aussi soumise à conditions pour être réalisée comme le choix du type de véhicule ou d’équipement à transporter. La structure est donc désormais différente, mais installant ainsi un petit fil conducteur plutôt intéressant.
Passe la seconde Maurice !
Dans un premier temps, vous allez réaliser quelques missions dans une carte, plutôt petite (et différente des deux présentées dans la première partie du test), afin de prendre en main ces véhicules dénués de finesse. Ainsi, on peut distinguer trois types de véhicules : les éclaireurs (des 4x4), les tout-terrain (camions), et les poids lourds (très gros camions). Chacun a ses avantages, et chacun est plutôt dédié à un type de mission. Si vous souhaitez transporter du matériel ou remorquer un véhicule accidenté, il est préférable d’opter pour les tout-terrain. Avant de prendre la “route”, il convient de choisir une mission et c’est là que tout se détermine. Vos choix sont capitaux pour la réussite de la mission, le véhicule certes, mais allez-vous prendre une réserve de carburant afin de ne pas risquer la panne ? Allez-vous opter pour plus de pièces détachées pour réparer ce qui peut s’endommager ? Un choc et c’est une suspension qui s’use, le moteur prend l’eau, il peut alors se détériorer très rapidement ! Sachez toutefois que tout ce que vous embarquez a un coût ; il faut donc veiller à ses finances si l’on veut plus tard investir dans de nouveaux véhicules ou des améliorations.
Le gameplay quant à lui va vous mettre en difficulté très régulièrement. En effet, les terrains très souvent accidentés vous demandent un doigté important afin de ne pas renverser votre véhicule. Sachez qu’un outil, qu’il faut acheter avant une mission, permet de remettre votre véhicule sur ses roues. Malheureusement, un défaut nous est apparu plutôt gênant avec cet outil. Il ne peut être utilisé que lorsque le camion est renversé. C’est assez fâcheux lorsque vous êtes simplement bloqué entre deux rochers ou autre, mais sans être renversé, nous aurions apprécié pouvoir nous en servir. Au lieu de ça, il faut se téléporter jusqu’au camp et il faut de nouveau tout traverser. Pour en revenir à la précision, autant côté joystick, tout va bien, autant le fait que la Switch ne possède pas de gâchette analogique pour doser l’accélérateur nous est apparu comme gênant par moment. Ainsi, le tout manque de précision à ce niveau-là. Malgré tout, le fait de pouvoir passer en petites vitesses (n'oubliez pas, ce sont des véhicules quatre roues motrices) permet d’amoindrir ce manque. Le treuil est de nouveau de la partie même s’il peut paraître moins utile, il vous sortira de nombre de situations compliquées. Il est même possible de prendre avec vous des crochets que l’on pose au sol pour y attacher le treuil, en nombre limité bien sûr.
En outre, la physique des véhicules est tout bonnement incroyable, on ressent très facilement l’amortissement des suspensions, les chocs reçus, mais aussi le poids des véhicules suivant leur position avec le relief. Il y a presque un côté simulation. Car outre l’exploration, ce sont les véhicules qui sont au centre du soft et là, c’est une grande réussite, ils sont variés et avec chacun leur comportement propre. Une fois sur le terrain, on souhaite souvent partir en expédition libre pour explorer la carte et réaliser des contrats qui ne peuvent être réalisés qu’une fois sur le terrain permettent assez souvent de débloquer des améliorations. La personnalisation des véhicules est essentielle puisque vous pourrez adapter les pneus en fonction du terrain, gagner en puissance motrice, opter pour une boîte de vitesse plus efficace, etc. De plus, certaines améliorations peuvent être à la fois esthétiques et utiles comme les pare-buffles ou les grilles de toit. Il m’est arrivé d’acheter deux fois le même véhicule et personnaliser chacun afin qu’ils aient des fonctions différentes sur le terrain. Enfin, sachez aussi que vous pourrez faire appel à un spécialiste, celui de votre choix, au début de chaque expédition afin de gagner des bonus sur le terrain ; diminuer la consommation de carburant ou encore améliorer la distance de vol de votre drone de reconnaissance par exemple.
Belles carrosseries ou plutôt rouillées ?
Techniquement, le jeu est à la fois beau et flou… La Switch s’en tire plutôt bien en fait, le titre permet d’afficher les grands espaces sans trop de mal, mais on sent très vite les concessions qui ont été faites (davantage si on a vu le titre tourner sur d’autres plateformes). Le downgrade a donc rendu le jeu flou et il manque donc de finesse sur le plan visuel, ce qui peut, parfois, gêner pour déterminer le type de terrain sur lequel on est. C’est assez rare, mais il arrive que l’on ne distingue pas trop la terre humide de la boue. Certains éléments, comme les arbres, s’affichent en 2D avec une apparence proche de ce qu’il se faisait il y a 15 ans (même plus), puis se modélisent à une cinquantaine de mètres. Toutefois, paradoxalement, cela ne nuit pas à l’expérience. En effet, le titre se veut fluide et ne présente pas de problème particulier. On regrettera peut-être des temps de chargement un peu longuets.
Sur le plan sonore, le studio a fait aussi un excellent travail. On ressent sans mal une branche qui craque, des oiseaux qui piaillent, les roues qui patinent. Bref, c’est du tout bon. Mais là où le jeu démontre toute sa puissance, c’est aussi sur sa durée de vie. Même si dans un premier temps, les expéditions peuvent s’avérer courtes, elles vont devenir de plus en plus ardues et il ne sera pas rare de compter une bonne heure pour réaliser une mission. En effet, entre la préparation, le choix minutieux de l’itinéraire, l'exploration, l’observation et surtout, le franchissement qui pourra vous stresser à de nombreuses reprises, le temps ne sera pas votre allié ici. Attention tout de même, cela peut s’avérer frustrant de se retourner après une heure à crapahuter et se retourner comme une tortue parce que l’on a pas vu une malheureuse pierre… Pire encore, tomber à court de carburant à quelques centaines de mètres de votre objectif. Malgré tout, on repart et on se congratule de faire mieux. La persévérance paie et récompense. Notez aussi que le nom de certaines missions fait souvent des clins d'œil à d'autres univers.
