Sorti en juillet 2017, Dragon Quest XI : Les Combattants de la destinée avait su marquer les fans de la franchise en proposant des personnages charismatiques qui nous ont accompagné durant des dizaines d’heures. Square Enix a décidé de proposer un tout nouveau jeu mettant en avant Erik, le premier compagnon du héros : Dragon Quest Treasures. Accompagné de sa sœur Mia, nous allons les suivre dans une toute nouvelle aventure dans un monde mystérieux où la chasse aux trésors et la capture de monstres sont monnaie courante. Formule réussie ? La réponse de suite !
Dragon Quest Chronicles
Dragon Quest Treasures nous plonge dans l’enfance d’Erik, le premier compagnon de l’élu de Dragon Quest XI. Avant d’être un compagnon de voyage émérite prêt à sauver le monde, Erik était un jeune enfant qui vivait sur un bateau Viking en compagnie de sa petite sœur Mia. Les deux partageaient un rêve : partir à la recherche de trésors. Après avoir fait la rencontre d’un chat et d’un cochon ailés, vous décidez de quitter le navire, et un de vos camarades vous guide vers une étrange île où vous faites l’acquisition de 2 mystérieuses dagues.
C’est à partir de ce moment que les choses s’emballent, un vortex apparaît et aspire Mia et Erik dans un nouveau monde inconnu qui est en réalité constitué des carcasses de dragons ancestraux sur lesquelles la vie s’est développée. L’acquisition des dagues leur permet de comprendre les animaux ailés qui les accompagnent, Persiana et Porcellus, et ces derniers voient dans les deux jeunes enfants les élus qui leur permettront de récupérer sept pierres draconiques. Hélas dans ce nouveau monde ils ne sont pas les seuls à la recherche de ces pierres, et il va falloir jouer des coudes avec les autres chasseurs de trésors. Heureusement, Mia et Erik pourront compter sur la capacité des dagues leur permettant de détecter des trésors, ainsi qu’un mystérieux train et d’un chemin de fer permettant de relier les îles facilement.
L’aventure tant rêvée par les deux enfants démarre enfin, et pour les aider, ils pourront compter sur les monstres de Draconia qui accepteront de vous prêter leurs pouvoirs et de vous aider pour les différents combats qui vous attendent. Vous aurez également la chance de créer votre planque sur l’ancienne gare centrale où vous serez accueilli par Monsieur Edgare (oui, les jeux de mots sont de sortie une nouvelle fois). Pour réussir à trouver où sont cachées les sept pierres draconiques, il va vous falloir augmenter votre rang de chasseur de trésor, et trouver de précieux indices pour avoir une petite idée de leur emplacement, et comprendre les mystères qui entourent vos deux compagnons ailés et ce monde mystérieux.
Que la chasse aux trésors commence
Après une grosse heure faisant office de tutoriel, vous voici arrivé à la gare centrale qui fera office de hub central, et… le scénario du jeu semble s’arrêter. Le jeu nous laisse totalement libre d’explorer les différentes îles du jeu qui ont chacune un biome propre, sans pour autant nous prendre par la main au niveau du scénario. Ce qui fait que si vous ne vous forcez pas à aller zieuter les quêtes dans le menu du jeu, les plus jeunes pourront rapidement tourner en rond et se contenter de l’aspect principal du jeu, la chasse aux trésors.
Lorsque vous partez sur l’une des îles, vous pouvez emmener avec vous jusqu’à 3 monstres. Le principal intérêt résulte des capacités d’exploration de ces derniers. Vous aurez ainsi des monstres vous permettant d’aller plus vite, de bondir, d’analyser le terrain, de vous faufiler ou encore de planer sur de plus ou moins longues distances. Ces capacités ne sont malheureusement pas illimitées, et une fois leur utilisation faite, il faudra compter un temps de rechargement plus ou moins long pour pouvoir les réutiliser.
Concernant les trésors, les dagues de Erik et Mia possèdent une mystérieuse capacité permettant à leurs porteurs de faire apparaître une boussole magique permettant de voir dans quelle direction se cachent les coffres qui sont générés aléatoirement à chaque voyage. De plus, en fonction des affinités des monstres qui seront dans votre équipe, vous pourrez avoir un champ de localisation plus ou moins étendu.
Une fois que vos monstres ont détecté la présence proche d’un trésor, votre dague vous permettre d’exploiter les monstrovisions. Vous verrez apparaître plusieurs clichés de la zone à creuser, du point de vue de vos monstres, et cela donne lieu à des effets visuels plutôt bien trouvés. la vision d’une armure nous mettra un cliché avec le casque qui obstrue un bon morceau de l’image, une main de boue aura un cliché sale etc. Une idée vraiment bien trouvée pour le coup. Ne vous reste alors plus qu’à débusquer le trésor et à le ramener à votre base pour l’expertiser.
Avec des centaines d’objets à récolter, faisant tous références à d’anciens opus de la licence, on a là un énorme morceau de fan service qui nous est proposé. Mais attention aux autres chasseurs. Si vous transportez trop de trésors lors de vos virées sur les îles, un clan pourra vous prendre en chasse, et cela vous conduira fatalement à un combat si vous laissez trop traîner l’exploration. De même, votre base peut être envahie par ces mêmes chasseurs qui en voudraient à votre fortune personnelle. Il faudra ainsi rester régulièrement sur le qui-vive.
La gare aux merveilles
Comme indiqué plus tôt, le jeu vous laisse une (trop) grande liberté dès le début du jeu. A tel point que vous risquez de simplement récolter des trésors à la pelle durant les premières heures de jeu, et voire s’installer une certaines monotonie. Pourtant cette phase est un passage obligé pour espérer faire avancer le scénario. Etant des chasseurs de trésors novices, il va vous falloir vous faire un nom dans le monde de Draconia, et ce n’est qu’en augmentant votre statut de chasseur de trésors que vous pourrez réussir à déclencher les quêtes pour accéder aux 7 pierres dissimulées, et voir ainsi un peu de scénario.
Simple lieu d’expertise de trésors au départ, la gare va rapidement devenir un lieu important de l’aventure. C’est ici que vous pourrez choisir de recruter des monstres qui auraient décidé de rejoindre votre aventure après les avoir battus sur le terrain, vous aurez aussi accès à une cantine pour acheter et préparer des plats boostant vos stats et celles de vos monstres. Un bazar est de la partie pour vous permettre d’acheter divers matériaux et livres de recettes. Et vous aurez même un artisan qui vendra et fabriquera en échange de matériaux des billes pour votre lance-pierre (nous y reviendrons plus tard).
Côté activités annexes dans la gare, vous pourrez envoyer des excursions sur les différentes îles pour récupérer des matériaux et trésors à votre place. Un des points les plus intéressants pour les collectionneurs, c’est la présence de la salle du trésor qui vous permettra de mettre à la vue de tous vos trésors les plus rares débusqués par vos soins. Bien que nous n’ayons pas pu tester la fonction durant notre test, il y a également une dimension multijoueur de présente dans le titre. Vous pourrez cacher par exemple cacher des trésors dans votre jeu, qui seront uniquement accessibles par vos amis, ou encore envoyer en visite dans la gare d’un ami un monstre avec un de vos trésors à faire miroiter, les likes récoltés augmenteront ainsi la valeur de votre trésor de guerre.
En accumulant ces trésors et en grimpant les paliers, vous allez pouvoir débloquer diverses améliorations. De nouveaux objets, de nouveaux slots pour mettre des médailles de monstre gonflant vos statistiques, le nombre de trésors à explorer, mais aussi une amélioration visuelle de la gare, et l’excavation du mystérieux dédale présent sur l’île. Si comme votre serviteur vous êtes un fan de collectionnite, le jeu risque fort de vous happer pour son aspect chasse aux trésors, même si le système est assez redondant.
Une exploration old-school assez pénible
Est-ce un souhait des développeurs, ou un réel défaut du jeu ? L’exploration dans Dragon Quest Treasures est en effet laborieuse, et peut devenir rapidement frustrante. Outre les problèmes des capacités de monstre à utilisation limitée indiquées plus tôt, le titre souffre de plusieurs faiblesses. La première c’est que le personnage est lent. La seconde, c’est que les îles sont excessivement grandes, et qu’il n’est pas possible de se téléporter sans contraintes. Exemple : vous êtes au milieu du désert et vous venez de récolter votre 9ème trésor. Votre charge maximale étant atteinte, vous décidez de rentrer à la gare. Deux choix s’offrent à vous : rebrousser chemin à pattes jusqu’à une des (rares) gares situées sur l’île où vous êtes, et risquer de vous faire attaquer et de mourir. Ou alors choisir la fuite en utilisant une aile de chimère, un item assez rare à utiliser qu’en dernier recours. Le titre ne proposant pas de sauvegardes automatiques, si vous avez le malheur de vous faire envahir ou de tomber sur un monstre qui ne veut pas vous lâcher les basques alors que vous avez oublié de vous soigner et que vous mourrez, vous perdrez toute votre progression et reviendrez à votre ancienne sauvegarde.
Autre point frustrant, les gares. Lorsque vous démarrez sur une île, vous aurez pour objectif de remettre en service les 2-3 gares de l’île pour pouvoir vous déplacer plus rapidement. Problème : une fois arrivé à une gare, vous ne savez pas quels seront les besoins sur place pour la restaurer. Si la plupart du temps on parlera d’items se trouvant juste à côté de la zone, il arrivera qu’on vous demande un monstre précis que vous n’avez pas sous la main, et si vous êtes chargé de trésors et que vous n’avez plus d’ailes de chimère sous la main, il vous faudra vous retaper tout le chemin inverse pour rentrer grâce à la gare active.
Des combats simples mais assez bordéliques
Se présentant comme un Action-RPG, les combats de Dragon Quest Treasures sont au final assez simples. Vous pouvez choisir d’incarner selon votre désir Mia ou Erik, les deux partageant le même niveau et nombre d’XP, et de changer ou non selon votre bon vouloir. Les monstres se baladant sur le terrain, il vous suffira de vous rapprocher d’eux et de les attaquer pour les mettre KO. Les enfants disposent en arme de corps-à-corps que de leur dague draconique, occasionnant assez peu de dégâts au final. Pour pallier à ça, vous aurez aussi à disposition un lance-pierre qui vous permettra de tirer de (très) nombreuses billes sur vos adversaires, ainsi que vos alliés. Vous aurez des billes de dégâts physiques, des billes élémentaires, des billes de soins, des billes de malus, de bonus, et aux effets variés comme les billes de chasseurs permettant d’influer sur le % de chance qu’un monstre décide de vous offrir ses services une fois vaincu.
Heureusement, vous pourrez également compter sur les monstres qui vous accompagneront lors de vos recherches de trésors. Vous ne pourrez pas les contrôler directement, mais ils s’occuperont de nettoyer efficacement les lignes ennemies. A force de taper, une jauge en forme de dague se remplira, vous permettant d’utiliser l’état sauvage. Sur les enfants, cela déclenchera la Colère du Dragon qui décuplera leurs capacités, et sur les monstres, vous déclencherez de puissantes techniques qui feront fatalement mouche. Problème, lors des escarmouches impliquant pas mal de monstres, l’action à l’écran va rapidement devenir bordélique. Vous avez la possibilité d’envoyer vos monstres au combat ou de sonner la retraite avec deux commandes sur la croix directionnelle, mais leur utilisation n’est pas optimale. Pire, lorsqu’un monstre est en fâcheuse posture et que vous décidez de lui lancer une bille de soin au milieu d’un pogo géant, je vous souhaite bon courage pour le viser rapidement au milieu de la foule avant qu’il ne tombe KO. Le problème s’applique aussi quand vous devrez chercher les billes dans votre inventaire (heureusement le temps se fige à ce moment)
Si les monstres tombent KO, Mia et Erik pourront les ressusciter sur place grâce à leur dague. Il faudra faire attention, car un monstre sévèrement touché ou KO laissera tomber les trésors qu’il transportait. Assurez-vous de les ramasser rapidement avant qu’ils ne disparaissent. Et pour revenir aux Game Over, attention encore une fois à la santé de vos protagonistes. Vous n’êtes jamais à l’abri de faire une rencontre malchanceuse et de vous faire mettre KO, perdant ainsi 1 à 2 heures de progression, et le niveau de frustration est énorme quand on perd une dizaine de trésors comme ça…
Un univers intéressant, mais mal exploité
Comme indiqué plus tôt, en dehors des pierres draconiques qui sont cachées à des endroits précis à découvrir grâce au scénario, l’ensemble des trésors dits standards sont générés de manière aléatoire. Les coffres dorés sont à débusquer avec la monstrovision, et les trésors en argent quant à eux poppent directement sur la map quand vous et vos monstres vous approchez d’eux. De ce fait, malgré un gigantisme des zones et la richesse de la faune et de la flore, à part quelques rares coffres en bois renfermant des items peu ou pas intéressants, l’exploration n’est pas suffisamment récompensée à mes yeux dans ce jeu. Et encore une fois la lenteur du personnage et l’absence de téléportation rapide entre les zones se fait cruellement sentir.
Côté graphismes, après des Pokémon Ecarlate et Violet décevants d’un point de vue esthétique, il faut avouer que le rendu de Dragon Quest Treasures est très propre pour un jeu Nintendo Switch. Il y a certes un peu de popping, mais les zones sont vraiment fouillies, et le titre garde un framerate stable à 30fps. Côté musique en revanche on est toujours sur cette volonté de proposer les musiques de la licence au format MIDI alors que de l’orchestral serait tellement plus efficace. On retrouve les thèmes qui font le charme de la licence depuis des années, et quelques nouveautés à la qualité… ambigüe. Côté durée de vie là tout dépendra de votre volonté à dénicher rapidement des trésors pour gonfler votre rang, mais n’espérez pas voir les crédits avant une trentaine d’heures. Heureusement il y aura des à-côtés susceptibles de gonfler la durée de vie une fois l’histoire principale terminée.