Dragon Quest Monsters : Le Prince des Ombres est la dernière itération de la série des Dragon Quest Monsters, jeux basés sur la capture et les combats de monstres, un peu à l'instar d'un Pokemon. Franchise à succès de Square-Enix, on incarne Psaro, un jeune prince déchu de son titre, qui souhaite plus que tout au monde prendre sa vengeance sur son père, qui n'est autre que le roi Randolfo. Il vous faudra pour cela parcourir les rudes contrées de Nadiria et recruter les monstres adéquats pour parvenir à vos fins. Ce nouvel opus est-il à la hauteur des précédents ? C'est ce que nous allons tâcher de voir dans ce test !

Test réalisé à partir d'un code de jeu fourni par l'éditeur.

Un peu d'histoire...

En lisant l'intro de ce test, les habitués de la série auront aisément reconnu un nom qui leur était familier. En effet, Psaro n'est autre que l'antagoniste principal de Dragon Quest IV, un des opus majeurs de la série. De ce fait, en l'incarnant, nous allons découvrir une histoire alternative de cet ancien jeu, et visiter des endroits qui paraîtront familiers pour les connaisseurs. Nadiria est suffisamment vaste et propose de nouveaux lieux qui font que tous les joueurs, débutants comme habitués en auront pour leur compte. L'objectif principal consiste à se créer une armée de monstres suffisamment costauds pour renverser Randolfo, cruel tyran qui a osé envoyer une malédiction sur son propre fils. Cette malédiction consiste justement à empêcher notre héros de se battre directement, ce qui constitue en soit un prétexte assez sommaire, mais efficace, pour justifier la capture de bestioles diverses et variées.

Vous obtiendrez votre premier monstre très rapidement, en début de partie, pour cela il vous suffira de répondre à quelques questions qui détermineront le monstre qui vous accompagnera. Rassurez-vous, si le monstre proposé ne vous plait pas, vous pourrez de nouveau refaire le questionnaire pour en avoir un autre, parmi les 4 proposés. Ils ont chacun leurs capacités propres donc choisissez bien ! Le jeu consiste ensuite à explorer une succession de zones dans lesquelles un boss vous attendra, qui comportent toutes de nombreux monstres qui ne demandent qu'à rejoindre vos rangs. Enfin, si vous savez vous montrer assez convaincant... Il vous faudra débusquer le repaire du boss afin de pouvoir croiser le fer avec lui, ou plutôt d'envoyer vos monstres le dézinguer. Des alliés apparaissent dans certaines zones pour vous aider à progresser, de plus 4 saisons rythment le jeu et permettent ainsi d'explorer plus en profondeur certains lieux. Un lac gèle en période hivernal et devient du coup plus facilement franchissable...

Une fois dans l'antre du boss, vous devrez progresser dans un donjon dans lequel vous pouvez trouver des trésors plus ou moins bien cachés, jusqu'à atteindre la porte du boss proprement dit. Un portail peut être activé pour revenir à l'entrée afin de pouvoir reprendre des forces en vue de la bataille qui vous attend, c'est toujours pratique pour éviter le game over... D'ailleurs c'est ce qu'il risque de vous arriver si vous vous contentez d'avancer en bourrinant tout ce qui bouge, le jeu se veut plus subtile que ça. D'autre part, vous aurez souvent l'occasion d'affronter des dresseurs de monstres dans des combats sous forme d'arène, à la fois dans le monde des humains mais aussi dans le monde des monstres. On peut également se battre en ligne, contre des adversaires issus du monde entier, où seule la victoire compte, mais également en Joute express, dans lequel on affronte 30 adversaires en mode automatique avec récompenses, dont certains monstres, à la clef. Autant dire qu'en terme de contenu, le jeu est vraiment bien pourvu.

Une technique défaillante

Esthétiquement parlant, n'y allons pas par quatre chemins, le jeu est plutôt pauvre. Alors oui, pauvre à la manière tant décriée d'un Pokemon Ecarlate/Violet, alors qu'en la matière on peut faire beaucoup mieux, et ce depuis longtemps. Il suffit de regarder par exemple un Xenoblade Chronicles, n'importe lequel, pour se rendre compte que la Switch, malgré son bel âge, est capable de beaucoup mieux. Les décors semblent quelque peu bâclés, les animations peu détaillées, le framerate étant limité à l'instar des jeux Pokemon mentionnés ci-dessus. A croire que ce pokemon-like a voulu un peu trop imité le maître en la matière ! Pour un jeu estampillé Square-Enix, il nous semble légitime d'en attendre davantage, à ce niveau. Quant à l'OST, elle est plutôt bonne, mais surtout parce qu'elle recycle à l'infini -et ce depuis déjà de nombreux épisodes - les musiques mythiques du maître Sugiyama. En terme de créativité musicale, sans être proche du néant absolu, on n'en est guère loin...

Les temps de chargement semblent également un peu longuet par moment, surtout en cas de téléportation d'un endroit à un autre, ce qui arrive fréquemment puisque le jeu nous ramène constamment vers la tour de Rosecolline, qui fait ici office de hub central, c'est à dire le point de passage récurrent qui est partagé entre le monde des humains et celui des monstres. Le rythme de notre progression est véritablement haché, entre les différentes phases de déplacements qui nécessitent donc du temps de chargement, la recherche de nos objectifs, pas toujours évidents à saisir, et surtout, ce qui constituera pour une majorité de joueurs Le gros point faible du jeu, à savoir le farm intensif de vos créatures. Même si les développeurs ont pensé à une parade, à savoir la possibilité de mettre les combats en automatique, ce qui a contrario fera crier les puristes... Il faut dire qu'être un simple spectateur pour les centaines de combat qui vous attendent ont de quoi décourager les moins patients d'entre nous, et ce, assez légitimement. La traduction en français est de bonne facture, peu de coquilles sont à déplorer.

Un pokemon-like aux qualités inégales

Etonnamment le jeu oppose parfois une qualité qu'un défaut vient systématiquement entacher. Ainsi, le jeu en docké montre des lacunes techniques évidentes, à tel point qu'on le trouve lent et avec des textures scintillantes, qui disparaissent comme par magie sitôt que l'on y joue en mode nomade. A croire que le jeu ait été optimisé uniquement pour cette façon de jouer... Il en va de même si on a fait la démo avant d'acheter le jeu complet : on conserve dans la réserve les monstres et fusions créées mais on doit recommencer l'aventure depuis le début... Dans le même ordre d'idée, si combattre pour farmer ne vous plait pas, mais que vous n'avez pas envie de tout automatiser, libre à vous d'utiliser la commande "Ordres" dans l'interface pour choisir les actions qui doivent être effectuées à chaque tour. Dans le cas contraire, l'automatisation des combats est une bonne idée en soit mais elle vous rendra clairement spectateur du jeu, ce qui n'est pas forcément une bonne chose tant le scénario présente un intérêt assez limité. Trop manichéen, les dialogues manquent régulièrement de saveur, le personnage de Rose manquant de charisme puisqu'on ne comprend pas vraiment son attachement au héros.

Quant au héros, on aime ou pas mais il demeure étrange de constater qu'il n'a jamais de répliques à lui, que sa bouche bouge toute seule et que Rose fait mine de comprendre des choses qui demeurent inintelligibles pour le joueur. La capture de monstre, qui constitue le coeur même du gameplay du jeu, est possible de deux manières : soit de les convaincre, ce qui est peu intéressant en soit car ils ont des niveaux bien moins élevés que les créatures de votre équipe, ou alors en les fusionnant. Là encore, deux possibilités de fusionner s'offre à vous, la Synthèse classique qui consiste à fusionner deux monstres de votre choix et c'est à vous de décider du résultat en fonction des propositions qui vous sont faites, ou alors la Synthèse inversée, qui dans ce cas de figure voit le jeu vous proposer des fusions finales et c'est à vous d'en choisir les composants parmi une liste proposée. Fusionner 2 monstres de rang D peut ainsi constituer un monstre de rang C qui sera donc plus fort ou présentera un bon potentiel d'évolution. Ces possibilités sont très vastes et impliquent également d'autres paramètres qui vous nécessiteront des heures de découvertes en tout genre, pour peu que vous poussiez ce système assez loin, surtout qu'il existe tout de même 500 créatures uniques, ce qui constitue un bestiaire conséquent. 

Dans le détail, les monstres combattent automatiquement de base mais on peut leur donner des ordres précis hors arène. Il existe parmi eux des monstres géants qui occupent 2 places dans l'équipe sur un total max de 4 places, mais qui compensent en ayant des stats intéressantes et une double attaque. De manière générale, plus le monstre est gros, plus les stats sont intéressantes. Il faut également savoir que les monstres sont divisés en classe et gagnent de l'expérience y compris pour vos 4 monstres en réserve ou dans l'enclos. C'est à vous de gérer les points reçus lors des combats et de les répartir pour leur faire apprendre des capacités ou des bonus. Quant à la fusion de monstre, on peut faire fusionner n'importe quel monstre du moment que ce dernier a atteint le niveau 10 au minimum. Le sel du jeu consiste à réellement maîtriser cette pratique de la fusion, puisque plus vous progresserez dans l'acquisition de cette dernière, plus vous serez à même d'obtenir des monstres puissants, qui héritent des compétences de leur "parent" tout en possédant des capacités qui leurs sont propres. Et la fusion requiert beaucoup de subtilités de votre part, ainsi fusionner un monstre magique avec un monstre physique créera un monstre polyvalent. Une fusion dorée est possible si les 2 monstres que vous fusionnez sont très compatibles entre eux. Tout ce pan du jeu constitue un vaste champ de possible qui nécessiteront des heures de jeu passionnantes, peut-être encore davantage que les combats qui sont tout de même prenants.