Développé par Magic Pockets et édité par Microids, Dolphin Spirit - Mission Océan se présente comme un jeu éducatif ayant la tâche délicate de faire prendre conscience aux plus jeunes de l’impact de l’Homme sur l’environnement, et les dérèglements que cela peut provoquer. Nous y incarnons un enfant qui pendant ses vacances rejoindra l’association locale d’une île paradisiaque, et qui devra faire face à différents événements bouleversant l'écologie. Préparez masque et épuisette, la chasse aux déchets vous attend !
Educatif mais pas moralisateur
Lorsqu’on nous a présenté Dolphin Spirit - Mission Océan comme un jeu éducatif sur l’impact de l’Homme sur l’environnement, j’ai personnellement eu peur de voir dans ce jeu vidéo un titre essentiellement moralisateur voire culpabilisant pour le joueur. Fort heureusement il n’en est rien, et le titre fait montre d’un côté pédagogue qui parlera aux plus jeunes comme aux adultes. Nous incarnons au choix un garçon ou une fille (Avi ou Pava) se rendant en vacance sur l’île de Maupiroa où habite notre grand-père. Arrivé sur place, nous apprenons que l’île a fait face il y a quelques heures à une terrible tempête, ce qui a contribué à voir moult déchets profiler sur l’île et son rivage.
Notre grand-père ayant monté une association sur l’île pour veiller au respect de la biodiversité, l’équipe dépêchée sur place est rapidement dépassée par les événements, et se retrouve débordée. Après avoir fait preuve d’empathie et de responsabilité en sauvant un mystérieux dauphin répondant au nom de Keanu avant d’arriver sur l’île, notre grand-père nous propose de rejoindre l’association locale en tant que stagiaire pour remettre l’île sur pieds, et découvrir les mystères se trouvant dans les fonds marins.
Un jeu à patoune détritus
Sitôt arrivé sur l’île, les membres de l’association deviendront rapidement dépendants du petit nouveau. C’est-à-dire qu’entre une femme enceinte, un gars qui ne veut pas se mouiller le cuir chevelu, un moustachu qui passe son temps à râler, et une donzelle qui se focus sur son crush, vous allez avoir l’impression de devoir sauver l’île à vous tout seul. Votre première mission consistera d’ailleurs à faire le tour des zones de l’île accessibles afin de récupérer tous les déchets qui jonchent le sol. Une fois fait, la faune reviendra peu à peu dans les zones que vous aurez entièrement nettoyé. Au fur et à mesure de votre progression, les tâches sur l’île évolueront. Ramassage de déchets, de filets de pêche, soins des animaux, etc. Remplir une action fera progresser le scénario qui est réparti en une thématique par journée. Déchets plastiques à la mer, filets fantômes, pesticides, marée noire, rien ne vous sera épargné.
Après avoir résolu les problèmes survenus sur l’île, vous aurez gagné le droit de « remonter à la source » avec une balade en mer. Une fois en plongée, vous répétez les mêmes étapes : ramasser les déchets, soigner les animaux, éliminer la ou les sources du problème signalé. Autant je ne suis pas pour un peu d’éducation écologique, mais envoyer un gamin plonger vers une épave dont le réservoir se vide, ou l’envoyer réparer des pipelines en plongeant au milieu d’une marée noire, je ne suis pas sûr de la bienveillance des autres membres de l’association qui vous délaissent toutes ces tâches.
Vous remarquerez rapidement que dans les fonds marins, vous êtes souvent heurtés à des obstacles. Banc de méduses, courants contraires, zones sans éclairage. Ces zones, vous pourrez les passer qu’après-avoir accompli une mission journalière. De retour sur terre, Grand-père vous attendra devant les différents totems de l’île qui vous confèrent de mystérieux pouvoirs, et vous révèlent que vous avez un lien avec le dauphin Keanu. Un côté un peu plus axé fantasy qui ne dénature pas pour autant l’aspect éducatif du titre.
Un titre réellement éducatif ?
Lorsque vous démarrerez votre activité de bénévole au sein de l’association, Grand-père et la biologiste Lisa vous remettront un appareil photo étanche, ainsi qu’un carnet de voyage. L’appareil photo vous servira à prendre en photo toutes les créatures marines ou terrestres de l’île et de ses alentours. En le faisant, vous débloquerez un descriptif détaillé de chaque créature. Chaque incident environnemental présenté dans le jeu aura également le droit à un descriptif détaillé pour faire comprendre simplement la nature et les conséquences d’un incident, et d’éventuelles solutions. Lorsque les filets de pêche fantômes se retrouvent dispersés dans la mer, on nous explique le concept de filet fantôme, l’impact de la surpêche, ou encore la définition de la pêche durable. Sans se montrer moralisateur à aucun moment, le titre fait montre une nouvelle fois de beaucoup de bienveillance.
Plusieurs points sont également centrés sur les animaux impactés, où il est écrit qu’il ne faut pas déranger la faune, et que quand on voit un animal en détresse, mieux vaut contracter un centre de sauvegarde des animaux sauvages. Pour compléter votre encyclopédie, il faudra prendre soin de retirer tous les déchets de chaque zone, et de revenir explorer les zones marines, jusque-là inaccessibles avec vos nouveaux pouvoirs. Si la partie compendium est très éducative pour tous les âges, il faut avouer que le gameplay en lui-même se résume finalement à un simple jeu à « patounes » comme le dirait notre cher JDG, nous demandant d’enchaîner inlassablement les aller-retours sur l’île et dans la mer. Peut-être aurait-il mieux valu de proposer un concept basé uniquement sur l’exploration et la prise d’images comme l’a proposé à l’époque de la Wii la licence Endless Ocean ?
Écologique oui, mais qui pique les yeux
Si cela ne choquera pas les plus jeunes, il faut avouer que Dolphin Spirit - Mission Océan se contente du strict minimum côté habillage graphique et technique. Les textures sont vraiment basiques, de même que les déplacements des animaux sur terre, et la gestion des collisions peut des fois donner lieu à quelques scènes aussi exotiques que l’île sur laquelle on évolue. Notre personnage est également assez rigide sur terre, et la prise de photo impliquant l'impossibilité de se déplacer peut se révéler également frustrant. Du côté des fonds marins rien de particulier à signaler, chaque zone reprend une thématique écologique et possède son lot d’espèces à enregistrer dans nos archives. Côté bruitages et ambiance sonore, là aussi, on est sur un contenu correct qui fait le travail.
Le jeu peut être bouclé en une grosse après-midi suivant votre niveau de repérage des détritus dans l’espace. La chasse dans l’océan peut être un peu plus fastidieuse, car les déchets peuvent flotter à différents niveaux de hauteur. Les quêtes principales seront accompagnées de petites quêtes annexes ainsi que de secrets à photographier sur ter et en mer pour découvrir les mystères entourant l’île et votre lignée. Au final la seule chose que je déplorerai presque, c’est cette impression d’inaction de la part des membres de l’association. Mention spéciale à Stefano, le quarantenaire aigri qui râle sur tout ce qui bouge, et qu’on aurait envie d’envoyer bouler si on n'était pas un jeune enfant bien éduqué…
