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Diablo II: Resurrected

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Diablo II: Resurrected

Par Lotario - Le 05/10/2021 à 08:00

Diablo est une série mythique étant apparue sur PC en 1997 et développée par le non moins connu Blizzard. Une suite verra le jour en 2000 et marquera tout autant si ce n’est plus les joueurs de cette époque. Encensé par les fans depuis lors, ce deuxième épisode est donc aujourd’hui ressuscité par le studio Blizzard-Activision afin que tout le monde puisse arpenter les dédales maléfiques de ce mythe du jeu vidéo. Ayant bénéficié d’un soin particulier afin de répondre aux attentes d’aujourd’hui, Diablo II est-il toujours aussi diaboliquement séduisant ?

Diablo, le seigneur de la terreur

Au commencement, les Cieux et les Enfers n’eurent de cesse de se faire la guerre. Usés par ces siècles de guerre, Démons et Anges, et ce à l’insu des Cieux et des Enfers, créèrent un lieu grâce à la Pierre-Monde afin de pouvoir coexister en paix : le Sanctuaire. Ils engendrèrent alors une nouvelle race appelée Nephalem, les premiers humains, dotés de grands pouvoirs. Toutefois, une fois que les Cieux et les Enfers eurent vent de l’existence de ce monde, un conflit éclata de nouveau qui se termina par l’abandon de sanctuaire tant par l’un que par l’autre. Mais, certains démons, à l’affût de la moindre occasion de fomenter une guerre contre les Anges, se sont mobilisés pour faire de sanctuaire l’instrument de leur machination et ce par le biais des humains. Diablo, Méphisto et Baal, trois démons primordiaux se mirent en œuvre afin de réaliser ce dessein. Toutefois, ils furent bannis par des démons inférieurs qui ne souhaitaient pas une nouvelle guerre. Ils se retrouvèrent donc à vivre au milieu des mortels. L’Archange Tyrael créa alors un groupe afin d’emprisonner les démons dans des pierres âmes. Mais avec le temps, ces “prisons” s’affaiblirent. Diablo profita de l’arrivée d’un nouveau seigneur, Léoric, près de la ville de Tristram pour corrompre son esprit…

Après plusieurs machinations soufflées à Léoric, comme la guerre vers l’Ouestmarche, une région voisine, Diablo décida de prendre l’enveloppe corporelle du plus jeune fils du roi et il fut emmené au plus profond de la cathédrale de Tristram. La corruption qui sévissait sur la région finit par se répandre jusqu’au sein même de la ville de Tristram. Aidan, l’autre fils de Léoric, de retour du front, rallia à sa cause plusieurs aventuriers afin de défaire le seigneur de la terreur. Plusieurs figures emblématiques apportèrent leur soutien comme Adria la sorcière ou encore Deckard Cain, l’illustre érudit. Un champion finit par terrasser le seigneur de la Terreur qui décida de rester dans la ville qu’il avait libérée. Le temps a passé. Il semble que des démons aient refait surface. Ceux-ci s’en prirent au monastère des voleurs (le Rogues) qui furent chassés des lieux. Plusieurs héros eurent écho de la situation et décidèrent de prêter main forte aux rogues tout en s’occupant du fléau qu’étaient les démons. Vous serez l’un d’entre eux et vous pourrez choisir d’incarner un Druide, une Assassin, une Sorcière, un Paladin, un Nécromancien, une Amazone et un Barbare...

Un retour aux sources appréciable

Diablo est un hack’n’slash au travers duquel vous devrez combattre des hordes de démons. De plus, vous devrez gérer votre équipement ainsi qu’attribuer des points de talents afin de développer vos personnages selon vos préférences. Le gameplay, qui normalement était à la souris et au clavier, a été porté pour s’adapter au pad (comme l’avait fait Diablo III, et même Diablo premier du nom en son temps sur PSOne). Et autant dire que c’est une franche réussite, c’est précis et bien pensé. Un bouton pour l’attaque de base, un autre pour la carte, tout le reste servira à attribuer vos sorts. Les potions quant à elles s’utilisent avec chaque direction de la croix. Il est possible aussi de sprinter en appuyant sur le Stick gauche durant une période limitée (jauge). Le seul bémol vient plutôt de la gestion des menus ou des actions dans l’inventaire. Il faudra un petit temps d’adaptation à la manette, mais une fois les commandes assimilées, tout se fera intuitivement. De plus, le soft est bien axé sur le multijoueur. Et c’est là qu’intervient un détail primordial. Vous aurez le choix entre créer un personnage en ligne ou hors ligne. Le personnage en ligne sera sauvegardé sur les serveurs et vous permettra de jouer en ligne avec d’autres joueurs (la force des ennemis s’adapte au nombre de joueurs). De l’autre côté, le personnage hors ligne ne pourra jouer qu’en solo et nous regrettons vraiment qu’un mode sans fil n’ait pas été prévu pour la Switch. C’est vraiment dommage.

Ce qui avait quelque peu fait défaut à Diablo III au sein de la communauté, c’était l’abandon des arbres de talents. Retrouver cet aspect est un réel plaisir. Cela permet de construire son personnage à sa guise. Par exemple pour le Druide, vous pouvez le spécialiser dans les transformations afin d’en faire une redoutable machine à tuer ou alors le spécialiser dans les invocations pour qu’il ait à ses côtés un grand nombre d’animaux et enfin pourquoi ne pas le spécialiser dans la maîtrise des éléments. Mieux encore, vous pourrez lui donner une spatialisation hybride entre animaux et éléments. Beaucoup de combinaisons sont possibles, à vous de trouver ce qui sera efficace. L’Amazone de son côté pourra améliorer sa maîtrise aux lances pour privilégier le corps-à-corps ou au contraire à l’arc pour s’axer sur les attaques à distance. C’est vraiment le gros point fort du titre. De plus, la recherche du meilleur équipement afin d’optimiser son personnage est aussi l’essence même de Diablo. Différentes qualités d'équipements (bleu : supérieur, jaune : légendaire, vert : set d’équipements) seront à looter. Il faudra en général les identifier au préalable via des parchemins afin d’en connaître les véritables statistiques. Vous pourrez aussi sertir votre équipement avec des gemmes ou encore des runes, mais autant ne pas trop en dévoiler, la découverte reste le meilleur moyen de vivre l’expérience.

Une résurrection réussie ?

Pour ceux connaissant le produit d’origine, il est clair qu’il ne fallait pas qu’il nous revienne tel quel. Blizzard a donc opéré une remasterisation que l’on peut qualifier d’exemplaire. Tout en conservant une 2D dans l’environnement, les personnages et autres démons ont bénéficié d’un relookage en 3D (d’ailleurs pour mesurer la différence, un petit combo de touches permet d’alterner entre cette version et l’ancienne : c’est édifiant). Les environnements sont variés offrant alors à la fois une grande place à l’exploration tout en vous donnant un sentiment de danger lorsque vous arpenterez des couloirs exigus. Ce que le titre arrive à faire sans mal, c’est nous plonger dans un univers sombre et malsain, et ce malgré les lieux visités. Ici même une oasis n’a rien d’un endroit de paradis… Autre point technique, les cinématiques. Blizzard nous en met plein les yeux au travers de ses films d’animation superbement réalisés (et qui ont un rendu magnifique sur l’écran de la Switch). En somme, sur le plan technique, il y a peu à redire et ça tourne vraiment bien sur Switch. Il y a simplement eu quelques petits passages ayant subi des ralentissement lorsque mon compagnon d'infortune et moi-même avions invoqué beaucoup de bêtes au milieu d'innombrable démons.

Sur le plan sonore, c’est aussi très bon. Les musiques, que les connaisseurs retrouveront avec plaisir, collent parfaitement à l’ambiance et donnent le ton. Mais au-delà de cela, les bruitages accentuent davantage le poids de l’ambiance. Entendre le bruit d’un courant d’air au sein même d’un tunnel est un plaisir pour l’immersion que peut avoir le joueur. La difficulté est aussi relativement bien dosée. Elle a d’ailleurs été un tant soit peu revue, mais le titre n’est pas pour autant facile. Il faudra être vigilant sans cesse sur la vie de son personnage. L’autre petit point qui aurait pu bénéficier de modernité, c’est la carte. On peut la placer en haut à droite ou à gauche et même zoomer en plein écran. Malheureusement, impossible de le parcourir afin de vérifier les endroits qui auraient été non visités et c’est fort dommage. En définitive, l’expérience qui nous est offerte sur Switch est très bonne, et ce autant en portable qu’en mode TV, bien que sur le dock le jeu semble un poil plus fluide.

8.5
Voici un monument du jeu vidéo qui nous revient et avec brio. Diablo II Resurerrected a tout pour attirer les joueurs friands de challenge, de loot et de personnalisation de personnage. Le travail effectué sur les environnements et les personnages est à la hauteur de ce que l'on peut attendre d'un remaster. Il faudra d'ailleurs de l'ardeur pour venir à bout des plus hauts niveaux de difficulté. Il est aisé de trouver des partenaires en ligne ou rejoindre ses amis. Le vrai regret tient au fait qu'il n'y ait pas de mode sans fil spécifique à la version Switch. En bref, nous sommes en présence d'un titre que l'on peut qualifier d'excellent dans son domaine, à savoir le hack'n'slash.

  • Un remaster de très grande qualité
  • Des classes uniques offrant un gameplay propre à chacune
  • La construction de son personnage
  • L'univers de Diablo toujours aussi délectable
  • Un multi toujours galvanisant
  • Un gameplay à la manette au top
  • Le manque d'un mode sans fil (pour les personnages hors ligne)
  • Un temps d'adaptation nécessaire dans les menus
  • La carte qui aurait méritée d'être revue