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Darksiders III

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Darksiders III

Par Lotario - Le 19/10/2021 à 20:22

La série Darksiders a fait ses débuts en 2010 avec THQ Nordic aux commandes. Le premier opus reçut de bonnes critiques. Un deuxième opus suivi en 2012 et avait apporté du sang neuf à la série. La saga devait mettre en scène 4 protagonistes et à priori chacun d’eux devait avoir son heure de gloire. Or, THQ ayant quelques difficultés, le projet avait été mis en berne. Puis il refit surface pour nous offrir un spin off-se déroulant en amont de ce que nous avions connu pour enfin, en 2018 lancer Darksiders 3. Enfin porté sur Nintendo Switch, il est disponible depuis le 30 septembre 2021. Est-il à la hauteur d’une telle attente et est-il adapté pour la console de Nintendo ?

La Furie des cavaliers

Pour mémoire, les protagonistes de cette saga ne sont autres que les quatre cavaliers de l’apocalypse : Guerre, Mort, Discorde et Fury. Les premiers événements ont relaté le récit de Guerre ayant été accusé à tort d’avoir provoqué l’apocalypse en déclenchant le conflit entre les cieux et les démons ayant pour conséquence l’extinction de l’humanité... Démunis de ses pouvoirs par le conseil ardent, il se mit en quête afin de trouver la vérité et accabler de son jugement les responsables de cette infamie. Ensuite, c’est Mort qui entra en scène afin d'innocenter son frère qui n’avait pu prouver le fait qu’il n’avait aucune implication dans cette apocalypse. Après avoir fait la rencontre du sinistre Corbin suivi d'un échange plutôt houleux, Mort est envoyé vers les terres de l’arbre vie. Mort avait pu s'accaparer les âmes des derniers humains afin d’essayer de les ressusciter. Il souhaitait donc sauver autant son frère que l'humanité. Mort arriva à ses fins et pu restaurer une partie infime de l’humanité…

Nous voilà désormais avec Fury. La sœur des cavaliers au caractère plus que trempé et rien qu’à l'évocation de son nom, nous ne sommes que peu étonnés. Convoquée devant le conseil ardent, elle trouve son frère Guerre enchaîné dans l’attente de sa sentence. Mais le malheureux crie au complot. Fury, sans aucune empathie, y voit surtout l’occasion de prouver sa valeur et démontrer qu’elle est la meilleure des cavaliers, et est restée trop longtemps sous-estimée. Le conseil la somme de rattraper et emprisonner les sept péchés capitaux et le cas échéant trouver ce qu’il se trame. Toutefois, le conseil n’étant plus enclin à faire confiance aux cavaliers, Fury sera accompagnée d’une guetteuse, une entité fantomatique qui ne fera office que d’observatrice. Il est temps pour elle de se rendre sur Terre et rendre justice au nom de l’équilibre.

Tout feu, tout flamme

Ce qui frappera tout de suite dans cet opus, c’est la similitude avec un certain Dark Souls. En effet, les ennemis réapparaissent dès lors que vous mourrez, ils sont parfois postés pour vous surprendre, infligeant ainsi de très lourds dégâts. Il n’y a pas de carte et les âmes que vous aurez collectées seront perdues à votre mort (en ayant la possibilité de les récupérer si vous retournez sur les lieux). Et lorsque vous mourrez justement, vous apparaissez devant Vulgrim que l’on peut comparer aux feux de camp. Toutefois, la difficulté est modulable et tout le monde devrait y trouver son compte. D’ailleurs, bien qu’en début de partie, la survie vous mettra sous pression, vous serez bien plus serein lorsque vous aurez suffisamment progressé. Toujours aussi dynamique, le gameplay quant à lui est proche d’un Beat Them All. Une touche pour enchaîner les combos avec le fouet (et en fonction du rythme, vous pourrez varier vos coups), et une esquive qu’il sera vivement conseillé de maîtriser pour éviter une mort certaine. Après quelque temps, vous obtiendrez un pouvoir secondaire et aussi une deuxième arme. De ce fait, les combos vont alors s’étoffer, vous permettant d'enchainer entre vos deux armes. Deux jauge sont disponibles, l’une servira à déclencher un coup très puissant avec votre arme secondaire. L’autre vous fera prendre une forme furieuse décuplant drastiquement votre puissante et régénérant vos PV à chaque coup porté. A utiliser de préférence contre certains boss pour vous sauver la mise).

Mais ce n’est pas tout. Chaque arme secondaire, au total quatre, vous permettra d’avoir d’autres facultés. Vous ne pourrez activer qu’une seule d’entre elles en même temps, mais il sera possible de switcher en maintenant L et l’une des quatre touches. Cela évite tout changement en entrant dans les menus, une très bonne idée. Donc, par exemple, avec le pouvoir de la lance, lié à la foudre, vous pourrez planer. Le feu vous permettra de marcher dans la lave et de réaliser un troisième saut fulgurant. Un petit bémol tout de même, on ne peut pas switcher d’arme en plein combo; ce qui est quelque peu dommage, car cela aurait peut-être permis de réaliser des combos bien plus spectaculaires et de dynamiser le gameplay davantage. Et si ces facultés sont si importantes, c’est qu’elles vous permettront d’accéder à des zones hors d’atteinte auparavant. Et pour le coup, on se retrouve un peu dans l’esprit de Metroid (Prime) en termes d’exploration. On n'hésite pas à revenir explorer d’anciennes zones afin de fouiller chaque recoin. Il faut noter que l’exploration est très gratifiante, ce qui nous poussera à fouiller encore et encore.

Enfin, il y a tout le système de progression de Fury. Nous évoquions les âmes à collecter. Elles serviront à la fois à acheter des objets à Vulgrim qu’à remplir une sorte de jauge d’expérience auprès de lui. Une fois la jauge remplie, vous prenez un niveau et un point de compétence. Vous aurez alors le choix d’attribuer ce point soit dans l’attaque magique, soit dans l’attaque physique ou dans la santé. Ensuite vient l’amélioration de vos armes. Au gré de vos balades, vous trouverez divers matériaux vous permettant d’améliorer vos armes jusqu’à avoir une force de frappe non-négligeable. Bien évidemment, plus l’arme est puissante, plus les matériaux seront difficiles à dénicher. Mais ce n’est pas tout. Il sera possible d’acquérir des améliorations d'armes. Quelques-unes seront disponibles chez Vulgrim, mais la plupart seront bien, voire très bien cachées. Une fois insérée dans votre arme, vous bénéficierez de passifs comme la puissance d'attaque ou la récolte d’âmes. Il sera possible de renforcer ces améliorations en choisissant deux voies (chacune renforçant davantage un des deux passifs). Le système de progression est donc très complet et plus que plaisant puisque l’on en ressent les effets sur son personnage.

La chute du cavalier

Soyons clair dès maintenant, la série Darksiders n’est pas connue pour la stabilité de ses titres. Ce troisième opus déroge-t-il à la règle ? Et bien… Malheureusement non. D’ailleurs, les problèmes techniques du titre ne sont pas forcément exclusifs à la Switch. Le plus marquant est le fait que le jeu se fige en plein déplacement laissant apparaître un logo de chargement sur la droite. Et c’est parfois long… Il arrive que cela se déclenche même alors qu’il y a des ennemis. Si cela peut paraître anecdotique au début, cela devient agaçant à la longue. Portage oblige, les textures sont moins nettes mais le tout reste plutôt propre surtout en portable où visuellement c’est bien plus flatteur à l'œil. En outre, dans les zones où il y a de grands espaces et pas mal d’ennemis, nous sommes soumis à des ralentissements nuisant fortement à l’expérience sans oublier les saccades qui en découlent. Le gros point noir de ce Darksiders n’est autre que ses faiblesses techniques. Et lorsque la vue est lointaine, c’est parfois très moche, en particulier la zone avec les entrepôts. Et c’est bien dommage parce que l'expérience nous vend du rêve tant par son système que son univers. 

Pour conclure, nous allons justement rebondir sur le background du jeu et son choix visuel. Bien que quelques décors aient été maladroitement choisis, artistiquement c’est du tout bon. Une atmosphère propre à Darksiders se dégage une nouvelle fois de l’expérience. Le design des sept pêchés capitaux est tout bonnement fantastique et Fury est une démonstration de badass attitude. Mais malgré cette volonté de nous servir un personnage charismatique, le tout est entaché par des cinématiques qui manquent parfois cruellement de crédibilité (alors que parfois, elles sont très inspirées). Les dialogues sont bourrés de punch line et globalement bien enchaînés, mais on relèvera quelques passages où il y a un silence entre deux répliques alors que l’un des deux coupe la parole à l’autre (cela rappellera un certain sketch des inconnus pour les plus vieux). Globalement, Darksiders 3 est très plaisant à suivre et à découvrir malgré ses carences techniques sans compter que les deux DLC sont inclus dans cette version.

6
Voilà enfin le Darksiders III que nous attendions depuis tant de temps ! Fidèle à ses prédécesseurs, le titre est très bon en terme d'univers, mais propose un aspect technique qui frise avec la limite de l'acceptable. Malgré tout, la progression, la trame ou encore le chara-design, nous confortent dans l'idée d'être en présence d'un très bon titre. Et Si les petits couacs techniques étaient "acceptables" sur les supports d'origines, ils sont hélas bien trop prégnants sur Nintendo Switch. C'est donc un sentiment mi-figue mi-raisin que nous avons eu tout le long de notre aventure. On a l'impression que le titre est capable du meilleur comme du pire sur Nintendo Switch, mais il n'est pas mauvais pour autant.

  • Un très bon système de progression
  • Relativement exigeant
  • Un gameplay riche et nerveux
  • L'exploration gratifiante
  • Un univers très prenant
  • Le lien entre Fury et la Guetteuse
  • Des temps de chargement beaucoup trop longs (téléportation ou après la mort)
  • Des freezes intempestifs...
  • Des micro temps de chargement en plein jeu
  • Des ralentissement dans certaines zones "ouvertes"
  • Pas de carte