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Crash Bandicoot 4 : It's About Time

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Crash Bandicoot 4 : It's About Time

Par C-Ptique - Le 16/03/2021 à 10:00

Depuis la trilogie originale sortie sur la première Playstation, Crash Bandicoot a acquis une grande notoriété. Pourtant, depuis cette époque, rares sont ses jeux qui ont réussi à retrouver son prestige passé et les quelques-uns comme Crash of the Titans s’éloignaient beaucoup de la formule originale. Dans ce contexte, Activision a planifié la résurrection du Bandicoot en sortant d’abord le remaster de la trilogie originale, puis de Crash Team Racing. Nous voici désormais devant un nouvel opus à part entière se voulant la suite de la trilogie.

Au bal masqué, ohé, ohé !

10 ans après leurs méfaits dans Crash Bandicoot 3, le docteur Neo Cortex et N. Tropy ont réussi à s’échapper de leur prison temporelle grâce aux pouvoirs d’Uka Uka qui en est mort d’épuisement. Ils ont retrouvé certains vieux alliés comme Brio ou N. Gin afin de se venger de Crash et de conquérir le monde (pour ne rien changer). Notre fidèle masque flottant Aku Aku a senti ce retour et demande aussitôt à Crash d’aller vérifier, même si, il faut le préciser, il a dû batailler pour le faire sortir de sa sieste. Ainsi débute la nouvelle aventure de notre Bandicoot et de sa sœur Coco.

D’emblée, on comprend que le jeu nous appâte avec la nostalgie. Le premier niveau rappelle fortement celui du tout premier épisode et plusieurs références aux trois précédents opus sont glissées tout au long de notre parcours (l’écran de sélection des niveaux comme dans le premier jeu, les voyages temporels comme dans le 3ème…). Cela aurait pu être un mauvais signe mais il n’en est rien !

En effet, le jeu ne tarde pas à nous montrer ses nouveautés, notamment les glissades sur les lianes ou les tuyaux et où il faut sauter et se balancer au bon moment pour éviter les obstacles mais aussi récupérer les caisses et les fruits Wumpa. Au début, tout se passe tranquillement mais plus on avance, plus il faut savoir enchaîner les positions rapidement pour éviter de finir dans le décor. Le défi est encore plus ardu lorsqu’on cherche à récupérer toutes les caisses car certaines nécessitent d’emprunter des chemins optionnels remplis de pièges.

Mais les nouveautés qui ont attiré le plus l’attention sont les pouvoirs obtenus grâce aux masques du Quantum, des amis d’Aku Aku. Ceux-ci sont introduits progressivement à la fin de chaque monde et ne peuvent être utilisés que dans certaines sections des niveaux mais ils renouvellent intelligemment le gameplay et malgré l'aide qu'ils apportent, le parcours reste un vrai défi. Une nouveauté très intelligente et qui force à faire preuve d'agilité.

Le premier masque est ainsi Lani-Loli, un masque assez froussard mais qui a la capacité de changer les phases des éléments. Certains sont dans un état fantomatique et intangible mais en changeant leur phase, ils deviennent solides, ce qui permet d’avancer ou de détruire des obstacles. Mais bien sûr, toute la difficulté réside dans le fait qu’en solidifiant certains éléments, d’autres passent dans un état fantomatique. À certains moments, il faut bien calculer ses sauts pour que le changement ait lieu pendant qu’on est dans les airs. Le deuxième masque, ‘Akano, peut nous faire faire des tourbillons quantiques afin de de virevolter en continu, ce qui nous aide à planer pour franchir de grands précipices, à renvoyer des tirs et à vaincre les ennemis utilisant de la magie verte.

Faire du neuf avec du vieux et le faire bien.

Crash Bandicoot 4 introduit des nouveautés mais il parvient à les garder cohérentes avec la série tout en reprenant les marques de la franchise. On retrouve le principe des niveaux linéaires, les gemmes à ramasser, les courses-poursuites, les multiples façons hilarantes de mourir de Crash, Coco qui ne se sépare jamais de son ordinateur portable, les zones bonus à la difficulté accrue mais aux vies illimitées, les masques qui permettent de se rater une ou plusieurs fois avant de mourir…

Ce qui fait également très plaisir, c’est que la difficulté et le challenge sont bel et bien au rendez-vous. Passé le premier monde qui est là pour nous habituer aux commandes, le principe de Die and Retry typique de la trilogie Crash Bandicoot est bien présent, les plateformes mobiles par exemple ne s’arrêtent que 1 seconde pour nous laisser embarquer et sont en mouvement le reste du temps. Malgré nos nombreuses morts, on prend son pied à avancer dans les niveaux, à relever les défis posés par le game-design et à explorer les moindres recoins. Les morts sont fréquentes mais rarement punitives grâce aux nombreux check-point et l’humour omniprésent, on n’hésite donc pas à explorer les moindres recoins et à prendre des risques pour détruire toutes les caisses et découvrir des zones secrètes. Certes, il y a désormais un cercle qui indique notre position au sol lorsqu’on saute mais en vérité, il ne change pas grand-chose et nous aide au contraire à mieux calculer nos sauts.

Le principe de récolte des gemmes a également été repensé. Fini les cristaux, désormais, il nous faut récolter uniquement des gemmes. Il y en a 6 par niveau : 3 s’obtiennent en ramassant un certain nombre de fruits Wumpa, 1 en cassant toutes les caisses (ce qui est plus difficile qu’on ne le pense), 1 en évitant de mourir plus de 3 fois et 1 en découvrant un passage secret. Une fois le niveau terminé, il est possible d’en gagner une septième en gagnant une course contre-la-montre. Ces gemmes débloquent des tenues pour Crash et Coco, ce qui est une bonne idée pour nous motiver à toutes les trouver.

La créativité au rendez-vous.

Ce qui fait tout autant plaisir, c’est de découvrir les nouveautés imaginées par Toys for Bob qui sont introduites progressivement. Outre les lianes et les masques déjà présentés, on découvre les caisses lance-flamme qu’il vaut mieux casser lorsqu’elles sont éteintes, on peut courir sur certains murs pour franchir des ravins et on doit ramasser des cassettes qui ouvrent des niveaux bonus à la difficulté extrême puisqu’ils consistent à détruire toute une série de caisses au-dessus du vide.

Le bestiaire est très diversifié et on ne rencontre que des petits nouveaux avec chacun leurs caractéristiques. Dans le monde des pirates par exemple, on a des poulpes humanoïdes qui ne peuvent pas être tués en tournoyant à cause des sabres qu’ils tiennent, il faut leur sauter dessus. On rencontrera également des souris empilées sur des tonneaux flottants qui nous poseront des soucis lorsqu’on dirigera notre jet-ski.

Les boss ne manquent pas non plus d’imagination. Le premier est une créature créée par N.Gin  qui organise un concert de rock. Pour le battre, il faut lui envoyer quelques spectateurs emportés par la musique afin de briser ses enceintes son, cela permet ensuite de se rapprocher de lui pour lui tournoyer à la face. Visuellement parlant, ce niveau n’est pas sans rappeler les Guitar Hero (édités aussi par Activision. Tiens, tiens !).

Autre surprise qui arrive rapidement : le retour de Tawna, le premier amour de Crash. Mais attention, en réalité, c’est une Tawna issue d’une autre dimension, ce qui explique pourquoi elle est différente. Dans les niveaux où on l'incarne, elle a notamment la capacité de rebondir contre les murs et de lancer un grappin, pratique pour rejoindre des zones lointaines ou détruire des caisses d’ordinaire inaccessibles. Elle peut aussi étourdir des ennemis à distance. Par contre, elle ne saute pas aussi haut que Crash ou Coco, ce qui peut être perturbant au début.

Finalement, il n'y a qu'un point qui déçoit vraiment dans cet opus, ce sont les niveaux inversés. Ils apparaissent après avoir battu le 3ème boss mais il s’agit tout simplement des mêmes niveaux que l’on a traversé en mode miroir et avec un filtre Instagram. C’est dommage car cela aurait pu être l’occasion de corser la difficulté comme des ennemis plus coriaces ou plus nombreux ou encore de proposer de nouvelles zones à explorer.

9.5
Alors là, on n’en revient pas ! Personne, nous les premiers, ne croyait dans cette suite qui paraissait au mieux risquée, au pire prétentieuse, mais on est très content d'avoir eu tort : le défi a été relevé avec brio ! On retrouve dans Crash Bandicoot 4 tout ce qui faisait l’esprit de la trilogie originale avec suffisamment de nouveautés intéressantes et pertinentes pour justifier l’existence de cet opus et juste ce qu’il faut de nostalgie pour entraîner les plus réticents. La difficulté et l’ambiance typiques de la série sont bien présentes, on rigole devant les morts nombreuses et diversifiées de notre bandicoot préféré et on savoure l’exploration dans chaque niveau. C’est un véritable plaisir de revoir ce bon vieux Crash au sommet de sa forme. Assurément, Crash Bandicoot 4 n’aurait pas été boudé par Naughty Dog à l’époque de la première Playstation. On ne peut que vous conseiller de vous procurer le jeu, c’est l’un des rares titres hors Nintendo à apporter un vent de fraîcheur dans le paysage vidéo-ludique et qui le fait avec maîtrise.

  • La difficulté typique de Crash Bandicoot.
  • Les masques du Quantum qui renouvellent brillamment les niveaux.
  • Les nouveautés très imaginatives mais qui restent cohérentes dans l’univers de Crash.
  • L’humour de la série.
  • La durée de vie pour faire le jeu à 100%.
  • Les niveaux inversés qui auraient pu être mieux exploités.
  • Pas de course à dos d’animal comme avec Polar ou Pura.