Clock Tower : Rewind est le remaster de Clock Tower, un jeu d'horreur paru autrefois sur Super Famicom mais qui n'a jamais eu droit à l'honneur d'une sortie occidentale. Disponible depuis le 29 octobre 2024 sur nos bonnes vieilles Switch, les développeurs de chez WayForward Technologies tentent de remettre au goût du jour ce jeu considéré comme mythique par les connaisseurs. N'est-il pas trop tard pour se faire connaître en occident ? Tentons d'y répondre dans ce test, dont un code de jeu nous a été gracieusement fourni par l'éditeur !
Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur.
Jennifer a de quoi s'en faire.
On incarne Jennifer Simpson (non, vraiment rien à voir avec la famille jaunâtre), que l'on déplace dans une manoir via un scrolling horizontale en 2D non seulement pour lui faire éviter de rencontrer un tueur en série, le Scissorman (ou homme-ciseaux), qui aura tôt fait de la découper mais également pour enquêter sur les faits étranges de cette grande maison. Il faut savoir que Jennifer est une jeune orpheline qui a été recueillie par un châtelain local, habitant tout près d'une forêt qui se dénomme Clock Tower. Dès le début du jeu, l'ambiance est oppressante à souhait puisque les 3 amies de Jennifer, à savoir Laura, Anne et Lotte, disparaissent très soudainement.
Et en prime, vous allez devoir vous dépêcher. Non pas que le jeu soit chronométré, mais surtout parce que le fameux Scissorman peut faire irruption et tenter de vous tuer, en particulier si vous vous dirigez vers un "mauvais" endroit du jeu. C'est là que le jeu prend tout son sel : sans indication, ou très peu, vous devez tout de même respecter un certain ordre pour visiter les différents recoins du manoir. De toute manière, certaines pièces ne seront accessibles qu'une fois telle énigme résolue ou tout simplement selon votre avancée dans l'histoire. Plusieurs fins sont à débloquer, la plupart étant sanguinolentes à souhait, la durée du vie est plutôt bonne pour ce type de jeu. Comptez 2h pour votre première partie, sans doute un peu moins pour les 8 autres si vous voulez obtenir toutes les fins.
Jennifer déteste les coiffeurs.
Sans être un must-have de ce qui se faisait graphiquement à l'époque des consoles 16 bits, le jeu demeure totalement lisible, on distingue bien les personnages à l'écran, ainsi que le pointeur par lequel vous devrez guider Jennifer dans ses mésaventures. Un petit temps d'adaptation sera sans doute nécessaire pour les néophytes, Jennifer se déplaçant assez lentement de gauche à droite, tout comme elle fouillera les pièces ou exécutera certaines actions de façon peu rapide. Vous ne la contrôlerez jamais directement, tout passe par le pointeur à l'écran, on est clairement dans un point & click ici. En tout cas, l'accent est clairement mis sur l'ambiance, qui contrastait clairement avec les productions vidéoludiques du début des années 90.
Et ce qui faisait le charme de ce jeu fonctionne toujours aussi bien en 2024 : l'ambiance sonore se résume surtout au bruit que font nos pas lors de nos déplacements, ainsi que de courtes séquences musicales qui se déclenchent à certains moments précis du jeu. La montée en tension s'opère d'un coup, ce qui nous oblige à rester totalement focalisé sur ce qu'il se passe à l'écran : pari gagné des développeurs de l'époque ! Bien sûr, tout a été préservé pour ce remaster, qui apporte surtout une seule nouveauté par rapport au jeu original : la fonction Rewind ! Il s'agit de la possibilité de rembobiner à loisir notre partie, jusqu'à un certain point dans le temps, afin de faciliter quelque peu l'expérience de jeu. Il faut dire qu'il est facile de se faire massacrer par le scissorman, l'ajout de cette option évitera sans doute un bon gros nombre de frustrations...
Jennifer a t-elle bien vieilli ?
Outre cette option de gameplay plutôt bienvenue, dont les puristes pourront se passer, sachez que le jeu a droit a une traduction intégrale en français. Idéal pour comprendre davantage toute cette atmosphère si particulière, si inquiétante. Une bonne quantité de bonus sont également de la partie, comme la possibilité de voir l'interview de Hifumi Kono, créateur de la série. L'interview est en japonais mais des sous-titres en anglais sont disponibles. On a également accès aux manuels d'origine mais aussi à une bande-dessinée interactive, ce qui apporte un véritable plus pour tous les joueurs qui rêvent d'en savoir davantage sur tout ce qui existe autour du jeu. Enfin, on peut réécouter les musiques via un juke-box.
A noter qu'on peut jouer dans le mode d'origine Super Famicom mais aussi dans une version légèrement différente dans laquelle Jennifer marche un peu plus rapidement et régénère sa barre de stress un peu plus rapidement. Cela facilite un petit peu l'expérience de jeu, étant donné qu'on ne peut pas frapper l'adversaire, simplement le repousser, et si Jennifer tombe d'épuisement car sa jauge est trop basse, elle est particulièrement vulnérable ! Au final, à part sa maniabilité et son esthétique quelque peu datées, et des déplacements à appréhender, le jeu conviendra essentiellement à tous ceux qui souhaitent découvrir les origines de la série ainsi qu'aux retrogamers curieux.