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Chaos; Head Noah / Chaos; Child Double Pack

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Chaos; Head Noah / Chaos; Child Double Pack

Par Thatgunman - Le 15/10/2022 à 08:30

Si de nom, la série Science Adventure ne vous semble pas familière, les noms de certains opus comme Steins;Gate ou Robotics;Note vous parlerons probablement beaucoup plus. Ces jeux font partie du même univers et de la même série. Seulement, jusque récemment, le premier opus, Chaos;Head, n’avait pas bénéficié d’une sortie en occident. MAGES profite de cette sortie Occidentale pour en même temps ressortir Chaos;Child, le quatrième épisode de la série, dont les évènements se déroulent peu après ceux du premier Robotics;Note.

C'est juste une illusion

Chaos;Head nous met dans la peau de Takumi Nishijou, un lycéen qui ne sort pas souvent de chez lui pour pleinement s’adonner à ses passions. En effet, il joue énormément aux MMORPG, jusqu’à atteindre un stade quasiment divin auprès des joueurs. Fort renfermé sur lui-même, Takumi fuit le contact humain, au point de s’isoler dans un container situé en haut d’un immeuble, et d’en faire sa demeure. Son quotidien est cependant bouleversé, un jour où il discute avec un ami sur Internet. Une personne portant le nom de Shogun lui partage des images d’un homme littéralement épinglé au mur. Ce meurtre fait partie d’une série d’actes similaire à Shibuya, que l’on nomme New Generation Madness. Après avoir assisté à l’un d’eux en direct, Takumi va devenir l’un des suspects principaux de l’affaire.

Chaos;Head, comme tous les jeux de la série Science Adventure, est un visual novel. Autrement dit, le jeu est un enchaînement de dialogues, et il y a assez peu d’éléments ludiques à proprement parler. La trame est plutôt complexe, et le vocabulaire et le phrasé utilisés demandent un certain niveau d’anglais. On peut certes, faire défiler les textes à la vitesse que l’on souhaite, mais il faut tout de même s’accrocher pour tout suivre, surtout quand rêves et réalités se mélangent. Car Takumi est parfois pris de “délires” (dans le sens psychologique du terme), altérant ainsi son rapport à la réalité. On pourra parfois influer sur ces délires, pour qu’ils soient plus positifs, négatifs ou plutôt proches de la réalité. Ces choix influencent le déroulement de la fin du jeu. Heureusement, comme beaucoup de visual novel, Chaos;Head offre plusieurs dizaines d’emplacements de sauvegarde pour prendre ses précautions, ou tout simplement essayer une autre fin sans avoir à recommencer entièrement le jeu. 

Un excellent scénario, entaché par des problèmes de localisation

L’histoire est suffisamment prenante pour ne pas lasser. Les différents éléments de l’intrigue, comme l’enquête sur la personne se cachant derrière le pseudonyme “Shogun” ou bien l’enquête sur le New Generation Madness, rangent le jeu dans le haut du panier du genre thriller. L’imprévisibilité du scénario a de quoi laisser scotché devant son écran pendant les 20 heures que l'on va passer en compagnie du jeu. Chaos;Head prend son temps pour mettre en place son ambiance, via les tips (un glossaire de certains termes fictifs propre au jeu, ou réels) ou des scènes permettant de comprendre un peu mieux les motivations des personnages que l’on croise. Le casting est très attachant malgré quelques personnages énervants (Takumi le premier). Le jeu parvient vraiment à nous faire nous soucier du sort des personnages que l’on croise.

Le chara-design est plutôt classique, mais on arrive facilement à distinguer tous les personnages sans qu’ils soient trop excentriques. Graphiquement, le jeu est assez pauvre en illustrations ou en animations, et a en ce sens, plutôt mal vieilli. Cela dit, quand Chaos;Head veut en mettre plein la vue, il s’en donne les moyens. Les différents meurtres sont bien retranscrits, visuellement, sans non plus surenchérir dans des effets gores. Curieusement, deux fins ont dû être censurées sur cette version, une décision étrange quand on sait que les précédentes sorties n’avaient pas subi de coups de scalpel.

Chaos;Head est un visual novel, et, cela peut sembler tout bête, mais le texte est un élément très important quant à l'appréciation de son contenu. La localisation est malheureusement sérieusement entachée par de sérieux problèmes. Tout d’abord, l’absence de guillemets, permettant de différencier les dialogues de la narration. Si vous jouez avec le son, vous pourrez remarquer quand les textes sont censés être parlés ou non, mais c’est le seul moyen d’en faire la distinction. Autre chose, les tournures de phrase étranges, les problèmes de conjugaison, l’inconsistance des noms entre les différents épisodes de la série, etc. Les problèmes sont légions, et font non seulement sortir le joueur de son immersion, mais compliquent aussi la tâche pour les non-anglophones.

Une suite fidèle

Pour sa suite, Chaos;Child, les évènements prennent toujours place à Shibuya, 6 ans après les évènements  de Chaos;Head. Après le tremblement de terre (fictif) de 2009, la ville s’est lentement reconstruite, et des humains ont commencé à développer des capacités psychiques. Les Gigalomanes (c’est ainsi qu’on les appelle), ont le pouvoir de transformer leurs délires en faits réels. En même temps des meurtres ressemblant fortement à ceux que l’on a nommé New Generation Madness commencent à défrayer la chronique. Le club de journalisme de l’académie Hekiho va donc enquêter sur cette curieuse affaire. Toujours sur fond de complot, nous allons suivre Takuru Miyashiro, le président du club de journalisme.

Quasiment toutes les qualités et les défauts de Chaos;Head se retrouvent dans Chaos;Child. La narration est toujours bien ficelée, avec une longue enquête ponctuée de quelques rebondissements. On retrouve la même mécanique de délires, permettant d’orienter le cours du scénario, et les mêmes défauts, comme le manque d’animations et d’illustrations. Seule la localisation, conservant le travail effectué sur les versions sorties précédemment, est de bien meilleure qualité. Le fond reste excellent. Il y a une très bonne dynamique entre les personnages, et MAGES n’a pas eu la paresse de reprendre un casting à peu près similaire. On conserve aussi les thématiques plutôt sombres, mais avec une trame ponctuée de moments plus comiques.

6
La compilation Chaos; Head Noah / Chaos; Child Double Pack est un excellent moyen de découvrir la série Science Adventure ou même pour éclaircir certains points présentés tout au long de la série. Mais les défauts de localisation du premier opus, et le coup de vieux pris au niveau des illustrations et des animations pourra rebuter une partie des joueurs peu accoutumés aux visual novel ou les non-anglophones. 

  • Deux enquêtes prenantes
  • Des personnages attachants
  • Un thriller élégant, qui ne cherche pas à surenchérir dans le gore
  • La localisation de Chaos;Head, qui nuit à la compréhension des textes
  • Des visuels statiques qui ont mal vieilli