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Animal Crossing : New Horizons

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Animal Crossing : New Horizons

Par rifraff - Le 09/05/2020 à 20:43

Animal Crossing : New Horizons est et restera LE jeu de cette incroyable parenthèse ayant mis le monde quasiment à l’arrêt et forcé des millions de personnes à rester confinées chez elles sans toujours savoir quoi faire… Nintendo n’aurait vraiment jamais pu rêver mieux pour sortir son jeu que ce moment de procrastination décomplexée qui aura permis au titre de rencontrer un très large public, dépassant de loin le cercle des fans et des habitués de la licence et même tout simplement des joueurs habituels de jeux vidéo. Pour autant, sorti de ce moment hors du temps, Animal Crossing : New Horizons mérite-t-il autant d’attention et est-il tout simplement un bon jeu ?

La parenthèse en chantier

Adapté d’un jeu N64 uniquement disponible au Japon, Animal Crossing est à la base un jeu singulier sorti en Europe en 2004 sur GameCube qui se déroule en temps réel et entraîne les joueurs dans un drôle de monde persistant rempli d’animaux parlants qu’il faut modeler à sa convenance et faire évoluer au fil des jours, du temps et des saisons tout en prenant soin d’entretenir de bonnes relations avec ses voisins… Depuis, à chaque nouvelle console Nintendo (sauf sur Wii U) le jeu a eu droit à un nouvel épisode avec toujours quasiment les mêmes mécanismes de jeu et les mêmes drôles de personnages.

Aujourd’hui, Animal Crossing est une licence incontournable du Nintendoverse avec une vraie montée en puissance à chaque nouvel opus même si c’est surtout sur console portable que les jeux Animal Crossing ont véritablement trouvé leur public. L’épisode précédent, Animal Crossing : New Leaf sorti en 2012 sur 3DS (en mettant de côté les spin-off comme Happy Home Designer sorti en 2015 sur 3DS et Pocket Camp sorti en 2017 sur mobiles) était d’ailleurs jusqu’à présent l’épisode le plus vendu de la licence avec plus de 12 millions d’exemplaires écoulés dans le monde. Autant dire qu’avant même sa sortie dans les conditions exceptionnelles que l’on sait, Nintendo avait toutes les raisons d’être confiant quant au succès d Animal Crossing : New Horizons d’autant plus que la Nintendo Switch, avec son côté hybride, semblait être un écrin idéal… Et depuis cela s’est confirmé puisqu’en six semaines à peine, ACNH a pulvérisé le record de ventes avec plus de 13 millions d’exemplaires écoulés dans le monde !

Pour tous les fans d’Animal Crossing,  Animal Crossing : New Horizons  est une sorte d’aboutissement. Nintendo a repris les bases immuables de sa licence mais les a retravaillées en poussant encore plus loin l’aspect personnalisation du jeu et en lui ajoutant un aspect « crafting » inédit. Le résultat est un jeu très facile d’accès à la fois prenant et apaisant mêlant construction, gestion et activités diverses. Evidemment ce n’est pas le genre de jeu qui peut plaire à tout le monde mais en même temps, n’est-ce pas un peu le cas pour tous les jeux ?

 Animal Crossing : New Horizons est un jeu qui nous invite à tout quitter pour partir vivre sur une île déserte grâce à la formule évasion de Tom Nook. Contrairement aux jeux précédents, il ne s’agit donc pas d’intégrer un village pour en devenir le maire et/ou l’esclave de ses habitants mais bien de débarquer sur une île (presque) déserte pour la modeler selon ses désirs et créer sa propre petite communauté.

C'est beau une île la nuit (et le jour aussi)

Visuellement le jeu est très joli. Le style, naïf et charmant, est très proche des jeux précédents avec un environnement construit comme sur un cylindre et des éléments très familiers pour toutes celles et ceux qui connaissent un tant soit peu la licence. Les arbres, les fleurs, les coquillages ou encore les fruits et pratiquement tous les éléments du décor n’ont graphiquement que peu changé par rapport aux autres jeux si ce n’est que les environnements s’épanouissent désormais sur plusieurs niveaux. A part ça, tout semble familier : que ce soit les menus, l’interface, les items ou même les icônes. C’est la même représentation même si, évidemment, la puissance de la Nintendo Switch et la haute définition rehaussent l’expérience avec un rendu net et propre et des tas de petits détails adorables (comme le vent dans les feuilles, les pas sur le sable, les vitrines des boutiques qui changent, les boules de pollen visibles entre les pattes de l'abeille naine, etc) ainsi que de très beaux effets notamment de transparence de l’eau (etc) qui montrent que le jeu a vraiment été peaufiné. Idem pour la bande son qui est hyper travaillée avec des thèmes musicaux tantôt prégnants, tantôt discrets mais toujours dans le ton et des bruitages nombreux qui accompagnent chaque action, donnant du corps et de la vie au titre, et, sans en avoir l’air, participant grandement à l’immersion du joueur.

Une langue bien pendue

Les habitués remarqueront d’ailleurs immédiatement que les borborygmes parfois insupportables (dans les autres opus) des villageois ont été eux aussi repensés et retravaillés. Désormais, c’est un charabia plus mélodieux qui semble composé de différentes langues avec parfois des mots, comme prononcés à l’envers et en vitesse rapide d’où émergent de temps à autre, des mots parfaitement compréhensibles. Régulièrement, on entend en effet clairement des mots en français qui tombent pile au bon moment comme « merci », « fais vite » ou encore « d’accord » mais aussi des mots dans d’autres langues (comme « konichiwa » ou « hola ») qui sont donc mélangés et noyés dans ce nouveau verbiage beaucoup plus agréable à l’oreille. Le résultat est d’autant plus réussi que les dialogues des différents personnages et notamment des villageois sont souvent très pertinents et très drôles. La localisation en français est à ce titre exemplaire avec un humour flirtant avec le non-sens et des jeux de mots ravageurs. D’ailleurs, on ne peut qu’être admiratif devant le nombre de dialogues couvrant toute sorte de situations inclus dans le jeu sachant qu’il y a plus de 400 personnages différents (même s’ils sont regroupés par caractères), qu’ils ont chacun leurs répliques et qu’ils peuvent souvent réagir à un objet, à une tenue ou à d’autres éléments « aléatoires ». Pour autant, cela n’empêche pas des répétitions qui peuvent devenir lassantes et quelques cafouillages. Il y a aussi certaines séquences de dialogues redondantes qui mériteraient d’être raccourcies voire supprimées, notamment les soliloques de Marie ou les explications systématiques de Thibou, le conservateur du musée terrorisé par les insectes.

 

Rendez-vous en terrain connu

A première vue, ACNH ressemble beaucoup aux épisodes précédents ne serait-ce que dans la forme mais dans le fond, il se distingue et innove sur  pas mal de points aussi bien dans sa construction que dans le contenu qu’il propose. Dès le début, le jeu se distingue d’ailleurs en ne commençant pas comme les autres opus, à l’intérieur d’un véhicule en route pour son nouveau lieu d’habitation et surtout en permettant au joueur de créer son avatar alors qu’auparavant il nous était « imposé » après une série de questions. Cette fois-ci non seulement on peut choisir le genre, la tête, les yeux, la coiffure et même le nez et la couleur de peau de son personnage mais on peut tout changer à n’importe quel moment sachant qu’au fil du jeu d’autres options de personnalisation se débloquent notamment de nouvelles coiffures et une gamme de couleur élargie. Il faut d’ailleurs noter que le jeu est dans l’air du temps puisque quel que soit le genre choisi, garçon ou fille, notre avatar a accès aux même options, évitant ainsi les stéréotypes et laissant une très grande liberté de création aux joueurs au point que même un personnage masculin peut se faire appeler madame et vice versa. Cela peut paraître des détails insignifiants mais en réalité c'est à l’image du jeu tout entier qui veut laisser une très grande liberté au joueur en lui permettant de tout personnaliser comme il le souhaite sans rien lui imposer ou presque.

Dans quel hémisphère j'erre ?

Dans cet esprit, avant de commencer à jouer, on peut aussi choisir l’hémisphère dans lequel on veut que notre île se trouve. Pour rappel, comme dans les autres opus, Animal Crossing : New Horizons se déroule en temps réel, c’est-à-dire que chaque minute qui s‘écoule dans la vie, s’écoule aussi dans le jeu et que même lorsque l’on ne joue pas, la vie suit son cours dans le jeu, celui-ci étant relié à l’horloge interne de la console.  Dans les opus précédents, le joueur n’avait pas le choix et le calendrier du jeu se calquait sur l’horloge et les conditions saisonnières du pays depuis lequel il jouait mais comme la Nintendo Switch n’est pas zonée et qu’il est possible de jouer avec les joueurs de toute la planète, cette restriction saute et si on veut apporter un peu d’exotisme à ses parties (ou si on est amené à voyager) on peut changer d’hémisphère et faire en sorte que les saisons soient décalées et que lorsqu’il fait jour, dans le jeu il fasse nuit ou encore qu’en plein été, il neige, etc. Une possibilité sympathique même si en pratique, on préférera (sauf cas spécifique) se caler sur son propre calendrier pour garder la proximité et le côté immersif du jeu. C'est en effet l'une des caractéristiques fortes de la licence que l'on retrouve bien évidemment dans ce nouveau jeu. Chaque minute de chaque heure de chaque jour est unique et incite donc à ce qu'on y retourne régulièrement pour voir ce qu'il s'y passe, faire des rencontres, des achats, participer à des événements...  Le jeu évolue en outre avec les saisons. Au printemps, les cerisiers sont en fleurs et en été, les herbes jaunissent alors qu'en automne,les arbres prennent une couleur orangée avant d'être recouverts de neige en hiver... Des changements saisonniers qui impliquent des événements spéciaux, des fêtes, des mini-jeux ou des ressources que l'on ne peut récupérer qu'à ce moment là. En plus des saisons et du cycle jour-nuit, il y a les changements météorologiques qui ne se calquent malheureusement  pas sur la météo de notre ville mais contribuent toujours à donner cette sensation de vie alternative.

Île était une fois

Lorsque l’on débute, notre île est vierge et quasiment inhabitée. Seuls Tom Nook et ses neveux Méli et Mélo sont présents afin de nous aider à nous installer et nous vendre du matos. Au départ, on ne dispose que d’une tente et d’un téléphone portable, « le NookPhone » sur lequel on trouve différentes applications pratiques. Comme on ne dispose, de base, d’aucun outil, nos premières actions sont très limitées tout comme notre aire de jeu, les rivières puis les falaises faisant office de barrières naturelles. Ce n’est qu’au fur et à mesure de notre progression que de nouvelles possibilités s’offrent à nous, agrandissant du même coup notre champ d’action et nos perspectives. Ainsi, le jeu évolue au fil des parties et ce que l’on fait lors des premières heures de jeu n’a pratiquement plus rien à voir avec ce que l’on fera à la fin.

Au départ, il s’agit simplement de s’installer sur l'île en trouvant un bon emplacement. On explore les environs et on récupère nos premières ressources que l'on combine ou vend pour obtenir nos premiers outils permettant de récupérer de nouvelles ressources qui permettent l'obtention d'autres items et ainsi de suite. Notre champ d'action s'élargit et on peut commencer à pêcher, à capturer des insectes, à planter, à creuser... On accède alors à notre première maison dont il faut décorer l'intérieur puis l'extérieur avant de s'attaquer aux environnements de l’île. Pour cela, on visite chaque jour les différentes boutiques à la recherche d'articles rares ou coordonnés.Chaque jour l'offre change et si on laisse passer un objet, qui sait quand est-ce que l'on pourra le retrouver... On prépare ensuite le terrain pour l'arrivée des premiers habitants et on s'arrange pour que d’autres aient envie de venir aussi. On aménage alors l’île en créant des rampes pour accéder aux autres niveaux et des ponts pour traverser les rivières. Des infrastructures indispensables pour que tout le monde puissent bien circuler sur l'île mais qui ont un prix impliquant, fatalement, de continuer à trimer,  récolter,  capturer ou encore pêcher... On choisit les bons emplacements pour construire les maisons des futurs habitants. On multiplie les plantations, d’arbres, d’arbres fruitiers mais aussi de différentes fleurs que l'on n'oublie pas d'arroser chaque jour… On se confectionne un look d'enfer avec des tas de fringues différentes et des motifs personnalisés. On essaie d'aller dans d'autres îles pour récupérer de nouveaux fruits et faire de nouvelles rencontres notamment grâce aux Tickets Nook qui nous permettent d'accéder à des "îles Mystères" en espérant tomber sur une île pleine de trésors. Tous les jours on discute avec les habitants et on essaie d'être sympa avec eux (même avec cet affreux rhinocéros) et de leur offrir des cadeaux...   On participe activement au rayonnement de son île en essayant  de créer des environnements mémorables et en veillant à son entretien. En parallèle, on oublie jamais le développement du musée de l'île en recherchant continuellement des fossiles, en pêchant des poissons et en capturant des insectes sachant que certains insectes ne viennent que si certaines fleurs sont plantées et que finalement tout est interconnecté.

 Finalement, petit à petit, on investit toute l'île  et on finit par véritablement tout transformer voire par tout détruire pour mieux tout reconstruire ! En tout cas c'est un cheminement logique même si dans la pratique chacun joue comme il veut et au rythme qui lui sied. Une fois installé et les premiers outils en sa possession, si on veut passer toutes ses journées à jardiner ou à pêcher sans s'occuper du reste. Rien ne nous y empêche.

Un travail d'orfèvre 

Si à première vue, ACNH n'a pas vraiment de scénario. C'est en réalité un jeu excellemment bien écrit et construit dans sa façon qu’il a de prendre le joueur par la main sans qu’il s’en rende compte et sans même passer par un didacticiel. Plus on joue à Animal Crossing, plus le jeu révèle sa richesse et sa complexité. Et le plus fort c’est que malgré un nombre d’actions différentes à mémoriser assez élevé, le joueur ne se retrouve jamais submergé par les informations puisque, en fait, il les assimile toutes, tranquillement les unes après les autres. C'est vraiment l'école Nintendo dans toute sa splendeur.

Un vrai tour de force surtout que quasiment tous les boutons de la manette (ou des Joy-Con) sont utilisés et qu’un même bouton peut avoir plusieurs utilisations selon les situations. C’est d’ailleurs un point qui, même maîtrisé, occasionnera ici et là quelques ratés comme des fleurs cueillies alors que l’on souhaite reboucher un trou par exemple ou un coup d’outil sur la tête d’un villageois qu’on voulait juste saluer ! (Pauvre petit rhinocéros.)

Quelques soucis néanmoins...

Globalement cependant, le gameplay du jeu est excellent même s'il mériterait ici et là quelques corrections. Le personnage répond au quart de seconde et chaque possibilité est parfaitement identifiée. D'un côté, il y a l'inventaire principal dans lequel on range les ressources et les outils et que l'on peut ouvrir instantanément (sachant qu'un raccourci est dédié aux outils seuls et qu'une poche est réservée aux habits) et le reste  (comme la carte, l'encyclopédie, l'appareil photo, le tchat, etc....) réuni sous forme d'application du NookPhone. Cela permet de bien différencier chaque élément et de débarrasser l'inventaire principal qu'on utilise en permanence de tout ce qui pourrait l'encombrer. Dommage qu'en extérieur, la caméra ne soit pas libre ou que, dans tous les cas, qu'aucune option ne permette de la bouger autrement qu'un peu de bas en haut. Une restriction probablement décidée pour ne pas embrouiller le joueur, surtout les nouveaux venus, mais qui est tout de même agaçante même si la caméra a tendance à se placer aux bons endroits au bon moment.

De plus, à part grâce à la carte, on ne peut pas avoir une vision globale de son île ou en vue de dessus. A cause de cela, c'est parfois difficile de décider où installer une maison par rapport à une autre, ce qui peut nous coûter cher ! C'est d 'autant plus regrettable que l'on n’évalue pas toujours bien les distances (on regrette d'ailleurs la 3D auto-stéréoscopique du jeu précédent) Il n’est pas rare, par exemple, de creuser au mauvais endroit ou de rater sa cible... Et c'est encore pire pour la construction de barrière ou de chemin qui peut devenir très laborieuse (surtout si on se trompe et qu'il faut tout recommencer!) D'ailleurs la disposition d'objets à l'extérieur n'est pas aussi facile qu'à l'intérieur car il n'y a pas les mêmes options. A ce propos, il est regrettable que le tactile de l'écran de la Nintendo Switch ne soit pas activé.  Dans les jeux 3DS, c’est pourtant un vrai plus notamment pour la décoration et la personnalisation et il est évident qu'il y aurait vraiment eu quelque chose à faire à ce niveau-là.   Nintendo a probablement voulu que le jeu soit identique en mode télé ou en mode portable sans en favoriser un par rapport à l’autre. Mais à l’arrivée, le jeu est privé d’une fonctionnalité qui aurait pu être complémentaire avec un gameplay plus classique...

Les risques avec un jeu qui propose autant d'activités et donc, en, réalité, autant de gameplay différents, c'est très souvent d'apparaître bancal avec des activités moins pertinentes et intéressantes que d'autres ou au contraire trop redondant avec des activités au gameplay trop identique.  ACNH évite ces deux écueils avec panache (avec qui ?) D'abord en n'imposant jamais rien ce qui fait que si une activité ne vous plait pas, elle n'est pas obligatoire et on peut facilement la zapper. Ensuite en faisant en sorte que chaque activité soit très simple dans ses mécanismes et se limite à l'utilisation d'un seul bouton. Au final, on passe d'une activité à l'autre très facilement avec à chaque fois une prise en main quasi instantanée. Outre les petites confusions, on regrettera quand même la rigidité d'une activité comme la pêche ou une fois sa ligne lancée, on ne peut plus la bouger ou l’utilisation limitée du lance-pierre qui ne sert qu'à récupérer des colis volants... 

La lutte finale

Animal Crossing est souvent considéré comme une ode et une initiation au capitalisme avec Tom Nook dans le rôle du grand patron. On passe en effet son temps à travailler pour rembourser un crédit qui a peine terminé est remplacé par un autre et où la moindre action est monnayable et permet d'engranger des clochettes (la monnaie du jeu) sachant que plus on en possède, plus on possède, et plus possède et plus il nous faut des clochettes.... Dans les épisodes précédents, les clochettes pouvaient d'ailleurs devenir une vraie obsession tant elles étaient au centre de tout. Par ailleurs, on, pouvait parfois se sentir comme le personnage de Nicole Kidman dans Dogville de Lars Von Trier, exploité par tout le monde et obligé de travailler ou de rendre des services avec d’incessants allers-retours  pour progresser. C’est encore un peu le cas dans Animal Crossing : New Horizons  surtout si on se focalise sur les structures ou les différents emprunts à rembourser. Cependant, Tom Nook mais aussi les autres habitants semblent bien moins intrusifs... Et puis surtout, si les clochettes restent importantes pour plusieurs actions, elles le sont bien moins que dans les autres opus ce qui constitue un vrai changement pour ne pas dire une révolution ! Une révolution qui est la combinaison de l’ajout de trois nouveautés : le crafting (ou l’artisanat), les Miles et la Terraformation. Ce sont ces trois éléments qui non seulement transcendent la formule Animal Crossing mais font aussi la singularité et la réussite de cet opus.

L’Artisanat (ou le "crafting")

Dans Animal Crossing : New Horizonstout ne s’achète plus et on peut désormais fabriquer ses propres objets en utilisant les ressources de l’île. Pour cela, il faut un établi sur lequel travailler mais aussi des plans énumérant la liste des ressources nécessaires pour la fabrication des objets. Au départ, c’est Tom Nook qui nous donne les premiers plans et nous permet de travailler sur son établi mais assez vite, on fabrique son propre établi et on récupère des tas de plan un peu partout. Les premiers plans sont assez basiques et, plutôt logiques : trois branches d’arbres pour un feu de camp par exemple. Mais par la suite, on tombe sur des plans plus élaborés demandant parfois énormément de ressources ou des ressources rares voire des ressources saisonnières qu'on ne peut collecter qu'à un certain moment de l'année.  Il y a énormément de plans différents permettant la fabrication de toutes sortes d'objets et de meubles,avec comme en boutique des collections thématiques. Ainsi, le jeu nous incite à exploiter au maximum les très nombreuses ressources de l’île et plus simplement à les collecter pour les vendre… A l'arrivée ce système est un peu comme une boutique alternative avec ses propres objets et ses propres collections permettant de recycler les ressources. Evidemment, comme dans les autres épisodes, certaines ressources nécessitent des outils particuliers comme la pelle, la hache ou encore la canne à pêche.

Cependant, alors qu’auparavant, il fallait trimer pour acheter les outils, là encore, le titre innove puisque l’on peut désormais les fabriquer très facilement. Il suffit pour cela d’en avoir obtenu le plan et, bien sûr d’avoir les bonnes ressources nécessaires à leur fabrication. Un système gratifiant et beaucoup plus instantané même si en contrepartie il faut accepter que désormais les outils soient cassables. C’est-à-dire qu’au bout de quelques utilisations, ils se désintègrent nous obligeant à aller en fabriquer de nouveaux. On ne sait pas vraiment qui a eu cette idée et pourquoi elle a été validée car en pratique, c’est légèrement agaçant, pour ne pas dire plus- surtout au début. Heureusement par la suite, les outils deviennent plus solides sans compter que l’on peut aussi les acheter en boutique. Cependant il faudra toujours régulièrement retourner sur son établi ou passer à la caisse.

Les Miles

Mais les clochettes sont aussi court-circuitées par une monnaie alternative, les Miles qui récompensent, à la manière des succès des autres consoles, l’implication du joueur dans le jeu. Ainsi en arrosant les plantes, en plantant ou en coupant des arbres, en allant parler avec ses voisins, en allant vendre ou pêcher et même en cassant ses outils, on engrange des Miles qui nous permettent, en échange, d’obtenir des objets et des prestations uniques. Grâce aux Miles, on peut par exemple, obtenir des plans exclusifs ou encore les fameux Tickets Nook qui nous offrent la possibilité de partir en escapade vers les îles mystères. 

Comme l’artisanat, les Miles incite tout simplement les joueurs à… jouer ! Il ne s’agit plus de trouver des moyens et des astuces voire des bugs du jeu pour amasser encore et toujours plus de clochettes (même si ça peut encore servir) mais juste de prendre du temps pour pêcher, ramasser, creuser, cueillir, discuter, construire, ranger, décorer, explorer, arroser, personnaliser, etc. Bref : prendre du temps pour jouer le jeu ! Avec les Miles, les développeurs ont trouvé un moyen pour motiver les joueurs à profiter du jeu et les inciter à s’amuser ! Contrairement aux clochettes, impossible de multiplier les Miles avec des astuces ou des voyages dans le temps et les Miles ne poussent pas non plus dans les arbres ! Pour en obtenir un maximum, il n'y a pas 36 solutions, il faut jouer et tout essayer sachant que même les « erreurs » sont récompensées (comme l’achat d’une fausse œuvre d’art) et que bien entendu : rien n'est obligatoire et que l'on peut se contenter du minimum...Un minimum qui, cependant ne permettra pas de débloquer les options de la nouveauté ultime du jeu : La Terraformation !

 

La Terraformation

C'est véritablement la nouveauté ultime puisqu'elle ne débarque qu’après que le générique de fin du jeu ait défilé pour la première fois- ce qui est tout de même assez dingue ! A ce moment-là, cela signifie que le joueur a forcément réussi à faire venir 10 villageois sur son île (ce qui est le maximum) qu’il a planté suffisamment de fleurs et d’arbres, aménagé l’île avec de nombreux objets dont des objets fabriqués par lui-même et réussi à faire en sorte que son île ait une réputation de 3/5. Des efforts qui sont alors célébrés par la venue du célèbre Kéké qui donne son premier concert qui sert donc de générique de fin au jeu.

Une étape importante qui ne signifie cependant pas la fin du jeu (comme certains parfois le disent bêtement) loin de là !  D’abord parce que l'on peut se demander si le jeu a réellement une fin mais aussi et surtout parce que d’une certaine façon, on peut même dire que le vrai jeu commence à partir de ce moment-là ! En effet, une fois que le joueur a bien compris les principes de base, qu’il sait utiliser tous les outils, que son île est aménagée et habitée,  le but du jeu se révèle totalement. A partir de là, le joueur peut véritablement créer l’île qu’il souhaite en utilisant  sa nouvelle application : la Terraformation. Grâce à elle, le joueur peut revoir totalement la topographie de l’île, creuser dans la roche, casser des falaises et en construire d’autres, revoir le tracé des rivières, créer des cascades ou de points d’eau ou encore concevoir des routes ou des chemins sachant que différentes options doivent être encore « achetées » avec des Miles (ce qui nécessite encore et toujours d'arroser, de discuter, de cueillir, de pécher, etc. Bref, de jouer.)

A partir de ce moment-là le jeu change vraiment parce que le joueur prend conscience qu’il peut vraiment tout transformer en combinant à la fois la Terraformation mais aussi les objets que l’on peut acheter en boutique, ceux que l’on peut fabriquer et aussi la possibilité de créer ses propres motifs qu’à terme on peut appliquer un peu partout comme des skins.  C’est généralement à ce moment-là que l’on commence à revoir ses premiers choix, à changer de place les habitations, à renvoyer les habitants pour essayer d’en faire venir d’autres en particulier (adieu rhinocéros de malheur) L’aspect construction mais aussi gestion prend alors une autre ampleur. 

Cependant, soyons clair : comparée aux autres activités, la Terraformation apparaît d'emblée plus compliquée même si Animal Crossing n’est pas Minecraft et qu'il ne faut pas s’attendre à construire une montagne gigantesque (et encore moins une cave.) Ce n'est pas pour rien si l'application apparaît à la fin. Le système est très simplifié et plutôt limité ce qui permet malgré tout à tout le monde de l'utiliser. Et avec un peu de pratique, il est possible de véritablement s'amuser en créant des labyrinthes ou des parcours d'embûche ou en tentant de reproduire le level design d'un jeu... Néanmoins, la construction et la démolition des différents environnements demandent beaucoup de patience surtout avec l'impossibilité de bouger la caméra et les soucis de perception des distances et des volumes et alors qu’il n’y a aucun marquage sur le sol. A l'arrivée, la Terraformation est un vrai + qui permet de transformer son environnement là ou dans les autres opus on ne pouvait pas le faire ou alors en validant des projets.

Evidemment comme tout le reste, certains joueurs pourront passer à côté. Encore une fois, rien n'est obligatoire dans  Animal Crossing : New Horizons. Le stress n'a pas sa place dans le jeu ou on est pas venu là pour souffrir, ok ? Il n'y a pas de violence ou d’affrontement ou même de game over. C'est d'ailleurs aussi ce qui explique probablement le succès du jeu alors que le monde traverse une crise sanitaire sans précédent et que l'angoisse, la mort et la peur de mourir sont partout.

Un monde à part

Animal Crossing : New Horizons est un monde à part. Un petit paradis ou il fait bon vivre. C'est une ode à la bienveillance et à la douceur de vivre. C'est un jeu positif qui n'exclut pas et au contraire, réunit les générations, adulte et enfant. Le jeu déculpabilise aussi complètement les parents qui sont souvent mal à l'aise devant la "violence" de certains jeux vidéo qu'ils prennent en pleine face. Dans, Animal Crossing : New Horizons  plus encore que dans les autres opus, il n'y a pas une once de violence ou de méchanceté et même les villageois semblent bien plus gentils qu'auparavant et moins enclins a balancer une vacherie (même si ça arrive de temps en temps.) Ce n'est clairement pas un hasard si Resetti qui dans les autres jeux s'emportait contre les joueurs et les menaçait de réinitialiser le jeu a été relégué au rôle de figurant car ce n'est clairement pas la tonalité du jeu... Alors certes, le soir, il y a la tarentule et le scorpion qui rôdent  et qui font monter le stress...  Mais c'est bien le seul moment flippant avec , peut-être aussi, cette histoire de navets pourris...

Animal Crossing : New Horizons est un jeu tellement cool qu’il laisse les joueurs les joueurs qui le souhaitent, "tricher" et jouer avec l’horloge de la console- si tant est que l'on puisse réellement parler de "triche" ! ACNH est un jeu dans lequel il ne faut pas être pressé car il demande du temps et de la patience. C'est d'ailleurs sans doute aussi une autre raison qui explique le succès du jeu durant cette période confinement mondial ou le temps s'est tout d'un coup arrêté comme suspendu avec de longues journées et de longues nuits à occuper... Il est évident que de très nombreux joueurs n'auraient jamais pu jouer à Animal Crossing : New Horizons  comme ils ont pu le faire durant la période de confinement : en prenant leur temps.

Touche pas à mon horloge

Dans Animal Crossing : New Horizons, chaque jour suffit sa peine et il faut bien souvent faire montre de patience. Si on plante des fleurs, il faut les arroser et revenir quelques jours plus tard pour pouvoir apprécier le spectacle de leur floraison.  Si on veut acheter des navets, c’est uniquement le dimanche. Quant aux concerts de Kéké, c’est le samedi...  Si on veut construire un pont ou une maison, ce n'est pas instantané et il faut patienter. Il y a aussi des événements saisonniers qui sont datés et si pour une raison ou pour une autre, on ne joue pas le jour J, forcément on manque l’événement. Certains vous diront que cela fait partie du charme du jeu et que manipuler le temps en modifiant l'horloge, l'heure mais aussi la date de la console est un sacrilège.  C'est un point qui fait débat et sur lequel il n'y a pas de consensus. Il suffit de lire d'autres tests du jeu pour constater que chacun a son point de vue sur la question, certains allant même jusqu'à redouter que les voyages dans le temps "détruisent le jeu" !

Une affirmation qui est tout de même très exagérée et qui pourrait même laisser penser que son auteur n'a pas compris le sens du jeu qui veut laisser les joueurs libres de faire ce qu'ils veulent. D'ailleurs, on peut même dire que les voyages dans le temps font partie du jeu même si les développeurs aiment rappeler que l’on peut apprécier le jeu sans traficoter l’horloge. Cependant il est évident que s'ils avaient voulu, ils auraient pu facilement ajouter une pénalité ou une menace comme  dans les premiers jeux avec Resetti qui apparaissaient après que les joueurs aient quitté leur partie sans la sauvegarder.

Dans, Animal Crossing : New Horizons si le joueur veut retourner en arrière de quelques heures, de quelques jours ou même de plusieurs années, il le peut. Idem s'il souhaite partir voir ce qu'il se passe le jour de Noël alors que l'on est en plein été. Il ne sera pas sanctionné même si son « voyage dans le temps » pourra avoir quelques conséquences plus ou moins néfastes surtout s'il se projette très loin dans le temps : des cafards dans sa maison, des navets pourris, des mauvaises herbes un peu partout et des villageois moroses. Pour autant, cela ne gâche absolument pas l'expérience mais permet à chacun de la vivre à son rythme sans aucune frustration et sans être obligé de rester scotché au jeu pour être sûr de ne rien louper. Cela fait partie de la grande liberté laissée au joueur. Il faut d‘ailleurs noter que la gestion du temps dans Animal Crossing est très particulière. On ne peut pas défaire ce que l'on a fait même en revenant en arrière. Par exemple, si on coupe dix arbres et qu'on le regrette après, on ne peut rien y changer même en revenant  dans le temps : les arbres resteront coupés. Idem si on laisse traîner des choses sur le sol, que l'on se projette dix ans plus tard, ou que l'on revienne 20 ans en arrière, on retrouvera les mêmes cochonneries à la même place. Les voyages dans le temps ne sont utiles que pour rencontrer des personnages qui ne sont là qu’à certains moments,  ou pour (re)vivre des événements spéciaux (comme le concours de pêche, la fête des œufs, etc) ou même pour accélérer une étape (comme la construction d'un pont, par exemple) Jusqu’à il y a peu, les voyages dans le temps permettaient aussi d’engranger beaucoup de clochettes grâce aux intérêts de la banque Nook mais l’astuce a été bridée car probablement trop utilisée et permettant à certains de faire trafic en revendant les clochettes indûment reçues contre des euros... C'est vrai aussi que cela peut énerver de voir certains joueurs fanfaronner avec des îles superbement bien achalandées et des intérieurs incroyables remplis de collections diverses. Mais cela reste une preuve de la très grande souplesse du jeu qui permet à tous les joueurs de s’amuser comme il le souhaite sans aucune frustration. Et puis, il ne faut pas oublier que tous les jours de l'année, il se passe des choses différentes et que donc il y a toujours quelque chose à faire dans ACNH et les voyages dans le temps n'y changeront rien.

 

A plusieurs mais chacun chez soi

ACNH est un jeu qui peut être joué à plusieurs en local ou en ligne. Cependant, il est très important de savoir qu'on ne peut créer qu’une seule île par console. Ainsi, si vous avez plusieurs comptes sur une même Nintendo Switch, il ne sera pas possible de créer plusieurs îles et cela même si vous achetez plusieurs jeux ! Une restriction qui fera sûrement grincer des dents dans les familles même si  jusqu'à huit personnes peuvent s’installer sur une même île sachant que seulement quatre peuvent jouer en local en même temps. Dans ce cas-là, le premier, celui qui a lancé le jeu est le créateur et donc le chef de l’île et les autres peuvent profiter de ses avancées et des ressources de l’ile pour faire un peu ce qu’ils veulent.  Une drôle de situation qui pourra occasionner quelques belles disputes au sujet des ressources journalières ou même des constructions que l’on veut ou que l’on ne veut pas ! Par contre ce sera sûrement parfait pour des papas ou des mamans qui jouent avec leurs enfants.

Néanmoins, il est évident qu'un jeu comme Animal Crossing : New Horizons aura du mal à être partagé. Ainsi, même si vous avez deux consoles (seule façon d'avoir deux îles) il sera sûrement difficile de partager une même cartouche, ce qui impliquerait aux possesseurs des deux consoles de jouer chacun leur tour...Autant dire qu'avec, Animal Crossing : New Horizons  Nintendo incite, d'une certaine façon les familles qui ont plusieurs enfants à acheter plusieurs consoles et plusieurs jeux...  Notez que le jeu ne permet toujours pas le transfert de sauvegarde. C'est à dire que si vous achetez une nouvelle console, vous pourrez y transférer quasiment tout le contenu de l'ancienne sauf la sauvegarde d'Animal Crossing : New Horizons. Nintendo a promis de proposer une solution. On l'attend. 

Un jeu "presque" complet

Il est sinon possible de jouer avec d’autres joueurs en provenance d’autres îles soit en allant chez eux soit en les invitant en local ou en ligne. Des petits moments amusants mais qui peuvent vite tourner en rond. En effet, il n’y a pas de mini-jeux et la communication est limitée soit via l’application ou un clavier ou en utilisant les mimiques. Un système sympa mais encore faut-il réussir à les sortir au bon moment, ce qui n’est pas évident. Il est dommage d'ailleurs qu'il n'y ait pas aussi des postures permettant ne serait-ce que de singer les autres habitants qui dansent, chantent, boivent, balaient, font des haltères ou même, tout simplement, s'assoient dans l'herbe, ce que l'on ne peut pas faire !

D’une manière générale, le jeu n’offre que peu d’interaction avec les différents objets que l'on est appelé à collectionner. On peut construire un terrain de foot mais pas taper dans un ballon. Récupérer des bornes d’arcade mais on ne peut pas lancer de jeux comme on lançait les jeux NES sur GameCube C’est dommage. On aimerait pouvoir monter dans son manège, faire du vélo, plonger dans sa piscine ou faire du trampoline…  Que le jeu d'échecs permette de jouer aux échecs, etc. Il y a bien des petits jeux qui  sont organisés de temps en temps avec Follet ou Gulliver mais ils sont assez répétitifs...

A ce stade, le jeu manque d'ailleurs pas mal d'activités et de petits à-cotés qui sont surtout importantes à plusieurs et une fois que l'on est arrivé  à un stade très avancé (et avec le confinement, beaucoup de joueurs sont déjà à ce stade...) On peut certes essayer d'en créer soit même mais contrairement à Nintendo, on a pas accès à tous les outils permettant, par exemple, de mettre des conditions ou de limiter les outils. A part les îles mystères dont beaucoup sont quelconques, il y a l'île Photopia qui permet de créer des décors pour prendre des photos Une activité qui ne sert pas à grand chose si ce n'est utiliser ses figurines amiibo qui sinon sont inutiles. On peut par contre utiliser les cartes amiibo pour faire venir de nouveaux habitants et obtenir des plans ou des objets spéciaux.

Episode ultime ?

Par de nombreux aspects, l'épisode précédent New Leaf est plus complet avec des villageois bien plus présents et peut-être que les fans de la première heure auront tendance à moins accrocher à ce nouveau titre, justement parce qu'il ne ressemble pas assez à l'autre. C'est toujours le problème des suites : trop proches, elles n'ont aucun intérêt, trop éloignées, elles prennent le risque de décevoir... Alors le jeu vient de sortir et il est sans doute amené à évoluer avec plusieurs mises à jour gratuites mais peut-être aussi payantes apportant sûrement de nouvelles îles, de nouvelles possibilités, des mini-jeux ou des possibilités étendues. Le titre a déjà reçu une mise à jour saisonnière ajoutant plusieurs événements jusqu'en juin. Et on peut s'attendre à une autre mise à jour pour l'été, l'automne et l'hiver permettant à Nintendo de garder secret certaines activités et interventions.Quant on voit ce qu'est devenu l'épisode 3DS au fil du temps, il est évident que le jeu va évoluer au cours des mois prochains. On espère que d'autres boutiques seront bientôt ajoutées comme la possibilité de nager et de plonger ou encore de changer les façades des bâtiments. Il y a aussi pas mal de petites corrections dans le gameplay qui seraient les bienvenues : pouvoir supprimer un parterre de fleur sans être obligé de déraciner chaque plant pour aller le replanter ailleurs par exemple ou sur son établi pouvoir fabriquer plusieurs objets identiques en une fois. La Terraformation pourrait être aussi améliorée et ce serait bien d'avoir une option pour contrôler la caméra....

Le confinement qui a permis au jeu d'accéder à une reconnaissance mondiale a aussi eu comme effet pervers d'un surinvestissement des joueurs qui ont pu jouer bien plus qu'ils ne l'auraient fait en temps normal arrivant à une sorte de saturation avec le risque bien réel aujourd'hui de tourner en rond. D’où l'importance des mises à jour... Il faudra voir dans quelques mois si le jeu s'impose finalement comme le meilleur opus de la série ou s'il doit se contenter de la seconde place derrière New Leaf...

Pour autant, que l'on ne s'y trompe pas. Même comme tel, le jeu, avec ses quelques défauts et ses activités manquantes, Animal Crossing : New Horizons est une bulle hors du temps dans laquelle il fait bon vivre. Une petite sucrerie délicieuse incroyablement bien conçue pour tous les joueurs, qui promet des heures et des heures d’amusement et permettra probablement à beaucoup d'oublier les soucis quotidiens comme dans une parenthèse enchantée. En cela, décidément, le jeu ne pouvait pas mieux tomber qu'en cette période de confinement et de crise du COVID-19 auxquels il restera associé quoiqu'il arrive.

 

9
ACNH est un aboutissement. Transcendant les bases de la série avec de nombreuses nouveautés, Animal Crossing : New Horizons joue à fond la carte de la bienveillance et de l'utopie plutôt que celle du capitalisme sauvage auquel Tom Nook semblait pourtant abonné. A l'arrivée, malgré quelques défauts et le risque de tourner en rond plus vite que dans les autres opus, ACNH est un jeu prenant et apaisant que l’on prend plaisir à jouer au point que les minutes peuvent facilement se transformer en heures... Hypnotique, le titre nous incite constamment à y retourner simplement pour le plaisir de bricoler un objet, d'arroser des fleurs, de vérifier le prix des navets ou de redécorer sa maison ou même juste pour le plaisir de regarder des étoiles filantes dans le ciel. Que l'on soit confiné ou déconfiné, Animal Crossing : New Horizons est une ode à l'évasion, aux joies simples et à la douceur de vivre. Un indispensable de la Nintendo Switch.

  • Immersif
  • Personnalisation poussée
  • Un concept brillamment repensé
  • Adorable
  • Prise en main simplissime
  • Des dialogues plein d'humour
  • Réalisation exemplaire
  • Le système des Miles
  • La bienveillance à son paroxysme
  • Une île par console
  • Difficile de placer des objets à l'extérieur
  • Pas de tactile
  • Caméra bridée à l'extérieur
  • Quelques actions redondantes
  • Les villageois en retrait
  • Les outils cassables
  • Communication difficile
  • Il manque encore des activités
  • L'île photopia
  • Risque de tourner en rond