Ami et Rival de Phoenix Wright, avocat de la défense, Benjamin Hunter a lui aussi connu son moment de gloire vidéoludique avec le spin off Ace Attorney Investigations: Miles Edgeworth. Initialement paru en 2010 en Europe uniquement en anglais, cet opus avait également eu le droit à une suite en 2011 dénommée Gyakuten Kenji 2, qui n’est malheureusement jamais sortie du Japon. Pour 2024, Capcom a rectifié le tir en proposant aux joueurs Ace Attorney Inverstigations Collection, compilant les deux titres sur Nintendo Switch avec des graphismes retravaillées, et un sous-titrage en français. Est-ce que les aventures de Benjamin Hunter nous ont conquises ? La réponse se trouve ci-dessous.
L’accusation, l’autre face de la Justice
Licence démarrée en 2001 sur GBA, Ace Attorney met principalement en avant Phoenix Wright, jeune avocat de la défense dont la mission et de prouver l’innocence de ses clients, embourbés dans des affaires complètement rocambolesques. Heureusement grâce à ses camarades et divers moyens technologiques et même mystiques, Phoenix réussit à chaque fois après de multiples volte-faces à renverser la situation et trouver le coupable. C’est dans ce contexte que s’ancre l’ensemble de la licence, alliant Visual Novel, Enigme, et échanges tendus au tribunal pour tenter de disculper son client.
Dans le spin-off Ace Attorney Investigations, les joueurs abandonnent la défense pour se concentrer sur l’accusation. Nous incarnons Benjamin Hunter, ami d’enfance et aussi rival de Phoenix Wright de par son statut de procureur. Ayant grandement quitté le feu des projecteurs après le premier opus, Benjamin Hunter est de retour dans son propre spin-off où il est lui aussi mêlé à plusieurs affaires, dont certaines qui nous renverront dans son passé. Exit en revanche les procès comme dans le jeu de base, ici le jeu fera la part belle à l’investigation, la déduction, et la confrontation directe, toujours dans le même et unique but : trouver le coupable dans les différentes affaires. L’abandon des phases de procès apporte un rythme nouveau installé depuis toujours dans la licence, et c’est assez déconcertant. Au total se sont 10 affaires qui vous attendent, réparties sur les 2 jeux de la compilation, ce qui garantie des dizaines d’heures de jeu.
Mêmes idées mais nouvelles mécaniques
Là ou la licence principale se présence comme un jeu d’aventure narratif, Capcom a changé un peu la formule avec Ace Attorney Investigations. Les joueurs évoluent dans des décors où nous pouvons déplacer Benjamin Hunter. Plusieurs phases sont alors proposées aux joueurs. L’investigation permet d’analyser une scène de crime où un lieu qui est lié à l’affaires afin de découvrir des preuves mais aussi des indices. Vient ensuite l’utilisation de la Logique, une capacité de Benjamin Hunter permettant de mettre en corrélation deux indices. Et pour terminer viennent les phases de réfutation. Ces dernières sont ce qui vous rapproche le plus des procès que l’on voit dans la série principale. Lors des phases de réfutation, vous serez confronté à un intervenant qui donnera un témoignage ou une analyse de comment s’est déroulé le crime sur lequel vous êtes entrain de travailler. Vous aurez alors deux options : Insister sur chaque phrase du témoignage pour tenter de débloquer de nouveaux éléments, et enfin présenter une preuve lorsque vous trouvez une contradiction évidente.
Qui dit spin-off dit nouvelles mécaniques. Dans le premier opus, Benjamin Hunter fera la rencontre de Cléa, le nouveau Grand escamoteur, et de son Mini-Faussaire complètement cheaté, qui permet de faire des reconstitutions en y insérant les données issues des déductions et preuves accumulées par Benjamin Hunter. Le second opus dénommé Ace Attorney Investigations 2: Le pari du procureur proposera également une dernière mécanique lors des dialogues avec les témoins : l’Échiquier Mental. Cette mécanique se déroule un peu à la manière des Verrous-Psyché mis en place dans le second opus de la licence principale. Pendant une durée limitée, vous pourrez interroger les témoins, mais aussi patienter jusqu’à détecter une faiblesse dans leur comportement afin de débloquer de nouvelles séquences de dialogues.
Nouvel habillage mais encore quelques failles
Ace Attorney Investigations Collection propose aux joueurs de découvrir les deux spin-off mettant en avant Benjamin Hunter avec un tout nouvel habillage graphique HD. Les joueurs ont ainsi le choix entre ces nouveaux modèles de personnages, ou bien les modèles pixellisés des opus DS. Il faut avouer que les deux ont leur charme, mais la version HD tire son épingle du jeu avec les mimiques des personnages fidèlement reproduites. On notera bien évidemment la présence du Français dans les sous-titres et décors du jeu, et la présence des fameux jeux de mots dans les noms et prénoms des personnages. On retrouveras d’anciennes têtes venant des précédents opus, ainsi que de tout nouveaux personnages.
Dans les points négatifs, on notera tout de même quelques petites faiblesses. Le charisme des personnages de ces spin-off est à mon goût en deçà de ce que nous propose la licence habituellement. Concernant l’aspect technique, les joueurs remarqueront également des mini-temps de chargement qui peuvent vite devenir frustrants en comparaison des autres compilations que nous a proposé la licence par le passé. Sachant qu’il reste un mois d’ici la date de sortie officielle, Capcom proposera peut-être une mise à jour d’ici-là.
Enfin comme dans chaque compilation de la licence, Capcom nous propose un Musée une nouvelle fois très complet. Vous aurez des distinctions qui font office de trophées. L’album photo contient les illustrations que vous aurez débloqué durant votre progressions. Pour aller plus loin, vous trouverez aussi les archives regroupant diverses esquisses tirées des deux opus de la compilation (attention aux spoils), et enfin un mode musique qui regroupe plus de 150 musiques. Dommage qu’il n’y ait toujours pas de mode veille pour pouvoir écouter sans avoir la console ouverte.