Nintendo Switch 2

Kirby Air Riders

Preview Switch 2

Kirby Air Riders

Par babidu - Il y a 1 heure

Vingt ans après Kirby Air Ride sur Nintendo GameCube, la boule rose revient brûler l’asphalte sur Nintendo Switch 2 dans un tout nouvel opus dirigé par Masahiro Sakurai lui-même. Après un peu moins d’une heure passée sur une version d’essai du jeu (dont 20 minutes de didacticiels et deux parties en City Trial), une chose est sûre : le gameplay de Kirby Air Riders est d’une profondeur insoupçonnée pour les amateurs mais rassurante pour les initiés. Sous ses airs colorés et son accessibilité apparente, ce jeu de course atypique se révèle incroyablement riche et technique une fois manette en main, au point qu’il faudra peut-être des dizaines d’heures pour en faire le tour.

Des tutoriels confectionnés avec amour pour bien démarrer

Dès son lancement, Kirby Air Riders prend soin de nous enseigner patiemment ses mécaniques. Le jeu propose une série de leçons didactiques couvrant toutes les bases : tourner, planer, déraper, attaquer les adversaires, utiliser les capacités spéciales, changer de véhicule, etc… Chaque leçon commence par une explication écrite claire, suivie d’un exercice pratique en situation. En quelques minutes à peine, on assimile ainsi les commandes et particularités de base, ce qui permet de se lancer très rapidement dans l’action. Ces tutoriels se révèlent à la fois nécessaires, bien conçus et extrêmement efficaces, offrant une prise en main fluide et agréable. L’apprentissage est immédiat et plaisant, l’utile rejoint l’agréable. C’est aussi didactique que rassurant pour les néophytes.

Un gameplay aussi accessible que profond

Manette en main, Kirby Air Riders impressionne par son accessibilité immédiate et sa profondeur vertigineuse. Les contrôles sont volontairement simples, on ne dirige qu’avec le stick et deux boutons en tout et pour tout, mais chaque mécanisme cache une foule de subtilités à maîtriser. C’est un jeu signé Sakurai, et cela se sent. À l’instar de Super Smash Bros. dans le domaine du combat, Kirby Air Riders applique la philosophie du « facile à prendre en main, difficile à maîtriser » aux courses et combats sur routes. Quelques minutes suffisent pour s’amuser et comprendre les principes de base, mais il faudra de longues heures de jeu pour exploiter toutes les possibilités offertes. Par exemple, le bouton A permet de freiner et charger un boost des plus efficaces en dérapant dans les virages. Chaque véhicule accélère de lui-même et il s’agit ici avant tout de bien négocier sa trajectoire en jouant du dérapage et du boost au bon timing. Amateurs de drift vous allez être servis ! Le second bouton, le Y, sert à activer la technique spéciale unique au personnage choisi. À cela s’ajoute la célèbre capacité de Kirby à copier les pouvoirs de ses ennemis en les aspirant, ce qui pimente encore les courses. Pour aspirer rien de plus simple, il vous suffit d’appuyer sur le frein à portée d’un ennemi. Autant dire que malgré son apparente simplicité, le gameplay recèle une richesse folle, avec de nombreuses techniques avancées à découvrir.

Cette profondeur peut paraître intimidante lors des toutes premières parties, un peu comme la déferlante d’informations et d’actions à l’écran d’un Smash Bros quand on y joue pour la première fois. Pourtant, le plaisir de jeu est immédiat et ne fait que croître à mesure que l’on gagne en maîtrise. Après quelques courses, on commence à ressentir l’évidence des commandes; après des dizaines d’affrontements, tout devient presque routinier; et une fois expérimenté, un adversaire plus affûté viendra forcément nous rappeler qu’il reste toujours quelque chose à apprendre. Kirby Air Riders semble posséder cette même longévité dans le fun et l’apprentissage continu. On a constamment envie de s’entraîner, de progresser, d’affiner ses trajectoires et ses techniques pour profiter encore plus des sensations incroyables qu’offre le jeu. Il est rare de ressentir dès la première heure un tel potentiel de skill à développer et c’est extrêmement grisant.

City Trial : un mode frénétique et stratégique

J’ai pu m’essayer à City Trial, le mode emblématique hérité de Kirby Air Ride, à travers deux parties endiablées. Mais qu’est-ce que le City Trial ? Ce mode place jusqu’à 16 joueurs dans une ville en monde ouvert pour une session multijoueur unique en son genre. Concrètement, tous les participants sont lâchés sur une grande carte urbaine (appelée Skaïa dans le jeu) et disposent de cinq minutes pour s’équiper et se préparer avant l’épreuve finale. Au départ, chacun dispose d’une machine de base (qu’il vous faudra vite changer) et part explorer la ville à la recherche d’améliorations. Des dizaines de power-ups sont disponibles et ramassables un peu partout : augmentation de la vitesse maximale, amélioration de l’accélération, renforcement de l’attaque ou de la défense, bonus de vol, etc... En collectant ces items, on personnalise progressivement les performances de son véhicule pour le rendre le plus compétitif possible. Il est aussi possible et recommandé de changer de machine en cours de route en trouvant un autre véhicule et en appuyant sur Y pour monter dessus  automatiquement, afin d’adopter celui qui correspond le mieux aux bonus accumulés ou à son style de jeu. Il est aussi possible de directement voler celui d’un adversaire affaibli, à vous donc de varier les plaisirs entre collectes et crêpage de chignons stratégiques. Le jeu fourmille de ce genre de choix stratégiques en temps réel.

Mais City Trial, ce n’est pas qu’une course à l’armement : c’est aussi un chaos jubilatoire chacun pour soi. La ville est un terrain de jeu où l’on croise en permanence ses adversaires, et il est tout à fait possible, et même recommandé comme dit plus haut, de leur rentrer dedans pour les envoyer valser, ou de les attaquer pour leur piquer des bonus. Le rythme est frénétique, chaque joueur devant gérer à la fois son micro-management (sa conduite, les combats rapprochés, le pilotage de sa machine) et son macro-management (la collecte optimisée d’items, le choix des zones à explorer, l’attention portée aux événements spéciaux). Car oui, en parallèle des batailles rangées et de la chasse aux bonus, des événements aléatoires surviennent régulièrement sur la carte pour pimenter la partie, chute de météorites, apparition de boss, apparitions de caisses, etc. Ces événements imprévisibles peuvent renverser la situation ou offrir des occasions en or, et ajoutent une dose d’aléatoire et de chaos supplémentaire à une partie déjà bien intense.

Après cinq minutes exactement, la phase City Trial s’achève et tous les joueurs sont alors transportés vers un Stade final. C’est l’épreuve ultime qui va départager les concurrents : ce peut être une course classique, un combat en arène, un concours de vol en planeur, un drag race, ou tout autre défi parmi une liste assez variée. L’issue de la partie se joue donc lors de ce mini-jeu final, où chacun profite des statistiques et équipements amassés pendant la phase de préparation. Fait intéressant, il est possible de voter pour l’épreuve que l’on préfère afin d’influer un peu sur le destin. Dans tous les cas, il faut être prêt à tout, car on ne sait jamais quel type de défi nous attend, d’où l’intérêt d’avoir collecté un ensemble de bonus équilibré et d’être polyvalent. Mais bon sang quel plaisir de dominer ses adversaires sur une épreuve pour laquelle on a façonné son véhicule. Quel plaisir que de voir ses efforts porter leurs fruits et de voir les déceptions dans les visages ! Plaisir coupable mais plaisir quand même ! 

Durant mes sessions, l’exploration de la carte City Trial s’est révélée très divertissante. Certes, la zone de jeu n’est pas immense, mais elle est suffisamment dense et truffée de secrets pour occuper sans peine les cinq minutes imparties. Je ne me suis pas ennuyé une seconde en arpentant la ville à toute allure, en guettant l’apparition des caisses d’objets et en évitant les embûches. Chaque partie était vécue en apnée, entre montée d’adrénaline, poussée d’endorphine et bon stress compétitif. Néanmoins, je m’interroge sur la durée de vie de ce mode sur le long terme : la carte finira-t-elle par lasser après des dizaines d’heures ? Les événements aléatoires et la variété des épreuves de fin suffiront-ils à renouveler l’expérience pour éviter la redondance ? Ce point reste en suspens, et il faudra voir si l’ajout éventuel de contenus ou de variantes viendra enrichir le City Trial avec le temps. Pour l’instant, en tout cas, c’est un vrai régal de nervosité et de fun.

Réalisation technique : vitesse et fluidité au rendez-vous

Sur le plan technique, Kirby Air Riders en met plein la vue et les sensations. Le jeu tournait de manière parfaitement fluide lors de notre essai, avec une animation qui semblait verrouillée à 60 images par seconde en 4K sans le moindre hoquet, du moins de ce que j’ai pu constater. Les graphismes sont colorés et détaillés, fidèles à l’univers de Kirby, et surtout la sensation de vitesse est excellemment rendue. Des effets visuels, vents, flou de mouvement, traînées lumineuses, viennent souligner la vélocité des engins et renforcent l’immersion. Cela donne des courses très dynamiques, où l’on fonce à travers des environnements variés sans aucun temps mort. Le moteur du jeu semble tirer pleinement parti des capacités de la Switch 2, et on prend vraiment plaisir à admirer les décors défiler sans aucune saccade. Mention spéciale aux petits détails, comme les étincelles lors des dérapages ou les déformations d’écran lors des boosts, qui contribuent à ressentir physiquement chaque accélération. Kirby Air Riders est non seulement beau, mais surtout d’une fluidité exemplaire, sa lisibilité est aussi excellente après quelques parties pour s’habituer, même lorsque l’action devient chaotique à l’écran la Nintendo Switch 2 ne bronche pas. On sent que le titre a été peaufiné de ce côté-là pour garantir une expérience de jeu ultra confortable, que ce soit en solo ou à plusieurs (le multijoueur allant jusqu’à 4 en local et 16 en ligne sur ce mode City Trial).

Un contenu riche qui promet des heures de jeu

Au-delà de son exigence technique, Kirby Air Riders semble offrir un contenu conséquent et varié. Le jeu aligne de nombreux personnages jouables issus de la série Kirby (Kirby bien sûr, mais aussi ses rivaux de toujours comme Meta Knight ou Roi DaDiDou, et même des visages moins attendus comme Magolor, Starman, etc.). Chacun de ces “riders” possède ses propres caractéristiques et une capacité spéciale unique, ce qui influence son style de jeu. Du côté des véhicules, plusieurs machines emblématiques répondent à l’appel, de la fidèle Étoile Warp équilibrée à des engins plus spécialisés comme des motos ou un chariot. Chaque machine a son poids, sa maniabilité, sa vitesse de pointe et autres stats distinctes, et il faudra choisir judicieusement notre destrier en fonction du circuit ou de la stratégie visée. Sans compter qu’en plein City Trial, on peut changer de véhicule comme bon nous semble en cours de route, ajoutant une couche de stratégie supplémentaire.

Surtout, la mécanique de personnalisation en temps réel via les power-ups ramassés donne au jeu un côté rogue-lite léger où chaque partie est différente. On ne sait jamais sur quels bonus on va tomber ni quelle configuration de stats on aura avant le Stadium final. Cela oblige à s’adapter en permanence et à revoir sa tactique d’une partie sur l’autre. L’impression de progression et de montée en puissance durant les cinq minutes du City Trial est grisante, chaque capsule récupérée, ou presque, pouvant faire la différence lors de l’épreuve finale. Cette abondance de possibilités, personnages, machines, capacités copiées, power-ups, combinée aux événements imprévus et aux différents types de défis finaux, donne une profondeur de gameplay tout simplement hallucinante pour un jeu de course. Il y a tellement de choses à penser et à décider en un temps limité qu’on en ressort épuisé mais euphorique, avec l’envie immédiate de relancer une partie pour tenter de nouvelles approches.

Bien entendu, il faudra voir si l’équilibrage suit et si tout ce contenu restera attractif sur la durée. Pour l’instant, le potentiel est énorme et les premières heures donnent envie de s’investir à fond. On ignore encore si Nintendo prévoit du contenu additionnel ou des mises à jour régulières (nouvelles cartes, nouveaux engins, événements temporaires…), mais le créateur Masahiro Sakurai a laissé entendre qu’il nous réservait encore des surprises donc tout est possible pour la suite. Ce suivi post-lancement pourrait être déterminant pour garder la communauté engagée et prolonger la longévité du titre.

Et les courses classiques ?

En marge du City Trial, Kirby Air Riders propose bien sûr un mode de course plus traditionnel, reprenant l’expérience du jeu Nintendo GameCube original. Malheureusement, je n’ai pas encore eu l’occasion d’essayer ces courses sur circuits fermés et il me tarde de découvrir les tracés inédits concoctés pour cette suite. D’après les informations officielles, les courses Air Ride permettront jusqu’à 6 pilotes simultanés, en local ou en ligne. Attaquer ses rivaux à coups de capacités spéciales ou leur faire perdre de la vitesse feront partie intégrante de la stratégie, dans le but de franchir la ligne d’arrivée en tête. Ce mode plus classique viendra sûrement compléter à merveille le volet bac-à-sable du City Trial, en offrant une alternative axée purement sur la compétition de vitesse. Nous reviendrons plus en détail sur ce mode dès que nous aurons pu l’essayer, mais les premières impressions vues lors du Nintendo Direct indiquent des circuits variés et bien pensés, tirant parti des capacités de vol et de combat uniques à la série Kirby. Une perspective intéressante et à suivre pour les amateurs de jeux de course plus classiques.

Preview réalisée à partir d’une version démo de Kirby Air Riders sur Nintendo Switch 2 durant la Gamescom 2025 sur invitation de Nintendo. Toutes les captures d’écrans ont été prise sur la page eShop du jeu. 

Très fort
Après cette brève incursion dans l’univers survitaminé de Kirby Air Riders, le constat est extrêmement prometteur. Le titre de Masahiro Sakurai et Bandai Namco réussit à combiner plaisir de jeu immédiat et profondeur de gameplay sur le long terme, ce qui est une prouesse en soi. La formule City Trial, déjà culte auprès des fans, revient ici sublimée par de nombreuses améliorations et un contenu élargi, pouvant accueillir jusqu’à 16 joueurs en ligne dans un chaos joyeux, et s’impose comme le cœur de l’expérience, addictive à souhait. Techniquement solide (60 fps constants, graphismes soignés, zéro ralentissement) et regorgeant d’idées de game design ingénieuses, Kirby Air Riders a de sérieux atouts pour s’imposer comme un indispensable de la Nintendo Switch 2, aux côtés d’un Mario Kart dans un registre différent. Évidemment, quelques questions subsistent en attendant un test complet : la répétitivité du concept à la longue, la quantité de contenu réel (nombre de circuits, de modes, options en ligne, etc.) et le modèle de suivi post-lancement. De plus, Nintendo devra sans doute redoubler d’efforts pour bien le positionner sur le marché, car ce jeu atypique, à mi-chemin entre course, combat et party-game, pourrait déconcerter le grand public, d’autant qu’il est vendu au prix fort (autour de 70€, comme les autres titres majeurs tels que Donkey Kong Bananza) malgré un aspect initialement plus léger. Néanmoins, pour les joueurs en quête de nouveauté et de challenge, Kirby Air Riders s’annonce d’ores et déjà comme une bouffée d’air frais. En ce qui me concerne, cette heure d’essai a suffi à me convaincre : j’ai quitté la démo avec l’enthousiasme d’y rejouer le plus vite possible, impatient de plonger plus en profondeur dans ce véritable ovni vidéoludique. Vivement la sortie, prévue le 20 novembre 2025, pour foncer à nouveau aux commandes des étoiles filantes de Kirby et voir si le jeu tient toutes ses promesses sur la durée. En attendant, on s’entraîne déjà mentalement pour être fin prêt le jour J !