Original Sin 2 - Definitive Edition : Nintendo Switch 2 Edition. En voilà un nom à rallonge. Dérivé à succès de la série Divinity ayant mis Larian Studio en lumière, Original Sin 2 était sorti sur Switch au grand plaisir des fans, avec son crosssave et sa fidélité à l'original. Et avec cette upgrade gratuite, il n'y plus aucune excuse pour ne pas y jouer de manière nomade ! Plongeons sans retenue dans l'imaginaire du talentueux studio belge !
L'aboutissement d'une formule qui mènera à Baldur's Gate 3
Le monde de Rivellon est bien tourmenté. Après plusieurs crises incluant les dieux eux-mêmes, leur avatar tout-puissant, Lucian, est mort, et des forces chaotiques s'invitent dans la réalité par l'intermédiaire des « Sourcelleurs », des magiciens maniant la magie divine. Devant la menace, les Magisters entreprennent de « purger » le monde de ces sorciers, quitte à tuer, déchirer des familles, et mettre des innocents en camp d'internement. Que pourrait-il mal se passer ? Et bien, peut-être la présence, dans la dernière cargaison, de votre personnage, dont la destinée, et celle de ses compagnons, est liée aux dieux, et qui se feront un plaisir de la prendre en main, malgré les dangers et les cahots en chemin. Ainsi, après un voyage en bateau chaotique, votre personnage, créé ou choisi parmi ceux existants, s'éveille dans la prison de Fort-Joie, et entreprend de s'évader, peu importe les dommages collatéraux.
Divinity Original Sin 2 est ce qu'on appelle un CRPG, appellation héritée des jeux pour ordinateur comme Baldur's Gate ou Fallout, dont il reprend la formule en la modernisant. Vue isométrique, dialogues à choix multiples avec de grosses conséquences, liberté quasi totale quand à vos actes, et possibilités infinies de tactiques en combat, tout y est ! Avec ce jeu, Larian Studio nous a bien montré à l'époque qu'ils avaient fait leurs devoirs et qu'il savaient exactement ce qui fait un bon CRPG. Bien entendu, tous n'apprécieront pas l'aventure : vous êtes finalement peu guidés, et des choix malheureux pourraient vous handicaper pour de bon, tuant un donneur de quête ou vous privant d'une récompense cruciale, par exemple. Mais pour les fan de JdR papier, pour ceux qui veulent plus qu'un couloir rempli d'ennemis devant eux, ou pour ceux qui voudraient vraiment s'immerger dans un jeu, Divinity Original Sin 2 est incontournable. La preuve, quelques années plus tard, Larian redonnera vie à la série des Baldur's Gate avec le succès mondial qu'on lui connaît.
Vos choix, vos victoires, vos pertes
Si on peut reprocher quelque chose à cette formule de jeu, c'est qu'elle vous lâche dans le grand bain : avec une carte plutôt ouverte, pas mal de quêtes, et beaucoup, beaucoup d'options d'évolution, le démarrage peut faire peur tant il y a de choses à gérer. Comment dépenser vos quelques points de stats ? Pourquoi ne pas envoyer bouler ce malotru ? Ah, il vous attaque avec toute sa bande, et game over... vous aviez sauvegardé il y a longtemps ? C'est franchement décourageant, et on avance à tout petits pas. Mais considérez donc vos premiers essais comme des tutoriels, et n'hésitez pas à recommencer, à sauvegarder, à charger, à essayer des choses, car une fois le système compris, le voyage prend tout son sens, et ses nombreuses nuances sont franchement géniales. Et si vous avez vraiment tout compris, vous pourrez ouvrir le jeu en deux et rire de ces pauvres PNJs, si tel est votre désir.
De nombreux systèmes se chevauchent, comme celui des armures magiques et physiques à épuiser avant de toucher les points de vie, et donc du choix de vos attaquants et de leurs compétences en fonction des ennemis, mais aussi celui des surfaces (poison, feu, eau, sang, et mélanges de tout ça) ou des états anormaux qui peuvent véritablement retourner le cours d'une bataille ! Vous êtes coincés ? Pourquoi ne pas jeter des tonneaux de pétrole et ralentir les ennemis ? Ou même les faire cramer ensuite ? Ou pourquoi pas faire pleuvoir, puis transformer l'eau en sang avant d'en faire une brume électrifiée et maudite ? Mais si la magie vous rebute, vous pouvez aussi sauter sur un ennemi de très loin, le mettre à terre, l'empêcher de jouer et vider sa santé d'un coup, ou lui tirer dessus depuis un point en hauteur pour faire des dégâts supplémentaires. Tout est valide, et les ennemis vous le feront bien comprendre : les batailles sont ardues et vous demanderont de l'imagination et de la ressource.
La parole est d'or
Mais tout n'est pas que combat. Vous aurez aussi beaucoup à parler, et vos choix pourraient bien vous ouvrir des portes ou vous faire des ennemis à vie. L'écriture est souvent de très bonne qualité, et les choix qui vous sont proposés sont loin d'être stupides, se basant même sur votre background, votre race, ou le personnage unique que vous jouez. Si quelques choix hasardeux sont laissés au jet de dés, la plupart ne le sont pas, alors pas d'inquiétudes. L'écriture est accompagnée par des doublages anglais de grande qualité et un narrateur, ce qui vous donne vraiment l'impression de jouer à jeu de rôle de table. Un vrai délice. Cette édition définitive vient également avec moult bonus à activer à votre loisir, comme de pouvoir parler aux animaux (toujours très drôle), débloquer des objets surpuissants, ou quelques fonctionnalités en plus comme des changements à la magie d'invocation ou le fait de pouvoir « reset » votre personnage à loisir.
Et qu'apporte cette Edition Switch 2 ? Et bien, elle permet de jouer au jeu tel qu'il est sorti sur PC il y a toutes ces années. Pas de compromis, pas de temps de chargement interminable, pas de textures baveuses, c'est une upgrade à tout point de vue. On pourrait regretter qu'elle n'apporte rien d'autre, et surtout pas un mode « souris » mais ne soyons pas trop gourmands : c'est un jeu qui commence à dater, et obtenir une upgrade gratuite reste une très bonne chose.
