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The Legend of Zelda: The Wind Waker

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The Legend of Zelda: The Wind Waker

Par sharkun - Le 03/10/2014 à 14:18

Malgré un Majora's Mask de qualité, les fans sont encore sous le charme de Ocarina of Time et attendent impatiemment le Zelda de la nouvelle console de Nintendo : la GameCube. Dévoilée au Nintendo Space World de 2000, la démo technique baptisée The Legend of Zelda 128, à l'instar de Super Mario 128, aura su en faire rêver plus d'un. En effet, la démo montrait un duel entre Link et Ganondorf dans un style réaliste faisant écho au style des épisode 64. Mais un an plus tard, Nintendo surprend tout le monde en dévoilant une nouvelle version, la première version du Zelda que nous connaissons aujourd'hui. Provoquant une levée de boucliers dans les rangs des fans, The Legend of Zelda: The Wind Waker fut l'épisode de la série le plus controversé en raison de son style graphique, en rupture avec le reste de la série. Le changement de direction artistique a-t-il nuit pour autant à la qualité globale du jeu ? Attention spoil : non, le jeu est d'une qualité indéniable.

 

Le vent en poupe

wwDe retour après deux ans d'absence et plus tonitruant que jamais, l'annonce de cet épisode de la série Zelda aura fait pâlir bien des fans. A l'inverse, beaucoup auront été très emballés au vu du style très coloré et différent de cet opus. Après un prologue désormais culte et impossible à passer, nous voici dans l'univers de Zelda, malgré un changement radical au niveau du style. Tout d'abord, Link, qui pour la première fois sur salon n'est pas le même. Dans cet épisode, il est un jeune garçon qui pour ses 12 ans se voit offrir la tenue du héros du temps, le Link de Ocarina of Time que nous connaissons bien et ce, à l'occasion de son anniversaire. Malheureusement, le même jour, des pirates accostent sur l'île natale de Link pour sauver leur chef d'un immense oiseau appelé le Roi Cuirasse. C'est la soeur de Link qui sera finalement enlevée puisque l'oiseau l'aura prise pour la pirate. C'est donc en grand frère fidèle que l'elfe ira au secours de sa soeur avec l'aide des pirates. Malgré sa tentative pour infiltrer la forteresse maudite, lieu de résidence du Roi Cuirasse, Link sera ejecté par l'oiseau après avoir vu une étrange silhouette. C'est ici que vous ferez connaissance avec votre partenaire de cet opus, à l'instar de Navi et Taya : le Lion Rouge, un bateau qui parle. Une fois les lieux visités et une voile pour naviguer achetée, vous pouvez partir pour votre première destination. Votre aventure commence et vous allez vite voir que le monde riche et vaste de Wind Waker vous réserve bien des surprises.

 

Le Zelda le plus vaste

wwVous l'aurez compris, The Wind Waker fait suite à Ocarina of Time mais se déroule des années plus tard. En effet, Hyrule n'existe plus et s'est fait engloutir par des pluies diluviennes. C'est donc une grande étendue d'eau qui remplace la plaine d'Hyrule, une mer que vous serez amenés à braver à de nombreuses reprises pour voyager entre les nombreuses îles dont le jeu recèle, qui sont en réalité des vestiges de l'ancien Hyrule. Car oui, ce Zelda est l'épisode le plus grand de la série, mais aussi celui qui vous offre le plus de libertés. Si certaines îles seront incontournables, vous ne serez pas obligés d'aller dans d'autres... mais sachez que dans chacune, sans exception, se trouve quelque chose. Un quart de coeur, une carte au trésor vous permettant d'aller chercher des rubis ou des objets rares... Il y aura toujours quelque chose à faire. Si certains se délecteront de cet immense océan, d'autres s'ennuieront ferme tant la mer est grande, mais sachez que cette dernière reste bien remplie : des ennemis, des calamars, des tornades, des poissons qui montrent l'île environnante sur votre carte... Les joueurs les plus assidus auront beaucoup d'exploration à faire afin de visiter tous les lieux du jeu et de trouver les innombrables trésors dont la mer recèle. Tout cela, couplé aux habituelles quêtes annexes d'un Zelda - et dans celui-ci, vous serez servis, puisque The Legend of Zelda: The Wind Waker est sûrement le jeu de la série qui possède le plus de quêtes annexes avec Majora's Mask, mais aussi les plus longues. Des ressources à aller chercher, des lettres à livrer, des objets à vendre à des marchands spécifiques ou des arbres à faire pousser... Toutes les énumérer serait bien trop long tant elles sont diversifiées et nombreuses.

 

Mistral gagnant

wwCet opus est sûrement celui qui se détache le plus des autres graphiquement parlant. En effet, derrière une jaquette sépia plutôt terne se cache un jeu empreint de magie colorée et de couleurs chatoyantes au possible. Chaque seconde, c'est dans un océan de couleurs que le joueur est immergé, accompagné de l'onirisme Zeldaesque. Les deux épisodes précédents et la démo du Zelda au Nintendo Space World adoptaient un style plutôt réaliste, bien qu'à proprement parlé ce n'était pas le cas. Wind Waker a opté pour des graphismes cartoons. Le style de Wind Waker a su s'imposer dans la saga de par sa qualité et son originalité indéniable. Ce Zelda est certainement celui qui a le mieux vieilli jusqu'à maintenant : vous vous immergerez facilement dans cet océan coloré et vous délecterez de chaque nuance différente que produiront les fréquents changements climatiques brutaux lors desquels le ciel mais aussi la mer changeront de couleur. D'ailleurs, le cycle jour nuit présent depuis Ocarina of Time est encore plus utilisé que par le passé. Des quêtes seront disponibles seulement la nuit et d'autres seulement le jour, et même de manière plus spécifique encore, comme par exemple des choses qui vous seront disponibles en fonction de la forme de la Lune ou de la direction du vent. Vent, qui comme le titre du jeu l'indique est un élément capital que l'on contrôle avec la Baguette du Vent, nouvel instrument de cet opus. 

 

Un Link différent chargé du pouvoir des précédents

wwCette dernière remplace l'ocarina de Ocarina of Time et de Majora's Mask. C'est l'instrument de cet opus qui, à l'instar des ocarinas, vous permettra de réaliser des choses diverses et variées, d'accéder à des endroits spéciaux ou de débloquer certaines choses. Comme avant, vous devrez jouer à l'aide de votre joystick : le jaune vous permettra de jouer les notes et le gris de changer de ton et de jouer plus de notes suivant la direction où vous l'inclinerez. Comme l'ocarina, la baguette du vent vous permettra de réaliser moult choses comme contrôler un partenaire, osciller entre jour et nuit, vous téléporter mais surtout de contrôler le vent, chose capitale puisque cela vous permettra de naviguer dans les directions que vous souhaiterez ce qui nous fait arriver au point noir du jeu. En effet, pour changer de direction lorsque vous naviguez, il faudra obligatoirement jouer la mélodie du vent puis en choisir la direction selon votre destination, ce qui ruine le rythme du jeu à certains moments surtout lorsqu'on doit le faire fréquemment, couplé aux trajets très longs, voire trop longs, qu'on sera amené à faire. Sachez que cette même mélodie vous sera nécessaire pour faire apparaître certains coffres contenant des objets rares et utiles. Concernant les autres objets de l'arsenal de Link, on retrouvera les habituels grappin, boomerang, bombe, arc et autres sans oublier les nouveaux comme le grappin-griffe ou la feuille mojo. On retrouvera également les mouvements de Link comme sa roulade, l'attaque circulaire, le coup sauté... Mais sachez qu'il y a un peu plus de nouveautés de ce côté-là. Le panel de mouvements est un peu plus étoffé concernant les coups à l'épée notamment avec la fonction A : lorsqu'un ennemi se préparera à vous attaquer, un A apparaîtra. Si vous appuyez sur la touche éponyme au bon moment, Link effectuera une manoeuvre d'esquive et de contre-attaque plutôt impressionnante, de quoi ajouter un peu plus de dynamisme au gameplay. Paradoxalement, on a donc un jeu dynamique, mais parfois terni de phases dénuées de rythme. Avoir un océan vaste, c'est bien beau, mais ça l'est moins quand c'est monochrome et que ça nous oblige à faire de longs trajets ou à s'arrêter sans cesse quand on veut changer la direction du vent (ce qui prend en moyenne 10 secondes - et ce n'est pas rien quand c'est aussi fréquent).

 

Un charisme conféré par le cel-shading

wwIl faut le dire, les personnages de la série Zelda ont toujours été glauques et originaux et c'est la raison pour laquelle ils sont charismatiques et marquants. Les personnages de Wind Waker ne dérogent pas à la règle tant leurs expressions sont plus marquées que jamais grâce aux graphismes cel-shading. Un adolescent qui boude sur les marches de la ville, un esquimau à la ruine, un bourgeois vous réclamant de l'argent, un vieil intello à la surcharge pondérale évidente, un pirate musclé et efféminé, un enfant la morve lui pendant au nez qui vous poursuit... Les personnages marquants sont plus nombreux que jamais. De même pour Link avec ses grands yeux de chats qui n'a jamais été aussi expressif. Glissez, cachez-vous dans un tonneau, faites le chat si on vous repère, regardez mal quelqu'un qui veut acheter l'objet que vous convoitez... Vous serez étonnés à chaque expression de l'elfe qui sont vraiment très nombreuses. On aura également quelques animaux, comme des cochons dont un qui portera le même nom que vous pour vous honorer (si si) qui vous permettra de trouver quarts de coeur et rubis. D'ailleurs, les mouettes aussi vous seront à plusieurs reprises forts utiles si vous en prenez le contrôle pour activer des mécanismes en hauteur. Evidemment, comment pourrait-on oublier les fées qui sont beaucoup plus nombreuses qu'auparavant mais également plus... Habillées ! Côté bestiaire, nous ne sommes pas en reste non plus puisqu'en plus de reprendre les monstres les plus cultes comme les Effroi, les Darknut ou encore les Blob, cet opus nous propose bien d'autres créatures comme les requins ou les Moblin. Océan oblige.

 

La magie musicale mais aussi sonore

wwMais que serait un Zelda sans ses musiques ? La saga est effectivement connue pour ses musiques de qualité signées, la majeure partie du temps, Koji Kondo. Si Wind Waker fait fi des graphismes précédents, les musiques, bien que moins marquantes, sont tout aussi agréables à l'oreille que par le passé. Se prêtant parfaitement aux environnements qu'elles accompagnent, elles ont, comme le style graphique de Wind Waker, plus de légèreté que dans Ocarina of Time. On retrouvera d'ailleurs en plus des mélodies inédites des musiques déjà entendues mais remises au goût du jour. Les mélodies de la baguette du vent sont elles aussi moins marquantes que celles jouées par l'ocarina, mais réussies, même si force est de constater que vous serez vite lassés par certaines - notamment celle du vent. Les bruitages sont toujours aussi réussis et les personnages se voient octroyer plus d'interjections, permettant de les rendre beaucoup plus attachants. Le frère d'Orco qui crie, les rires de certains personnages... Bref, nul doute que l'ambiance sonore est là. Le jeu a vraiment une particularité sonore en plus de ses musiques, car même s'il n'y a aucune mélodie, rien qu'entendre le bruit de la mer et des mouettes vous mettra facilement dans l'ambiance. Naviguez la nuit et vous vous délecterez du bruit des vagues dans la pénombre ou de la pluie qui tombe. Promenez-vous et écouter le bruissement de l'herbe à votre contact. Le silence de la nuit rend le jeu énigmatique au possible et amplifie indéniablement l'atmosphère sibylline du jeu, ce qui était déjà le cas dans Ocarina of Time et Majora's Mask.

9.5
Un style mignon pour une quête épique. Voilà les maîtres mots qui pourraient décrire ce qu'est en réalité The Legend of Zelda : The Wind Waker. Bien qu'étant l'un des épisodes les plus marginaux de la saga avec ses grands frères Majora's Mask et Link's Awakening, Wind Waker n'a rien à envier aux autres épisodes tant le contenu du jeu est grand et diversifié. Cet épisode a des personnages marquants et originaux comme jamais, un bestiaire rempli, des musiques et des graphismes magnifiques qui s'accordent très bien ensemble, un gameplay toujours aussi bien pensé... Bref, la Zelda touch mais dans un univers tout nouveau avec son originalité et son style. C'est en jouant à ce jeu qu'on comprend le message véhiculé par Nintendo, que l'on voit que c'est vrai. Oui, c'est vrai. Si tous les jeux ont une histoire, un seul est une Légende. Cette phrase ne cessait d'être répétée à chaque trailer du jeu et on comprend pourquoi.

  • Un univers différent empreint d'enchantement
  • Un Link très expressif
  • De l'humour et de l'émotion
  • Un jeu très coloré et magnifique
  • Toujours l'alternance jour/nuit et phénomènes météorologiques
  • Le gameplay Zelda qui marche toujours aussi bien
  • L'atmosphère particulière et onirique de Zelda toujours aussi forte
  • Une foule de quête annexes
  • Une durée de vie digne des précédents Zelda salon
  • Un univers très vaste
  • ... voire trop : trajets en bateau parfois longs et ennuyeux
  • Pas de troisième donjon d'introduction comme à l'accoutumé
  • Aventure haletante sur la fin (quête des Triforces trop longue et ennuyante)