Après un Phantom Hourglass très convainquant, l’arrivée de Spirit Tracks au devant de la scène lors de la GDC avait laissé les joueurs dubitatifs. Cette cruelle désillusion fut alors rapidement remise en cause avec les premiers détails de l’histoire, laissant place à une originalité rare dans la série. Link aux commandes d’un train circulant dans les vastes plaines d’Hyrule en compagnie de la princesse Zelda, personne n’aurait pu l’imaginer au temps d’Ocarina of Time. La série évolue et avec elle l’espoir de millions de fans, les yeux rivés sur ce test pour enfin savoir si Spirit Tracks est à la hauteur des autres épisodes de la saga. La légende de Zelda continue et avec elle la promesse d’un éternel émerveillement grâce à Spirit Tracks, fidèle successeur de Phantom Hourglass et nouvelle référence de la Nintendo DS.
Nous voilà un siècle après les événements de Phantom Hourglass et la terrible défaite de Bellum. L’émergence d’Hyrule n’aura pas été sans conséquence puisqu’elle aura permis la construction de la citadelle impériale d’Hyrule. Terre sainte et bénie par les Dieux, la descendante de la princesse Zelda y vit notamment sous l’influence du premier ministre, homme pour le moins louche duquel Zelda se méfie. Ce grand royaume se situe à côté de la tour des Dieux, ultime temple de l’aventure puisque cette tour divine a permis en des temps immémoriaux de sceller le sort du roi maléfique Mallar à tout jamais. La tour seule ne permettant pas de contenir assez d’énergie pour sceller le démon, elle est reliée par le biais de voies ferroviaires à quatre temples aussi diversifiés soient-ils et se trouvant aux quatre coins du monde de Spirit Tracks. Link, cheminot encore apprenti se réveille avec la tâche de se rendre au château d’Hyrule où la princesse Zelda en personne doit lui remettre son diplôme. Seulement les choses prendront une autre tournure, les voies sacrées d’Hyrule disparaissent petit à petit, laissant derrière le royaume la menace du roi maléfique de retour pour l’occasion. Zelda et Link fuirent ensemble le château après cette terrible annonce pour se mettre en route vers la tour des Dieux et tenter d’y trouver une explication rationnelle. Ils rencontreront Dame Cibelle, le sage siégeant cette tour céleste. Malheureusement la nouvelle tombe, les rails ancestraux disparaissent bel-et-bien et le but du ravisseur est simple : ressusciter l’empereur du mal et plonger le royaume bénit d’Hyrule dans les ténèbres. La quête commence et c’est en compagnie de la princesse Zelda que se fera l’ensemble du voyage.
Ce nouvel élément de gameplay n’est pas moindre dans les idées novatrices de cet épisode puisque la princesse Zelda sera toujours présente à vos côtés que cela soit sous la forme d’un spectre dans la tour des Dieux, d’un fantôme pendant l’aventure ou bien de Zelda elle-même au début du jeu. Sans spoiler, le spectre est un atout indéniable de la tour des Dieux car à l’instar de Phantom Hourglass, c’est ici que vous reviendrez entre chaque temple pour dénicher tous les secrets d’Hyrule. Ce temple ayant une spécificité, il se traverse à deux. Non pas en local ou en wifi mais avec une seule console. Vous contrôlerez Link normalement puis avec une simple touche, il vous sera possible de tracer le chemin que suivra le spectre, exactement comme le mode multijoueurs de Phantom Hourglass. Malgré sa lenteur, le spectre rajoutera de nouveaux éléments de gameplay (passer à travers des flammes, des piques, porter Link pour l’amener d’un bout à l’autre) intéressants et rajoutant un challenge certain. L’ascension de la tour se fera sous forme d’infiltration encore une fois, l’intérêt étant d’éviter les autres spectres pour arriver au sommet. Cela dit en passant, vous ne referez pas le temple en entier sans la moindre limite de temps puisqu’au contraire du temple des mers, tout a été corrigé pour satisfaire le joueur qui se plaignait régulièrement de cette fastidieuse étape de l’aventure de Phantom Hourglass. Fini donc les crises de nerf et place à un donjon quelconque ajoutant son grand nombre de nouveautés. A chaque étape de la tour des Dieux, vous délivrerez les voies sacrées d’Hyrule grâce à quatre glyphes à trouver pendant l’aventure. Ainsi avec votre train, vous irez dans quatre régions plus ou moins de la même taille que le monde de Phantom Hourglass qui seront bien différentes de par l’atmosphère qui y règne. Parlons donc du train, deuxième nouveauté majeure de Spirit Tracks. A l’aide du stylet, vous tracerez un chemin bien défini sur les voies débloquées sur chaque carte de l’aventure. Rassurez-vous, ces voyages ferroviaires ne sont pas ennuyants et se renouvellent constamment au fil du jeu. Ainsi au début vous n’aurez que votre train pour vous déplacer, puis vous disposerez d’un canon pour détruire les obstacles, d’un filet à lapins servant à accomplir une des quêtes annexes du jeu et autres fonctionnalités. La vitesse du train est régulée par quatre vitesses, inutile de préciser que vous utiliserez très certainement la quatrième vitesse en grande partie, mais détrompez-vous rapidement. Des obstacles se dresseront régulièrement sur votre route, certains étant même mortels, il vous faudra miser sur la sûreté et ralentir considérablement votre vitesse voire faire demi-tour dans certains cas si vous êtes encerclé par une bande de monstres mal intentionnés.
Des clins d’œil aux autres épisodes de la série sont régulièrement présents dans le jeu, de la fuite du château d’Hyrule (Ocarina of Time) à la flûte de la terre (Wind Waker). De plus, dès le début du jeu vous trouverez peut-être une référence au célèbre plombier de la firme, nous vous laissons ici chercher. Les objets dont vous disposerez tout au long du jeu seront pour la plupart nouveaux dans la saga, ce qui n’est pas à rejeter. Alors que le fouet (ressemblant légèrement au grappin) vous permettra de vous accrocher à des barres ou à désarmer votre adversaire, l’hélice des bourrasques quant à elle permettra de renvoyer les projectiles ennemis en soufflant sur le micro de la DS, exploité intelligemment dans Spirit Tracks. Que cela soit par le biais du micro ou avec le stylet, un bon nombre de situations font appel à votre sens de la réflexion et à utiliser les capacités spéciales de la console. D’ailleurs à l’instar de Phantom Hourglass, il sera obligatoire d’utiliser le stylet pendant l’aventure. Très léger défaut puisque jamais les contrôles sur un Zelda portable n’avaient été aussi intuitifs et précis. La petite roulade par exemple aura même été améliorée pour qu’il y ait moins de difficulté à la réaliser. Un sans faute. Mais tout bon voyage ne peut pas être parfait sans une bande sonore à la hauteur, et heureusement Spirit Tracks s’en tire très bien de ce côté-là. Malgré des musiques répétitives et inégales au début de l’aventure, la bande-son évolue radicalement avec notamment quelques musiques vraiment accrocheuses. On est immergé dans l’ambiance et une fois de plus, on reconnaîtra de nombreux thèmes récurrents de la série ainsi que des petits nouveaux, pour la plupart réussis et collants fidèlement bien à la saga. Chaque situation colle à la musique d’ambiance et on a ainsi une réelle impression d’être imprégné dans le jeu, mais c’est aussi ça Zelda, des musiques exquises et mémorables à tout jamais dans la vie d’un joueur lambda. On appréciera la flûte de la terre, qui, à l’instar de l’ocarina du temps, dévoilera tout son potentiel grâce à ses quelques sortilèges permettant de se régénérer ou de débusquer des secrets enfouis sous les terres d’Hyrule.
Parmi les quatre parties du monde de Spirit Tracks se dresseront le temple du feu, de la forêt, de l’eau et de la glace. Ces temples sont utiles à l’environnement présent autour d’eux puisqu’ils influeront sur le temps qui s’y trouve. Ainsi dans la partie nord-ouest où se situe le temple de la glace, vous serez complètement dans un monde enneigé contrairement à la partie nord-est où ici dominent les montagnes ardentes du temple du feu. Malheureusement, le rendu visuel est bien trop proche de Phantom Hourglass, grosse déception que les visuels n’aient pas été améliorés. Les villes, peu nombreuses, sont pour la plupart du temps assez vides et ne donnent presque aucun intérêt à revenir les visiter. Presque car les personnages non-jouables offrent fréquemment des missions (aller chercher tel matériau dans tel endroit, emmener un homme dans telle ville…) qui serviront à récolter des joyaux de force, artefacts magiques restaurant les voies cachées d’Hyrule. Il vous faudra donc aider un bon nombre de personnages pour découvrir l’intégralité du monde de Spirit Tracks. Vous mettrez à peu près 20 heures de jeu en ligne droite pour terminer cet épisode, ce qui se situe dans la moyenne des Zelda portables. Cela reste néanmoins un peu court, surtout pour de la Nintendo DS. Après la mauvaise expérience de Phantom Hourglass (d’une durée de vie générale assez courte), les développeurs ont malgré tout réussi à rectifier le tir avec un nombre incroyable de quêtes annexes. Il vous faudra remplir le carnet de tampons donné par Nico, débusquer tous les réceptacles de cœur, terminer les quelques épreuves parsemant le jeu, attraper tous les lapins, livrer toutes les marchandises à tous les personnages et aussi débloquer tous les trésors et éléments customisables du train. Bien entendu, il en reste certainement quelques autres, mais il est important de savoir que Spirit Tracks regorge de nombreuses quêtes annexes qui rallongeront la durée de vie d’un pas de géant.
Cette longue et palpitante aventure se compliquera sur la fin où les derniers donjons foisonneront d’énigmes tordues et difficiles aux premiers abords. Les boss relèveront aussi la difficulté puisqu’ils seront assez difficile à vaincre pour les derniers. Il vous faudra combiner vivacité et efficacité pour en venir à bout, de plus que trouver le point faible de ces boss ne sera pas toujours chose facile. Comme d’habitude dans la série, il vous faudra vous servir de l’objet du donjon pour détruire ces monstres qui seront pour l’occasion, d’un acabit assez impressionnant. On peut donc dire que la difficulté a été largement dosée pour que chacun y trouve son compte, le jeu étant devenu ni trop dur (début du jeu) ni trop facile (fin du jeu). Il n’est donc pas trop tard pour aller vous procurer le jeu dès le 11 décembre prochain !