Nintendo Switch 2

OCTOPATH TRAVELER 0

Test Switch 2

OCTOPATH TRAVELER 0

Par ggvanrom - Le 03/12 à 12:00

Après deux opus parus sur Nintendo Switch, Octopath Traveler revient en cette fin d’année avec la sortie de Octopath Traveler 0. Se présentant comme un préquel au premier épisode, il s’agit en réalité d’une version adaptée aux consoles et améliorée du jeu mobile Octopath Traveler: Champions of the Continent. Après une preview qui m’avait personnellement bien motivé, voici l’heure du test. Avec une durée de vie estimée à plus de 100h de jeu, votre serviteur n’a hélas pas pu compléter le jeu à 100%, mais soyez assuré qu’avec le temps passé dessus, il y a largement de quoi dire sur ce titre.

Test rédigé après plus de 50h de jeu, sur une version Nintendo Switch 2 fournie par l’éditeur.

Porteur de l’Anneau, tiraillé entre Renaissance et Vengeance

Octopath Traveler 0 se déroule dans le même monde que ses prédécesseurs, à savoir Osterra. Contrairement aux opus précédents, nous créerons notre personnage principal à notre image. Ce dernier vit avec sa famille et ses amis dans le village de Wishvale. Alors que tout semblait aller pour le mieux, le village se retrouve attaqué et incendié par l’armée Scarlet Wings et leur chef, le Commandant Tytos, à la recherche d’un mystérieux anneau. Ayant pu échapper de peu à la mort et accompagné de votre amie d’enfance Stia, vous trouvez refuge chez un érudit vivant à proximité du village, alors que le reste des habitants a soit été assassiné, soit s’est dispersé aux 4 coins du monde.

C’est après cet incident que votre aventure débutera réellement. De son côté, Stia souhaite honorer la mémoire de son père et reconstruire le village de Wishvale. Si vous lui prêterez main forte tout au long du jeu, votre objectif personnel sera tout autre : vous venger de ceux qui ont envahi et détruit votre village pour mettre la main sur l’anneau d’Aelfric qui avait été caché par l’érudit Nomos. Vous apprendrez ainsi que l’anneau vous a choisi, et que ceux qui sont responsables de votre malheur sont également des porteurs d’anneau : le Commandant Tytos, Maître de la Force, Lady Herminia, Maîtresse de la Richesse, et Auguste, Maître de la Renommée. Votre mission sera de parcourir le monde pour recruter des compagnons qui vous aideront à mener à bien vos deux objectifs.

Si l’on pouvait s’attendre à une aventure à boucler en une trentaine d’heures, il n’en est rien. Vous vous rendrez rapidement compte qu’il y a d’autres forces en œuvre en plus de Tytos, Lady Herminia et Auguste. L’anneau d’Aelfric fait en fait partie des 8 anneaux divins, liés aux Dieux d’Osterra. La première partie du jeu vous apprendra que vos trois cibles ont eux aussi des anneaux en leur possession, qu’il vous faudra leur reprendre pour les purifier. Mais cela veut aussi dire que 4 autres anneaux sont à retrouver dans l’histoire, et de nombreuses intrigues vont graviter autour de leurs porteurs. Si vous faites partie de ceux qui ont joué à Octopath Traveler: Champions of the Continent, vous vous rendrez rapidement compte que la trame scénaristique a été retravaillée en profondeur, tout en abandonnant l’aspect gacha lié à la récupération des personnages jouables. Vous allez ainsi découvrir de tout nouveaux personnages comme Stia, Fenn ou encore Celcius qui vous rejoindront rapidement dans l’aventure.



C’est ici que tout a commencé, et que tout recommencera

L’intrigue de Octopath Traveler 0 débute comme dit précédemment dans votre village natal, Wishvale. Ce dernier ayant été rasé suite à son pillage en début de jeu, la zone qui abritait le village est composée de débris et de ruines à présent. Votre amie d’enfance Stia, fille du charpentier du village, a désormais un souhait en tête : réaliser le souhait de son père et prendre sa succession dans le village. Ce dernier n’étant plus parmi nous, c’est à Stia qu’incombe la tâche de rebâtir le village. Elle pourra vous confectionner des bâtiments et décorations, pour peu que vous ayez suffisamment de matériaux à disposition. Ces derniers se trouveront sur les différentes routes du jeu, représentés par des points brillants. La reconstruction du village tient ainsi en plusieurs phases : retrouver les survivants qui se sont dispersés, et faire renaître petit à petit le village en construisant des maisons pour loger les résidents, ainsi que diverses infrastructures comme un champ, une étable ou encore un bar pour pouvoir obtenir des bonus ainsi que des objets qui seront utiles pour votre aventure.

Cependant, n’espérez pas pouvoir tout rebâtir à l’identique et d’une seule traite. Le village se divise ainsi en plusieurs zones qui se débloqueront au fur et à mesure de votre progression, et ces zones sont délimitées en plusieurs cases sur lesquelles vous placerez vos structures. Comme pour l’intrigue principale, la reconstruction du village est chapitrée, et vous demandera d’effectuer des actions précises afin de remplir les conditions nécessaires au changement de niveau du village, et donc à l’obtention de nouvelles créations et de nouvelles zones à rebâtir. En général, chaque chapitre inclut l’arrivée d’un personnage clé, et une quête qui lui est associée. Ainsi, le premier personnage que nous retrouverons est Fenn, membre de la garde du village, qui s’en veut énormément d’avoir laissé cette tragédie se produire et qui cherche à devenir plus fort pour ne plus voir cela se répéter.

Côté construction, vous aurez l’embarras du choix. Outre les maisons, vous pouvez construire divers bâtiments au fur et à mesure de votre avancée dans l’intrigue comme un bar ou un centre d’entraînement par exemple, qui seront nécessaires à l’avancée de l’intrigue du village. Mais vous avez également une dimension beaucoup plus esthétique qui donnera un style unique à chaque village. Vous pourrez ainsi créer des tables, fontaines, caisses et d’autres dizaines d’accessoires à disperser. Vous aurez la possibilité de planter des végétaux, et bien sûr il sera possible de paver les sols (dont le nombre de motifs augmentera avec le niveau de votre village). Une fois suffisamment avancé, vous pourrez vite créer de petits biomes dans votre village en changeant le style des infrastructures, en remplaçant la boue par du sable, etc. Il sera même possible de disposer dans le village des habitants à l’extérieur en fin de progression (alors qu’ils étaient cantonnés à leur résidence ou à leurs structures fonctionnelles comme les champs).

Si l’on pouvait penser au début que cette partie serait peu mise en avant, il n’en est rien. Il y a eu un vrai travail de narration sur cette partie du jeu. Les personnages ont souffert du saccage du village aussi bien physiquement que mentalement, et on ressent certains moments d’émotion en voyant les personnages revenir au village, alors qu’on les a vus que très brièvement dans le prologue. Le seul point négatif à l’heure actuelle de la partie liée au village, c’est qu’il n’y a pas d’options pour le moment pour personnaliser le village en profitant du mode Souris des Joy-Con de la Nintendo Switch 2. Espérons voir une mise à jour après le lancement officiel du jeu.

Un anneau pour les gouverner tous

L’anneau d’Aelfric est un anneau à part des 8 anneaux divins, il a une volonté propre, et seul un héros au cœur pur est destiné à le porter. Aussi appelé Anneau du Porte-Flamme, votre rôle en tant que son nouveau possesseur va consister à aider les Flameguards à remettre la main sur les autres anneaux qui, entre de mauvaises mains, ont été corrompus. Et comme le hasard fait bien les choses, les 3 premiers antagonistes du jeu sont des porteurs d’anneau. Les responsables de la destruction de votre village vivent leur vie dans 3 villes distinctes : la région hivernale d’Emberglow pour Tytos, la région boisée de Valore où réside Lady Herminia, et la ville de Theatropolis où Auguste écrit ses pièces. En vous rendant dans chacune des villes, vous pourrez débuter la quête de chacun des 3 antagonistes, et autant dire qu’une nouvelle fois, nous sommes sur des histoires assez sombres.

Tytos a mis la main sur un élixir rendant les gens complètement fous, et fait chanter son créateur qui, à la base, cherchait à créer une panacée pour soigner la cécité de sa compagne. Lady Herminia quant à elle exploite les plus démunis, et assombrit le cœur des gens en les achetant pour qu’ils réalisent ses vils plans. Quant à Auguste, dans sa quête de créer la pièce ultime, il n’hésite pas à commettre les pires atrocités pour trouver l’inspiration. Chacune de ces histoires est découpée en trois chapitres, et comme dans les jeux précédents, le joueur est libre de les attaquer dans l’ordre de son choix. Autant dire que plus vous avancerez dans l’intrigue des trois histoires, plus les atrocités iront crescendo de la part des antagonistes. Et bien qu’il s’agisse seulement d’un « hors-d’œuvre » sur l’ensemble de l’intrigue principale, autant dire que les scénaristes ont une nouvelle fois fait du très bon travail, que ce soit sur l’aspect particulièrement sombre de certains passages, ou les sentiments mitigés que l’on va ressentir contre les antagonistes et les personnes ayant été entraînées dans leur sillage.

En tout, ce sont 4 arcs qui attendent les joueurs qui se lanceront dans l’aventure Octopath Traveler 0 (5 en comptant la reconstruction du village).

  • Arc Master of Wealth, Master of Power, Master of Fame (les 3 antagonistes du début de l’aventure)
  • Arc Master of All, qui se concentre sur Edoras et ses relations avec les royaumes voisins
  • Arc Bestower, qui narre la suite du premier arc
  • Arc Bestower of All, qui conclut l’intrigue du jeu

À l’heure où j’écris ces lignes, le compteur du jeu a dépassé les 50 heures de jeu, et j’entame le dernier arc principal. Le développeur nous avait annoncé une centaine d’heures de jeu pour en voir le bout, il ne s’était pas trop trompé dans les chiffres. Cela reste un RPG relativement conséquent, qui vous demandera un grand investissement de temps pour voir le bout de l’intrigue, fort plaisante par ailleurs. Le principal reproche que l’on peut donner au jeu à l’heure actuelle est la non-volonté de Square Enix à proposer une traduction pour son titre. On en est rendu au 3ème opus canon de la licence, et autant dire que ce n’est pas un RPG inconnu, il aurait clairement mérité un meilleur traitement de faveur sur ce point. L’anglais utilisé reste d’un niveau légèrement soutenu qui refera travailler les plus jeunes d’entre nous, mais rien de spécialement insurmontable pour comprendre les horreurs auxquelles s’adonnent les antagonistes. Pour veiller à accomplir votre vengeance, il vous faudra être bien équipé et vous forger une solide équipe de compagnons.

Pas trop de 8 pour sauver le monde

Petite nouveauté de Octopath Traveler 0, vous avez désormais la possibilité d’avoir jusqu’à 8 combattants en combat. Ces derniers sont répartis sur la ligne avant et la ligne arrière. Seuls les combattants sur la ligne avant peuvent attaquer. En revanche, nous pouvons switcher à volonté avec un compagnon qui se trouve derrière un attaquant, et en cas de KO, le combattant à l’arrière remplace automatiquement le combattant tombé au combat. Côté armement, vous trouverez armes, armures et accessoires dans les coffres sur les routes, et bien évidemment dans les différentes boutiques en ville. Chaque compagnon dispose de sa propre classe, et donc de techniques spécifiques et d’un maximum de 2 types d’armes à utiliser en combat.

Les combats se déclenchent toujours de manière aléatoire. Vous bénéficiez d’attaques standard utilisant la ou les armes de votre personnage, des compétences liées à la classe de votre personnage (guerrier, danseur, chasseur etc.) consommant plus ou moins de PT (équivalent des MP). Vient ensuite la possibilité d’utiliser des objets, de se défendre, et bien sûr, la fuite. Si vous êtes un adepte de la licence, rassurez-vous, on retrouvera deux caractéristiques supplémentaires qui rendent les combats nettement plus intéressants. Les boucliers font leur retour sur les ennemis, limitant les dégâts subis : il vous faudra arriver à les faire exploser en visant les points faibles (arme, magie) de chaque type d’ennemi, et il ne tient qu’à vous de trouver ces derniers en y allant à tâtons, ou en utilisant des techniques de détection. Une fois le bouclier brisé, l’adversaire laissera transparaître une « faille », perdra un tour d’action, et sera beaucoup plus sensible à vos attaques. Cette mécanique est primordiale notamment face aux boss de fin de chapitre qui, en plus d’avoir un bouclier extrêmement résistant, sont de véritables sacs à PV. Certains peuvent même changer leurs points faibles en cours de combat, et préparer des attaques très dangereuses si vous ne vous hâtez pas à casser leurs boucliers avant qu’elles ne s’abattent sur vous.

L’exaltation (ou Boost Point en anglais) fait également son grand retour. À chaque tour, vous bénéficiez d’un BP supplémentaire, et vous pouvez utiliser ces points pour bénéficier d’une attaque de base supplémentaire, ou alors booster une technique offensive ou passive. Le but étant donc de bien savoir maîtriser son stock de BP, et de les utiliser au meilleur moment afin d’expédier un combat. Pouvant aller jusqu’à un boost x4, le mieux sera d’utiliser cette technique à son potentiel maximum tout en visant les points faibles de l’adversaire une fois son bouclier brisé.

À noter qu’à chaque fin de combat, vous bénéficierez de bonus d’XP, de JP (Job Point) et d’or (les leaves) en fonction de vos prouesses en combat (élimination en 1 tour, 0 dégâts subis...). Et ces bonus ne seront pas de trop pour vous permettre de progresser. Enfin, en tant que porteur de l’anneau d’Aelfric, vous aurez la possibilité d’utiliser des capacités ultimes une fois la jauge éponyme remplie. Si cette capacité est initialement prévue pour le personnage principal, vos autres compagnons auront également la possibilité de débloquer des coups ultimes à force de les faire combattre.

Un Job à temps plein

Hormis notre héros à qui l’on aura le loisir de choisir son Job en début d’aventure, et de switcher au fil du temps après avoir maîtrisé au moins 5 techniques de son job actuel, le reste de vos compagnons ont des jobs fixes. Il sera important de les entraîner pour monter de niveau, de leur donner de bons équipements, et d’utiliser savamment les Job Points que vous allez accumuler au long de votre aventure. Ces points vous permettront ainsi d’apprendre de nouvelles techniques (Battle Skill) propres à vos classes (avec quelques différences tout de même : deux Apothicaires n’ont pas les mêmes techniques par exemple). À partir de 4 techniques débloquées sur un personnage, il apprendra des Support Skills qui donneront des bonus non négligeables. Mais ce n’est pas tout : vous trouverez également des techniques actives (Battle/Action Skills) et passives (Support Skills) dans des coffres, en boutique ou en les soutirant à des PNJ. Et pour les utiliser, il faudra débloquer des slots spécifiques en dépensant vos précieux JP.

Autant dire que vos JP vont fondre comme neige au soleil. Chaque personnage va devoir apprendre ses propres techniques, qui demanderont de plus en plus de points au fur et à mesure (1500 points pour le dernier palier). Une fois toutes les techniques apprises, vous allez ensuite pouvoir les « maîtriser », ce qui générera une Action Skill qui pourra être utilisée par d’autres personnages. Si par exemple je souhaite que mon soigneur attitré puisse utiliser la technique Vivify, qui est propre à Alfyn que je n’utilise jamais, Alfyn devra apprendre toutes ses techniques, pour ensuite pouvoir maîtriser la capacité Vivify, ce qui permettra de générer une Action Skill « Vivify » que je pourrai donner à mon soigneur, s’il a au moins un slot disponible pour la placer dessus. Apprendre des techniques, les maîtriser, générer des Action/Support Skills et débloquer des slots pour les utiliser, toutes ces actions demandent de consommer des JP. Autant vous dire que si vous voulez maxxer l’ensemble des personnages et créer une équipe sur mesure, il va falloir enchaîner quelques combats.

Si vous êtes un adepte des jeux de la licence, vous savez qu’habituellement vos personnages principaux ont une capacité de terrain qui vous permet d’interagir avec des PNJ : affronter, charmer, marchander, etc. Ici, la mécanique a changé et est désormais propre à notre personnage principal. Au fur et à mesure de notre progression dans l’aventure et les quêtes annexes, nous débloquons des emblèmes de Richesse, de Force et de Renommée (Wealth, Power, Fame). En appuyant sur Y devant un PNJ qui laisse apparaître des icônes d’interactions, il nous sera possible d’effectuer diverses actions spécifiques auxdits PNJ. On pourra enquêter, ce qui permettra par exemple d’obtenir des listes d’objets à ajouter à notre boutique de Wishvale. Une commande pour acheter des objets aux PNJ (dont certains sont des objets uniques), avec possibilité de marchander les prix. Mais on peut aussi leur prendre des objets par la force, les engager dans une « équipe de réserve », ou encore les inviter à venir peupler le village (ce qui peut apporter des bonus non négligeables une fois encore). Chaque action a un taux de réussite en % qui dépend du niveau du PNJ, de son nombre d’emblèmes affiliés, et du nombre d’emblèmes que vous avez à votre propre compteur. N’espérez pas négocier -50% d’un objet à un PNJ niveau 60 avec 50 emblèmes de Force si vous n’êtes que niveau 10 avec 5 emblèmes, par exemple. Cela aura pour effet de baisser votre réputation en cas d’échec, et d’empêcher ces interactions dans la ville où vous vous trouvez si votre compteur de réputation arrive à 0. Heureusement, un tour dans un bar et quelques pièces plus tard, votre réputation reviendra au maximum.

À la fin du deuxième arc (Master of All), j’avais un total de 19 compagnons, mais les développeurs ont annoncé plus de 30 personnages pour cet épisode. La mécanique gacha ayant été abandonnée lors du passage en version console, la plupart des personnages se débloqueront via des quêtes annexes, et pour le plus grand plaisir des joueurs, des personnages du premier opus sont de retour en plus des nouvelles têtes. Côté stratégie, passer à 8 combattants permet de mettre en place des stratégies intéressantes pour mixer attaque/soin et alterner les types d’armes pour pouvoir viser au mieux toutes les faiblesses des ennemis. Côté affichage lors des déplacements, voir 8 personnages se déplacer à la queue leu leu est un peu déroutant, mais si vous préférez une approche plus classique, un tour dans les options vous permettra de repasser à 4 compagnons visibles, voire un seul si vous préférez.



Une HD-2D de toute beauté

Encore une fois, le style HD-2D est de sortie, et il brille sans mal par sa beauté, son inspiration et sa structure. La patte artistique flatte la rétine et arrive même à nous émerveiller (les effets de particule sur la ville d’Emberglow). Comme quoi, avoir une très bonne direction artistique reste primordial et peut donner lieu à des choses magnifiques, même avec de gros pixels. L’animation n’est pas en reste non plus puisque les personnages sont superbement animés. Et que dire de la bande-son qui fait encore une fois mouche et qui est un régal pour nos oreilles, usant de bon nombre d’instruments différents et sachant appuyer sur une émotion ou une situation avec efficacité. Pour aller de pair avec cette belle toile, il faut mettre en avant la qualité de l’écriture qui est, en plus d’être soignée, riche et diversifiée.

En dehors des habitants de Wishvale, le reste des protagonistes est plus en retrait que d’habitude (ce qui peut s’expliquer avec un total de 30 personnages attendus). En revanche, excellent point sur le développement des personnages qui gravitent autour de l’intrigue de nos antagonistes. Octopath Traveler n’est pas réputé pour ses histoires joyeuses, et autant dire qu’entre les caractères des antagonistes, les rebondissements, les trahisons et un peu de divinités au passage, vous risquez de lâcher plus d’un « mais nooooon » devant votre écran. Personnellement, si je dois m’investir dans un RPG, j’y vais toujours à reculons quand il n’y a pas de traduction. Mais à la manière de Persona 5 qui est sorti initialement exclusivement en anglais et qui m’avait scotché plus de 80 heures sur PS4, ici je ne suis tout simplement pas arrivé à passer à autre chose tant je voulais avancer dans l’intrigue du jeu, non pas par contrainte de temps pour rendre ce test (comme cela peut arriver parfois avec certaines deadlines), mais bien par pur plaisir de découverte.

8.5
Octopath Traveler 0 est une excellente surprise et s’impose comme l’un des RPG les plus marquants de cette fin d’année. Porté par un récit mature, des personnages forts et un système de combat toujours aussi solide, le jeu captive du début à la fin malgré quelques soucis d’équilibrage et une progression parfois exigeante. Seule ombre notable au tableau : l’absence de traduction française, qui pourrait freiner certains joueurs. Il reste un J-RPG dense, maîtrisé et profondément immersif, capable de faire vibrer ceux qui s’y plongent.

  • Une intrigue mature et captivante
  • Un contenu massif
  • On redécouvre Osterra sous un nouvel angle
  • Des mécaniques de combat solides
  • Une direction artistique exemplaire
  • Pas de traduction française
  • Progression des personnages très chronophage
  • Quelques soucis d’équilibrage
  • Pas de mode Souris pour la partie gestion du village
  • Certains personnages secondaires peu développés