La tradition continue pour la série Atelier : après trois épisodes aux côtés de la pétillante Ryza et de ses amis d'enfance, il est temps de changer d'héroïne, d'endroits et de vibes, et de découvrir une nouvelle page de la saga. Une nouvelle page qui marche autant dans les pas de sa grande sœur que vers de nouveaux horizons. Faites place à Yumia, l'alchimiste des souvenirs.
Test effectué sur une version envoyée par l'éditeur
Une nouvelle aventure plus libre sous des auspices plus sombres
Intitulée sobrement Atelier Yumia : L'Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée, ce nouvel épisode commence fort en nous plongeant dans un moment tardif de l'histoire. Yumia et son groupe sont séparés et confrontent des ennemis semblant surpuissants dans une tour alchimique qui s'effondre. Le temps de découvrir les commandes, et nous revenons au début du récit : Yumia, une alchimiste dans un pays où cette pratique est interdite, est recrutée par l'armée afin d'aider à explorer une terre dévastée par ses prédécesseurs. Victime de la méfiance de ses collaborateurs et hantée par un passé tragique, la charmante Yumia devra faire ses preuves aux autres et à elle-même dans une atmosphère bien différente de celle de fin de vacances d'été de Ryza.
Atelier Yumia est un RPG d'action et d'exploration remplis de choses à faire, à ramasser, et d'ennemis à battre. Lâchée dans un monde ouvert débordant d'activités et d'endroits à voir, une version plus ambitieuse du modèle de Atelier Ryza 3, vous aurez TOUJOURS un objectif à portée de main, et il sera très fréquent d'être distrait de manière terminale et d'oublier tout ce que vous aviez vraiment à faire pour à la place courir partout comme un poulet sans tête. Et c'est très bien ! C'est une vraie marque de qualité du titre de voir que le plaisir simple de la découverte et de ramasser des ressources pour votre alchimie.
L'exploration est très agréable, car contrairement à Ryza, Yumia est immédiatement équipée pour l'exploration. Tyroliennes, double-saut, et même un fusil pour déclencher des mécanismes et ramasser des matériaux lointains, notre alchimiste est une vraie agent de terrain, et elle peut même faire de l'alchimie à la volée pour créer quelques objets de première nécessité : balles, bandages, kits de camping, etc. Vous n'êtes pas limités dans vos mouvements ou dans le nombre de ressources dans votre sac ce qui ne force pas à arrêter de vous balader pour une quelconque raison. Et pourquoi arrêter, puisque tout ce dont vous avez besoin est là, dehors ? Bien entendu, quelques fonctionnalités sont à débloquer, mais c'est rarement une gêne, surtout si vous êtes inventifs dans votre exploration. Et si vous voulez aller vite quelque part, vous pouvez facilement enclencher un voyage rapide. Un passage forcé au vu de la taille des nombreuses régions du jeu!
Et l'alchimie dans tout ça ?
Cœur de la série, l'alchimie prend dans Atelier Yumia une place un peu moins importante que dans la série de Ryza, mais se montre également plus compréhensible. Cette fois çi, fini les lignes qui se suivent dans lesquels il faut des ingrédients spécifiques. Vous allez en fait placer des ingrédients dont l'élément correspond à plusieurs cœurs afin d'étendre leur aura et de capter des bonus augmentant l'effet de ces cœurs. Là ou le système est intéressant, c'est que vous pouvez, avec une ressource un peu difficile à trouver, booster vos recettes pour créer d'emblée des objets de meilleure qualité, aux bonus innés, où plus nombreux avec une seule synthèse. Et ce système, s'il met un peu la synthèse des recettes au second plan, car il est moins gratifiant que de suivre des recettes qui mènent à d'autres recettes et ne donne pas ce sentiment de réussite, a au moins le mérite d'être simple à suivre, et toujours utilisable en auto si vous ne souhaitez pas vous en inquiéter.
Pour compenser ce système plus simple, Yumia possède également la capacité de synthétiser instantanément des bâtiments, apportant un côté construction et décoration qui se montre lui aussi dispensable pour ceux qui ne voudraient pas s'en occuper. Un système qui est quand même sympathique, vous laissant placer des éléments de la façon dont vous voulez pour faire des constructions stupides si vous le souhaitez, ou grandioses si vous vous en donnez le temps.
D'ailleurs, si on peut faire un reproche à Atelier Yumia, c'est bien cette surabondance de menus et sous-menus : construction, alchimie, tableau de compétences, équipements, objets, objets de soin, sac d'exploration, compétences à distance comme au corps à corps, gestion d'équipe, quêtes, sous-quêtes... Il y a de quoi avoir la tête qui tourne. Et à l'image de ce fourmillement d'idées, le combat est très particulier lui aussi. Un peu à l'image de Xenoblade premier du nom, vous avez des compétences de combats qui se chargent avec le temps alors que vous pouvez vous balader autour des ennemis. mais contrairement à Xenoblade, vous pouvez évitez et vous défendre contre les coups des ennemis, et vos compétences sont en fait des combos. Alors que faire quand ils sont tous en recharge et que l'ennemi est toujours en vie ? Et bien, vous sortez vos objets d'attaque, qui sont aussi des combos, et qui recherchant également, sur un autre timer, mais ceux-là sont élémentaires. Un système qui semble très brouillon, mais qui révèle sa force pendant les combats de boss, où vos réflexes et votre préparation vous sauveront la mise.
Yumia et la framerate perdue
Atelier Yumia a des systèmes en pagaille, une exploration agréable, mais il se démarque également par une ambiance plus sombre. Yumia n'est pas appréciée par ses collaborateurs au début, et elle-même doute beaucoup du bien-fondé de ses pratiques. Les personnages sont moins joyeux, cachent plus de secrets, et même les couleurs du jeu et son OST, très belle par ailleurs, sont plus sombres et mélancoliques. Un choix qui distingue bien la future saga de Yumia de celle de Ryza malgré un style de design des personnages similaire. Ah oui, encore une fois, notre équipe est remplie de jolies waifus et d'attirants husbandos pour tous les goûts. Et si certains pourront grincer des dents face au bonnet Z de Nina, on peut comprendre que c'est en partie le design attirant de Ryza qui a sauvé la série du gouffre. On se consolera en se disant que l'écriture est quand même intéressante.
Ce qui est impardonnable est par contre la technique du jeu. S'il n'est pas aussi moche que Pokémon Écarlate et Violet, nous en sommes proches, avec des textures crades, un brouillard omniprésent, mais surtout une framerate qui souffre et tombe des fois au sol, faisant s'arrêter le jeu. C'est au point où le jeu peut devenir carrément déplaisant, car difficile à lire et instable. On peut comprendre que la Switch est une vieille console maintenant, mais ce niveau de difficultés techniques devrait vous pousser vers d'autres horizons pour découvrir ce jeu très sympathique.