Nintendo Switch

DOOM Eternal

Test Switch

DOOM Eternal

Par C-Ptique - Le 16/12/2020 à 08:00

On l’a attendu plusieurs mois cette version Switch de Doom Eternal mais elle est enfin là, dans nos mains. La suite du réputé Doom de 2016 qui avait renouvelé la licence avec brio et qui nous avait fait l’honneur de sortir aussi sur Switch est désormais disponible, prête juste à temps pour être déposée au pied du sapin de Noël. Oui, mais l’attente en valait-elle la peine ? Réponse avec ce test.

On les cherchera jusqu’en enfer !

Doom Eternal reprend peu après le premier opus. Nous avions laissé notre Doom Slayer avec l’échec de sa mission précédente qui devait refermer la brèche sur Mars ouvrant sur les enfers. Force est de constater que nous avons des soucis à nous faire puisque le problème s’est étendu jusqu’à la Terre, toute la planète subit une invasion générale des forces démoniaques. Le Doom Slayer n’a d’autre choix que d’intervenir pour défoncer du démon et sauver le monde.

Tout comme l’opus précédent, Doom Eternal nous fait le plaisir d’aller droit au but. La cinématique d’introduction est très courte et le jeu nous plonge dans l’action en moins de deux minutes. De façon générale, les cinématiques sont limitées au strict minimum et vont à l’essentiel. On apprend rapidement que l’invasion est coordonnée par 3 grands prêtres de l’enfer que nous devrons traquer et localiser tout au long du jeu.

Globalement, le système de jeu est très similaire au précédent opus, mais pourquoi changer une recette gagnante ? On notera malgré tout des petites nouveautés, les niveaux ne se suivent plus vraiment les uns après les autres car cette fois, le Doom Slayer dispose d’un vaisseau spatial en guise de base d’où il se téléporte vers les différentes missions, ce qui permet d’avoir une zone de repos et de souffler un peu entre deux missions.

Si les combats sont bien évidemment au centre du gameplay, nous allons y venir dans la prochaine section, il y a une petite part d’exploration dans les niveaux qui nous permet d’obtenir diverses améliorations pour nos armes et même des clés pour accéder à des zones bonus. Le jeu est faisable même sans chercher ces bonus mais il est vrai que les obtenir facilite grandement les choses. Il est juste dommage que desfois, quand on les aperçoit un peu tard sur notre carte, on ne puisse pas toujours revenir en arrière dans le niveau (parce qu’on a sauté d’une falaise ou autre), ce qui veut dire que si on tient vraiment à récupérer ce bonus, on sera obligé de refaire l’intégralité du niveau.

Les démons, devinez qui est là ? Votre pire cauchemar !

Doom Eternal a un gameplay particulièrement jouissif et plusieurs mécaniques de jeu y contribuent. Cet opus et son prédécesseur ont compris que ce n’est pas amusant de recharger ses armes, on doit juste ramasser des munitions pour continuer nos massacres. Les déplacements sont rapides et extrêmement fluides, le tout sans qu’aucun bug ou ralentissement n’ait été aperçu, ce qui est très confortable. Il faut dire que rester immobile dans Doom Eternal, c’est mourir. En effet, en situation de combat, le jeu nous pousse à rester en mouvement en permanence et le level design nous y invite en offrant de nombreux chemins à suivre, quitte à tourner parfois en rond mais si ça marche, ça marche. La plupart du temps, aucun problème n’est à dénoter mais il arrive parfois qu’on se retrouve dans un cul-de-sac et qu’il soit difficile d’en sortir sans subir de casse.

La nervosité des combats est aussi liée à la mécanique des Glory Kill. Quand un démon est étourdi, il clignote à l’écran et en appuyant sur le joystick droit suffisamment près de lui, on achève le pauvre démon de façon gore et sanglante pour notre plus grand plaisir (si bien sûr on n’est pas rebuté par la profusion d’hémoglobine). Là où Doom Eternal est malin, c’est qu’il nous offre de très généreuses récompenses en santé et en munitions si on effectue des Glory Kill. Sans ces récompenses bonus, on ne va pas bien loin mais le jeu nous encourage facilement en variant les exécutions selon l’ennemi et le terrain. Tout l’enjeu est d’alterner entre les phases de tirs et les exécutions afin de maximiser les regains de munitions et de santé.

Le bestiaire est extrêmement varié et il gagne en diversité au fil de notre avancée. Outre les trouffions et les « super-trouffions » de base, on se verra rapidement confronté à des démons volants tireurs de missiles, des araignées équipées de tourelles ou encore des griffeurs très rapides. Certains étaient présents dans le précédent opus en 2016 tandis que des petits nouveaux font leur apparition. Bien sûr, ils sont plus ou moins coriaces mais les plus imposants ont souvent un point faible qui, lorsqu’il est détruit, permet de les achever plus facilement. C’est le cas par exemple des arachnotrons, les démons ressemblant à des araignées avec des tourelles au-dessus de la tête. Détruire ces points faibles n’est pas aisé pour autant car ce n’est jamais une bonne idée d’être près des démons et comme on l’a dit, s’arrêter, même pour viser, peut entraîner notre mort.

Notez tout de même qu’il est possible de changer la difficulté à tout instant et même d’activer des codes de triche. Ce peut être très pratique si jamais vous restez bloqué à un endroit. Même les joueurs les moins expérimentés devraient pouvoir s'en sortir grâce à eux.

Trancher les problèmes à la tronçonneuse.

L’autre intérêt de Doom Eternal est la variété de son arsenal. On commence par un simple fusil à pompe, puis on se retrouve avec une mitraillette, puis un pistolet laser, etc… L’acquisition de ces armes est progressive et permet de nous y habituer petit à petit, d’autant plus que chacune de ces armes dispose de ses propres munitions ou presque. Parmi les nouvelles armes, on peut citer le cracheur ardent qui enflamme les ennemis sans les tuer pour qu’ils lâchent plus de points d’armure qui complètent la santé.

Pour diversifier toujours plus le style de combat, on ramasse également des modules d’armes qui permettent d’utiliser des attaques secondaires. La première concerne le fusil à pompe et lui permet de lancer des grenades adhésives. Ajoutés aux runes qui laissent le choix entre différentes améliorations pour les combats (rechargement plus rapide, étourdissement plus long des ennemis, ralentissement du temps…), chacun devrait y trouver son compte et son style de jeu. Et bien sûr, la tronçonneuse est de retour.

Certaines zones posent plus de difficultés que d’autres. En enfer par exemple, il y a des zones gluantes au sol qui nous empêchent de courir et de sauter, ce qui nous handicape pour les combats. C’est là que l’on voit l’inégalité du level-design car si les arènes de combat sont très bien pensées, les couloirs qui nous font passer de l’une à l’autre et qui nous proposent des petites énigmes le sont un peu moins. Si on reprend l’exemple des zones gluantes, certains couloirs nous montrent qu’on doit les survoler au risque sinon d’en baver à cause de démons présents au sol, ce qui est un excellent level-design. D'autres couloirs au contraire nous font passer directement dessus sans qu'il ne soit possible de prendre un détour et c'est à ce moment que des vagues d’assauts ennemis sont lancées, ce qui est un moins bon level-design à cause de notre lenteur et notre incapacité à sauter, on ne peut même pas utiliser de ruée pour se déplacer .

Un multijoueurs qui sort du lot.

Doom Eternal étant un FPS, on pouvait s'attendre à ce que le mode multijoueurs soit assez classique avec une opposition entre deux équipes, l’une composée de démons et l’autre de Doom Slayers. Mais là-encore, Doom Eternal surprend dans le bon sens puisque le mode en ligne est en fait un affrontement entre 3 joueurs seulement, l’un incarnant le Doom Slayer de la campagne solo et les 2 autres des démons qui doivent coopérer. Le but est pour le soldat avide de sang de tuer les 2 démons mais si, après avoir tué le premier, il ne tue pas le second au bout de 20 secondes, le premier démon revient à la vie et tout est à recommencer. S’il n’y parvient pas, ce sont les démons qui remportent la manche.

Évidemment, chaque camp utilise ses propres armes. Les démons peuvent invoquer des subalternes de toutes sortes afin de submerger le Doom Slayer, sachant que s’ils invoquent un subalterne, le précédent du même type disparaît en lâchant du butin qui peut profiter aux deux camps. Des zones de soin peuvent aussi être invoquées tout comme la disparition du butin des subalternes pour éviter qu’ils ne profitent à l’ennemi avec un temps de recharge entre deux utilisations. De son côté, le Doom Slayer est le seul à pouvoir utiliser les zones de téléportation et à pouvoir s’agripper aux barres. Entre chaque manche, chacun peut choisir des améliorations qui apportent des avantages sur le terrain (plus de santé, invocation d’un démon particulièrement puissant…), mais ces améliorations sont perdus au match suivant avec d’autres joueurs.

Les deux camps sont donc inégaux dans leurs capacités mais sur le terrain, la balance arrive pourtant à s’équilibrer, pour peu que l’on soit face à des joueurs du même niveau d’expérience. Chacun utilise ses techniques et exploite le terrain à son avantage pour prendre le dessus, sachant qu’il est nécessaire de gagner 2 manches sur les 3 et qu’une quatrième a lieu si jamais il y a eu une égalité précédemment. Ce n’est certes pas parfait mais ce mode a au moins le grand mérite d’être original tout en respectant l’esprit de la campagne solo.

7.5
Que vaut Doom Eternal sur Switch en fin de compte ? À la question « Est-ce que Doom Eternal est un bon jeu ? », la réponse est incontestablement oui. Si vous n’y avez pas encore touché et que la vue du sang ne vous fait pas évanouir, vous pouvez le prendre les yeux fermés, vous passerez un excellent moment, surtout si vous cherchez un jeu pour vous défouler. Le portage est d’excellente facture et aucun problème technique n’a été relevé, ce qui en fait un titre très propre. En revanche, à la question « Est-ce que l’attente pour la version Switch valait le coup ? », si l’aspect portable ne vous intéresse pas, la réponse est plutôt non et ce malgré le cadeau de Bethesda de nous offrir les bonus de précommandes des autres versions. On peut bien sûr comprendre les difficultés techniques et logistiques liées à la crise sanitaire mais il n’en reste pas moins qu’à la fin, le joueur Switch n’y a pas gagné grand-chose.

  • La brutalité et la violence des combats.
  • Le game-design qui nous pousse à rester en permanence dans l’action.
  • La variété des armes pour choisir notre style d'action.
  • Les Glory Kills aussi variées que les ennemis et les terrains.
  • Les musiques dans le pur style metal.
  • Le multijoueurs original et rafraîchissant.
  • Level-design inégal, notamment entre les arènes de combat et les couloirs de transition.
  • Difficile, voire impossible, de revenir en arrière dans certaines zones pour explorer.
  • Quelques moments où, par manque de munitions, on ne peut plus tuer de démons pour recharger.