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Xenoblade Chronicles : Definitive Edition

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Xenoblade Chronicles : Definitive Edition

Par ggvanrom - Le 13/05/2020 à 18:44

Bien qu’étant un RPG cher au cœur de nombreux fans du genre, Xenoblade Chronicles n’a jamais vraiment pu faire ses preuves. Classé n°1 des ventes de J-RPG sur Nintendo Wii, il a fallu une pétition de grande ampleur pour le voir débarquer en Occident. Xenoblade Chronicles 3D de son côté impressionnait par la possibilité d’emporter tout cet univers dans la poche, mais pâtissait de son unique compatibilité avec les New Nintendo 3DS. En 2020, Nintendo et Monolith Soft ont décidé de revoir leur copie originale, et de l’adapter avec le moteur de Xenoblade Chronicles 2 pour qu’enfin ce RPG récolte le succès qu’il mérite. Après plus de 30 heures de jeu, faisons un premier point rapide sur Xenoblade Chronicles : Definitive Edition.


Au commencement il y avait 2 titans…

Il y a de cela des centaines d’années, deux titans connus sous le nom de Bionis et Mekonis se sont lancés dans un duel sans répit qui sembla durer une éternité, jusqu’à ce que les deux s’épuisent mutuellement et demeurent inanimés au milieu d’un océan de vide. Si les deux géants ne montraient plus signe de vie, la vie quant à elle prospéra sur les deux corps. Bionis abritait de son côté les Homz ainsi que foule d’autres créatures civilisées ou sauvages. Mékonis de son côté abritait des machines appelées Mékons.

Malheureusement, Homz et Mékons se vouent également une lutte sans fin, et le jeu débute d’ailleurs par une des plus célèbres batailles entre ses deux peuples, prenant place dans la vallée de l’épée. Nous y découvrons notamment Dunban, héros des Homz car le seul à pouvoir maitriser l’épée Monado, seule arme capable de faire des dégâts aux Mékons. Réussissant à remporter la bataille, Dunban sera malheureusement trop blessé pour à nouveau manipuler Monado. Nous voici donc un ans plus tard dans la Colonie 9, aux commandes d’un jeune Homz dénommé Shulk, passionné de mécanique, dont le souhait est de percer les secrets de Monado.

Toujours entouré par ses amis d’enfance, il coule des jours paisibles dans la Colonie jusqu’à ce que le drame intervienne : une attaque surprise des Mékons censés avoir disparus, commençant à éliminer les habitants de la colonie. Récupérant Monado sur le champs de bataille par un concours de circonstance, Shulk s’avère être en capacité de la maitriser, mais aussi de repousser la vague de Mékons. Malheureusement la mort reste dans leur sillage, et Shulk n’a plus qu’une idée en tête : se venger des Mékons et les éliminer jusqu’au dernier. C’est ainsi que notre blondinet entreprendra un long périple le long du corps de Bionis, pour se rendre dans le bastion des Mékons, emmenant avec lui plusieurs alliés issus d’horizons variés.

Une aventure titanesque

En 2010 déjà, Xenoblade Chronicles avait su, malgré son chara design peu glorieux nous offrir une grande diversité de contenu. Notamment avec des zones absolument gigantesques (qui ne se souvient pas de la jambe de Bionis ?), son bestiaire extrêmement riche, et ses centaines d’objets à récupérer. 2020 est donc l’occasion pour Nintendo et Monolith de retravailler leur copie, en améliorant quelques éléments du jeu tel que le rendu graphique global, tournant dorénavant sur le moteur de Xenoblade Chronicles 2, donnant un aspect cel shading à nos héros. Si Xenoblade Chronicles : Definitive Edition souffre malheureusement encore d’un démarrage assez longuet (comptez 20-25 heures de jeu pour voir le scénario se dessiner), on est toujours agréablement surpris de voir la richesse du titre, qui fait encore pâlir en 2020 d’autres jeux du même genre.

Lors de son périple, Shulk s’entourera de nombreux amis tels que son ami d’enfance Reyn, la sniper infirmière Sharla, ou encore l’intrigante Melia. Non content de pouvoir maitriser Monado sans subir de séquelles corporelles comme Dunban, Shulk obtient également le don de prescience, lui permettant de voir des moments importants dans l’avenir de manière assez flou. Ces dernières sont une opportunité pour Shulk et sa bande de renverser la vapeur concernant l’invasion des Mékons, couplées à d’autres pouvoirs propres à Monado que Shulk découvrira lors de son périple, qui seront fort utiles dans sa quête.

Si le scénario pouvait sembler banal de prime abord, il va gagner en complexité au fur et à mesure que vous avancerez dans l’aventure, enrichissant grandement l’histoire, et nous permettant d’en apprendre davantage sur les titans, l’objectif des Mékons, la nature même de Monado, et la nature des Facias, ces Mékons à visages humanoïdes contre lesquel même Monado est inefficace.

Un système de combat légèrement remanié

Si les combats de Xenoblade Chronicles premier du nom étaient déjà très efficaces en 2010, ils affichaient malheureusement une certaine lourdeur et un manque de clarté sur quelques points. C’est désormais en grande partie corrigé sur cet opus dédié à la Nintendo Switch. Dans cette version encore, les ennemis se baladent librement et varient en fonction de l’heure du jeu. Ils peuvent être pacifiques, vous attaquer à vue, ou si vous faites trop de bruit, ou encore si vous utilisez de l’éther à proximité (l’équivalent de la magie pour vulgariser). Outre son bestiaire extrêmement riche, chaque monstre droppera des items différents fort pratiques pour votre aventure, et vous aurez également affaire à des monstres uniques bien plus robustes que la moyenne qui vous lâcheront matériaux et équipements rares.

Une fois que le combat est initié, vous déploierez une équipe de 3 personnes, et ces derniers attaqueront à intervalle régulier l’adversaire ciblé avec leur arme tant qu’ils sont à portée. En plus de cela, le personnage que vous contrôlez affichera en bas de l’écran une liste d’arts à utiliser. Ces derniers ne demandent pas de point de magie ou de mana, mais devront se recharger entre chaque utilisation pour être réutilisés. Bon nombre d’entre-eux auront des effets bonus supplémentaires : certains déséquilibreront les ennemis, d’autres amélioreront votre statut, ou engrangeront un bonus de dégât si vous frappez les flancs ou le dos d’un ennemi. le tout offre aux combats un côté très dynamique et varié.

Concernant les Mékons et autres créatures que nous gardons sous silence pour ceux ne connaissant pas encore le jeu, il vous faudra faire appel aux arts cachés de Monado. Petite amélioration, vous avez maintenant une « aide embarquée » vous mettant un point d’exclamations sur les arts qui peuvent bénéficier d’un bonus à l’instant T si vous les utilisez. Fort pratique pour ceux débutant la série et ayant peur de se perdre entre l’action à l’écran et le choix des arts en temps réel. En utilisant ces bonus, et en appuyant au moment opportun sur la touche B lorsque le temps ralentit, laissant apparaitre un cercle au milieu de l’écran, vous aurez l’occasion de remplir la jauge d’enchainement, permettant comme son nom l’indique d’enchainer une attaque sur un adversaire pour tenter de maximiser les effets d’arts ainsi que les dégâts infligés.

Malheureusement si le rendu est dynamique et que les quelques améliorations apportées sont les bienvenues, il y a encore quelque chose qui fait tâche. Nous avons certes la possibilité de choisir et contrôler le meneur du groupe de notre choix, en revanche il nous est impossible de contrôler un autre personnage que le meneur lors des combats. L’IA des alliés n’étant toujours pas fameuse, il arrive que vous attendiez de vos alliés un coup qui s’avère être logique dans cette situation, mais qui au final n’arrivera jamais. L’exemple probant est celui des Facias qui doivent en début de partie être déséquilibrés, puis chuter pour pouvoir se voir infliger des dégâts. Combien de fois avons nous déclenché l’effet déséquilibre avec Shulk, en attendant que Reyn daigne faire chuter le monstre ? Fort heureusement le game over n’existe pas dans le jeu. Si le meneur est KO et que l’équipe est dans l’incapacité de le ranimer (en utilisant un des segments de la jauge d’enchainement) vous retournerez simplement au dernier point de contrôle passé, conservant au passage expérience et objets.

Et un Fedex pour monsieur !

Les quêtes annexes dans Xenoblade Chronicles, on pourrait en parler indéfiniment tant elles divisent les joueurs. On peut à la manière d’un Skyrim passer littéralement des heures en marge de l’histoire principale pour les compléter tant elles sont nombreuses. Chaque ville que vous visiterez proposera un nombre toujours plus important de quêtes annexes. Si ce sera l’occasion d’en apprendre un peu plus sur le lore autour des personnages, au final beaucoup consistent uniquement à étriper du monstre et faire de la cueillette intensive de matériaux durant votre périple. Les bouder serait cependant malvenu, car en les accomplissant on peut récupérer de l’argent, mais aussi de l’équipement, et des gemmes plus ou moins rares.

Les gemmes sont un peu l’équivalent des Matérias de Final Fantasy VII. Ces dernières concentrent un pouvoir spécifique, et doivent être serties à vos armes ou équipements disposant d’un slot libre pour pouvoir jouir de ces bonus. S'il est tout à fait possible de s’en passer, certains passeront des heures devant le fourneau à éther pour tenter d’avoir les bonus les plus utiles comme des bonus d’XP, de PV ou encore des immunités à certains malus. Si le fourneau est installé dans la Colonie 9 de base, il sera possible par la suite d’avoir un fourneau mobile utilisable directement depuis votre menu.

Impossible de passer à côté de la Colonie n°6 rasée par les Mékons, un de vos objectifs secondaires sera justement de procéder à sa reconstruction, en récupérant des matériaux, et en investissant votre argent durement gagné. Si l’argent de posera pas de problèmes en soi, la recherche de certains items demandés risquent en revanche de vous faire faire des cauchemars tant certains ont un taux de drop extrêmement bas. Au final accomplir ces quêtes améliorera votre réputation avec les villes que l’on peut apercevoir via le sociogramme, recensant l’intégralité des habitants rencontrés ainsi que leurs relations, et plus votre réputation sera élevée, plus vous aurez accès à des quêtes supplémentaires.

Enfin, pour les collectionneurs en herbe, il vous sera difficile de passer à côté de l’encyclopédie. Cette dernière possède une page par ville et par zone visitée, et votre missions consistera à y recenser les différents matériaux qu’il est possible de rencontrer dans ces zones. En complétant chaque section, vous gagnerez un équipement ou une gemme, et en remplissant une page à 100% vous aurez un bonus supplémentaire non négligeable. Si l’aventure principale est un gros morceau à elle tout seule, l’accomplissement de toutes les quêtes annexe arrivera à vous tenir en haleine de longues heures également. Et l’avantage est qu’en les accomplissant régulièrement, vous n’aurez besoin qu’à de très rares moment d’effectuer un peu de farming car le niveau de vos adversaires sera trop important

Une prouesse technique ?

Comme indiqué à plusieurs reprises plus haut, Xenoblade Chronicles ne brillait pas par son style graphique, mais arrivait néanmoins à faire passer ce problème au second plan en compensant avec des environnements gigantesques et une foule de détails / contenu à découvrir. Avec cette Definitive Edition, les joueurs peuvent enfin bénéficier de graphismes en HD reprenant les bases instaurées par Xenoblade Chronicles 2. Sans être pour autant magnifiques, le chara-design a énormément gagné en détails, et certains panoramas comme les cascades de la Jungle de Makna ou de la Mer d’Eryth viendront vous caresser la rétine. Si en terme de framerate on a enfin quelque chose de stable, le titre souffre du même défaut que sa suite directe : si on a le droit à une résolution correcte en mode salon, le mode portable quant à lui souffre de quelques soucis de pixellisation, dus au nombre trop importants d’éléments dans diverses zones.  Ce n’est pas spécialement choquant quand on fait une session uniquement en mode portable, mais lorsque vous reposez la console sur son dock, vous aurez une poignée de secondes où vous verrez le jeu faire son ré-ajustement graphique.

Côté cinématiques il fait plaisir de retrouver ces dernières en versions HD, mais pour le coup un élément fait tâche à mon goût : les explosions ont vraiment des airs de feu d’artifice. Enfin, impossible de passer outre l’OST conséquente du jeu. Les pistes ayant été remaniées dans leur globalité, le jeu vous laisse tout de même la possibilité de choisir librement entre musiques originales et les remasterisées. Mieux, les options permettent de différencier musiques de combat et musique de fond.

Un avenir commun de bon augure ?

C’est la carotte pour tenter de faire revenir les acheteurs des deux premières versions sur cette version Switch. Si le jeu de base se veut déjà extrêmement conséquent, Nintendo et Monolith ont travaillé sur un épilogue se tenant 1 an après la fin de l’histoire principale. Autrement dit mieux vaut pour vous que vous ayez fini le jeu pour comprendre un peu dans quoi vous vous embarquez. La bonne nouvelle étant que si les anciens joueurs Wii et New Nintendo 3DS ne veulent pas refaire l’intégralité de l’histoire, il est possible d’accéder à cette histoire supplémentaire d’entrée de jeu. Il est cependant fortement recommandé d'avoir fini le jeu pour comprendre l'histoire et son contexte.

Sans entrer dans les détails, cet épisode nous narre les aventures de Shulk et Melia, ayant pour objectif de retrouver la capitale des Hayenthes : Alcamoth. Malheureusement suite à un incident avec leur véhicule, les voilà échoués sur une toute nouvelle zone non explorée dans le jeu original : L'épaule de Bionis. Leur objectif étant de remettre la main sur la capitale volante et éliminer la mystérieuse menace qui a fait fuir ses habitants, nos héros pourrons compter sur l'aide inattendue de deux petits nopons : Kino et Nene, les enfants de Riki qui accompagnait Shulk et sa bande dans sa quête initiale. Pour davantage d'informations, il faudra patienter jusqu'au test complet du jeu !

Très fort
Encore en 2020, Xenoblade Chronicles : Definitive Edition démontre qu'il n'a rien à envier aux autres J-RPG, que ce soit en matière de contenu ou même d'ambiance en général. Plus agréable à prendre en main que le titre original paru sur Wii ou encore l'opus New Nintendo 3DS, les premières heures passées à arpenter Bionis demeurent très satisfaisantes. Si on est enchanté par l'amélioration graphique du jeu et les quelques nouveautés apportées dont le nouvel épilogue, il nous tarde de tester le titre dans sa globalité pour voir si cette Definitive Edition a tout pour plaire. Un des rares bémol de cette preview concerne la résolution du jeu en mode portable qui fait parfois peine à voir.