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Xenoblade Chronicles 3

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Xenoblade Chronicles 3

Par ggvanrom - Le 10/07/2022 à 12:00

Après un second opus paru en 2017 qui aura retenu l’attention des joueurs par son histoire et, avouons-le, son côté fan-service, la licence Xenoblade s’offre un retour tonitruant sur Nintendo Switch avec Xenoblade Chronicles 3. L’équipe de Monolith Soft s’étant payé le luxe de finir le titre avec plus de 2 mois d’avance, nous avons déjà eu l’occasion de nous frotter au premier chapitre du jeu durant quelques heures. Voici nos premières impressions à chaud !

Vivre pour mourir

Xenoblade Chronicles 3 nous plonge dans le monde d'Aionios, lequel est le théâtre d’une guerre perpétuelle entre les nations de Keves et Agnus. Afin de mener à bien ces batailles interminables dont le but est de voler l’essence de vie de la nation adverse, chaque nation est composée de soldats prenant des traits de races bien connues des amateurs de la licence. Semblant loin d’être des créatures vivantes comme nous l’entendons, ces soldats naissent à un âge déjà bien avancé, et ont pour seul objectif de faire la guerre à la nation adverse. Leur vie est des plus simples : partir en guerre pour récolter de l’essence de vie, et s’ils ne sont pas morts au bout de leurs 10 années de service, aussi appelées périodes, ils pourront rentrer en tant que héros pour procéder à la Cérémonie du Grand Retour, où les Passeurs d’Âmes les accompagneront vers leur mort d’une mélodie à la flûte. 

Si ce mode de vie semble être rentré dans la logique des deux camps, est-elle nécessairement normale ? Notre histoire commence dans le camp de Keves en compagnie de Noah, un passeur d’âme, et ses compagnons de combat Lanz, Eunie et le Nopon Riku. Alors qu’ils mènent leurs combats contre la nation d’Agnus comme toujours le temps de nous introduire l’histoire, voici qu’un élément imprévu fait son apparition. C’est dans une zone située entre les camps des deux nations adverses qu’une puissante source d’énergie fait son apparition. Noah et ses compagnons y font la connaissance d’un groupe d’humains semblant rattaché à aucune nation transportant un mystérieux objet, ainsi qu’un groupe de la nation Agnus venue également sur le terrain pour récupérer la fameuse source d’énergie.

Sans entrer dans les détails, cette rencontre entre les représentants des deux nations et d’un survivant transportant le fameux objet va donner lieu à une réflexion sur le but de ce conflit sans fin. C’est alors qu’une créature inconnue douée de parole s’invite à la fête et tente de décider les humains, tout camps confondu. C’est alors que le protecteur de la source d’énergie décide d’activer cette dernière, donnant lieu à un phénomène transformant les 6 protagonistes (3 de Keves et 3 de Agnus) en Ouroboros, des êtres possédants de multiples pouvoirs, dont la capacité de fusionner 2 êtres en une créature nettement plus puissante.

Nous apprenons ainsi que notre adversaire fait partie de la race des Moebius, et à la suite d’un échange de coup, ce dernier s’échappe en leur promettant qu’ils ne trouveront plus la paix nulle part. Chaque membre de Nation étant connecté par un dispositif appelé Iris, il semblerait que les Moebius aient la capacité de faire passer nos héros pour des ennemis aux yeux de leurs propres factions. Afin de révéler la vérité sur le pourquoi de cette guerre, et de trouver le véritable responsable évoqué par l’homme leur ayant confié leur pouvoir, Noah, Lanz et Eunie vont ainsi s’allier avec Mio, Sena et Taion. Ensemble, ils commencent leur périple à travers le monde gigantesque d'Aionios en commençant par se rendre vers le lieu indiqué par le vieil homme.



Une progression déjà-vue, mais qui a fait ses preuves

Plaines à perte de vue, faune extrêmement dense ou encore étendues désertiques, les différents mondes de la licence Xenoblade ont toujours su nous impressionner de par leur gigantisme, et ce Xenoblade 3 ne fait pas exception à la règle. Comme depuis le premier opus sur Wii, nos personnages se déplacent librement dans de grandes aires de jeu où sont éparpillés de multiples ressources, ainsi qu’une faune composée de créatures tantôt passive, tantôt hostile. Votre objectif sera ainsi de voyager dans différentes zones pour pouvoir suivre l’intrigue principale, et de combattre les ennemis se présentant à vous pour tenter de gagner des points d’expérience.

Lorsque vous croisez du monde, vous avez également la possibilité de débloquer des quêtes secondaires se résumant (au chapitre 1) à récupérer des collectibles, et à se rendre dans des zones précises pour déclencher des événements menant la plupart du temps à un combat. Pour le reste, le jeu incite encore à l’exploration en faisant gagner des points d’expérience à chaque nouveau lieu trouvé, avec un bonus supplémentaire pour les zones secrètes. Un cycle jour / nuit est toujours en place, et après des années d’attentes, il est enfin possible de combattre même lorsque l’on est en train de nager. 

Chaque point d’intérêt est retranscrit sur la carte du jeu, et ces derniers peuvent servir de point de téléportation pour faciliter nos déplacements afin d’accomplir une quête, ou pour récupérer des collectibles ne se trouvant que dans une certaine zone. A noter que l’on peut également voir à quelle famille appartiennent les collectibles avant que l’on passe dessus. A la place des classiques points lumineux, nous voyons maintenant des champignons, légumes et autres pièces mécaniques nous permettant d’alléger la lourdeur des quêtes de collecte des épisodes précédents. Enfin, en tant que Passeur d’âme, Noah et Mio pourront jouer de la flûte pour le repos des combattants tombés au combat. Cela rapporte des points d’affinité avec la colonie à qui appartenait les soldats, mais à l’heure actuelle nous n’avons pas pu voir quels en étaient les bénéfices.



Des combats remaniés mais une structure similaire

Bien que le fond reste le même, la forme des combats à quant à elle été pas mal modifiée. Désormais nous combattons à 6 voire 7 simultanément (lorsqu’un personnage invité nous rejoint). Une fois que nous enclenchons un combat en dégainant notre arme face à un ennemi (ou que ce dernier nous détecte), nous abandonnons la classique barre d’attaques digne des J-RPG d’antan pour une formule un peu plus moderne. Les personnages continuent toujours d’attaquer de manière automatique quand ils sont proches d’un ennemi, mais c’est au niveau des arts que nous avons du changement. Nous avons désormais 3 arts rattachés aux touches B, X et Y, et un art signature rattaché à la touche A, plus puissant que les arts classiques. Chez Noah, Lanz et Eunie, les arts se rechargent avec le temps, tandis que du côté de Mio, Sena et Taion ces derniers se rechargent lorsqu’une auto-attaque touche un adversaire. Point intéressant, nos personnages n’ont plus besoin de s’équiper de la tête aux pieds pour augmenter leurs statistiques. Désormais ils auront à disposition des capacités passives, et la possibilité d’équipé des accessoires. Si l’idée des accessoires est bienvenue, j’avoue que faire le tri dans tout le bazar récolté en 5 heures de jeu est déjà épuisant. Je n’ose pas imaginer 10 heures plus tard…

Bien que l’option se débloque à la fin du chapitre 1, nous avons également pu nous essayer à l’Inter-Lien, cette capacité à fusionner pour créer un nouvel être surpuissant. Noah et Mio sont ainsi les premiers à nous révéler cette aptitude avec des coups particulièrement puissants, et un design des plus élégants. Cette fusion ne dure hélas que très peu de temps et il vous faudra veiller à l’utiliser de manière stratégique contre vos adversaires les plus redoutables si vous voulez les vaincre rapidement. A noter d’ailleurs que le titre vous propose 3 modes de difficulté pour que chaque joueur puisse profiter pleinement de l’aventure et ce quel que soit son profil.

L’autre point intéressant du statut d’Ouroboros, dévoilé lors du dernier Nintendo Direct dédié à Xenoblade Chronicles 3 est la possibilité de changer de classe. Chaque personnage est classé en tant que Combattant, Protecteur ou Soigneur, et à ces catégories sont affiliées des classes (épéiste, gardien lourd, artilleur soigneur etc.) Il est ainsi parfaitement possible de changer le rôle des personnages dans votre groupe selon vos envies. Petit bonus, chaque personnage possède un rang pour chaque classe maîtrisée. Cette augmentation de rang vous permettra de maîtriser des arts, et ainsi pouvoir les utiliser même lorsque vous êtes avec une classe radicalement différente (une technique d’épéiste lorsque vous êtes artilleur par exemple). Cette possibilité augmente l’intérêt d’entraîner sans relâche ses personnages pour trouver les meilleures combinaisons possibles. D’autres spécificités propres aux Ouroboros sont bien sûr intégrées, mais hélas il vous faudra attendre pour que nous puissions en dire davantage.

Pour en revenir aux monstres, ces derniers ont également eu un petit chamboulement dans leur classification. Nous avons désormais les ennemis normaux, d’élite (légèrement plus puissants), uniques (nom personnalisé, meilleures récompenses et vrai challenge), ainsi que les ennemis fortunés du même acabit que les classiques, mais faisant tomber de meilleures récompenses. Nous terminerons avec quelques spécificités des combats : Désormais en cas de héros KO, il suffira à un soigneur de se déplacer jusqu’à la cible à réanimer. Enfin, il est possible de feinter des attaque en déclenchant un art juste après une auto-attaque, une encore un art signature juste après un art standard. Cette aptitude permet ainsi de bénéficier d’un bonus de vitesse et d’attaque sur le nouveau coup.



La finition, éternel talon d’Achille ?

Qui dit gigantisme des décors dit fatalement beaucoup d’éléments à afficher. Si les épisodes 1 et 2 de Xenoblade réussissaient à se débrouiller pas trop mal niveau résolution et framerate en mode salon, c’est bien au niveau du mode portable que cela commençait à piquer. Résolution dynamique qui chutait à une vitesse vertigineuse, de gros ralentissements lorsque beaucoup d’éléments étaient affichés à l’écran etc. Pour ce 6ème épisode, avec 6 ou 7 héros en simultané et des effets lumineux qui spamment de partout, on pouvait légitimement s’attendre au pire.

Et bien contre toute attente ce n’est pas aussi catastrophique que ce à quoi l’on pouvait s’attendre. Graphiquement on est sur du cel-shading comme proposé pour le second opus. Le chara-design des personnage est tout à fait correct, les effets de lumière plutôt jolis et l’ensemble tourne de manière parfaitement fluide que ce soit en mode salon ou en mode portable. Côté portable on revanche on retrouve une nouvelle fois ce framerate moins important qui a tendance à « flouter » les personnages quand la caméra recule. On peut aussi avoir quelques effets de scintillement, ou des jeux de lumière qui viennent donner une sensation désagréable, mais rien de bien méchant une nouvelle fois. Etant un gros joueur portable, je suis surtout rassuré de ne pas avoir rencontré de ralentissement en traversant la première grosse zone du jeu. A voir maintenant si ce sera pareil pour le reste de l’aventure.

Nous terminerons finalement avec les musiques. Ces dernières sont toujours d’aussi bonne facture, arrivant à jongler entre le calme des longues balades dans les plaines, et l’action plus rythmée des combats contre les ennemis. Les cinématiques sont parfaitement bien soutenues par la musique. Noah et Mio étant tous les deux des passeurs d’âmes, nous aurons l’occasion de les entendre plus d’une fois jouer de la flûte pour guider les âmes de leurs compagnons, et il faut avouer que la mise en scène réussit à faire mouche à chaque fois me concernant.


 

Très fort
Que dire de plus à part qu’avec ce Xenoblade Chronicles 3 on se retrouve une nouvelle fois avec un J-RPG à fort potentiel. Sans pour autant casser les codes de ses aînés, le titre parvient au contraire à améliorer certains points en peaufinant son gameplay en combat et en ajustant l’optimisation du jeu. Ce premier chapitre nous a donné qu’une envie, c’est de découvrir où va nous conduire cette nouvelle histoire qui promet d’être passionnante. Nous espérons par contre que quelque chose sera rapidement fait sur le tri des items et équipements qui est actuellement assez horrible.