Nintendo Switch

World's End Club

Test Switch

World's End Club

Par ggvanrom - Le 30/05/2021 à 00:50

Fruit de l’imagination des créateurs Danganronpa et de Zero Escape, World's End Club met en lumière un groupe d’enfants forcé de jouer à un jeu macabre. Si le scénario semblait nous emmener vers un terrain connu, c’est avec une volte-face étonnante que nous allons voir une toute autre facette des développeurs avec un titre plus coloré que jamais. 

Voyage scolaire à travers un Japon en ruine

L’histoire met en avant le Club des Battant, un groupe de 11 élèves de Tokyo partis en voyage scolaire. Sur le chemin à bord de leur bus, ils aperçoivent un météore dans le ciel s’écrasant dans les environs causant ainsi un accident au véhicule de nos protagonistes. Ces derniers se réveillent dans un parc sous-marin tenu par l’étrange Pielope qui leur impose de jouer à un jeu sordide. Chaque protagoniste a un bracelet où il est indiqué la mission d’un autre concurrent. L’objectif est de réussir à trouver votre propre mission, et de tout faire pour sortir du jeu vos « amis », conduisant ces derniers à une mort horrible.

Si le ton donné semble être une valeur sûre déjà vue dans Danganronpa et Zero Escape, semblant nous faire avancer en terrain connu, la réalité du jeu est toute autre. Loin d’un jeu sordide, on assiste avec World's End Club à un véritable road trip autour du Japon, un voyage qui nous permettra de voir les différents personnages se rapprocher, et surtout de découvrir ce qui est arrivé au monde après l’incident du météore.

Après une première volte-face permettant de ramener le club des battants à la surface, un terrible constat est établi. L’humanité semble avoir disparu de la surface de la Terre, et de nombreux phénomènes étranges se sont produits. La faune et la flore semblent avoir muté, et vous devrez par la force de votre volonté, et votre esprit de camaraderie traverser le Japon pour retourner à Tokyo et tenter de retrouver des survivants. Pour franchir les nombreux obstacles qui se dresseront devant eux, nos héros développeront de mystérieux pouvoirs. Que s’est-il exactement passé ? Quels sont ces pouvoirs, est-ce que l’humanité est bien éteinte, c’est quoi ce X dans le ciel que seule une poignée de membres du groupe peut voir ? Vous aurez ces réponses, et aurez le droit à de nombreux rebondissements durant la dizaine d’heures que durera l’aventure.



De la plateforme, mais une histoire avant tout.

L’aventure World's End Club se déroule sur plusieurs et est représentée sur une mappemonde où les points clé sont divisés en divers segments. Vous aurez ainsi des phases « story » qui seront là pour faire échanger nos personnages et faire avancer l’intrigue. Les camps nous permettront de discuter seul à seul avec chaque personnage et d’en apprendre davantage sur les événements du jour et les liens qui les unissent. Et enfin les « act » qui constituent les sessions de gameplay du jeu. Nous prendrons ainsi le contrôle d’un ou plusieurs personnages à tour de rôle dans leur road trip.

Se présentant comme des phases de plateforme 2D, vous devrez à certaines occasions résoudre de petites énigmes grâce à la physique, ou à vos pouvoirs spéciaux. Reycho possède ainsi une capacité de Super Lancer, Chuko peut cracher des flammes, Jennu peut inverser la gravité etc. Ces différents pouvoirs se réveilleront au fur et à mesure de l’aventure et à des moments bien particuliers du jeu, et ils seront impératifs pour passer certaines zones et vaincre les quelques boss qui pourront bloquer votre progression.

Néanmoins, n’espérez pas découvrir des phases de gameplay riches et trépidantes, ces passages se révèlent assez courts. Le véritable intérêt du jeu est avant tout de vous raconter les aventures du Club des Battants, voir les liens se forger entre les camarades, et tenter de connaître la vérité sur les incidents qui se sont produits. Et si tous les joueurs seront surpris de la conclusion du jeu de survie sur lequel l’aventure à débutée, vous le serez encore plus de découvrir une histoire prenante, et qui proposera de nombreux rebondissement durant cette (courte) aventure. Si certains éléments du scénario peuvent facilement être devinés, d’autres en revanche vous mettront une petite claque que vous n’aurez pas eu le temps de voir arriver. 

Loin d’être un jeu actif, World's End Club est avant tout un Visual Novel auquel on aurait intégré quelques phases de gameplay histoire d’aérer les nombreuses phases de dialogues. Si le gameplay ne brillera pas par sa complexité, on retiendra en revanche beaucoup plus la complicité entre les personnages, leur passé et passion, qui pourront nous faire passer des rires aux larmes d’une scène à l’autre. Si l’on assiste à une aventure plus légère et colorée que ce que l’on a pu connaître avec Danganronpa et Zero Escape, l’histoire n’en reste pas moins très prenante. Nous préférons ainsi ne rien vous révéler sur cette aventure pour que vous puissiez apprécier pleinement le jeu.

Une réalisation cohérente

World's End Club est un jeu qui propose une patte artistique très agréable. Chaque personnage possède un style graphique et un caractère bien trempé qui leur sont propre. Reycho sera le leader muet du groupe, Vanilla la fille tête en l’air ignorée par la plupart des élèves, Pochi un introverti qui reste collé à sa console portable etc. Bien que différents, les voir évoluer durant le voyage, travailler de concert et tenter de découvrir la vérité ne les rend que plus attachant. Les phases de camps contribuent pour beaucoup à cet attachement.

Le jeu étant au 3/4 composé de dialogues, on aurait pu craindre de devoir se contenter de l’anglais. Et bien pas du tout car Izanagi Games a fait l’effort de sous-titré son titre en français. Quant au doublage des personnages, nous aurons le droit entre l’anglais et le japonais. Si de rares coquilles subsistent encore dans la version finale, le tout est relativement bien écrit, se permettant même quelques gags rappelant notre culture populaire actuelle, un détail amusant quand on sait que le jeu se déroule dans les années 90.

Niveau décor, le titre propose plusieurs environnements divers, allant d’une ville dominée par la végétation aux montages enneigées, en passant par des grottes lugubres. Tout est fait pour donner au joueur l’impression de voyager. Il est dommage en revanche que les phases de plateforme n’aient pas été mieux travaillées, à commencer par la physique des sauts vraiment pénibles. Enfin, côté musique si le tout cadre globalement aux diverses ambiances que tentent de nous faire partager le jeu, on reste un peu sur notre faim de par le peu de variété. Mention spéciale tout de même à la chanson du Club des Battants qui reste entrainante.


 

6.5
Remettons les choses dans leur contexte, World's End Club n’est pas un jeu de plateformes, mais bien un Visual Novel auquel on a greffé des phases de plateformes. Si l’histoire en elle-même mérite que l’on s’y attarde malgré quelques longueurs, la partie plateforme quant à elle reste relativement frustrante de par sa lenteur, les coupures toutes les 10 secondes pour blablater, et les sauts qui ne sont absolument pas agréables à gérer. Si vous êtes un habitué des Visual Novel et que vous n’avez rien contre l’aspect camaraderie d'un groupe d'enfants, World's End Club pourra vous fournir quelques moments qui oscilleront entre les rires et les larmes au fur et à mesure de l'avancée du voyage à travers le Japon.

  • Une traduction en français
  • Les différents styles et looks des protagonistes
  • Une histoire qui donne envie d’aller jusqu’à la conclusion
  • Les nombreux rebondissements
  • La chanson du Club des Battants
  • Les phases de gameplay molles et frustrantes
  • Le déclenchement de certains pouvoirs peu pratique
  • Quelques longueurs alors que le jeu est court (9-10h pour en faire le tour)