Nintendo Switch

Wonder Boy - Asha in Monster World

Test Switch

Wonder Boy - Asha in Monster World

Par ggvanrom - Le 23/05/2021 à 20:45

Sorti initialement en 1994 sur la Mega Drive de SEGA, Monster World IV (Wonder Boy en Occident) s’offre un retour sur Nintendo Switch en version physique et dématérialisée. Alors que l’épisode original n’avait fait que peu de remous malgré ses qualités à l’époque, est-ce que ce remake lui permettra de rectifier le tir ? La réponse ci-dessous.

Asha la vista baby !

Monster World IV, connu sous le nom de Wonder Boy chez nous, porte assez mal son nom pour cet épisode. Nous y incarnons en effet une « Wonder Girl » prénommée Asha, une héroïne aux cheveux verts évoluant dans un univers empruntant traits et musiques au Moyen-Orient. Alors que cette dernière ressent qu’un danger imminent est sur le point de frapper son monde, elle décide de quitter sa tribu pour devenir une guerrière officielle du royaume, et ainsi déjouer un complot machiavélique qui permettrait aux monstres de prendre le contrôle du monde.

Une fois arrivée à la capitale Rapadagna et officialisée guerrière du Royaume, son objectif est de se rendre au temple des esprits afin de sauver ces derniers ayant récemment disparu. Asha évoluera donc dans différents univers via des portails magiques, et devra user de logique, d’adresse, et de force afin d’avancer dans les différents environnements et vaincre les monstres et Boss qui l’attendent à chaque coin de rue.



Une aventure jonchée de dangers.

Si le jeu propose aux joueurs deux niveaux de difficulté, le titre ne vous proposera pas un challenge particulièrement relevé. Évoluant dans un monde en 2D, Asha se déplacera de gauche à droite dans divers environnements où l’attendront des ennemis variés et hauts en couleur. Pour les combattre, Asha aura à disposition un sabre, un bouclier, et un bracelet. Le sabre sera bien entendu là pour trancher les ennemis, le bouclier servira à parer les coups que vous n’aurez pas le temps d’esquiver. Quant au bracelet, son rôle sera d’augmenter votre barre de santé.

Asha ne gagnera pas de niveaux ni n’augmentera ses statistiques durant son aventure. Pour devenir plus forte il faudra donc d’éliminer les ennemis qui laisseront derrière eux de nombreuses pièces d‘or, et dénicher quelques coffres aux trésors et autres lingots d’or. Vous pourrez ainsi vous rendre à Rapadagna pour échanger votre argent contre de nouvelles pièces d’équipement. Si les équipements sont relativement chers, les monstres se montrent suffisamment généreux pour ne pas nous pousser à effectuer de nombreux aller-retour pour farmer les pièces d’or. 

Et pour compléter la panoplie de la parfaite aventurière, Asha fera rapidement l’acquisition d’un Pepelogoo bleu, un monstre bleu volant amical qui lui permettra de résoudre de nombreuses énigmes. Ce dernier pourra interagir avec divers éléments du décor pour créer des plateformes, enclencher des mécanismes et récupérer des items hors de portée de notre héroïne. Mais la fonctionnalité la plus intéressante reste la possibilité de nous agripper à la créature pour pouvoir planer pour franchir des ravins, et viser des zones inaccessibles en effectuant un double saut. Seul bémol qui accompagne l’utilisation de ce compagnon adorable, Asha doit le siffler à chaque fois pour le faire venir à elle et l’agripper. Le sifflement constant ne serait pas pénible si certains stages ne demandaient pas d’avoir le Pepelogoo sous la main tous les 2 mètres.

Un univers coloré, mais générique.

C’est un des points qui a été relevé par beaucoup de joueurs en ayant appris la sortie de Wonder Boy Asha in Monster World, les graphismes utilisés. Ces derniers sont au final assez génériques, et on regrette que les développeurs aient abandonné l’aspect graphique intégralement en 2D que nous pouvions apprécier dans Wonder Boy : The Dragon’s Trap. Heureusement, l’univers , les personnages et les monstres restent toujours aussi colorés et nous permettent d’apprécier l’œuvre comme il se doit.

Côté musique, les sons de l'époque se retrouvent dans le remake de 2021, avec une refonte obligatoire pour coller au nouveau moteur du jeu. Sans être transcendantes, elles se laissent écouter et rythment bien les péripéties de nos compagnons. Dommage que la plupart soient assez courtes et aient tendance à boucler rapidement. À cela, quelques (rares) pistes vocales ont été implémentées afin de donner un peu plus de "volumes" à certains personnages dont notre héroïne bien sûr.

Un hommage fidèle, voire même un peu trop…

Le point fort de Wonder Boy Asha in Monster World tient du fait qu’il nous est possible de (re)découvrir en 2021 un titre des années 90 passé à la trappe pour de nombreux joueurs. Pour ce faire, les développeurs ont opté pour une remodélisation des décors, musiques et personnages, mais dans le fond, on reste avec exactement le même jeu à deux trois exceptions près. Si les graphismes de l’époque avaient un charme certain, le passage à la 3D / HD n’a pas rendu service au jeu pour divers points. On retrouve ainsi les musiques originales retravaillées, mais toujours aussi courtes, et certains stages colorés dans le jeu Mega Drive comme le château dans le ciel et ses motifs de cartes piquent méchamment les yeux dans la version de 2021.

Côté améliorations, on notera tout de même la traduction en français du jeu, la possibilité de configurer les touches comme nous le souhaitons et la possibilité de sauvegarder à n’importe quel moment (rendant le vieux sage quasi-inutile, mais toujours présent pour le clin d’œil). Hélas quelques défauts de gameplay présents à l’époque ont aussi réussi à traverser les époques pour nous donner à nouveau quelques frustrations. Le premier élément est la fonction bouclier. Ce dernier s’active en pressant une touche, ou en maintenant la position basse de la croix ou du joystick. S'il est possible de choisir le bouton que nous souhaitons pour déclencher le bouclier, il n'est en revanche pas possible d’enlever l’activation faite à la croix ou au joystick, ce qui fait qu’en cas de mauvaise manipulation ou d’un stick mal calibré, vous vous retrouvez à simplement parer alors que vous souhaitiez faire une attaque plongeante par exemple. Même problème dans les niveaux avec plateformes roulantes ou vous devez tempérer en faisant des coups de gauche/droite avec le stick.

Mais le plus frustrant reste la rejouabilité de certains niveaux. Sans entrer dans les détails, dans chaque stage, vous pouvez récupérer des gouttes de vies qui toutes les 10 unités récupérées vous octroieront un cœur supplémentaire. Ces dernières sont cachées dans les 5 mondes que vous explorerez durant votre aventure. Sauf qu’à un moment donné, vous perdrez plusieurs de vos capacités, indispensables pour faire les premiers niveaux. Sachant que vous apprenez en fin de partie que si vous récupérez toutes les gouttes vous obtenez une surprise, vous êtes bon pour recommencer une partie complète. Enfin, le jeu ne bénéficiant pas de contenu supplémentaire, la durée de vie du titre avoisine les 5 heures de jeu si vous êtes suffisamment habiles de vos doigts. Une durée de vie honorable dans les années 90, mais qui aujourd’hui demeure assez courte.

Élément qui aurait pu être un vrai atout, mais qui a prêté à confusion jusqu'à récemment, on nous avait mis en avant la possibilité de découvrir le jeu original Monster World IV en achetant ce remake. Il s’avère que le jeu original n’est proposé sur Nintendo Switch qu’avec la version physique du jeu. Ceux qui opteront donc pour une version dématérialisée ne pourront pas profiter du jeu original. Un point heureusement précisé quelques jours avant la sortie officielle du jeu, mais il est dommage qu'à l'heure où l'on nous pousse de plus en plus à opter pour du numérique que ce contenu ne soit pas proposé pour tous.


 

7.5
24 ans après sa sortie originale sur Mega Drive, et 9 ans après sa sortie sur Console Virtuelle, les joueurs peuvent enfin redécouvrir Monster World IV, aka Wonder Boy - Asha in Monster World dans une version remasterisée. Si cette nouvelle version reste globalement fidèle à la mouture de base tout en apportant quelques améliorations notables, on aurait aimé que les développeurs en profitent pour corriger quelques défauts du jeu original qui ont réussi rester bien ancrés à l'ADN du jeu.

  • Un épisode traduit en Français
  • Un univers coloré
  • Des personnages touchants
  • Des stages avec chacun leur propre ADN
  • Notre Pepelogoo
  • Sauvegarde disponible à n'importe quel moment
  • Possibilité de jouer à l'opus original...
  • Le château dans le ciel qui pique la rétine
  • Assez court (5h de jeu environ)
  • ... mais uniquement pour les possesseurs du jeu physique