Nintendo Switch

Trinity Trigger

Test Switch

Trinity Trigger

Par ggvanrom - Le 25/04/2023 à 12:10

Lorsque l’on nous vend un nouvel action-RPG dont l’équipe de développement regroupe des membres ayant travaillé sur Pokémon, Trials of Mana, Octopath Traveler ou encore Xenoblade Chronicles, forcément, on attend le développeur Three Rings et l'éditeur FuRyu au tournant. Trinity Trigger de son petit nom nous convie à une toute nouvelle aventure dans le monde de Trinitia, flirtant avec les jeux des années 90. Pari gagnant ?

Test réalisé grâce à une copie fournie par Marvelous. Sous-titres en anglais uniquement.

Des hommes et des Dieux

Trinity Trigger nous plonge dans le monde de Trinitia, en proie jadis à une lutte entre le Dieu de l’Ordre et le Dieu du Chaos. Au-delà de déchaîner les cieux, leur combat a également un impact sur Trinitia habitée par les humains et différentes autres espèces. Alors que la paix semblait revenue en Trinitia, nous apprenons rapidement que la guerre entre les deux déités ne s’est jamais vraiment terminée. Chaque Dieu décide de désigner un champion sur Terre, que l’on distingue par l’emblème présent dans l’une de leur Iris. 

Trinity Trigger nous propose ainsi de prendre le contrôle de Cyan, un jeune homme vivant dans la région de Woordoost avec sa sœur, et exerçant le métier de récupérateur pour entretenir sa famille. Adopté étant enfant, et vivant désormais seul avec sa soeur adoptive, il possède un étrange emblème bleuté dans son iris. Un jour en explorant l’Arma Gladius (vertige d’une ancienne arme des Dieux prenant la forme d’un donjon), il fait la rencontre d’une étrange créature dénommée Flamme, capable de se transformer en arme. Ensemble ils arrivent à éliminer le monstre qui gardait une sorte d’autel.

Décidant de récupérer le petit Flamme amnésique, Cyan fait rapidement la connaissance de Elise Quoise qui révèle à Cyan qu’il est le Champion du Chaos, et que Flamme est une créature connue sous le nom de Trigger, tout comme Oise qui accompagne Elise. Sachant que les Champions du Chaos et de l’Ordre sont destinés à s’affronter tôt ou tard, et que cela scellera le destin de l’Humanité, Elise convainc Cyan de la suivre afin de tenter de trouver une solution pour empêcher ce conflit inévitable.

Dans leur quête, ils feront la connaissance de Zantis et de son Trigger Rai, et ensemble ils voyageront aux 4 coins de Trinitia pour essayer de trouver une solution qui empêchera la fin du monde. Ce voyage sera riche en rebondissements et en révélations sur le personnage de Cyan, mais aussi sur ce conflit entre les Dieux, et les complots qui se trament en Trinitia. Heureusement, ils pourront compter sur les Trigger pour pouvoir se battre contre les monstres et ceux qui les menacent.



C’est dans les vieux pots

Reprenant la bonne vieille formule des Action-RPG des années 90, Trinity Trigger s’offre même une petite touche de modernité. Les personnages évoluent de villes en ville en sillonnant des routes fréquentées par de nombreux monstres. Pour les défaire, vous devrez utiliser votre arme en effectuant des combos de 3 coups maximum. Vous aurez également un bouton pour effectuer une roulade et esquiver les attaques ennemies. Il faudra cependant faire très attention à votre Stamina. A force de frapper, cette jauge se vide, et une fois vide, vos coups seront pratiquement inefficaces. Dès que vous recruterez Elise, vous aurez également la possibilité de switcher entre les deux personnages pour accéder aux différentes armes. C’est un point important car les ennemis ont des faiblesses et des résistances à certains types d’arme. Quant aux boss, ils auront en plus de leur jauge de vie une jauge de bouclier qu'il faudra réussir à vider intégralement avant de pouvoir leur administrer des dégâts. Ce qui peut rendre ces combats plus ou moins longs selon votre niveau. Heureusement le levelling n'est pas forcé dans ce titre.

Là où le gameplay devient plus intéressant, c’est en visitant les Armas que l’on a cités plus haut. Ces derniers renferment des autels qui permettent aux Trigger de prendre d’autres formes. Au total ce sont 8 types d’arme qu’il nous sera possible de manipuler : Epée, Arc, Lance, Hache, Cestes, Double Lame, Mitraillette, et Bâton magique. Si les 3 héros ne débloquent pas ces armes en même temps, à la fin du jeu ils auront chacun accès aux 8 armes. Pour chaque arme, il vous sera également possible de personnaliser les coups portés (3 actions, 1 technique par action, à choisir sur une liste de 2 techniques). Même si cela est peu, ça fait largement le travail. Il sera également possible de switcher entre les armes que vous aurez débloqué via une roue. Et si vous ne souhaitez pas perdre de temps dans les menus, il est possible d’assigner 4 armes à votre croix directionnelle.

De l’aventure, et beaucoup de craft

Le jeu pousse encore plus loin la personnalisation en permettant aux joueurs d’améliorer les différentes armes. En éliminant des monstres, vous récupérez des PT, et ces derniers sont à utiliser sur les points de sauvegarde pour améliorer la puissance des différentes techniques. Viennent ensuite les Manatites, des joyaux qui une fois incrustés dans les armes peuvent augmenter différentes statistiques. Avec un maximum de 4 Manatites par arme, mettre régulièrement à jour vos Manatites risque de vous prendre un peu de temps.

Le crafting est également une notion très importante dans Trinity Trigger. En faisant un tour en boutique, ou en accomplissant des quêtes ou en ouvrant des coffres, il sera possible de mettre la main sur des recettes d’objets et de Manatites. Vous pourrez alors les crafter en boutique, ou via des structures spéciales se trouvant dans les Arma. Il sera ainsi possible d’économiser vos deniers pour confectionner vous-même vos objets. Le jeu est malheureusement très déséquilibré. Si l’idée du crafting est bienvenue, vous allez littéralement vous noyer dans votre argent à ne plus savoir quoi en faire. Etant donné qu’il est utile seulement pour acheter des formules et des objets de soin, votre portefeuille sera régulièrement plein. 

Fedex Monsieur !

En plus de la quête principale qui durera une quinzaine d’heures avant d’atteindre les crédits, Trinity Trigger propose également plusieurs dizaines de quêtes annexes. Les accomplir vous permettra de remplir votre porte-monnaie (même si cela reste anecdotique), et vous pourrez également débloquer différentes recettes d’objets et de Manatite. Les quêtes seront également l’occasion d’effleurer un peu plus en détail le Lore du jeu, et même de débloquer de nouvelles armes dans des Armas spécifiques. 

Malheureusement, à l’image de la quête principale, les quêtes annexes ne présentent que peu de réelle diversité. Ces dernières vous demanderont de récupérer des objets spécifiques dans des zones hostiles ou d’éliminer certains monstres sans grande ambition supplémentaire. La bonne surprise réside néanmoins dans le post-game qui vous proposera de prolonger l’expérience avec de nouvelles quêtes. Point négatif en revanche, il est triste de constater que le jeu cruellement en manque de développement de Lore propose justement ce développement sous forme de DLC payant. Avec 4 épisodes à 5€ et 3 skins d’arme à 2€.

Un trio pour le meilleur, et parfois pour le pire

L’un des points fort de Trinity Trigger est la possibilité de jouer en coopération une fois nos camarades débloqués. Pour cela, il suffit d’activer l’option coopération dans le menu du jeu, et de connecter 2 à 3 manettes. A noter cependant que le multijoueur ne marche pas en utilisant un seul Joy-Con. Il vous faudra obligatoirement une paire de Joy-Con ou une manette pro par joueur pour jouer en coopération. Vous jouerez ainsi sur un seul écran, et ne pourrez pas trop vous séparer, la caméra restant fixe pour éviter que chacun n’aille de son côté.

En solo, les personnages sont contrôlés par l’IA du jeu. Et si la plupart du temps l’intelligence artificielle des PNJ passe, d’autres fois cette même IA peut être une véritable plaie. On pensera notamment à certaines phases de jeu où l’on doit esquiver des pièges, et où nos alliés ont tendance à se planter dedans (vive les piques et lames rotatives). Heureusement, les dégâts sont minimisés lorsque l'on ne contrôle pas le personnage touché. Le plus problématique restera en revanche la gestion des armes lors des combats. Comme expliqué plus haut, les ennemis ont des faiblesses et résistances à certaines armes. Si le personnage que vous contrôlez peut changer d’armes sans soucis, les personnages gérés par la console ne savent pas le faire. Et cela devient extrêmement frustrant pour certains combats en fin de jeu où les ennemis peuvent changer d’affinité durant le combat (Le boss de fin peut d’ailleurs être une véritable purge à cause de ce problème). Concernant les objets, les développeurs ont tout de même prévu le coup en mettant en place une fonction pour autoriser ou non les personnages non contrôlés à utiliser ces objets de manière automatique.

Un habillage relativement classique

Trinity Trigger est conçu par Yuki Nobuteru (Trials of Mana) et réunit une équipe de développeurs de premier plan, dont la conceptrice de personnages Raita Kazama (Xenoblade), le scénariste Yura Kubota (OCTOPATH TRAVELER) et les compositeurs Hiroki Kikuta (Trials of Mana) et Yuki Nobuteru (Trials of Mana). Si sur le papier le casting a de quoi vendre du rêve, le rendu final en jeu est somme toute assez générique. Les graphismes 3D sont certes colorés, mais le niveau de détail est assez minimaliste. On notera tout de même le soin apporté aux illustrations 2D pour les personnages principaux. Les quelques PNJ génériques qui ont le droit à leur propre sprite arborent au final des styles relativement similaires.

Côté bande-son nous avons le droit à des thèmes suffisamment variés tout le long de l’aventure, et les différents lieux rencontrés proposent différentes thématiques en adéquation avec les pistes proposées dans le jeu. Carton rouge en revanche sur le doublage du jeu. En soit le doublage japonais et anglais est de qualité lors des différentes phases de dialogues de l’intrigue. Le reste du temps, lors des échanges, nous n’aurons le droit qu’à des petits gimmicks. La vraie souffrance auditive se retrouve par contre durant les combats. On sait que crier durant les combats est un concept largement répandu et ne me dérange pas outre mesure la plupart du temps, mais dans Trinity Trigger les propos hurlés par les personnages et par les Trigger sont peu nombreux et se répètent inlassablement. 

7
Bien qu'il propose une aventure somme toute classique, Trinity Trigger se laisse tout de même apprécier du début à la fin. Mais avec autant de personnes au casting de développement ayant oeuvré sur des RPG de renom, il est vrai qu'on aurait pu s'attendre à un développement un peu plus poussé que ce soit au niveau du Lore ou du gameplay. Mention spéciale toutefois au gameplay multijoueur qui propose une expérience locale sympathique.

  • Une histoire qui se laisse suivre...
  • 8 armes différentes à manier
  • Possibilité de jouer jusqu'à 3 en local
  • Un post-game intéressant
  • Le crafting et la personnalisation des armes
  • Quelques rares cinématiques bienvenues (mais non sous-titrées)
  • ... mais dont le lore aurait mérité un meilleur développement
  • L'IA des autres combattants faillible sur plusieurs points
  • Les DLC payants disponibles au lancement pour développer le lore...
  • Les cris des personnages tapent rapidement sur le système