Après le succès incontesté de The Witcher 3, autant du point de vue artistique que commercial, et en attendant de nous faire découvrir le très attendu Cyberpunk 2077, CD Projekt sentant qu’il avait une carte en main, nous propose un spin-off qui nous replonge dans l’univers d’ Andrzej Sapkowski en nous faisant jouer au gwynt. Le succès du portage du troisième opus sur Switch a mis en confiance le studio polonais pour nous proposer maintenant Thronebreaker : The Witcher Tales.
Jouons cartes sur table
Tout commence par le retour de la reine Meve dans son royaume natal de Lyrie, dont on dit qu’il est l’un des plus beaux royaumes du Nord. Les troupes fatiguées espèrent rentrer chez elles pour se reposer mais il faut pourtant régler des comptes à des bandits trouvés sur le chemin et qui ont effrayé la population pendant notre voyage. Mais le pire reste à venir : on apprend peu après que l’empire du Nilfgaard, celui-là même qui menaçait la bonne ville de Novigrad, est en train d’envahir la Lyrie et son voisin la Riv. Toute l’intrigue va consister à trouver des alliés pour repousser l’invasion.
Pour y parvenir, la première chose à gérer sont nos ressources. Il y en a 3 : l’or, le bois et les recrues. On en trouve en fouillant un peu partout sur la carte principale, on peut trouver des trésors tandis que des événements peuvent nous en faire gagner ou nous en faire perdre. Lorsqu’il est nécessaire d’en dépenser, on peut quand même gagner un moral accru des troupes, ce qui les rendra plus puissantes lors d’une prochaine bataille, ou pour se bâtir une réputation qui nous servira plus tard dans le jeu. Parmi ces événements, on peut citer la découverte de cadavres sur la route que l’on peut choisir d’enterrer ou non, si on le fait, on dépense du bois mais on remonte le moral.
L’histoire nous fait retrouver l’ambiance sombre et glaçante de l’univers The Witcher, il n’est hélas pas rare de croiser des habitants livrés à eux-mêmes et tentant de vivre du mieux possible malgré les attaques de monstres, les pillages de bandits, l’invasion nilfgaardienne quand le danger n’est pas eux-mêmes. Mais l’humour est aussi présent, en juste quantité et aux bons moments, il nous arrivera par exemple de devoir affronter sur le champs de bataille une vache.
Des commandes à la carte
Le corps principal de Thronebreaker tourne autour des batailles de gwynt (ou gwent). Il ne s’agit absolument pas de parties que Meve organise dans des tavernes mais de véritables batailles avec nos soldats qui influent sur l’histoire, les cartes ne font que représenter les combats. Grossièrement, le but est d’aligner le plus de cartes possible pour obtenir le meilleur score, le gagnant est le joueur qui obtient le plus de points.
Bien entendu, les mécaniques sont bien plus subtiles, chaque carte a ses propres effets et elles sont spécifiques à notre camp. L’adversaire en face, qu’il soit du Nilfgaard, un monstre ou un chef de bandit, utilisera ses propres cartes ayant elles aussi leurs caractéristiques. La plupart des cartes ont un effet immédiat et leur force vient s’accumuler au score total comme les chariots de guerre qui déploient des unités d’infanterie dès qu’on la pose. D’autres au contraire ont besoin d’un tour ou plus pour pouvoir déployer leurs effets à l’image du tambour pour appeler des unités d’élite sur le champs de bataille ou des archers pour tirer des salves qui affaibliront les cartes adverses. Certaines ont même un pouvoir spécial qui se déclenche dès leur entrée sur le terrain comme l’arbalétrier qui vient envoyer un carreau sur une carte ennemie… Ou amie si on vous a pris en traître. Enfin, d’autres cartes peuvent décupler leur puissance après que Meve ait lancé son pouvoir spécial, ce pouvoir spécial peut être choisi depuis le camp d’entraînement hors des batailles. Bref, il y a de tout et il est nécessaire de comprendre les effets de chaque carte pour établir des stratégies. Aucune n’est vraiment bonne ou mauvaise, il faut à chaque fois s’adapter à son adversaire.
En effet, chaque bataille peut être gagnée de différentes façons et il n’est pas toujours intelligent de foncer dans le tas en déployant toutes la force que l’on possède. D’une part parce que parmi les cartes, il y a des cartes bonus et malus, les bonus peuvent doper la puissance de plusieurs unités à la fois tandis que les malus peuvent faire mal à plusieurs cartes ennemies, mais l’adversaire peut en faire de même alors attention à déployer correctement ses unités. D’autre part, chaque bataille se déroule en 3 manches et il faut en gagner 2 pour remporter la bataille, ce qui signifie que si l’adversaire est puissant et qu’on n’a pas une bonne carte, on peut feinter et gagner du temps pour qu’il déploie toutes ses unités, cela nous fait perdre une manche mais on peut avoir plus de chance de remporter les deux suivantes. Il peut aussi arriver de temps en temps qu’on nous force la carte à cause de malus de l’adversaire ou autre et qu’on prenne une unité ou un effet non désiré.
Certaines batailles sont des énigmes. Dans ce cas, les règles sont plus codifiées, le jeu est prédéfini et l’objectif est davantage de trouver le bon enchaînement de cartes qui nous fera gagner. En somme, il s’agit de tirer les cartes à notre adversaire. La première de ces énigmes consiste à détruire tous les rochers d’un éboulement qui foncent sur nous et elles deviennent rapidement de vraies casse-têtes, elles sont en échange récompensées par de généreux butins.
Dans tous les cas, si on joue en mode facile et qu’on ne parvient pas à gagner des combats, il est possible de les passer et de les remporter automatiquement. Cela peut sonner comme de la triche mais la difficulté est bel et bien au rendez-vous et il n’est pas toujours simple de gagner.
Carte blanche pour les choix
Avec les mécaniques de bataille, on devine déjà qu’on a affaire à un jeu très complet qui promet de nombreux rebondissements. Et pourtant, Thronebreaker a une autre carte à son jeu. Il reprend une autre caractéristique sympathique de la saga The Witcher : les choix multiples. Comme dans la série principale, la plupart n’auront aucun impact mais d’autres peuvent vous faire gagner des alliés dans votre lutte contre le Nilfgaard… Ou vous en faire perdre. Il faut donc prendre le temps de réfléchir car certains choix n’auront des effets que bien plus tard dans le jeu. Quand on entre dans le bourg de Valmatais, on constate dépité que les habitants se livrent à un polgrom envers les nains et les elfes, on peut choisir d’intervenir alors qu’on sait qu’on va perdre ou bien rester en retrait pour économiser nos forces mais dans ce cas, on subit des désertions puisque les nains et les elfes présents dans notre armée ne nous font plus confiance.
Autre élément qui peut faire pencher la balance de votre côté et donc à ne pas négliger, c’est le camp. On peut y trouver différentes tentes nous proposant plusieurs améliorations en échange de ressources. On peut notamment fabriquer de nouvelles cartes ou les renforcer, on peut améliorer l’efficacité de notre armée de façon générale ou bien on peut maximiser nos gains et nos fouilles de la carte principale. Toutefois, il faut faire un choix car on ne peut déployer qu’un nombre limité de carte à chaque bataille. On peut aussi se rendre à la taverne pour discuter avec nos généraux et d’autres personnages notables, pour mieux les connaître, influer sur l’histoire, apprendre des secrets, voire même débloquer des quêtes secondaires.