Nintendo Switch

The Rumble Fish 2

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The Rumble Fish 2

Par Thatgunman - Le 08/12/2022 à 08:00

Cela fait désormais 22 ans depuis la fondation de Dimps, mastodonte du jeu de combat et des adaptations de mangas en jeu vidéo. Une entreprise qui compte parmi ses membres les plus éminents, Takashi Nishiyama, la personne à l’origine des séries Street Fighter et Fatal Fury, sans oublier son travail sur les séries Art of Fighting et The King of Fighters, on lui doit aussi en partie, la résurrection de la série Street Fighter avec un quatrième opus qui rassemble encore aujourd’hui de nombreux joueurs. Tout de suite, on comprend la spécialisation de ce studio pour les jeux de combat. Mais entre Street Fighter et les jeux de combat Dragon Ball, Dimps a lancé sa propre série de jeu de combat : The Rumble Fish.

Objectif: Dérouiller le jeu de baston!

The Rumble Fish 2, la suite de the Rumble Fish, est un jeu de combat sorti tout d’abord sur Atomiswave, un système d’arcade dérivé du Naomi, lui-même dérivé de la Dreamcast (vous suivez?) avec plus de RAM et de VRAM. Contrairement au premier épisode, the Rumble Fish 2 n’était jamais passé par nos consoles de salon avant cette fin d’année. Un retour en 2022, donc, qui nous permet de profiter d’un mode en ligne. The Rumble Fish 2 se joue à 5 boutons : 4 pour les coups-de-poing et pied, faibles et forts, ainsi qu’un bouton d’esquive. Des contrôles très simples qui facilitent grandement l’exécution de combo. Fini l’apprentissage de coups annulables et autres manipulations, la plupart suivent le même schéma d’enchaînement de deux coups faibles et deux coups forts, le tout avec une fenêtre d’action très permissive.

Donner des coups remplit la jauge offensive, et en recevoir tout en se protégeant remplit la jauge défensive. La première permet d’exécuter un coup imbloquable quand la seconde permet de casser la garde ou d’utiliser l’équivalent d’un Super Combo dans la langue de Ryu. On a donc un mélange assez farfelu entre la simplicité des contrôles d’un Street Fighter IV et la richesse de la palette de mouvements d’un Guilty Gear. La courbe de progression pour le joueur est donc très intéressante et offre une durée de vie assez incroyable pour qui souhaite maîtriser les subtilités du gameplay. De ce fait, les combats sont très variés, car l’équilibre entre accessibilité et technicité est bien trouvé.



On prend les mêmes et on recommence

Le roster reprend l’intégralité des personnages de l’opus précédent (hormis les personnages bonus de la version PlayStation 2), avec quelques nouvelles têtes. La majorité d’entre eux reprennent les poncifs du jeu de combat. Disons qu’on retrouve facilement ses marques, même si le character design reste inspiré (on notera cependant un léger manque de charisme chez certains personnages). La Movelist a énormément évolué par rapport au premier épisode, et ce, pour chaque protagoniste. On pourrait résumer The Rumble Fish 2, par l’adage “la même chose, mais en mieux”, en le comparant à son prédécesseur. On y retrouve en effet tout ce qui a fait le charme du premier, avec peu de nouveautés.

Ce n’est pas un mal en soi, puisque la base était déjà excellente, et vu le peu de temps laissé entre les dates de sortie des deux jeux, nous ne pouvions pas nous attendre à une révolution, mais pour seulement quatre nouveaux personnages et quelques améliorations de gameplay, la pilule est difficile à avaler. Pour ne pas arranger les choses, Beatrice, Greed et Hazama, autrefois débloquable à l’aide d’un simple code dans la version arcade, sont désormais vendus en tant que contenu téléchargeable. Fort heureusement, le portage Switch propose un nouveau mode en ligne avec un netcode en rollback, ainsi qu’un affichage en 16:9 en jeu. Deux améliorations que l’on accueille à bras ouvert, et qu’on aimerait voir plus souvent quand il s’agit de porter un jeu de combat sur des supports modernes.

Des visuels en demi-teinte

Les graphismes conservent le style dit du Smooth Model Animation (ou Multi Joint Sprite dans sa version arcade). Le corps est décomposé en plusieurs parties, toutes reliées par des jointures, permettant des mouvements très fluides et facilitant le travail des développeurs. Le résultat est bluffant, quoiqu’un peu dérangeant, laissant les personnages à mi-chemin entre la souplesse d’un contorsionniste et la raideur d’un manche à balai. Outre le rendu des animations peu orthodoxe, cette méthode permet un rendu des dégâts sur le corps, et notamment sur les habits. Le genre de détail qu’on ne retrouve malheureusement pas sur les jeux-vidéos de combat modernes, affichant pourtant un rendu tout en trois dimensions bien plus propice à la gestion des dégâts. Les décors sont bizarrement peu animés, contrairement aux personnages, et dépouillés de vie. Comparé à un Marvel VS Capcom 2 ou un King of Fighters Neowave, on ressent clairement un manque d’inspiration pour ce point. La partie sonore, composée par Yusuke Kato, est de bonne facture. Relique du début des années 2000, beaucoup de styles musicaux sont représentés au sein de la bande son de The Rumble Fish 2., passant de l'électro au métal.

7
The Rumble Fish 2 est mémorable. Pas toujours pour les bonnes raisons, mais les efforts déployés sur un jeu de baston 2D, à une époque ou SNK faisait faillite, ou Capcom délaissait petit à petit le genre, et ou Arc System divisait les joueurs avec Guilty Gear Isuka, font de cette série une anomalie. Encore aujourd’hui, la maîtrise des codes du jeu de baston par Dimps fait de The Rumble Fish 2 un jeu qui mérite votre attention.

  • Un gameplay équilibré, offrant une bonne courbe de progression
  • Le nouvel affichage au format 16:9
  • Le mode en ligne, et son netcode en rollback
  • Des personnages à la jouabilité originale
  • L'originalité de la méthode d'animation...
  • ... Qui offre son lot de mouvements étranges
  • Les décors manquent de vie
  • Des ajouts minimes par rapport au premier opus