Si les joueurs Nintendo Switch connaissent la licence The Legend of Heroes pour les jeux Trails of Cold Steel, cette dernière a également bénéficié d'autres jeux se déroulant dans d'autres arcs. Ce mois-ci, nous découvrons officiellement l'arc Crossbell sur nos consoles hybrides avec la sortie de Trails From Zero. Pour être plus précis, il s’agit d’ailleurs d’un remaster puisque le titre était sorti initialement sur PSP. Ce retour est donc l’occasion de voir si le titre n’a pas trop vieilli et s’il répond tout de même aux codes des RPG actuels.

Retour au bercail

Le titre débute sur un opening bien léché avec un thème des plus intenses. Une marque de fabrique des J-RPG dont on ne se lasse pas. Ainsi, le premier personnage à entrer en scène est Lloyd Bannings, un jeune homme ayant récemment terminé sa formation de policier. Le voilà qui arrive en gare, de retour dans sa ville natale, Crossbell. Au fond de lui, il espère être à la hauteur de son défunt frère et reprendre le flambeau. Une fois arrivé, il se dirige vers le commissariat afin de prendre ses fonctions. Après avoir été accueilli par deux ravissantes jeunes femmes, il est présenté à ses équipiers : Elie Macdowell, pistolero de talent, Tio Plato, une très jeune fille aux talents insoupçonnés et surprenants et enfin Randy Orlando qui semble ne penser qu’aux femmes. Le travail ne manquant pas, ils sont affectés très rapidement à leur première mission.

C’est ainsi qu’ils sont mandatés pour retrouver deux enfants qui semblent s’être perdus. Ils doivent se rendre dans les tunnels pour les retrouver. Une fois cette mission accomplie, et nous vous laissons en découvrir les détails, Loyd est affecté à une section spéciale, la SSS : Special Support Section. Celle-ci évolue en quelque sorte en marge du reste des forces de l’ordre. Ses compagnons décident de le suivre dans cette nouvelle tâche. Le but sera alors de contribuer au maintien de l’ordre, venir en aide aux citoyens, mais surtout venir à bout d’une menace latente qui ne montre pas son visage. Vous comprenez très vite que quelque chose se trame dans la ville. Il est temps de démontrer tant vos talents d’enquêteur que de combattant quand il le faut.

Au nom de la loi !

Le titre s’articule autour de son gameplay comme un J-RPG presque à l’ancienne. Parlons des combats, ceux-ci se déroulent en quelque sorte au tour par tour. Une frise sur la gauche indique la position de chacun, alliés comme ennemis, dans la chronologie du combat indiquant l’ordre d’attaque. Lorsque c’est à l'un de vos personnages d’agir, vous avez le choix de plusieurs actions : Attaquer, Craft, Arts, Déplacement ou items. Autre point important, vous évoluez sur une aire de combat sur laquelle est représentée une grille. Le positionnement est donc important. De même, lorsque vous souhaitez attaquer un ennemi, il faudra veiller à ce que la distance le permette et tout particulièrement pour ceux se battant au corps-à-corps. Les Crafts et les Arts sont en soit des sorts (élémentaires) et compétences qui peuvent s’avérer plus qu’utiles en combat. Autre possibilité venant ajouter du dynamisme au combat, ce sont les S-Breaks. Considérez-les comme une sorte de limite qui se consomme au fil des dégâts reçus, et une fois pleine, vous pouvez déclencher une attaque très puissante même si c’est le tour ennemi.

Afin de vous aider lors de vos affrontements, l’équipement sera bien évidemment important, mais pas seulement. Vos personnages peuvent placer dans des slots prévus à cet effet des quartz venant en autre améliorer leur statistiques. Et il ne faudra pas négliger cet aspect. D’ailleurs, les effets ne se limitent pas au boost des statistiques, mais aussi à des passifs utiles tels que la détection des trésors. L’autre aspect du gameplay réside dans les enquêtes. Tout ne se résume pas à mettre des coups de matraque (ici des tonfas). Il faudra parfois chercher des objets perdus, résoudre des mystères, etc. En tant qu’agent de la population, nombre d’affaires se résolvent par vos recherches et vos discussions. C’est par ailleurs très présent, mais cela apporte une immersion concrète au rôle de policier dans les troubles quotidiens qui touchent la population. Les récompenses peuvent de ce fait aussi être relativement intéressantes.

Neo Retro

Le titre est techniquement plutôt joli, et même très mignon malgré l’ambiance sérieuse. On retrouve les codes d'antan avec des personnages Chibi à l’écran, incrustés dans des décors 3D n’étant pas très réalistes, mais bien cohérents avec le style 2D des personnages. Cela forme un tout cohérent et très agréable. Il donne même l’impression d’être à la fois rétro et moderne comme si le titre avait été pensé être comme les jeux 2D de l’époque, mais avec une technologie 3D (pas de pixel art donc et c’est tant mieux). Bien évidemment, compte tenu de l’ancienneté du titre, tout tourne impeccablement bien tant en nomade que sur TV. En outre, les musiques sont toujours aussi réussies, entendez par là que les compositions réalisées il y a douze ans sont encore efficaces aujourd’hui. Enfin, le doublage, qui est quant à lui en japonais est, comme à son habitude, excellent et parvient à nous donner le ton en toutes circonstances.

Le titre bénéficie d'une bonne durée de vie. S’il devait y avoir un bémol, ce serait sa progression plutôt lente. Les dialogues occupent réellement une très grande place et les combats peuvent se faire rares par moments. Bien que cela contribue au développement de l’histoire, cela nuit inévitablement au cadencement du titre. Par ailleurs, étant dans entièrement écrit dans la langue de Shakespeare, il ne sera pas à la portée de tous (un niveau intermédiaire est idéal pour tout comprendre). Côté timeline, la licence The Legend of Heroes commence avec l'Arc Zemuria. L'Arc Crossbell quant à lui débute avec Trails from Zero, qui se déroule en parallèle avec l'arc Erebonia qui lui démarre avec Trails of Cold Steel. De ce fait, les joueurs découvrant la licence en Europe sur Nintendo Switch peuvent se retrouver perdus et se questionner sur la présence de certains personnages dans cet opus.