Série de light novel démarrée en 2013 au Japon, Tensei shitara Slime datta ken, ou Moi quand je me réincarne en Slime par chez nous, a également eu le droit à une adaptation en manga, et même un animé actuellement en cours de diffusion. Août 2024 signe également l’arrivée de Limule Tempest, héros de l’œuvre, au format vidéoludique sur Nintendo Switch et supports concurrents avec le jeu That Time I Got Reincarnated as a Slime ISEKAI Chronicles. Est-ce que ce premier essai est concluant ? La réponse dans notre test dédié.Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur.
Jeune trentenaire dans un corps de Slime
Pour ceux ne connaissant pas Moi quand je me réincarne en Slime… Bah premièrement on vous conseille vivement de partir lire le manga ou regarder l’animé afin de vous mettre à jour et pouvoir découvrir plus en détail l’univers créé par FUSE. Pour les autres, petite piqûre de rappel. Nous suivons les aventures de Limule Tempest, un humain dans la fleur de l’âge assassiné dans notre monde, et réincarné en tant que simple Slime dans un nouvel univers fantastique. À l’article de la mort, il avait émis divers regrets et souhaits ayant conduit à l’acquisition de capacités extrêmement pratiques dans sa nouvelle vie de Slime. Réincarné dans une étrange grotte, il fera la rencontre de Veldra, un dragon d’une puissance incommensurable emprisonné depuis des années. Fort de leur nouvelle amitié, Veldra donne son prénom à Limule, et les deux en signe de fraternité prennent le nom de Tempest. Souhaitant aider Veldra, Limule utilise sa compétence unique Prédateur pour absorber le dragon afin de trouver une solution pour libérer le dragon.
C’est ainsi que Limule fait ses premiers pas si l’on peut dire dans la forêt de Jura. Seulement la disparition de Veldra, et l’apparition d’un Slime au mana extrêmement dense ne sont pas passées inaperçu, et cela va causer bien des déboires à Limule et ses futurs compagnons. Malheureusement, Bandai Namco a décidé de faire l’impasse sur pas mal de contenu concernant le début de l’histoire. Pour les connaisseurs, nous débutons l’aventure après une courte introduction après que Limule ait récupéré un corps humain. Nous n’aurons donc pas l’occasion de revivre la bataille entre les gobelins et la tribu des Crocs, ni le passage au Pays des Nains, ni la rencontre avec Shizu qui sont pourtant des phases importantes de la vie de notre Slime et du début de la reconstruction du village des Gobelins qui deviendra plus tard la Fédération de Jura Tempest.
En termes d’histoire, nous suivrons donc les péripéties de Limule et de ses compagnons depuis la rencontre avec les Ogres jusqu’à la fin de l’invasion de la Fédération de Jura Tempest. En plus de ce contenu, FUSE propose également aux joueurs deux scénarios additionnels qui viennent se fondre plutôt habilement à l’histoire de base : l’arc de la vengeance du gobelin Kataki et l’arc de la nation religieuse Angélus. Dans le premier arc, nous faisons la connaissance de Kataki, un gobelours absent lors du dernier combat entre les gobelins et la tribu des Crocs, et qui voit d’un très mauvais œil le fait de Limule ait mis en place une paix entre les deux factions sachant que les loups ont tués beaucoup de ses frères et sœurs. La nation Angélus quant à elle se focus sur l’existence des Anges, et le désir de son leader de s’emparer du pouvoir de Veldra, quitte à raser la ville de Limule. Comptez au final un minimum de 25 heures pour faire le tour de tout le contenu proposé par Bandai Namco.
Dans ce monde, c’est manger ou être mangé
Après une longue introduction de l’univers du jeu d’une dizaine de minutes, vous voici au cœur du village des Gobelins. Limule venant tout juste de récupérer son enveloppe humaine, il doit désormais apprendre à découvrir son nouveau corps. C’est ainsi que nous quittons le hub central du jeu, pour se diriger vers la première zone de jeu. À la manière de nombreux Action-RPG de la décennie passée, That Time I Got Reincarnated as a Slime ISEKAI Chronicles se présente comme un Action-RPG à défilement latéral où évoluent nos personnages modélisés en 3D. Chaque zone est composée de plusieurs sections fixes, et dans ces dernières vous trouverez soit des coffres, soit des ennemis. Lorsque vous croisez un coffre, une jauge se lance, et plus vous taperez au centre, meilleurs seront les items ramassés.
Si vous tombez sur des ennemis, vous passez automatiquement en mode combat. Les développeurs ZOC Co.,Ltd./MONKEYCRAFT Co. Ltd ont opté pour un gameplay extrêmement simple. Un bouton pour les coups standards, un bouton pour les capacités, en fonction de l’orientation du stick, vous déclenchez de nouvelles actions. Vous avez également un bouton pour déclencher votre capacité spéciale lorsque la jauge dédiée est au moins à 100%, entrainant au passage une petite cinématique. Et enfin, un bouton d’esquive qui vous permettra, si bien réalisée, d’effectuer une contre-attaque. Gros avantage, les touches d’actions sont totalement configurables. Nous vous conseillons d’ailleurs de vite changer le bouton d’esquive, car vous allez l’utiliser pas mal de fois, et mieux vaut que son accès soit optimal. Après chaque combat, vous obtenez 2 notes : une pour le nombre de coups, et une pour le nombre de dégâts. Votre note finale est la note la plus élevée entre les 2, et si vous avez deux fois la note S, vous aurez alors la note S+, garantissant un encore meilleur butin. À la fin de chaque zone, vous aurez un adversaire plus fort que les autres qui vous attendra, et vous devrez l’éliminer pour compléter la zone. Autre conseil, pour avoir un écran aéré, n’hésitez pas à aller dans les configurations pour enlever le rappel des touches qui prend bien trop de place sur l’écran et qui encombre plus qu’autre chose.
Lorsque vous débutez votre aventure, vous n’aurez que Limule comme personnage, mais heureusement le casting va rapidement s’étoffer avec l’arrivée de Ranga, Gobuta, les Kijins et les personnages exclusifs de ce nouveau scénario : Sumire et Lito. Les événements de l’intrigue sont découpés en chapitre et sous-chapitres qui prennent la forme d’une multitude de quêtes qu’il vous faudra compléter pour avancer. Explorer une nouvelle zone, récolter des matériaux pour faire évoluer le village ou créer un nouvel objet, et vaincre divers boss qui vous barreront le passage. Hors cas spécifiques, vous pourrez partir en quête avec un maximum de 3 personnages jouables, et deux personnages de soutien. Les touches haut et droit de votre croix directionnelle permettront ainsi de switcher de personnage jouable, quant aux personnages de soutien, ils utiliseront une technique signature si vous avez au moins votre jauge de capacité spéciale à 100%. En tout, vous pourrez compter sur 11 personnages jouables, et 6 personnages de soutien. C’est relativement correct, mais on regrette que des personnages comme Gerudo et Gabiru soient seulement affectés au poste de soutien. Point amusant en revanche, contrairement à l’animé qui les avait complètement zappé à la saison 1, Apito et Zegion ont bien été intégrés au scénario. En revanche, Lamilis est quasiment absente (2 dialogues) et Beretta inexistante.
Dans les points négatifs, on notera l’absence remarquée de Hinata, Veldra et Milim, qui sont relayés d’entrée de jeu en DLC qui seront disponibles le 29 août, 12 et 19 septembre prochain au prix de 6,99€ l’unité. Les DLC intègreront donc les personnages, mais aussi 3 nouveaux scénarios, ainsi que des nouveaux bâtiments pour modeler la ville de Tempest. Cet aspect du jeu reste important dans la constitution de votre équipe. Dans les points positifs on notera tout de même la présence de contenu post-game qui vous tiendra occupé 2 heures à peu près. Cela inclut un nouveau personnage jouable, ainsi qu’un nouveau lieu qui vous permet d’affronter de nouveau les 30 boss du jeu dans une version améliorée, et avec l’équipe que vous souhaitée, malheureusement, il n’y aura pas de récompense à la clé lorsque vous les aurez tous vaincu.
Echo de Tempest
Bien que l’on ait un Action/RPG entre les mains, il n’y a pas de système de niveau mis en place dans le jeu. À la place, les personnages gagnent des GP à chaque fois qu’ils partent en expédition. Ces points permettent ainsi de débloquer de nouvelles cases dans l’arbre de compétence de chaque personnage pour améliorer leurs statistiques, et disposer de nouveaux bonus. Point intéressant sur le papier, les attaques et personnages sont répartis en 8 attributs élémentaires, chacun ayant une faiblesse et un avantage (hormis le néant). Malheureusement, sur le papier, vous n’aurez pas spécialement à vous prendre la tête à confectionner des équipes selon ces affinités tant le jeu est facile. Autre point dommageable, le jeu de base est divisé en 5 grands chapitres. Au milieu du chapitre 4, et en ayant seulement fait les quêtes annexes sans chercher le farming, j’avais déjà complété à 100% les arbres de compétence de chaque personnage, on se retrouve ainsi à cumuler des milliers de points qui ne servent plus à rien pour le reste de l’aventure.
Chaque chapitre se clôture par l’amélioration de la ville de Tempest, devenant ainsi de plus en plus grosse pour accueillir ses nouveaux habitants. Depuis la ville, vous aurez accès à un mode construction qui vous permettra de bâtir plusieurs bâtiments au fur et à mesure. Si la plupart des terrains vagues vous permettent de mettre les bâtiments de votre choix, des zones spécifiques ne pourront accueillir que des éléments précis comme la zone agricole et le terrain d’entraînement. Chaque élément créé vous coûtera de l’argent et des matériaux que vous trouverez dans les coffres et en récompense contre les monstres environnants. Le point important réside dans la mécanique appelée Echo de Tempest. Chaque bâtiment construit permet d’obtenir un bonus spécifique parmi 6 caractéristiques (PV, ATQ, ATQM, DEF, DEFM, CHAN). À vous donc de choisir si vous voulez une équipe plutôt équilibrée ou orientée vers un élément en particulier lorsque vous bâtirez votre ville. Bien sûr les bâtiments aux stats les plus intéressantes se débloqueront au fur et à mesure de votre avancée, et il ne sera pas possible d’avoir plus de 2 bâtiments identiques pour garder un soupçon d’équilibre.
Pas mal mais peut mieux faire
Pour un premier essai, That Time I Got Reincarnated as a Slime ISEKAI Chronicles reste un jeu correct. On aurait aimé vu la modélisation 3D des personnages pouvoir se balader dans une forêt de Jura modélisée en 3D, mais les développeurs ont préféré se concentrer sur un Action-RPG à défilement latéral. C’est d’autant plus dommage que le jeu propose quelques (trop) rares cinématiques en 3D qui montrent ce qu’aurait pu donner le jeu s'il avait été développé comme un véritable jeu en 3D. On notera tout de même que les seiryu de l’animé sont tous présents au casting pour les différents personnages. Côté musique, on aura finalement de nouvelles compositions qui s’adaptent plutôt bien à l’univers du jeu.
Côté environnement, ce sont au final 15 zones différentes qui seront proposées comme « donjon » aux joueurs. Comme indiqué précédemment, les zones n’étant pas générées de manière procédurale, l’emplacement des coffres et des monstres restent toujours identiques. Mais le jeu nous envoie régulièrement dans différentes zones pour éviter d’avoir un trop fort sentiment de répétition. On notera également la présence de 3 objectifs dans chaque zone qui, une fois accomplis nous permettront de gagner quelques pièces supplémentaires.
Côté contenu, on a au final plus de 80 quêtes principales, et surtout plus de 50 quêtes annexes à réaliser. Ces dernières sont plutôt agréables à suivre puisque l’on découvre Limule qui tente de satisfaire les besoins de ses camarades en tentant de réadapter dans ce nouveau monde les traditions, plats et technologies de son Japon d’origine, le faisant passer la plupart du temps pour un grand génie aux yeux des habitants. La plupart de ces quêtes annexes rappellent les rares moments de détentes présents dans l’histoire principale de la licence, mais aussi dans ses spin-off The Slime Diaries et The Ways of Strolling in the Demon Country. Recréer le chocolat à Tempest, inventer le réfrigérateur, le début de Youtube (ou plutôt TempestTube) sont des petits éléments qui certes nous poussent à enchaîner les voyages pour récolter des matériaux, mais on a hâte de voir la suite de ces quêtes annexes.
Côté finition, malgré la présence de nombreux ennemis et d’effets à l’écran, le jeu réussit tout de même à être relativement stable. On pourra se plaindre de l’absence d’un lock d’ennemis lorsque l’on se retrouve pris en sandwich, mais heureusement rien d’insurmontable. Côté variété, il faut avouer que le bestiaire reste assez faiblard, et se concentre sur le color swap. Les seuls ralentissements constatés sont lors de l’utilisation de la capacité spéciale de Limule, Megido. Gros point de frustration en revanche sur le dernier chapitre de l’aventure principale. Nous devons enchaîner une douzaine de combats sans interruption avant de voir défiler les crédits. Les développeurs ont eu la bonne idée de permettre aux joueurs de combattre en arrière-plan. Par contre je n’avais absolument pas prévu que le jeu plante à cause d’un nombre trop important d’action, me condamnant à devoir refaire la douzaine de combats pour accéder au contenu post-game. Une grosse heure de perdue au final.
Nous terminerons ce test en saluant la volonté de Bandai Namco et des développeurs de proposer le jeu sous-titré en français avec les voix originales japonaises. La traduction reste de bonne facture malgré quelques rares couacs / approximations de traduction, mais l’ensemble est plutôt bien respecté. Je regrette cependant que l’aventure n’aille pas au moins jusqu’à la scène du Walpurgis. Le jeu traite de manière beaucoup trop rapide à mon goût l’affrontement contre le royaume de Fargus et le passage de Limule en Véritable Roi-Démon sans expliquer les éléments qui interviennent lors du festival de la moisson. Au lieu de terminer le scénario principal, les développeurs ont préféré terminer avec le deuxième scénario exclusif du royaume d’Angélus, et son antagoniste qui aura fait transpirer nos héros, tout en mettant en avant les anges encore trop absent de l’animé à l’heure où j’écris ces lignes.