Que se passe t-il dans les coulisses d'un jeu vidéo ? Qui sont véritablement les monstres et que font-ils de leur temps libre ? Vont-ils prendre un petit café quand le héros n'est pas là pour leur taper dessus ? Les français de Blue Noise Games nous proposent de répondre à cette question avec humour et beaucoup de charme.
Jouer, c'est du travail !
« Bienvenue petit stagiaire ! Quel est votre nom ? Marvin ? Non, je n'ai pas lu votre CV. Très bien, veuillez enfiler votre costume de chenille et allez faire des aller-retours sur la plate-forme là-bas jusqu'à ce qu'un héros arrive pour vous taper dessus. » Voici le point de départ de Super Intern Story, un jeu qui propose la thèse que les jeux vidéos sont comme un immense parc d'attraction, avec les héros dans le rôle des visiteurs, et vous, les employés, dans le rôle des organisateurs invisibles, des mascottes, des rouages qui font tourner tout le bazar. Le ton est cynique et humoristique, opposant un aspect corporate incompétent à la magie habituelle des jeux vidéos, avec la dose de clichés des deux côtés, pour notre plus grand plaisir.
Mais alors que fait-on, concrètement ? Et bien, vous ferez ce qu'il y a besoin de faire, cher stagiaire. De remettre les pièces dans les niveaux, à armer les pièges, gérer les salles et aller affronter les héros (mais sans les tuer hein!), chaque portion du jeu propose un gameplay différent qui va crescendo en difficulté, alors que vous êtes livré à vous même avec bien trop de variables à gérer, le tout avec pour compagnie la voix de votre boss, puis d'autres employés, ponctuant toutes les séquences de gameplay de dialogues humoristiques. Si le tout reste léger et jamais impossible, Super Intern Story tombe parfois dans un écueil trop commun de la parodie et ne se détache pas assez de son sujet de moquerie, répétant ainsi les mêmes erreurs dont il se moque. Les quêtes d'escorte c'est nul ? Et bien oui, donc on va en faire tout un niveau beaucoup trop long ! Hahaha... Et puis si on rate on va tout recommencer du début, haha, quelle grosse marrade, qu'est-ce qu'on se poile, les aminches ! Bon, ça reste rare quand même, et Blue Noise a eu la très bonne idée de ne pas sacrifier le gameplay sur l'autel de l'humour ou de l'histoire, et de proposer des « niveaux » uniques et rejouables à l'envie. Et si ça vous embête, vous pouvez même passer au chapitre suivant sans conséquence sur l'histoire. Un choix d'une grande modernité, et adapté au format du jeu.
Au turbin, le stagiaire, et oublie pas ton costume de gros blob
Super Intern Story n'est pas un jeu bien long si on le traverse en ligne droite : avec seulement trois heures de durée de vie, on serait en droit de protester, mais force est de constater qu'autre chose nous attend si on fouille un peu. Le bâtiment principal contient des pièces optionnelles, des défis cachés, et beaucoup de détails très drôles comme un infirmerie pour personnages glitchés ou des poster de motivation d'un goût douteux. Caché dans votre menu pause, un menu de trophées vous poussera à explorer et découvrir l'entreprise en dehors des heures de travail, et en plus ça fait bien sur le CV. En fait, même sans récompenses, il est agréable de parcourir ce contenu, car Super Intern Story brille par son écriture et ses idées.
Mais il brille également par son aspect visuel ! Présenté dans une 2D très propre et stylisée, les personnages noirs surlignés de blanc contrastent avec les décors colorés et créent une vraie patte graphique, agréable et charmante. Les musiques sont adaptées et servent parfaitement l'ambiance, avec un sound design efficace pour savoir ce qu'il se passe en dehors de l'écran lors des phases les plus chaotiques. Vraiment, la présentation n'est pas en reste, et si l'aspect « jeu » peut des fois être obtus, tout le reste du titre est d'une grande qualité.
