La série SteamWorld est une petite pépite des jeux indépendants. Arrivant sur la Wii U et la 3DS avec le sympathique SteamWorld Dig, la saga s’est depuis diversifiée en plusieurs sous séries, restant surprenante et surtout qualitative et charmante. Mais aujourd’hui il n’est pas question de changement de genre vidéoludique, car SteamWorld Heist 2 est une suite directe. A l’occasion de la sortie en boite de cet opus, revenons sur cet épisode sorti l’année dernière.
Test réalisé sur une version fournie par l’éditeur
Le double de vapeur, le double de fun!
Dans SteamWorld Heist 2, vous êtes le Capitaine Leeway. Enfin, plutôt le fils du Capitaine Leeway, qui est votre très célèbre mère, héroïne réputée et respectée. Quant à vous, Quincy Leeway, vous venez de vous faire voler votre sous-marin, et votre équipe compte seulement deux marins. Vivant dans l’ombre de son aïeule, Quincy est un peu désabusé et dépressif, mais loin d’être un mauvais bougre, et quand l’aventure appelle, il répond, ne serait-ce que pour aider son prochain. Et ça tombe bien, entre la Marine corrompue, l’eau contaminée qui fait souffrir les bots qui la consomment et un nouveau gang de tarés qui remplacent leurs parties métalliques par des os, il y a de quoi faire! A vous donc de réunir un équipage, d’améliorer votre sous-marin et de botter des fesses jusqu’à ce que vous trouviez un responsable!
SteamWorld Heist 2 est un jeu de stratégie en 2D où vous devrez placer vos troupes de façon à tirer sur vos ennemis sans vous en prendre vous-même plein la figure, à la façon d’un XCOM en deux dimensions. Votre équipage peut se voir assigner différentes classes correspondant à des types d’armes: un sniper fait de vous un tireur d’élite qui touche de n’importe où, une mitrailleuse vous transforme en démanteleur qui peut tirer une deuxième fois après avoir battu un ennemi, un fusil à pompe fait de vous un ailier à la mobilité incroyable, etc… En changeant de classe, vous aurez la possibilité de garder quelques capacités des anciennes, alors à vous de mélanger les meilleurs bonus et de trouver les combinaisons qui vous plaisent pour mener vos missions à bien.
Hors des batailles, vous piloterez votre sous-marin sur la carte, et vous aurez également à faire aux vaisseaux ennemis. Il faudra donc équiper en conséquence votre véhicule pour faire face aux menaces en extérieur et en profiter pour ramasser quelques ressources sur les navires qui coulent. Bien entendu, la carte du monde propose également beaucoup d’exploration et des magasins, secrets et autres trésors à découvrir. Découpée en différentes régions, vous pourrez également totalement en terminer une en obtenant la meilleure note sur toutes les missions pour un bonus permanent et gratuit sur toute votre équipe. Il y a de quoi avoir envie de bien jouer.
Bim, bam, boum, ça fait pschit et ça fait vroom!
Entrons dans le cœur du jeu: les batailles. Possédant souvent un objectif différent (battre tout le monde, atteindre un objectif sur la carte, survivre un certain nombre de tours, battre un boss ou activer différents interrupteurs pour n’en citer que quelques uns), celles-ci vont vous demander une équipe allant de un à cinq bots. Afin d’obtenir la note maximum sur les cartes, vous ne devrez pas perdre un seul de vos membres d’équipage, mais aussi trouver le loot rare de la zone, souvent (mais pas toujours) caché. Le reste du butin est optionnel, donc pas d’inquiétude, même si c’est toujours tentant de le ramasser. En plus de cela, le jeu vous donnera un objectif secondaire pour booster votre prime, un système de récompense auquel nous reviendrons et qui peut rapporter gros mais qui n’est pas obligatoire pour obtenir la meilleure note. Par contre, ne trainez pas trop: la plupart des missions proposent un système d’alarme en plusieurs tiers, et le dernier vous submergera d’ennemis, rendant la réussite très difficile. Heureusement en cas de coup dur, vous pourrez recommencer la mission à zéro ou retourner deux tours en arrière pour changer les choses. En plus des alarmes, vos pires ennemis seront les portes: ouvrir une porte révèle les ennemis dans la prochaine pièce, mais coûte une action, et il sera nécessaire de perdre un tour pour les ouvrir sans donner un tour gratuit aux ennemis, une décision embêtante tant elle est présente à travers le jeu, y compris lors de missions en temps limité, ou en tout début de mission.
En effet, si vous bots ont tendance à être plus robustes que les ennemis, leurs capacités doivent se recharger en plusieurs tours, quand elles ne sont pas carrément limitées en utilisation par mission. Ainsi, équiper une grenade est très utile pour faire le ménage… une fois. C’est là qu’intervient le système permettant d’équiper des compétences d’autres classes: un sniper qui a passé un peu de temps en tant qu’ailier pourra courir plus loin alors qu’il doit recharger, et un ingénieur ayant un passé de combattant pourra régénérer sa vie facilement en abattant de multiples petites cibles par exemple. Quand à vos équipements, ils vous donneront des avantages également, alors pensez bien à le mettre à jour de temps en temps. D’ailleurs, le jeu vous préviendra avant une bataille si vous n’êtes pas au top. Quelle prévenance!
Revenons au système de primes. Chaque fois qu’un de vos bots part en mission, il devra se reposer jusqu’au jour suivant. Avoir un grande équipe est donc vital pour amasser des points de prime, mais choisir vos missions également: trois missions à deux bots peuvent rapporter plus que deux missions à trois bottes. Avoir une prime élevée à la fin d’une journée permet d’obtenir un trésor parmi une liste qui compte de l’argent, des cristaux d’amélioration (rares et précieux), et des armes puissantes, ce qui n’est donc pas à négliger, mais si votre sous-marin se fait détruire par d’autres bateaux, dites au revoir à votre prime. C’est un système bien fichu de risque contre récompense qui pousse à faire toujours mieux, et à revenir aux bars, lieux de repos où vous pourrez recruter des membres et acheter de l’équipement, en plus de connaître les potins du coin.
Amusant à jouer, amusant à regarder
SteamWorld Heist 2 est, comme le reste de la série, très porté sur l’humour. Durant les combats et les scènes, les bots vont s’invectiver et on s’attachera rapidement à nos recrues, et même à certains ennemis récurrents. Même pendant les fusillades les plus violentes, le fait de tirer sur le chapeau d’un bot le fera tomber, et vous pourrez le voler, puis en équiper vos matelots, une touche de personnalisation aussi inutile que fun. Maintenant, considérez qu’un “chapeau” peut-être n’importe quoi qui se pose sur votre tête, comme une hélice, une glace renversée ou une perruque, et il y a de quoi injecter un peu de comédie dans toutes les situations. La traduction du jeu est également excellente et se permet des traits d’esprits ainsi que des références multiples qui sauront faire sourire.
Visuellement, le jeu est superbe, affichant une 2D très bien animée et pleine de personalité ainsi que des couleurs vibrantes. Tous les bots sont uniques et reconnaissables, et on retrouve l’esprit de la série qui est plaisant depuis le tout premier épisode. La bande-son est également un petit délice, étant entrainante mais toujours appropriée pour l’action, et les bars ont même des chansons chantées par un groupe qui sont très réussies. L’emballage parfait pour un jeu qui reprend tout ce que faisait son prédécesseur et rajoute plusieurs couches de tactique très réussies. le même, en mieux et en plus long. Long? Oui, car n’espérez pas en voir le bout en moins de 20 heures. Mais quelle importance quand on s’amuse tout du long?
