Nintendo Switch

Sifu

Test Switch

Sifu

Par ggvanrom - Le 15/11/2022 à 10:20

Après avoir donné des sueurs froides aux joueurs sur PC et consoles Playstation, Sloclap est enfin prêt pour faire transpirer les possesseurs de Nintendo Switch avec la sortie de Sifu en version physique et dématérialisée. Ecoutant les doléances des joueurs lors de sa sortie initiale, le titre a reçu quelques correctifs directement intégrés dans cette version. En garde, le test débute !

Kill Yang

L’histoire de Sifu débute durant une nuit où la lumière de la lune laisse deviner des ombres se mouvant vers le long d’une habitation qui est en réalité une école de kung-fu. Notre protagoniste avance tranquillement dans cette bâtisse, laissant le gros des œuvres à ses alliés, nous laissant que quelques sous-fifres pour apprendre les bases du gameplay. Puis vint la rencontre avec le sifu (maître) du dojo, qui périra sous nos coups. C’est alors que nous comprenons que nous ne contrôlons pas le protagoniste.

Notre protagoniste est en réalité le fils ou la fille du sifu, qui a assisté caché au meurtre de son père. Yang, qui est en réalité l’antagoniste principal fait nous découvre, et nous laisse pour mort. Ce que n’avait pas prévu Yang, c’est que nous serions en possession d’une mystérieuse amulette qui nous ramènera à la vie peu de temps après. 8 années sont passées, et notre protagoniste n’a qu’une idée en tête : se venger de Yang et des 4 autres assassins ayant envahi le dojo lors de cette nuit funeste : Fajar le botaniste, Sean le combattant, Kuroki l’artiste et Jinfeng la PDG. Le tout se déroulant sur 5 niveaux, on pourrait croire que l’affaire sera vite réglée, mais ce serait oublié la dimension roguelike du titre et sa difficulté largement pointée du doigt par les joueurs des autres supports lors de sa sortie initiale.



SIFU MIse tout sur son gameplay

Evoluant dans des zones fermées en 3D, la vraie force de Sifu est la maîtrise de son gameplay. Après un petit tutoriel, vous apprendrez donc à effectuer des coups simples et puissants, parer les coups de votre adversaire, vous équiper d’armes de disséminées sur le terrain, et même utiliser des objets du quotidien à votre avantage. Vous gonflez donc fièrement le torse, vous lancez le premier niveau dans les squats, vous affrontez quelques hurluberlus… et c’est le drame. Bien que vos adversaires soient de simples pions, ils maîtrisent également les arts martiaux, et ne se font pas prier pour tous vous tomber dessus. Si vous êtes un joueur lambda, il y a très peu de chances pour que vous atteigniez le boss du stage sans mourir au moins une fois.

Mais la mort n’est que le (re)commencement. L’amulette dont nous avions parlé plus tôt possède la capacité de vous ramener à la vie, au prix d’un lourd tribut. Vous débutez votre aventure à l’âge de 20 ans, et lorsque vous mourez, et que vous choisissez de revenir à la vie, vous vieillissez d’un an. Si vous mourez deux fois, vous perdrez cette fois ci deux ans, 5 morts, 5 ans de plus etc. La mécanique peut être intéressante car en vieillissant, votre personnage gagnera en force, mais perdra en revanche en PV. Une fois passé le cap des 70 ans, il ne sera plus possible de revenir à la vie. Une nouvelle mort et ce sera game over. Vous devrez alors recommencer le stage pour tenter de le terminer en vie.

Une fois un stage terminé vous pourrez donc attaquer le suivant, avec une « petite » contrainte : vous débutez ce nouveau stage avec l’âge que vous aviez en finissant le précédent. Autant que vire que si vous avez atteint l’âge canonique de 70 ans dès le premier stage, il va être compliqué de finir l’aventure. C’est là que rentre en compte la dimension rogue-like du titre. Vous pouvez choisir de continuer vers le stage suivant, ou bien choisir de recommencer celui que vous avez terminé à votre âge de départ, afin de tenter de vieillir le moins possible pour vous laisser une chance supplémentaire de voir le bout du jeu.

La mort n’est que le (re)commencement

Bien que le titre ait découragé beaucoup de joueurs, le studio Sloclap a quand même mis en œuvre quelques éléments simplifier le gameplay malgré l’exigence du jeu. Premièrement, il vous arrivera de tomber sur des ennemis plus coriaces que la moyenne. En en venant à bout, vous pourrez faire baisser votre jauge de mort dans un stage, le passant de 5 à 3 par exemple, vous permettant de continuer l’exploration avec un peu plus de sérénité. Durant vos explorations des stages, vous serez aussi susceptible de trouver des clés et autres cartes d’accès qui, lorsque vous recommencez ce stage, vous permettront de parvenir plus vite au boss du niveau.

Enfin, vous remarquerez à force de combattre que vous engrangerez de l’expérience. En trouvant différentes statuettes disséminées dans les stages, vous pourrez ainsi obtenir des bonus définitifs si vous avez suffisamment de points. Il est aussi possible d’apprendre des techniques supplémentaires en utilisant des points d’expérience dans votre arbre de compétence, accessible chez vous entre deux stages, ou via les fameuses statuettes indiquées plus tôt. Vous pourrez ainsi apprendre des combos spécifiques, apprendre à intercepter une arme lancée dans votre direction etc.. Ces techniques peuvent être apprises momentanément (le temps de votre run) ou définitivement en dépensant suffisamment de points d’expériences. Il sera impératif de faire cela pour recommencer les stages avec des capacités acquises plus tard dans le temps.

Enfin, petit conseil, ne cherchez pas à rentrer dans le tas comme un bourrin, l’IA vous le fera méchamment regretté. Le principal intérêt de Sifu réside dans l’apprentissage des patterns ennemis, et votre réactivité pour pouvoir parer et contre-attaquer. Ce conseil est d’autant plus précieux contre les boss. Et si malgré tout la difficulté vous semble insurmontable, Sloclap a proposé dans une récente mise à jour l’ajout de 3 modes de difficultés pour que vous puissiez faire votre apprentissage petit à petit, à votre rythme, sans avoir envie de balancer la manette contre les murs.

La vengeance ou le pardon ?

La durée de vie pour Sifu est quelque chose de très difficile à évaluer, tant l’expérience peut être plus ou moins longue suivant votre niveau. Malgré le fait qu’il n’y ait que 5 stages, il vous faudra en moyenne une dizaine d’heures pour voir le bout du scénario et accomplir votre vengeance. C’est à partir de ce moment qu’une nouvelle voie s’ouvrira à vous. Vous comprendrez en éliminant Yang que vous avez au final débloqué la mauvaise fin. Car un véritable expert du kung-fu arrive à faire plier la volonté de ses adversaires, et à les contraindre de se rendre. S’enchaînera alors une nouvelle lecture du jeu où, en pleine maîtrise du jeu, vous devrez réussir à pousser les différents boss à se rendre pour ainsi débloquer la véritable fin. Cette partie est au final beaucoup plus ardue que de simplement éliminer les boss.

Nous terminerons ce test avec la partie technique. Sifu devait normalement recevoir un patch day one pour corriger quelques défauts, mais il semblerait que ce dernier prenne du retard. Qui dit jeu multi-supports dit fatalement concessions sur Nintendo Switch. On aura ainsi des textures un peu moins belles que sur les autres plateformes, et on note actuellement quelques scintillements et bugs de textures. Côté framerate, le studio avait indiqué vouloir garder au maximum la fluidité du titre, finalement ils ont opté pour une version en 30 fps constant sur Nintendo Switch. Petite incompréhension, les déplacements de notre personnage sont parfois saccadés, mais cela n’arrive que lorsque l’on joue en mode portable, et en dehors des combats fort heureusement.

Côté immersion, la bande-son se cale parfaitement aux différentes ambiances des 5 stages. Chaque boss a son propre univers, avec des thèmes qui sont très bien représentés. Et il faut avouer que voir notre personnage mettre à terre ses ennemis avec une belle fluidité de mouvement apporte un bon niveau de satisfaction. Avec 2-3 légers correctifs d’ordre graphique, le titre ferait quasiment un sans-faute.

 

8
Après avoir fait hurler les joueurs concurrents, Sifu vient enfin nous donner une leçon d’arts martiaux sur Nintendo Switch. Si l’on regrette que quelques bugs graphiques soient encore présents, on se satisfera en se disant qu’on profite du titre de manière optimale avec des correctifs de gameplay, et surtout l’ajout de différents modes de difficulté. Un must have made in France si vous êtes amateurs de jeux de combat avec un minimum de challenge.

  • Des combats techniques et prenants
  • La mise en scène sur fond de vengeance
  • 5 stages, 5 environnements radicalement différents
  • Une durée de vie correcte
  • Les différents modes de difficulté
  • l'idée de se relever tout en vieillissant, une belle trouvaille
  • Une gameplay qui mise sur l'apprentissage et non le bourrinage
  • Une caméra parfois capricieuse
  • Quelques bugs d'affichage en mode portable