Nintendo Switch

Selfloss

Test Switch

Selfloss

Par ggvanrom - Le 23/09/2024 à 20:00

Selfloss est un jeu d'exploration émouvant qui vous plonge dans un univers fantastique, imprégné de la culture slave. Vous y incarnez Kazimir, un vieux guérisseur envoyé en mission pour panser les blessures du monde et apaiser les âmes tourmentées grâce au rituel du Selfloss. Mais derrière cette atmosphère poétique et mélancolique, Selfloss est-il un bon jeu ? Découvrez-le ci-dessous.

Un Monde de Poésie et de Mélancolie

Le nom de Kazimir pourrait évoquer à certains un dinosaure orange à pois d'une île peuplée d’enfants, mais l'ambiance de Selfloss est tout autre. Inspiré des légendes slaves, le jeu raconte l'histoire de Kazimir, un vieil homme ayant renoncé à la vie, mystérieusement ramené à l'existence par une divinité. Pour retrouver la paix de son âme, Kazimir est chargé de voyager dans un monde fantastique gangrené par le Miasme, un mal qui ronge ce monde, et de guérir les âmes perdues à l'aide du rituel du Selfloss.

Bien que la fougue de la jeunesse l'ait quitté depuis longtemps, Kazimir peut compter sur un bâton magique, son principal atout tout au long de l'aventure. Ce bâton lui permet non seulement d'éclairer son chemin mais aussi de projeter des sphères de lumière et de créer une voile lumineuse pour naviguer sur les eaux gelées de ce monde mystérieux. Face aux créatures du Miasme, qui ont pris une forme physique, Kazimir devra utiliser son bâton et sa serpe pour progresser. Et, bien sûr, votre esprit sera mis à l’épreuve pour résoudre les nombreuses énigmes rencontrées au fil de votre périple.



Un gameplay Lumineux mais Redondant

Le gameplay de Selfloss repose principalement sur l’utilisation du bâton magique de Kazimir, indispensable pour résoudre les diverses énigmes : activer des interrupteurs, éclairer des stèles ou encore détruire des excroissances de Miasme. Si ce bâton peut être amélioré pour donner un dash à votre embarcation ou lancer des sphères de lumière, les énigmes finissent par devenir répétitives, peinant à se renouveler tout au long des dix heures que dure l’aventure.

Incarner un vieil homme se déplaçant lentement apporte une touche unique au jeu, mais cela signifie également que vous ne vivrez pas de séquences de plateforme dynamiques. Kazimir est un personnage lourd et lent, incapable de courir, ce qui peut frustrer certains joueurs. Bien que cette lenteur soit un choix de design audacieux, elle se heurte à des problèmes techniques sur la version Nintendo Switch. Les bugs de collision, les imprécisions dans les phases de plateforme et une caméra automatique parfois capricieuse rendent certaines séquences plus difficiles et moins agréables.

De plus, le contrôle du bâton n’est pas des plus intuitifs. Vous inclinez le stick droit pour diriger la lumière, puis utilisez les gâchettes pour intensifier le rayon ou lancer des sphères d’énergie. Les phases de navigation en bateau apportent un peu de variété au gameplay, mais elles ne suffisent pas à compenser les répétitions dans les énigmes.

Une Atmosphère Mélancolique envoûtante

Dire que Selfloss baigne dans la mélancolie serait un euphémisme. Dès le début, vous incarnez un personnage ayant échoué dans sa tentative de suicide. Au fil du jeu, vous aidez d’autres personnages à faire leur deuil, à tourner la page sur des êtres chers disparus. Si vous cherchez un jeu pour vous remonter le moral, Selfloss ne sera pas celui qu'il vous faut. Cependant, l'univers est parfaitement cohérent : des graphismes épurés, une ambiance terne avec quelques rares touches de couleur, et un ton général qui respire la tristesse.

Sur Switch, les temps de chargement peuvent être agaçants, mais le rendu visuel reste de bonne qualité. Là où Selfloss divisera sans doute les joueurs, c’est dans sa narration. Kazimir parle peu, et les personnages secondaires sont rares. L’histoire se dévoile principalement à travers les stèles et parchemins disséminés dans le jeu, exposant des légendes slaves et demandant une certaine interprétation personnelle (j’avoue avoir eu du mal à comprendre la fin). Si la narration de Selfloss ne fait pas l’unanimité, la bande-son composée par Arigto est sans conteste l’un des points forts du jeu. Les mélodies tristes, accompagnées par les sons ambiants de ce monde étrange, créent une atmosphère sonore en parfaite adéquation avec le voyage émotionnel de Kazimir.


 

7
Bien que Selfloss parvienne à émouvoir grâce à son univers envoûtant et sa mélancolie omniprésente, ses défauts techniques et les limitations liées à son personnage principal l'empêchent de marquer durablement les esprits. Cependant, pour les amateurs de jeux poétiques et mélancoliques, et ceux prêts à passer outre ces imperfections, Selfloss offre une expérience unique et originale qui mérite d'être vécue.

  • Une ambiance mélancolique prenante
  • Une durée correcte d'une dizaine d'heures de jeu
  • L'OST signée Arigto
  • Des passages puissants
  • La redondance des énigmes
  • Des bugs de collision frustrants
  • Les temps de chargement longuets