Il paraît qu’on possède tous un « SCHiM » ! Un SCHiM, c’est l'âme et l'esprit d'un objet, d'une chose ou d'un être vivant. Lorsqu’un homme perd son SCHiM, il se retrouve fort démuni mais heureusement, dans ces cas-là, le SCHiM fait tout pour le retrouver
L’ombre d’une goutte
SCHiM est un jeu de plateforme en 3D conçu comme un casse-tête. Développé par deux jeunes néerlandais, Nils Slijkerman et Ewoud van der Werf, le jeu allie une direction artistique inspirée avec des mécanismes de jeux originaux d’une grande intelligence.
Le joueur dirige donc un « schim », une sorte de petite goutte ou plutôt une sorte de petite grenouille noire avec deux gros yeux blancs (permettant de la repérer) qui évolue dans l’ombre de la personne ou de l’objet qu’il possède. En néerlandais, « SCHiM » signifie fantôme et à la manière d’un spectre, le SCHiM peut posséder des objets, des animaux ou des individus via leurs ombres.
Ainsi dans l’ombre d’un feu tricolore, le SCHiM peut arrêter la circulation d’une route ou au contraire la lancer ; il peut mettre en route une machine, ouvrir une porte ou la fermer… Le SCHiM peut d’ailleurs évoluer d’ombre en ombre en effectuant des sauts plus ou moins longs. Mais le SCHiM a aussi et surtout, un lien particulier avec la personne à qui il appartient, qu’il peut alors directement contrôler.
Lorsque le jeu commence, nous suivons les pérégrinations du héros, alors enfant, inconscient que dans son ombre, un SCHiM veille sur lui, le guide dans sa vie et l'accompagne dans ses parcours de tous les jours. Les premières séquences font office de tutoriel et nous permettent de comprendre les mécanismes du jeu.
L'ombre perdue
Lorsque le SCHiM se trouve dans l’ombre de son propriétaire, il peut en prendre le contrôle, par contre dans l'ombre d'autres éléments, les interactions possible sont plus limitées. Le Schim peut sauter d'ombre en ombre et lorsqu’il lui arrive de quitter l'ombre de son propriétaire, il doit toujours finir par la rejoindre. A ce moment-là, le jeu s’apparente à un parcours d’embûche, nous obligeant à choir les bons angles pour trouver les bonnes ombres mais aussi à provoquer des situations, pour créer de nouvelles ombres comme ouvrir une porte permettant de faire sortir une personne qui en marchant nous emmènera à un autre endroit, etc.
Chaque niveau est un mini monde en 3D isométrique, optant pour une vue du dessus en trois-quarts qu’il est possible de voir sous quatre angles différents en appuyant sur le bouton L. On dirige le SCHiM avec le stick gauche et on effectue des sauts avec le bouton B. Pour interagir avec le monde, on appuie sur le bouton Y. On ne peut pas toujours faire grand-chose mais lorsqu’on est coincé, on teste et on appuie sur Y dans chaque ombre pour voir ce que cela provoque.
Lorsqu’on laisse le doigt appuyer sur B, le SCHiM peut effectuer de grands sauts mais attention, lorsqu’il se trouve au soleil, le SCHiM est bien moins agile et deux petits sauts suffisent pour le ramener en arrière… D’ailleurs, c’est un point qui peut être agaçant car on ne sait jamais vraiment où on va réapparaître.
Après plusieurs séquences de tutoriel qui ont vu l’enfant grandir peu à peu et devenir adulte, le jeu commence vraiment lorsqu’une catastrophe se produit et éjecte le SCHiM loin de son propriétaire. Le (désormais) jeune homme semble alors comme perdu sans son SCHiM et évolue comme une âme en peine. Le SCHiM doit absolument le retrouver mais déjà, le jeune homme a disparu dans la grande ville. Le SCHiM va donc devoir effectuer un grand voyage à travers la ville, en évoluant d’ombre en ombre, en espérant, à la fin retrouver l’ombre du jeune homme qu’i n’aurait jamais dû quitter.
Comme un SCHiM en peine
A partir de là, le titre est découpé en plusieurs niveaux qui sont autant de casse-têtes dans une ville parfois foisonnante. Au début de chaque niveau, le jeu nous montre le but à atteindre : un véhicule, une personne ou un objet qui se situe généralement assez loin. C'est la seule indication du jeu qui par ailleurs, laisse le joueur se débrouiller seul et comprendre ce qu'il faut faire. A charge pour nous de trouver les bonnes ombres (ou d’en créer) pour atteindre le but sachant que lorsqu'on ne sait plus quoi faire, en appuyant sur ZL, le jeu peut nous remontrer à tout moment le point d'arrivée.
A la réflexion, il faut souvent faire preuve de réflexes, en sautant par exemple au bon moment sur l’ombre d’une personne qui passe en courant à proximité.
SCHiM est un jeu de plateforme très original (les ombres faisant office de plateformes) au style graphique très épuré, avec à chaque fois simplement deux couleurs dominantes, rappelant des bandes dessinées des années 50. Graphiquement, c’est très réussi avec de belles animations et des tas de situations amusantes qui rendent la ville, vivante et donnent l’impression qu’il y a plusieurs façons d’atteindre le but du niveau (ce qui n’est pas toujours vrai). Si la musique est un peu passe-partout, on note un vrai travail sur les bruitages des différents éléments que le SCHiM peut « posséder » ou tout simplement pour l’ambiance de la ville.
SCHiM SCHiM chéri
Le jeu est très agréable à prendre en main et la résolution des énigmes est souvent gratifiante, sachant que cela se corse de temps en temps avec des énigmes à résoudre en plusieurs étapes. Pour progresser, il est impératif de changer régulièrement d’angle de vue pour obtenir la meilleure vue isométrique. Ce n’est pas toujours parfait et il n’est pas rare de rater un saut ou de se retrouver coincé à cause d’une mauvaise visibilité. On finit malgré tout par s’en sortir mais le système de caméra aurait gagné à être plus fluide.
SCHiM est un jeu assez court en ligne droite surtout si vous vous contenter de remplir l’objectif de chaque niveau. Cependant, le jeu nous invite vraiment à nous balader dans ces micro mondes ne serait-ce que pour le plaisir de découvrir toutes les petites interactions et les surprises qu’ils renferment (notamment des objets à trouver).