Nintendo Switch

Resident Evil Village Cloud

Test Switch

Resident Evil Village Cloud

Par Lotario - Le 07/11/2022 à 08:00

La saga Resident Evil est l’une des plus populaires en termes de survival horror. Mais celle-ci n’a pas toujours élu domicile sur les consoles Nintendo. En l'occurrence depuis le 5, la série a été relativement absente hormis les opus Revelation (puis réintroduites sur Switch à l’occasion de portages HD). Capcom a d’ailleurs pris un tout nouveau chemin depuis le sept, mais compte tenu de la technique qu’imposent aujourd’hui ces nouveaux opus, il est plus que difficile de les porter sur notre console hybride. Ainsi, c’est par le biais d’une version Cloud que nous avons pu arpenter le huitième opus.

**Le test a été réalisé avec une connexion internet de type fibre optique**

Le Village des ombres

Sans trop en dévoiler sur le septième opus (qui se déroulait en Louisiane) qui précède directement Village, il suffit juste de savoir pour le moment que notre héros, Ethan Winters a retrouvé sa bien-aimée Mia et qu’ils ont eu une petite fille : Rose. Ainsi, nous découvrons cette petite famille installée dans sa maison alors que Mia raconte une histoire à Rose. Ethan trouve par ailleurs cette histoire quelque peu flippante pour un bébé. Mais Mia souhaitant s’intégrer, elle lui confie qu’il s’agit d'une histoire locale (aux Carpates en Roumanie). Alors que tout va pour le mieux, Ethan couche Rose et descend rejoindre Mia. En pleine conversation, Mia se prend une balle puis se fait littéralement mitrailler, elle s’effondre. Ethan, horrifié et désemparé, ne comprend pas ce qu’il se passe. D'autant plus que Chris Redfield, à priori ami de la famille, surgit de l’ombre pour embarquer Ethan et la petite avec l’aide de son équipe d’intervention. Qu’est-il passé par la tête de Chris pour s’en prendre ainsi à sa famille ?

Ethan est ensuite assommé et se met alors à rêver de ce qui semble être un souvenir. Malheureusement, la réalité le rattrape, il reprend conscience et s’aperçoit que le véhicule dans lequel il était a eu un accident. Il décide de s'éloigner afin de trouver un endroit ou de l’aide. Il arrive dans un village qui lui semble étrange. Après avoir rencontré un vieil homme, Ethan se rend vite compte que le lieu est horriblement infesté de monstres qui pourraient laisser penser qu’ils sont tout droit sortis de mythes… Pire, Ethan va surtout comprendre que sa fille Rose a été enlevée pour d'obscures raisons et sans comprendre pourquoi. Il va devoir une nouvelle fois affronter les pires choses afin de la retrouver. L’horreur est encore devant lui…

La quête d’un père

Tout comme c’est le cas depuis l’opus précédent, ce qui frappe les habitués de la série, c'est avant tout le fait d’avoir une vue à la première personne. L’immersion est garantie et cela permet de vraiment s’identifier à Ethan. D'ailleurs, l'étrangeté de Capcom, et qui fonctionne bien, c’est de ne jamais montrer le visage de notre héros. Les commandes sont plutôt simples à savoir viser et tirer. Il est aussi possible de sprinter mais aussi de se retourner grâce à une petite manipulation, ce qui peut s’avérer pratique quand il faut fuir rapidement. De plus, il est possible de se protéger en appuyant sur une touche afin de réduire les dégâts reçus, et même riposter. Malgré tout, le gameplay est vraiment dynamique (surtout comparé à l’époque des caméra fixes) et même bien plus fluide que lors des opus de la génération précédente (à savoir les 5 et 6). En fait, on pourrait presque dire que Village s’inspire fortement de Resident Evil 4 (qui reste la référence chez de nombreux fans) tout en l’ayant modernisé, en somme une fusion en le 4 et le 7.

L'autre point le plus important n’est autre que ce qui est à disposition d’Ethan, à savoir un armement plutôt varié. Les armes sont améliorables en dépensant de l’argent chez un marchand plutôt énigmatique et à l’aspect fort étonnant : Le Duc. Ainsi, avec l’argent collecté au fil de votre avancée (mais aussi en vendant chez ce bon monsieur les trésors collectés), vous pouvez améliorer la puissance de feu, la capacité en munition ou encore la cadence de tir. Outre ces améliorations, il est possible de fixer des mods qui accentuent davantage les statistiques des armes (comme un nouveau chargeur, une nouvelle bouche, etc.). Petite nouveauté, la possibilité de confectionner des plats chez Le Duc, ceux-ci ont pour effet de bénéficier d’une santé accrue, d’une meilleure résistance entre autres. Il convient alors de trouver de la viande ou des poissons, soyez aux aguets.

Toutefois, cela ne suffit pas. Ethan doit aussi se servir d’autres éléments mis à sa disposition. Par exemple, il peut y avoir près de vous des sacs de farine. Si vous leur tirez dessus, cela a pour effet de désorienter le monstre temporairement et vous laisse par la même occasion une bonne fenêtre de tir pour l’éliminer. De plus, les barils, que l’on a déjà vus dans des opus précédents sont aussi présents. Leur explosion donne un résultat garanti en termes de boucherie. Il ne faut pas non plus hésiter à se servir des adversaires quand c’est possible surtout quand ils sont “gros”. Leurs attaques étant très étendues, elles peuvent faire le ménage à votre place. Vous trouverez différents matériaux ci et là. Ils donnent l’occasion de confectionner vous-même remèdes et autres munitions, et croyez-nous, vous en aurez besoin (surtout si vous êtes courageux et commencez dès le départ en mode difficile). Enfin, il est possible d’agrandir votre mallette de transport, n’hésitez pas, cela deviendra vite indispensable surtout pour porter un maximum d’armes différentes.

Vous prendrez bien un petit nuage de sang

Visuellement, ce Resident Evil Village est somptueux, surtout lors de certaines phases. Les éclairages sont maîtrisés et la direction artistique frise régulièrement avec le gothique et l'ésotérique. Bien évidemment, un tel titre ne peut tourner sur Switch. C’est donc un format Cloud qui est proposé. Ce n’est pas sans crainte que nous nous sommes aventurés dans l’horreur. Une crainte alimentée bien plus par la stabilité d’un jeu cloud que par les monstres présents en jeu. Mais cette fois, c’est une bonne surprise. Le jeu est stable quasi tout le temps (il a dû arriver une fois qu’il saccade dès son lancement. Il a juste fallu le relancer et il tournait de nouveau impeccablement bien). Le titre ne tourne pas en 60fps non plus, il ne faudrait pas trop en demander. Ceci dit, il y a parfois des petites variations de framerate, rien d’injouable, mais ça  se ressent. Quant aux saccades que l’on trouve habituellement très très régulièrement (coucou Plague Tales et Pathfinder), ici elles sont très occasionnelles, voire quasi inexistantes. C’est un pari réussi. De la même manière, pas de lag constaté durant le gameplay (hormis à de rares occasions).

Côté ambiance, le soft s’en sort parfaitement bien et je suis forcé d’admettre que joueur à Village dans mon lit, dans le noir, en mode nomade tout en ayant les écouteurs dans les oreilles, ça fait son petit effet. D'ailleurs, le doublage français est exceptionnel avec entre autre Jérémie Covillaud (Bane, Dr Strange...) et Françoise Cadol (Lara Croft). Toutefois, il y a un bémol. Bien que le titre soit une totale réussite, on perd quelque peu le côté horreur pour être plus proche d’un survival. Il y a tout de même pas mal de phases de shoot. Notez cependant qu’un passage du jeu (que je ne dévoilerai pas. Il y sûrement des joueurs Switch n’ayant pas encore fait RE8) m’a mis particulièrement mal à l’aise et a même réussi à me faire avoir un ou deux jumpscare (ce qui est un exploit pour moi, ça m’arrive peu souvent). Notons aussi que le titre offre une très grande rejouabilité. En effet, une fois fini, c’est un autre aspect du titre qui s’offre à vous via une boutique spéciale. Vous pouvez alors aborder le jeu dans une difficulté accrue, et même tenter de le speedrunner (ce qui, en soit, offre encore davantage de récompenses post game). Le plus gros regret vient du fait que cette version arrive sur Switch le même jour que le DLC Winter sur les autres plateformes. N'aurait-il pas été pertinent de sortir directement une Gold Edition ? Cela aurait été un beau geste pour le consommateur surtout pour un titre uniquement en version Cloud qui comprend malgré tout la contrainte de la connexion permanente… Quid de RE:Verse qui aurait pu tourner lui, bien plus aisément sur Switch et était offert aux acquéreurs de Village sur les autres plateformes. Rien de bien grave, mais cela reste dommage.

8
Cette version Cloud de Resident Evil Village est une grande réussite. Le titre est stable et globalement fluide. Il est donc possible de jouer en Cloud dans de bonnes conditions. Pour en revenir au titre lui-même, c'est un opus incroyable réunissant ce qui a été le meilleur des opus quatre et sept. Disposant d'un gameplay soigné et d'une ambiance visuelle réussie, il reste une valeur tant pour les fans de la saga que de survival. On regrettera surtout que l'aspect horrifique soit moindre dans cet opus, et de ne pas avoir mis à disposition le DLC lors de sa sortie.

  • Un gameplay aux petits oignons
  • Visuellement au top (merci le RE Engine)
  • Des personnages réussis (coup de cœur pour Heisenberg)
  • Un cloud stable et agréable
  • Une très grande rejouabilité
  • Quelques petites saccades occasionnelles
  • Où est la peur ?
  • Pourquoi ne pas avoir inclus le DLC Winters ?