Nintendo Switch

Prince of Persia: The Lost Crown

Test Switch

Prince of Persia: The Lost Crown

Par Kosmo56 - Le 11/01 à 18:00

Prince of Persia, en voilà une série mythique, avec principalement de bons jeux, dont la très bonne trilogie des Sables du Temps. The Lost Crown arrive après un hiatus de presque 10 ans de la série, et prend cette fois la route du Métroidvania. Alors, prêt à sauver le Prince ? Oui, c'est comme dans Zelda, on ne joue pas le perso du titre. C'est un coup à prendre.

Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur.

Il faut sauver la princess... ah, non.


Le jeu commence alors que la Perse est en proie à la famine et à la guerre : la sécheresse sévit depuis presque 30 ans, et les Kushans attaquent. Heureusement, les Immortels, une troupe de guerriers d'élite, réussissent à repousser les assauts. Parmi eux, Sargon, un jeune lion fougueux, qui réussit à défaire le chef de guerre ennemi, est notre protagoniste. Mais à peine le temps de fêter sa victoire que le prince de Perse, Ghassan, est kidnappé par un traître, et amené au Mont Qaf, lieu magique où le Simurgh, un oiseau légendaire, bénit les nouveaux dirigeants. Une fois là-bas, tous les Immortels se retrouvent piégés par une malédiction qui change leur perception du temps. Et il faut encore secourir le Prince ! Épaulé par ses compagnons, Sargon a un long chemin à parcourir. The Lost Crown est donc un Metroidvania, et s'inspire fortement de Hollow Knight, avec son accent sur le combat, et même deux trois clin d’œil directs, comme un boss qui imite les Reines Mante lors d'une phase, et ajoute une touche de Metroid Dread pour la fluidité des déplacements. Des inspirations glorieuses desquels il se rapproche fortement, d'ailleurs, car nous sommes face à un titre de qualité.



Le principe est donc d'explorer les différentes régions du mont Qaf, dont certains endroits nous seront fermés tant que nous n'aurons pas débloqué les pouvoirs nécessaires. Arc pour les attaques à distance, ruée en l'air, double saut... ce ne sont pas les manières de déjouer les obstacles qui vont vous manquer ! Sargon est très athlétique et c'est un plaisir d'enchaîner les défis de plate-forme. Mais les ennemis seront aussi de la partie, et ce en bon nombre. Dès le départ, Sargon est un combattant aguerri : esquive, parade, attaques chargées, propulsion en l'air suivie d'un enchaînement, et achèvements cinématiques, c'est simple, c'est un vrai petit Devil May Cry en 2D. Mais rapidement, le jeu vous proposera un tutoriel secondaire afin de vous montrer toutes les subtilités du système de combat, qui est sûrement un des plus complets pour un jeu du genre. Ajoutons le fait que vous pouvoirs de traversée ajouterons encore à votre arsenal, et vous voilà bien armé pour mettre la misère à tous les vilains des environs.

Et parlons justement des environs : le mont Qaf abrite différents biomes allant du palais oriental à la forêt sombre en passant par des égouts crado et des monts enneigés. Certains environnements et panoramas sont vraiment magnifiques, et le tout reste très cohérent malgré les changements de thématique. Vos ennemis varient aussi : soldats morts-vivants, vampires, abominations des égouts, animaux géants, chacun doit être géré différemment, créant des affrontements et situations tendus même en fin de jeu grâce à un système de soin tiré de Dark Souls : les fioles. Si les ennemis vous lâchent un peu de vie de temps en temps, vous transportez également une potion de soin qui se régénère pendant les checkpoints, et vous pourrez en transporter de plus en plus, mais jamais beaucoup, ce qui préserve le challenge. Quant aux boss, ils sont généralement gigantesques, très cinématiques, avec des patterns clairs et des opportunités de contre-attaque. C'est un plaisir de les affronter, et on regrettera juste leur petit nombre. Mais quand le seul reproche est qu'on en veut plus, c'est généralement bon signe.

Hollow Knight of Persia

La progression de Sargon ne se limite pas à ses pouvoirs. The Lost Crown ne possède pas de système d'expérience, mais s'inspire encore une fois de Hollow Knight pour vous rendre plus puissant. Le système d'amulette du prince est directement repris du soft de Team Cherry : vous allez acquérir des amulettes vous donnant quelques attributs, comme le fait régénérer votre vie lors des parades, ou de taper plus fort si votre vie est basse, et celles-ci prennent plus ou moins d'emplacement sur votre collier. Vous pouvez débloquer des amulettes et des emplacements de différentes façons : en les trouvant dans les lieux cachés, ou en les achetant à une marchande qu'on jurerait prête à demander « What are you buying ? » d'une voix rauque, ou même dans une boutique cachée. De la même façon, vous récupérerez des pétales de l'Arbre Soma, qui augmenteront votre vie maximum. Mais, je vous entend demander, comment puis-je taper plus fort sur les méchants ? Patience, j'y viens.

L'amélioration de votre équipement est une mécanique centrale du jeu. La marchande et la Déesse de la Forge elle-même (rien que ça) se feront un plaisir d'augmenter vos dégâts, vos fioles de soin, et même de rendre vos amulettes plus efficaces contre un peu des cristaux de temps trouvés un peu partout. Après quelques améliorations, cependant, elles vous demanderont des Xerxès, des pièces anciennes que vous ne trouverez presque que dans des phases de plate-forme complexes, et qui vous demanderont de revenir sur le plancher des vaches pour être validées (à la manières des pièces de la mort dans Rayman Origins). C'est ainsi que vous débloquerez de manière naturelle des améliorations qui vous faciliteront la vie. Pourtant, aller les chercher pourra se révéler un peu laborieux.

La carte de The Lost Crown est immense, et possède quelques téléporteurs, mais pas suffisamment. De même, il n'existe pas d'option pour revenir à la boutique ou au téléporteur le plus proche rapidement, alors vous êtes quittes pour voir certains passages pas mal de fois. Et Sargon n'est pas Samus Aran ! Pas de saut spatial cheaté ou d'attaque vrille, vous devrez souvent refaire les mêmes énigmes et passer les mêmes ennemis lors de vos aller-retours. Certes, des raccourcis existent, et sont même marqués sur la carte, mais cela reste un peu trop long. Point positif et assez unique du titre, par contre, vous pouvez prendre un screenshot d'un endroit qui vous intrigue, ce qui vous permettra de vous y référer de la carte, et ainsi d'éviter de faire le chemin juste pour vérifier que vous avez le bon pouvoir cette fois-ci. Un système qu'on espère revoir dans tous les jeux du genre très bientôt !

Persépolis, belle reine de l'Orient

Intéressons nous quelque peu à la technique du titre. Il n'y a pas à redire, le titre est très beau. Les modèles 3D du jeu sont détaillés, Sargon possède des tonnes d'animations différentes très stylées (comme un coup chargé en plein combo, un salto lors d'un demi-tour, ou certaines attaques spéciales) et tout le jeu est empreint d'un style fou et d'un soin considérable. Les artworks apparaissant lors des dialogues sont superbes, et si on pourra regretter l'absence de plus de mise en scène, au moins ceux-ci ne cassent pas le rythme. Cette version Switch est certes un peu plus basse résolution que les autres en 4K, mais la différence n'est pas si flagrante comparée à d'autres titres. Seules quelques textures et surtout, quelques rares ralentissements nous rappellent les limites de la console. Même en mode portable, le jeu tourne superbement, et sur l'écran OLED des nouveaux modèles, c'est carrément un délice !

Niveau sonore, The Lost Crown est intégralement doublé en Français, et avec talent. Les acteurs de doublage ont fait un travail d'enfer, et Sargon est un héros instantanément charismatique. Le sound design est très bon et immersif, avec des bruits de combat convaincants, et des sons communicant les attaques ennemies avec brio. La bande-son, par contre, est bien trop en retrait. Si elle est très loin d'être mauvaise, elle est si discrète que le jeu pourrait s'en passer sans en souffrir. C'est très simple, elle est inaudible si on y prête pas attention, et ne comporte aucune mélodie mémorable. Dommage de ne pas avoir su prendre de l'inspiration de Hollow Knight cette fois-ci. C'est au point où j'ai préféré mettre en fond la bande-son de The Messenger pendant les passages passages appropriés, comme les catacombes.

Terminons sur un point particulier : l’accessibilité. The Lost Crown propose en effet pas mal d'options afin de rendre l'expérience plus aisée de différentes façons. Au delà des classiques niveaux de difficulté, il est possible d'activer des portails afin de passer certaines phases de plate-forme, de mettre en avant les éléments interactifs, ou même de modifier drastiquement les couleurs du jeu pour les personnes dont la vision ne fonctionne pas bien. Une initiative de plus en plus commune, mais extrêmement bienvenue et bien faite afin que le grand nombre puisse profiter d'un grand titre !

 

 

9
Prince of Persia the Lost Crown est un excellent Metroidvania dans la lignée directe de Hollow Knight. Complet, fluide, avec une difficulté adaptée et des combats dynamiques, seuls la bande son trop discrète et quelques soucis de ralentissements (rares) entachent un tableau franchement superbe. C'est un futur classique du genre avec de vraies forces, et qui sait construire sur les bases de ses aînés.

  • Une histoire bien écrite, avec des personnages fort attachants
  • Entièrement doublé en français
  • Une direction artistique de très bonne qualité
  • Des contrôles au top, donnant une fluidité de mouvement et de combat très agréable
  • Un monde grand et intéressant à explorer
  • Des combats haletants et variés qui ne sont jamais ennuyeux
  • Une durée de vie incroyable pour le genre
  • Plein d'options d'accessibilité et de difficulté pour ceux qui en ont besoin
  • Un manque certain de téléporteurs
  • Quelques ralentissements
  • Une bande son bien trop en retrait
  • Pas assez de boss à battre