Nintendo Switch

Pokémon Perle Scintillante

Test Switch

Pokémon Perle Scintillante

Par ggvanrom - Le 17/11/2021 à 15:00

Remakes de la quatrième génération de jeux Pokémon parue en 2006 sur Nintendo DS, Pokémon Diamant Etincelant et Perle Scintillante sont aussi les premiers titres réalisés par le développeur ILCA, qui s’est fait connaître avec le Pokémon HOME. Pas de Game Freak aux commandes pour ces remakes, l’occasion d’apporter un peu de sang neuf à la série ?

Point important : ce test a été réalisé avant que les fonctions communautaires ne soient disponibles. Il n’y aura donc pas d’informations concernant les combats, les échanges en ligne et autres fonctionnalités comme le post-game et le Parc Rosa Rugosa

De la Nintendo DS à la Nintendo Switch

15 ans séparent Pokémon Diamant et Perle de leurs remakes Pokémon Diamant Etincelant et Perle Scintillante. Si pour beaucoup cette quatrième génération de monstres de poche est considérée comme la meilleure, ayant démocratisé les échanges et combats en WiFi, votre serviteur n’a hélas que peu de souvenirs de cette dernière. Une occasion idéale donc de redécouvrir la région de Sinnoh sur une nouvelle console avec les améliorations logiques qui s’en suivent. Contrairement aux remakes précédents, ce n’est donc pas Game Freak qui s’est occupé des remakes, mais la société ILCA. 

Pokémon Diamant Etincelant et Perle Scintillante nous invitent donc à (re)découvrir la région de Sinnoh, considérée comme la première région à avoir été créée dans l’histoire de Pokémon. Alors que le temps fille dans la petite bourgade de Bonaugure, notre protagoniste (garçon ou fille) décide de partir voir le lac à proximité du village avec son voisin et ami pour tenter de dénicher un Léviathor rouge. Hélas pas de Pokémon chromatique à l’horizon, et lors de leur petite virée, ils se retrouvent attaqués par des Pokémon sauvages.

Heureuse coïncidence, il se trouve qu’un vieil homme accompagné d’une jeune fille croisés tantôt ont oublié une mallette, et cette dernière contenait les 3 starters du jeu : Tortipouss, Ouisticram et Tiplouf. Après avoir réussi à vous défaire de vos assaillants, vous retrouvez la trace du vieil homme se présentant comme le professeur Sorbier. Vous et votre voisin êtes ainsi engagés par le professeur pour vivre une grande aventure dans la région de Sinnoh pour tenter de capturer tous les Pokémon de la région.



Faites le show entre deux badges

Alors que l’on reprochait déjà aux versions DS d’être trop classiques par rapport à la troisième génération (Rubis et Saphir), ces nouvelles versions restent quant à elle tout aussi classique dans leur développement. Se contentant d’un simple tour de villes à la recherche des différents badges d’arène nous permettant l’accès à la Ligue Pokémon, nous arpenterons différentes routes et grottes et devront affronter Pokémon sauvages et dresseurs bien décidés à ralentir notre progression. A cela s’ajoutera bien sûr notre quête de complétion du Pokédex, mais également des éléments annexes comme les Super Concours devenus des Super Show Concours.

Ici encore, il sera question de présenter notre Pokémon devant un Jury et de concourir dans une des 5 catégories (Sang-froid, Grâce, Beauté, Robustesse et Intelligence). L’évaluation se fera tout d’abord sur les attributs du Pokémon, que l’on améliorera avec le retour des Poffins, ainsi que leur entrée en scène, que l’on aura préparé soigneusement en utilisant les Capsules, permettant d’ajouter divers effets lorsque les Pokémon sortent de leur Pokéball. Et pour terminer vient une épreuve vous demandant d’appuyer en rythme sur un bouton pour engranger un maximum de cœurs, que l’on pourra booster en utilisant une des capacités du Pokémon. Une discipline dispensable en parallèle de votre but initial, mais qui est tout de même prenante et qui pourra vous occuper quelques heures.

Des souterrains à perte de vue

Déjà présents sur les versions originales, les Grands Souterrain font leur grand retour. Zones s’étendant en dessous de Sinnoh, elles nous permettaient jadis de miner dans les galeries afin de trouver fossiles et autres sphères que l’on pouvait échanger contre des objets variés. Mais le point le plus intéressant à l’époque était la possibilité de créer des bases secrètes que l’on pouvait décorer à loisir, et s’amuser à partir à la chasse aux bases secrètes des autres joueurs connectés. Le minage se présente sous la forme d’un mini-jeu pouvant vite devenir addictif, vous aurez l’occasion de déterrer des coffres renfermant des statues qui pourront influer sur la faune des souterrains.

Car en plus de vous balader dans de longs tunnels, ces derniers seront souvent reliés par des zones abritant des Pokémon sauvages. A la différence de la surface, ici les Pokémon sont bien visibles à l’écran vous avez donc la liberté de les combattre ou de les éviter. Certains d’entre eux sont particulièrement rares, et n’apparaissent pas dans le Pokédex de Sinnoh. Un moyen idéal de se faire une équipe qui sort un peu de l’ordinaire, cette 4ème génération n’étant pas la plus intéressante aux yeux de votre serviteur une fois la sur-abondance de Pokémon Légendaires et Fabuleux mis de côté. Les niveaux des créatures rencontrées augmentant avec votre nombre de badges, ce sera un moyen intéressant et rapide de monter rapidement de niveau. Attention toutefois à ne pas casser le jeu pour autant. A trop faire la chasse aux Pokémon, votre serviteur s’est retrouvé avec une équipe niveau 40 avec seulement 2 badges sur les 8. Autant dire que j’ai roulé sur le jeu après. ILCA ayant mis en place le partage d’XP sans aucune possibilité de le désactiver, trop chasser le Pokémon peut vite rendre le jeu ennuyeux par sa facilité.

Une Pokémontre invasive

Accessoire confié relativement tôt dans l’aventure, la Pokémontre était un outil qui jadis exploitait pleinement le double écran de la Nintendo DS. Tandis que l’on suivait l’aventure principale sur l’écran supérieur, l’écran inférieur quant à lui nous permettait d’afficher moult gadgets. Horloge, cherch’objet, statut des Pokémon, compteur de pas etc. Tout était accessible d’une simple pression sur l’écran et n’entravait en rien le déroulement de l’action plus haut. Nintendo Switch oblige, on se retrouve ainsi avec un écran unique, et donc la nécessité de faire apparaître l’accessoire sur ce même écran via une pression sur le bouton R. On peut ne pas afficher du tout l’accessoire, afficher une petite fenêtre, mais qui ne nous permet pas d’interagir complètement avec les gadgets, ou alors de faire un affichage plein écran qui bloque complètement la progression du jeu… On se retrouve ainsi avec un cherch’objet qu’il est impossible d’utiliser en même temps que l’on marche pour débusquer les objets invisibles, alors que cela se faisait tout à fait naturellement sur DS.

Mais le pire de l’optimisation reste dans l’application des Techniques Secrètes. Servant à surfer, voler, couper des arbres etc., elles font leur grand retour dans cet épisode, accompagnées des CT (Capsules Technique) redevenues à usage unique. Quand il s’agit de couper un arbre ou d’exploser un rocher, pas de problème, il vous faut posséder la technique éponyme, et avoir le badge permettant de l’activer. Et lorsque l’on clique sur l’objet avec lequel on veut interagir, la Pokémontre se charge d’appeler un Pokémon pour faire la besogne. Mais que faut-il faire pour utiliser la technique Vol, que l’on utilise énormément dans une partie lambda ? Il faut ouvrir la Pokémontre, agrandir au max l’écran, aller sur le gadget des techniques secrètes, et faire glisser le pointeur sur vol (ou cliquer dessus avec le doigt en mode portable). En bref, une utilisation complètement contre-intuitive de ce que l’on a l’habitude de voir dans la série en temps normal.

Une réalisation fidèle mais datée ?

Avec ce remake, on aurait pu penser que ILCA allait opter pour rendre le jeu plus beau que l’original, et proposer un moteur 3D proche que ce qu’avait pu faire Game Freak pour Let’s Go Pikachu & Evoli. Hélas (ou heureusement), ils ont préféré se rabattre sur le style chibi super-deformed propre aux opus portables. Le tout en plus détaillé et aux couleurs bien plus chatoyantes qu’à l’époque bien sûr. Seulement quelques problèmes se posent sur la finition du jeu. Si avec la caméra éloignée le style graphique ne gêne pas, à plusieurs reprises le titre se permets des gros plans sur les personnages, mettant trop en avant le manque de détail des modèles chibi. Par contre du côté des modèles 3D en combat des Pokémon et des personnages, on reste sur du correct.

En revanche, qu’est-ce qui s’est passé avec les finitions du jeu ? A voir si ce problème est corrigé, mais plusieurs incohérences / couacs mettent un coup à la réalisation du jeu. Le premier point est l’absence de mouvements dans les herbes hautes lorsque l’on marche dedans. Les herbes sont fixes, et on a quand on passe dessus des espèces de brins d’herbe qui apparaissent. Cela donne un rendu vraiment cheap que l’on pourrait sans peine voir sur les pokémon-like indépendants. Au niveau des zones de combat, s'il arrive qu’on ait de jolis panoramas, les zones vertes sont tristes au possible avec aucun effet de bruissement des herbes ou des arbres se mouvant au vent. Epée et Boucliers faisaient le strict minimum, mais on n’avait pas cette impression de rigidité. Enfin, les bruitages bugs de manière assez répétitives à la fin des combats. Les « bip » caractéristiques d’une sélection ne s’entendent plus, de même que divers autres petits bruitages, jusqu’à ce qu’on enclenche un nouveau combat. Encore une fois c’est de Pokémon qu’on parle, pas du petit jeu indé développé à la va-vite sur RPG-Maker par deux étudiants entre deux cours. Ce genre de bugs ne devraient pas être présents dans une licence de cette ampleur.

Pour finir sur une note positive, il faut souligner le travail apporté sur toute la partie musicale du jeu. Les musiques ont été recomposées et rendent particulièrement bien. Les plus grands fans de cette génération reconnaîtront sans mal les différentes musiques du jeu, et pourront être surpris par ces ré-orchestrations. Quant au Pokédex, si nous n'avons pas l’ensemble des monstres de poche, on pourra au moins compter sur 400 créatures différentes à collectionner et échanger entre joueurs. Si l’on aurait apprécié comme clin d’œil un Pokédex ayant l’esthétique de Pokémon Home, la petite encyclopédie reste relativement agréable à prendre en main. Enfin, l'ajout du Coin Mode Métronome de Voilaroc nous permettra également contre des sommes assez mirobolantes de changer la tenue vestimentaire de notre personnage, pour pouvoir nous démarquer lors de notre périple.

Un jeu portable adapté au salon ?

Comme expliqué plus tôt, Pokémon Diamant et Perle sur Nintendo DS étaient avant-tout des jeux de console portable, usant de l’écran tactile de la console pour tous ses gadgets et pour quelques minijeux. Cependant le passage sur Nintendo Switch, une console étant à la fois salon et portable, et disposant que d’un seul écran complique un peu les choses en terme d’utilisation des spécificités de la console. En mode salon il n’y aura pas le choix, tout se fera aux boutons. De ce fait, les commandes de la Pokémontre se montreront assez contre-intuitives. et côté graphismes, on sent là-aussi rien qu’à la cinématique ultra-compressée que le titre est avant tout destiné à être joué en mode portable. Ce n’est pas vilain, mais il est clair qu’un grand écran LCD, LED ou OLED ne mettra pas nécessairement en valeur certaines textures assez vieillottes ou des personnages un peu trop pixellisés quand on est en gros plan. Visuellement parlant le mieux reste effectivement de jouer en mode portable, et de pouvoir bénéficier du coup du tactile de la console. Hélas, cette utilisation est finalement limitée presque exclusivement à l’usage de la Pokémontre. Vous n’aurez ainsi pas la possibilité de malaxer vos Poffins en utilisant l’écran tactile comme à l’époque sur Nintendo DS.


 

7.5
Changer de développeur pour une licence aussi forte que Pokémon est toujours une étape délicate. Bien qu'étant une version revisitée des jeux Pokémon Diamant et Perle, le challenge était de taille pour la société ILCA concernant Pokémon Diamant Etincelant et Perle Scintillante. Si l'on pourra reprocher au jeu des faiblesses graphiques et couacs qui peuvent être facilement corrigés via des patchs, ils ont aussi dû s'affranchir de la contrainte de transposer un jeu double écran sur écran simple. Néanmoins, le pari est respecté avec un portage relativement propre de la quatrième génération sur console moderne. Si d'aventure ILCA devait être amené à s'occuper d'autres versions de Pokémon sur Nintendo Switch, espérons qu'ils apprendront des quelques erreurs de cette première expérience pour proposer un travail plus qualitatif.

  • La région de Sinnoh plus colorée que jamais
  • Une réorchestration musicale réussie
  • Le retour des Grands Souterrains et des bases secrètes
  • Les cachettes de Pokémon et les trouvailles qu'on peut y faire
  • Le recherche de trésors toujours aussi addictive
  • La boîte PC accessible partout
  • La possibilité de se promener avec nos Pokémon
  • Quelques soucis d'animations manquantes ou peu détaillées
  • Pas toujours flatteur sur grand écran
  • L'utilisation de la Pokémontre peu intuitive
  • Le partage d'Expérience impossible à désactiver