Nintendo Switch

One Last Breath

Test Switch

One Last Breath

Par Miki-Daisuki - Le 18/04 à 18:40

Sorti le 28 mars 2024 sur switch avec une sortie physique prévue chez nous en juin 2024, et développé conjointement par les studios espagnols Maniac Panda Games et Moonatic studio, One last Breath a choisit d’aborder notre Histoire par sa fin. Après des siècles de maltraitance écologique, l’humanité s’en est retournée vers la poussière, laissant derrière elle de lointains souvenirs de ce qu’elle avait pu être.  Heureusement, certains êtres comme Mère Nature, pense que l’espoir est encore permis. Reste à le trouver à temps.

Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur.

Le dernier espoir de mère Nature

Au commencement, il n’y avait rien. Puis, il y eut l’humanité. Elle prospéra, fit ses choix. Puis, un jour, elle s’éteignit, laissant derrière elle un monde à l’agonie. Et, de nouveau, il n’y eu plus rien. C’est là, sur cette planète dévastée, que se réveille Gaia. Né du dernier souffle de Mère Nature, ce petit être va parcourir ces vestiges d’un autre temps pour tenter de retrouver ce qui semble perdu à jamais : l’Espoir.

Comme un écho à une actualité qui ne cesse de revenir à nous, One Last Breath prend place dans un univers post-apocalyptique où la pollution et la cupidité humaine ont eu raison de son espèce, désormais entièrement décimée.  Anxiogène,  dérangeante, voire assez effrayante par moments, l’ambiance générale du titre est à la hauteur du cercle de destruction dans lequel elle inscrit l’existence de ses personnages. Pour autant, il n’est pas question de tout voir en noir, car la vie, même bien cachée, est encore là, quelque part. Cet équilibre entre espoir et destruction, parfaitement orchestré pendant les quelque treize tableaux composant le jeu, donne tout son sens au message intrinsèque du titre, poétique et cruel. Tant et si bien que l’on n’aurait pas rechigné à rester sur place quelques heures de plus. Car si les questions sont nombreuses, les réponses, elles, ne trouveront que peu leur place durant les cinq heures qu’il nous aura fallu pour en connaitre le dénouement.

Néanmoins, l’on pourra compter sur la présence de collectibles à dénicher dans les différents environnements pour nous donner envie de rejouer jusqu’à tous les trouver. En effet, les acquérir permettra non seulement d’avoir accès à tout un pan d’histoire jamais dévoilé dans l’aventure en ligne droite, mais aussi de visionner une fin secrète, au message final bien différent de celui que nous laissera la fin par défaut.

Seul dans le noir

Autant le dire d’emblée : ne comptez que sur vous pour cette aventure en solitaire. Livré à lui-même, c’est dès le début que le joueur doit comprendre comment fonctionne ce monde qui nous veut tout sauf du bien. Armé de nos deux boutons d’interactions, à nous de voir comment tirer parti des sauts et de l’environnement pour venir à bout des énigmes proposées et échapper à cet univers inhospitalier. Car si plus aucun humain ne peuple la planète, des monstruosités les ont avidement remplacés. Hantant les lieux tels des âmes torturées, ces créatures dont on ne verra que rarement la véritable forme veulent votre mort, et fuir sera bien souvent la seule solution pour leur échapper. Courtes mais intenses, ces phases « de survie » créent un véritable sentiment d’insécurité permanente, les attaques pouvant surgir de n’importe où et n’importe quand. Il est ainsi rare de ne pas devoir s’y reprendre à plusieurs fois avant de trouver la parade à ces assauts inopinés, sans pitié et au timing extrêmement serré. Un peu trop, d’ailleurs. Qu’il s’agisse de fuir, d’échapper à un piège mortel ou tout simplement de passer des obstacles, le temps de réaction alloué au joueur pour comprendre et résoudre la situation est  beaucoup trop court et on répètera bien souvent les mêmes erreurs, faute de les avoir comprise. Des morts d’autant plus punitives qu’elles peuvent nous ramener assez loin en arrière, la faute à des points de sauvegardes automatiques très espacés.

Par ses mécaniques de jeux et son atmosphère oppressante, One Last Breath n’est pas sans rappeler le multi récompensé LIMBO, qui maniait déjà en 2010 gameplay minimaliste et survie en milieu hostile. A l’instar de ce dernier, les énigmes proposées demanderont d’avoir recours à une certaine ingéniosité pour être résolues, allant du simple actionnement de mécanismes à des ruses plus complexes, permis notamment par le pouvoir particulier de Gaia. Représentation de la Nature elle-même, c’est tout naturellement que notre personnage pourra directement interagir avec elle, par exemple en en faisant repousser la végétation. Une particularité qui permet de varier un peu la manière dont on aborde des énigmes parfois redondantes.    

Ces puzzles, bien que relativement simples dans l’ensemble, pourront donner du fil à retordre par moment, moins à cause de leurs difficultés que par le trompe-l’œil engendré par les ténèbres ambiantes. En effet, OLB fait la part belle aux pièces et environnement très sombres, et il n’est pas rare de devoir plisser les yeux (surtout quand on est en mode portable) pour y voir quelque chose, et se rendre compte au bout d’interminables minutes à tourner en rond que la solution se trouvait dans un mécanisme tout bête qu’on n’avait simplement pas remarqué tant il ne ressortait pas du décor.

A couper le souffle

Véritable expérience visuelle, OLB pose dès le départ un univers en double face, capable de fasciner autant que de répugner, capable d’éblouir par la beauté saisissante d’une nature figée par le temps pour mieux saisir l’instant d’après la misère d’une ville en ruine dévorée par la souffrance. Véritables morceaux d’Histoire éparpillées, chacun des environnements visités offre de grands moments de contemplation, appuyé par des mouvements de caméra dynamiques et des séquences d’action qui nous font là encore ressentir toute la fragilité de ce monde à la dérive.

Rares sont les jeux où l’on ne déplore pas l’absence de musiques. Et portant, cette quasi inexistence prend tout son sens dans One Last Breath grâce à son sound design des plus soignés. Dénués de paroles, Gaia et les monstres qui peuplent ces paysages désolés interagissent bel et bien avec nous. Un souffle court, rapide, un râle en arrière plan, le craquement d’une porte, un bris de verre, on apprend vite à détecter le moindre bruit susceptible de trahir la présence d’un ennemi invisible à l’œil nu.

8.5
Conte écologique post apocalyptique, dystopique mais positif, One Last Breath joue avec des thèmes diamétralement opposés sans rien imposer. Tout un chacun tirera sa propre conclusion du message véhiculé par ce titre si particulier où rien n’est jamais définitivement acquis. Porté par un gameplay ingénieusement simple et un monde aux mille facettes, le jeu parvient à proposer une aventure captivante, effrayante et fascinante sans jamais prononcer une seule parole. Et si l’on pourra lui reprocher sa brièveté comme sa difficulté peu élevée, nul doute que vous en ressortirez marqué.

  • Une ambiance aussi pesante que poétique
  • Une DA de toute beauté
  • Un sound desing immersif
  • Des énigmes ingénieuses
  • Durée de vie un peu légère
  • Des timings de réflexion trop serré