Nintendo Switch

Okinawa Rush

Test Switch

Okinawa Rush

Par Thatgunman - Le 25/11/2021 à 12:27

Suite à un Kisckstarter financé à hauteur de 12 000€ en 2017, le studio anglais Sokaikan nous livre une expérience qui fleure bon les années 1990 avec Okinawa Rush. Avec son ambiance mélangeant folklore japonais et hémoglobine, cette aventure violente à souhait promet de nombreuses fantaisies, comme l’intégration d’éléments de jeux de rôle et une pléthore de combos mis à disposition.

L'heure de la vengeance a sonné!

Lorsqu’il part à la pêche pour subvenir aux besoins de sa famille, Hiro n’est pas des plus sereins. Lors d’un rêve la nuit passée, il a vu la mort de son épouse. La nuit tombée, à son retour, il se rend compte que son rêve était prémonitoire: non seulement les membres du clan des Black Mantis ont assassiné son épouse, mais ils se sont en plus permis de kidnapper leurs deux enfants. Il est bien à tomber qu’Hiro est est un pratiquant d’arts-martiaux avéré et de ce fait, que le mettre en colère était très certainement une mauvaise idée. A savoir qu’Hiro n’est pas le seul personnage jouable, et qu’il est possible d’incarner Meilin, une pratiquante de Kung Fu et de Tai Chi plutôt rapide, ainsi que Shin, un moine beaucoup plus lent, mais dont chaque coup se révèle dévastateur. Hiro se place alors en tant que personnage équilibré, parfait pour commencer la partie et appréhender les mécaniques bien huilées de ce beat’em up bien nerveux.

Au Nord les jambes, au Sud les mains

Vous voilà donc plongé rapidement en plein milieu de l’action. Que l’on pose le contexte tout de suite, malgré quelques niveaux labyrinthiques et une emphase sur les allers-retours avec des mécanismes à activer, Okinawa Rush mise avant tout sur ses combats plutôt que de s’attarder sur la plateforme et l’exploration. Ça tombe plutôt bien, les contrôles un peu flottant seront certainement vos pires ennemis dans les rares moments où il faudra la jouer plus fine. Pour ce qui est du reste, les mécaniques sont certes simples, mais diablement efficaces. Un bouton pour l’attaque, et un bouton pour le saut: autant dire qu’Okinawa Rush ne fait pas dans la démesure sur ce point, car la subtilité se trouve dans l’habileté à alterner entre des combos très diversifiés et la garde. Si vous êtes en effet capable d’occire des dizaines d’ennemis en même temps, vos adversaires n’en sont pas moins redoutables. Entre les projectiles, les attaques à l’arme blanche et les bonnes vieilles techniques de Kung Fu, il est clair que la petite jauge qui vous sert de barre de vie n’est pas apte à encaisser tous ces coups. Heureusement, en appuyant dans la direction d’où part le coup adverse, votre personnage effectue l’équivalent d’une parade dans Street Fighter III et encaisse les dégâts sans broncher. De prime abord, la manipulation semble contre-intuitive et fastidieuse, mais sachant que les dégâts ne peuvent provenir que de deux directions, on s’y fait rapidement. Les combos, eux, vous feront réaliser certaines manipulations spécifiques pour lancer des attaques inspirées des jeux de bastons de ces 30 dernières années. On part du classique uppercut jusqu’au Hadoken en passant par la vague d’énergie. Tout est parfaitement retranscrit manette en main. Les manipulations sont accessibles et la variété de ces coups permet de faire face à toutes les situations possibles, sans parler des armes qui élargissent encore plus le nombre de possibilités.

Entrainement dur, combat facile

Il est possible de parcourir Okinawa Rush de deux manières distinctes. Le mode Arcade, qui est la succession des niveaux du jeu, sans aucun intermède, et le mode Histoire, qui en plus des cinématiques, adopte quelques mécaniques inspirées des jeux de rôle. Dans ce mode, on peut améliorer les compétences de nos personnages de plusieurs façons. On peut tout d’abord s’entraîner sur un sac de frappe et tenter de maîtriser les enchaînements les plus complexes. On peut aussi exécuter des Katas sous la forme de QTE. Enfin, on peut choisir d’entretenir son dojo, en l’agrémentant de décorations glanées chez le marchand, le tout en respectant l’art Feng Shui. Dans les modes les plus faciles, l’aventure sera suffisamment généreuse en bonus pour passer à côté de toutes ces mécaniques, mais si vous cherchez à atteindre les sommets de la maîtrise des arts martiaux et ainsi débloquer les véritables fins pour chaque personnage, il s’agira d’un point essentiel à votre parcours.

Une direction artistique réussie

Une fois n’est pas coutume, on a affaire à un jeu qui tire ses inspirations des titres qui pouvaient sortir sur console 16-bit lors du siècle dernier. Au delà du pixel-art, Sokaikan a intégré des options comme un filtre reproduisant l’affichage sur écran cathodique, mais plus étonnant encore, des ralentissements volontaires (que l’on peut tout de même désactiver) qui rappelleront des souvenirs douloureux pour tous les amateurs de retrogaming. Malgré l’apparente simplicité des graphismes du jeu, je dois avouer avoir été agréablement surpris par la diversité des environnements et du bestiaire. On est loin des clichés habituels sur le folklore japonais. Okinawa Rush témoigne d’un amour sincère pour le japon, pour ses créatures mythiques, ses légendes et ses paysages oniriques. Les décors dépeignent une certaine mélancolie et énormément de douceur malgré les effluves de sang situés au premier plan. Les musiques sont généralement dans le même ton, mais peuvent toutefois adopter des sonorités tantôt angoissantes, tantôt apaisantes pour coller au mieux à l’action. Globalement, le jeu fourmille de détails, d’animations qu’on ne repère bien souvent qu’après plusieurs parties, ce qui participe énormément au charme qui s’en dégage. On dénote aussi pas mal de bugs de collision se matérialisant généralement par le personnage traversant des murs et se retrouvant bloqué entre les parois. C'est dommage, car le jeu est assez court, et aurait mérité plus de soin à ce niveau là. Okinawa Rush se finit effectivement rapidement. Composé uniquement de 5 niveaux, il faudra les arpenter à plusieurs reprises dans des difficultés différentes pour découvrir les 9 fins. La richesse du gameplay et de la direction artistique rend chaque partie intéressante et les scénarios sauront rendre justice à vos prouesses à la manette.

8
Développé par seulement deux personnes, Okinawa Rush est une réussite, tant en termes de maîtrise de ses éléments de gameplay que de sa direction artistique. On pourrait croire que la fibre nostalgique est l’apanage des développeurs (et des joueurs) rétrogrades. Il n’en est rien, et Okinawa Rush fait partie de ces expériences qui le prouvent. Doté d’une ambiance rendant hommage à la culture japonaise et d’un gameplay accessible, mais dont la profondeur sera révélée après seulement quelques parties, le jeu de Sokaikan est certainement l’un des titres les plus intéressants à sortir en cette fin d’année.

  • Ambiance réussie
  • Gameplay simple, mais subtil
  • Diversité dans les modes de jeu
  • Très bonne rejouabilité
  • Des bugs de collision à déplorer
  • Contrôles un peu flottant, notamment lors des sauts

Thatgunman

For great justice
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