Nintendo Switch

Monster Harvest

Test Switch

Monster Harvest

Par ggvanrom - Le 05/09/2021 à 17:45

Dévoilé depuis août 2020, Monster Harvest est un cas typique de titre indépendant ayant tapé dans l’œil des joueurs, mais ayant malheureusement subi moult retards pour causes diverses entre peaufinages des versions consoles, COVID etc. Disponible depuis le 31 août, notre test s’est finalement fait dans la douleur jusqu'à l'arrivée du Patch Day One

Bienvenue dans le monde de Planimalis

Après avoir entré le nom de notre personnage, notre ferme, et choisi notre apparence entre 4 modèles (2 hommes et 2 femmes), nous voici envoyé dans le monde magique / scientifique de Monster Harvest. Comme la licence Harvest Moon dont s’inspire entre-autres le jeu, nous incarnons un citadins excédé par sa routine de Métro-Boulot-Dodo, et on se remémore la bonne vieille époque où l’on gambadait enfant dans la campagne où vivait notre oncle.

Comme le hasard fait bien les choses, notre oncle a fait une découverte scientifique ahurissante. En combinant des slimes, émergeants d’une grotte voisine à ses cultures, il a réussi à créer des hybrides plantes/animaux appelés Planimaux. Etant désormais concentré sur ses recherches, il n’a plus le temps de s’occuper de sa ferme, et vous demande si vous êtes intéressés pour reprendre le flambeau. Ni une ni deux, vous acceptez et foncez vers votre nouvelle demeure.

Suite à la découverte de votre oncle, des gens se sont amassés autour de la grotte et du labo, et c’est ainsi que Planimalis est née. Désormais, vous allez devoir travailler la terre pour gagner votre vie, cultiver vos propres légumes, et pourquoi pas partir à la recherche de ces fameux slimes pour tenter vous aussi de donner vie à ces créatures étranges. Bon, on passera vite fait sur le fait que notre oncle nous vouvoie dans la traduction française (qui est bienvenue en l’occurence), mais c’est un détail parmi tant d’autres soucis que nous aborderont plus tard…



V'la ta pioche, les champs sont là-bas

Une fois arrivé, notre oncle nous accueille devant la ferme et nous fait don de son attirail du parfait citadin qui se reconvertit en fermier. Une pioche pour casser les cailloux, la hache pour les bûches et les arbres, la houe pour bêcher le sol, et enfin l’arrosoir pour arroser nos semis. Après nous avoir fourni notre premier stock de graines, nous commençons timidement à nettoyer le terrain et à semer nos premiers légumes, tout en faisant attention à notre jauge d’endurance qui fond comme neige au soleil. Passé le premier jour, nous pourrons également nous éloigner de la ferme pour rejoindre au nord le village et faire la rencontre de ses habitants au look rétro… atypique (à l’image de notre protagoniste). 

Tout comme dans un Harvest Moon, en attendant que nos cultures arrivent à maturité, on prendra grand soin de ramasser tous les fruits, légumes et autres plantent qui traînent dans les alentours pour nous constituer un petit pécule afin de rapidement acheter de nouvelles semences, des améliorations pour notre sac à dos, ainsi que quelques objets décoratifs pour la maison et les champs. Enfin, avec un peu de sous en poche et les matériaux adéquats, vous pourrez également débloquer de nouvelles zones aux alentours du village, augmentant vos trouvailles journalières et donnant accès à de nouvelles boutiques.

A noter que le titre à également une dimension RPG. Vous le remarquerez rapidement, mais à force de labourer la terre et de piocher et hacher tout ce qui vous passe sous la main, une petite jauge bleue sous celle d’endurance va se remplir progressivement. A chaque nouveau pallier atteint, votre personnage débloquera une liste d’objets à crafter pour votre propre confort. Des coffres de rangements, des chemins en pierre ou en bois, ou encore des machines variées pour transformer vos cultures et les revendre plus chère. Le tout vous demandera bien sûr des matières premières, et si le bois et la pierre suffisaient pour les constructions de base, il va rapidement vous falloir des matériaux plus précieux, se trouvant dans la grotte voisine. Ne pouvant pas y aller seul car la zone étant envahie de monstres sauvages, c’est notre oncle qui va nous apporter une solution clé en main, directement issue du potager.

Et les Planimaux dans tout ça ? 

Si l’accès de la grotte vous était interdit durant les premiers jours de votre aventure, le professeur viendra finalement vous demander de commencer l’exploration de la grotte afin de l’aider dans ses recherches. Pour ce faire, il vous donnera en premier lieu un slime rouge à verser sur une de vos plantations pour la faire muter en monstre, et ensuite pouvoir l’utiliser dans la grotte. En attendant que la vôtre arrive à maturité, le professeur vous confiera un spécimen level 1 prêt à l’emploi, ainsi qu’une épée pour éliminer les slimes.

La grotte, composée de plusieurs niveaux, est en enchaînement de salles générées aléatoirement dans lesquelles vous trouverez des matériaux précieux au fur et à mesure de votre progression, des slime dans leur forme standard, et enfin des planimaux sauvages qui ont mutés dans la grotte. Si les slimes standards s’éliminent avec l’épée pour récupérer des extraits à déverser sur vos plantations, les planimaux sauvages quant à eux devront être éliminés lors d’un combat avec vos propres monstres.

Les combats se déroulent au tour par tour. Votre créature dispose de 3 attaques, dont 2 se débloquant une fois un certain niveau atteint. Une fois le monstre éliminé, votre monstre gagne de l’expérience, et à terme peut changer de niveau pour devenir plus fort. Mais attention, si le monstre ennemi bat votre créature, cette dernière meurt tout simplement, et vous devrez ainsi lui dire adieu. En mourant, votre créature laissera s’échapper un certain nombre de cœurs. Ces derniers sont à utiliser dans votre ferme pour augmenter le niveau de votre terre. Au début de l’aventure, les planimaux récoltés seront niveau 1, mais si vous augmentez le niveau de la ferme au niveau 3, ils démarreront tous au niveau 3. Vous l’aurez compris, vous aurez ainsi intérêt à grapiller pas mal de cœurs pour avoir une équipe au niveau de base élevé pour explorer les donjons.

L’importance du Slime

Comme expliqué précédemment, le Slime est à la fois un monstre et un matériau indispensable dans l’univers de Monster Harvest. Ce dernier peut prendre 3 formes différentes. Le slime rouge peut transformer vos plantes en planimaux une fois arrivées à maturation. Le slime vert accélère la pousse de vos plantes de manière significative, et enfin le slime bleu transformera vos plantes en bétail (à noter qu’il vous faudra une grange pour les accueillir). Peu après vous aurez la possibilité d’acheter du Super Slime aux 3 couleurs qui vous donneront cette fois-ci des planimaux plus puissants, des récoltes rares, et des montures pour vous permettre de parcourir la ferme et les environs à toute vitesse.

Les slimes sont à acheter à fort prix à la boutique dédiée du coin, à tuer à l’air libre ou dans la grotte, ou alors à crafter vous-même lorsque vous aurez atteint le niveau requis et que vous possédez les cristaux suffisants pour les créer. Si Mapple Powered Games a tenté de diversifier son nombre de créatures avec un total de 72 planimaux, on remarque vite qu'hormis leur apparence, les coups restent très similaire entre chaque espèce. Quand à l'utilité des montures on se heurt ici à divers soucis : elles sont plus lentes que notre personnage qui effectue une roulade, il est impossible de ramasser des objets ou de converser à dos de monture. Et si vous avez le malheur de descendre de la monture pour entrer dans une maison, et de revenir dehors, la monture disparait tout simplement jusqu'au lendemain...

Un aspect communautaire très mal mis en avant

Lors d’un des reports du jeu, le développeur s’est justifié en indiquant avoir voulu refondre le système de relation entre personnages et faire de nouveaux ajouts à la ville. Si ces ajouts sont plus que bienvenus, le principal problème est l’explication de leur fonctionnement, quasi inexistante. Tout comme les premiers Harvest Moon qui nous larguaient dans la nature sans aucune indication, on ne comprend pas ce que l’on peut faire avec les personnages. Chacun a un cœur à côté de son nom, nous avons la possibilité de leur offrir des cadeaux, changeant au bout d’un certain temps la couleur du cœur, et c’est marre pour le moment. Nous apprendrons au début de la saison humide qu’en offrant des cadeaux aux commerçants, on aurait des rabais, voici de quoi orienter notre choix assez rapidement… Alors autant sur les anciens jeux Harvest Moon on avait une petite notice papier dans la boîte pour nous expliquer les diverses éléments de jeu, mais dans le cas de Monster Harvest, on n'a pas de guide dans les options, ni de notice numérique.

Concernant les autres améliorations, nous avons également un panneau de quêtes au milieu du village qui nous permettra une fois des ressources récupérées d’obtenir des améliorations non-négligeables comme une économie d’endurance lorsque l’on utilise nos outils. Des événements seront également proposés durant la saison (se composant de 21 jours seulement). Si notre personnage ne pourra pas y participer directement, ce sera l’occasion d’y acheter des graines introuvables normalement dans le commerce. Enfin, chaque vendredi, le centre de loisir ouvrira ses portes pour vous permettre de combattre les Planimaux des différents habitants, et à terme, pouvoir affronter le grand méchant du jeu, le patron de Slime Corp. Un petit air de combats Pokémon avec un boss de fin à vaincre à force de travail acharné dans les donjons.


 


Une version console (très) mal optimisée

Sur le papier, Monster Harvest a tout pour être un petit jeu indépendant sympathique. Loin d’être parfait mais avec un charme propre, le jeu possède encore quelques soucis entachant une utilisation optimale. Lors de la récupération du jeu, on nous avait communiqué que quelques bugs étaient présents, mais qu’ils devraient être corrigés avec un patch day one. Si à l'heure actuelle les soucis les plus gênants ont été corrigés, on est encore loin d'un jeu irréprochable. Le premier étant par exemple l'impossibilité de Switcher de monstre en plein combat. Ce qui veut dire qu'en cas d'adversaire trop puissant vous pouvez juste vous contenter de le voir mourir et de rafler ses cœurs.

Avant l'arrivée du patch, notre personnage se retrouvait trop régulièrement téléporté au milieu de l'eau, ou dans d'autres types de texture, nous obligeant à redémarrer. Si le souci a été corrigé, ce sont maintenant les monstres qui subissent ce bug. C'est moins gênant, mais ça reste un bug trop visible. Votre pire ennemi sera également l'interface de jeu qui est tout sauf agréable sur consoles. Si l'on passe le fait de voir une grosse flèche d'ordinateur au lancement du jeu, la navigation dans les menus reste assez pénible avec un curseur qui des fois n'effectue pas votre commande, ou alors l'effectue en double. Cela aurait pu être plus simple en mode portable avec l'utilisation de l'écran tactile, mais l'option n'est tout simplement pas proposée.

L'autre problème sera également les textes. Si encore une fois on remerciera le studio de l'ajout de diverses langues, il y a encore à l'heure actuelle des caractères qui n'apparaissent pas dans les dialogues. Et surtout, certains textes sont écrits tellement petits qu'il est tout simplement impossible de lire correctement certaines phrases quand on joue en mode portable. Il est dommage de constater de tels soucis de finition quand on voit le travail qui a été réalisé au niveau des environnements, des bruitages ambiants, ainsi que des musiques (même si certaines comme l'ambiance nocturne sont vraiment creepy). 

Concernant l'apparence des personnages et des monstres, on est vraiment sur un style minimaliste qui tranche radicalement avec la beauté des environnements, au point ou on n'arrive même pas à genrer nos interlocuteurs. Le personnage de Joy donne l'impression de voir une femme à barbe, quant au protagoniste masculin qui est censé être un jeune homme semble se retrouver avec une bonne barbe grisonnante, se mêlant avec un début d'écharpe. C'est un style qu'on aime ou qu'on déterme, mais il aurait clairement gagné à être un peu plus travaillé.

5
On revient de très loin avec Monster Harvest... Après une grosse frayeur en phase de test à quelques jours de sa sortie, le patch day one a finalement corrigé la majeure partie des bugs les plus problématiques du jeu. Si le titre propose suffisamment de variétés pour inciter le joueur à relancer une nouvelle journée de jeu afin de grossir toujours plus sa ferme ou sa collection de créatures, son niveau de finition est encore perfectible au niveau de la navigation dans les menus et de la taille des textes en mode portable. Espérons qu'un suivi constant soit effectué de la part de Mapple Powered Games pour améliorer les détails encore problématiques

  • Les environnements sont jolis
  • Jardinage, pêche, crafting, combat - Un grand nombre d'activités proposées
  • Un nombre correct de créatures à découvrir
  • Le travail sonore effectué
  • Optimisation à revoir (longs temps de chargement, micro-freeze)
  • Le chara-design des personnages et des monstres peu convaincant
  • Peu voire 0 explication sur des éléments de gameplay essentiels
  • Les montures qui disparaissent quand on s'éloigne d'elles