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Mario Strikers: Battle League Football

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Mario Strikers: Battle League Football

Par ggvanrom - Le 11/06/2022 à 19:20

17 ans après la création de la licence sur Gamecube et 15 ans après le dernier opus paru sur Wii, Mario Strikers revient en 2022 sur Nintendo Switch avec Mario Strikers: Battle League Football. Développé par Next Level Games, voyons ensemble si la licence a bien réussi son dépoussiérage.

Balle au centre au Royaume Champignon

La licence Mario Strikers, une occasion de découvrir une facette radicalement différente des personnages du Royaume Champignons et contrées voisines. Enfermés dans un petit terrain entouré de clôtures électrifiées, nos héros et anti-héros vont s’adonner à un sport qui ressemble à du foot sur le papier, mais qui s’avère être une véritable bataille à coup de tacles, d’utilisation d’objets, et de tirs effectués avec toutes les parties possibles du corps du sportif : le Strike

Chaque équipe embarque un total de 4 joueurs à contrôler + 1 gardien géré de manière automatique par l’ordinateur. Notons qu’à la différence des précédents opus, c’est un Boum Boum que nous avons dans les cages, à mon goût moins charismatiques que les Kritters qui avaient été recrutés dans la licence Donkey Kong. A l’heure où nous écrivons ce test, seuls 10 personnages sont au rendez-vous côté joueur : Mario, Luigi, Peach, Bowser, Harmonie, Toad, Yoshi, Donkey Kong, Wario et Waluigi. Un match se déroulant donc avec 8 joueurs différents sur le terrain, il n’est hélas pas rare de voir apparaître des doublons durant le même match. A noter par ailleurs que seuls Toad et Yoshi peuvent être présents plus d’une fois dans une équipe (1 Mario et 3 Toad par exemple). Pour rappel, l’épisode Wii comportait 12 Capitaines, et il y avait 8 types d’équipiers différents, des Toad aux Boo en passant par les Maskass. Où sont-ils tous passés ?



Des matchs sous haute tension

L’objectif est simple, vous disposez de 3, 5 ou 10 minutes selon la configuration choisie pour mettre le plus de ballons possibles dans la cage de l’équipe adverse. Pour cela, vous devrez apprendre les contrôles du jeu qui bien que simples peuvent donner lieu à un tas de techniques avancées pour prendre l’ascendant sur l’équipe adverse. Dans votre moitié de terrain, impossible de tirer, mais vous pourrez effectuer des passes standards et des passes lobbées directement en direction de vos alliés, ou alors des passes libres en visant un point précis. Une fois dans le camps adverse, vous aurez la possibilité d’effectuer un tir classique ou chargé, avec possibilité de tirer ras du sol ou de faire une passe lobbée en inclinant le stick gauche en avant ou en arrière. Lorsque vous perdez la possession de la balle, vous entrez en mode défense et vous aurez ainsi l’occasion de pouvoir faire un tacle simple ou chargé sur les adversaires de votre choix, même ceux ne portant pas le ballon (il n’y a aucune règle dans ce sport).

Côté technique, il y a plusieurs choses à connaître. Les personnages ont maintenant une jauge d’endurance invisible, mais qui une fois vide fera s’essouffler votre personnage. Ceci a été implémenté pour ne pas que les joueurs abusent des sprints et des tacles à vau-l’eau. Lorsque qu’un adversaire est trop loin de vous et qu’un allié se situe entre vous deux, vous avez la possibilité de tacler votre allié afin qu’il entre en collision avec l’adversaire. Et il est bien sûr possible d’esquiver les tacles à la dernière minute, vous octroyant un bonus de vitesse, ou encore de simuler un tir, avant de le transformer en passe potentiellement décisive. Enfin, il est possible d'effectuer des passes et des tirs parfaits en chargeant votre action quelques secondes avant de recevoir le ballon. C'est une manœuvre qui demande un peu d'entraînement, mais qui est bien expliquée dans le menu éponyme.

Pour l’aspect plus fun du titre, les objets iconiques du Royaume Champignon sont de la partie. Ces derniers sont envoyés sous forme de bloc ? sur le terrain par les supporters de chaque camp. Après un but ou après un échange qui traîne, les gradins enverront des blocs qui pourront être récupérés par n’importe quel camps. Par contre si vous vous avisez de tacler un joueur qui n’a pas le ballon, le public prendra la mouche et enverra un bloc aux couleurs de l’équipe adverse qui ne pourra être récupéré que par cette dernière. Au menu, champignon pour un sprint, les carapaces vertes et rouges, les bob-omb, les peaux de banane et enfin, l'étoile qui vous rend invulnérable durant un court laps de temps.

Enfin, l’Hyper Frappe fait également son retour sur le terrain. Si au début de la licence cette dernière était littéralement cheatée avec une utilisation illimitée et un nombre de points bonus pouvant aller jusqu’à 5 buts comptabilités, dans cet épisode on reste plus mesuré. Tout d’abord il vous faudra impérativement ramasser un Orbe S pour passer en mode Détermination pour une durée limitée. Durant ce court laps de temps, si vous maintenez le bouton de tir à fond dans le camp adverse, et que personne ne vous charge jusqu’à la fin de l’action, vous pourrez lancer votre Hyper Frappe. Une jauge apparaîtra sous votre personnage, et il faudra que vous appuyiez lorsque le trait blanc est dans les zones colorées pour la rendre plus ou moins puissante. Une fois la cinématique lancée et la balle frappée, vous prendrez momentanément le contrôle du gardien pour tenter de repousser la balle en mashant le bouton A et en inclinant le stick. A noter que si vous réussissez à placer la barre dans les deux zones bleues, cela signera un but automatique systématique.



Je serai la plus belle pour aller tacler

Autre nouveauté mise en avant dans ce Mario Strikers: Battle League Football, la possibilité de revêtir nos personnages de pièces d’équipement. Chaque match disputé vous permet de cumuler des pièces. Ces dernières sont indispensables pour acheter les différents équipements dans le menu éponyme. Comme dans l’opus Wii, chaque personnage possède ses propres caractéristiques qui influent sur la puissance des tirs, la qualité des passes ou encore la résistance aux tacles adverses, la vitesse de déplacement, et la technique des joueurs. Vous pouvez très bien vous contenter de ces statistiques de base lors de vos matchs, ou alors vous pouvez changer la donne en utilisant de l’équipement.

Dans le menu équipement, vous pourrez acheter contre vos précieuses pièces des équipements pour la tête, les bras, le torse et les jambes. Les équipements sont classés en différentes familles et chaque pièce possède un ou plusieurs bonus et malus. Un Gant Canyon augmentera de 2 le niveau de vos tirs, mais baissera de 2 votre vitesse. En combinant les différentes pièces selon vos désirs, vous pourrez au choix accentuer les points forts de vos joueurs préférés, ou au contraire changer radicalement leurs caractéristiques pour créer la surprise lors de vos parties contre de vrais adversaires (parce qu’osons le dire, l’IA cela lui fera ni chaud ni froid).

Point négatif concernant ces équipements, il sera quasi impératif de vous équiper pour terminer l’ensemble des coupes du jeu en mode hors-ligne. Chaque coupe propose de mettre en avant un des différents talents cités plus tôt (force, vitesse, technique etc.), ce qu’il veut dire éventuellement ajuster l’équipement en fonction des coupes que vous ferez. Cependant Nintendo et Next Level Games n’ont pas jugé utile d’ajouter une option d’enregistrement de tenues. Ce qui veut dire que pour modifier une tenue il faudra impérativement repasser à la case vestiaire. 

Une action rapidement illisible et brouillonne

Même si les contrôles de Mario Strikers: Battle League Football paraissent simples sur le papier, il va vous falloir tout de même vous faire la main durant quelques matchs afin de ne pas vous embrouiller entre les touches. Le mode Coupes faisant office de « mode solo » sera le moyen le plus simple de vous faire la main. Chaque coupe se divise en 3 à 4 matchs avec un système plutôt simple. 4 équipes démarrent avec 2 cœurs, en cas de défaite, l'équipe perd 1 cœur, et si elle perd 2 matchs, c’est l’élimination. Une défaite n’est donc plus synonyme d’obligation de recommencer une coupe en entier et c’est plutôt une bonne chose. Deuxième bon point au passage, on peut faire les coupes jusqu’à 4 joueurs en local.

Si les premières coupes seront là pour vous apprendre facilement les bases, il faut avouer que rapidement l’action sur le terrain va devenir illisible. L’équipe adversaire va avoir de plus en plus tendance à faire des passes de manière disproportionnée que ce soit au sol ou dans les airs, et il va effectivement être difficile de savoir quand changer de personnage pour défendre les cages. Car si sur le papier l’IA est censée être un minimum réactive pour gérer les alliés que vous ne contrôlez pas, la vérité et que l’IA brille par son inaction… du moins côté alliés. Parce que côté adverse, vos ennemis vont avoir une lecture édifiante de votre jeu. Un marquage intensif sur chacun de vos joueurs, ils tacleront ou utiliseront des objets de manière préventive pour tuer dans l’œuf vos actions dans le niveau de difficulté le plus élevé. La frustration se fait également sentir dans les cages car il arrive que vous vous retrouviez en 1 VS 1 contre le gardien et que ce dernier bloque une frappe chargée à pleine puissance, quand votre adversaire de son côté arrive à marquer du milieu de terrain avec un tir standard ou que le gardien regarde bêtement un ballon perdu devant lui, attendant qu'un ennemi vienne tirer dedans. Je crois que je n'ai jamais lâché autant d'insultes devant mon téléviseur que durant ce test.

Le second problème de lisibilité se trouve au niveau du changement de personnage. Vous avez le choix entre un mode manuel et un mode automatique. En manuel, lorsque vous passez la balle, il faut appuyer sur L ou ZL pour changer de personnage, comme lorsque vous êtes en mode défense. Tandis qu’en mode automatique, le personnage contrôlé changera automatiquement pour celui qui reçoit le ballon. En mode défense lorsque vous êtes contre un adversaire qui est un fan de la passe à 10, vous ne savez plus où donner de la tête. Et ça encore c’est en mode solo. On peut jouer en mode local jusqu’à 8 joueurs, et à 2 en mode local sans fil. Si gérer 1 équipe ou 1 joueur par personne est quelque chose de simple, l’incompréhension est quasi-systématique lorsque vous êtes 2 ou 3 à gérer une même équipe composée de 4 car chacun peut prendre le contrôle d’un personnage de son choix. Et je ne vous raconte pas quand on se retrouve avec deux équipes ayant pratiquement les mêmes joueurs… Quand bien même les maillots de chaque équipe ont des couleurs différentes, vous aurez quand même un mal fou à vous y retrouver dans ce bazar ambulant.

C'est d'autant plus dommage que graphiquement le titre reste agréable à l'œil en mode salon et en mode portable. Si l'on dénote quelques rares ralentissements intervenants après les cinématiques des Hyper Frappes ou un skip trop rapide des rediffusions, l'ensemble de l'action est stable. Chaque personnage possède son propre univers pour son hyper frappe, 2 célébrations ainsi qu'une attitude de déception quand l'équipe du capitaine est menée. Les différents effets visuels restent sympathiques, et les différentes Hyper Frappes et tacles dégradent le terrain certes provisoirement, mais ça apporte un côté sympa à l'action globale. Mention spéciale pour les animations faciales de tous les personnages qui nous rappelle Luigi's Mansion 3. Encore un bon boulot du côté de Next Level Games. 

Un contenu rachitique

C’est la grande mode avec les party-game et autres jeux de sport de Nintendo depuis un moment : proposer du contenu gratuit une fois le jeu sorti pour « faire vivre le jeu ». Si sur le papier cela ressemble à une bonne idée, les joueurs faisant l’acquisition du titre au moment de sa sortie ont un goût de plus en plus amer en bouche. Les serveurs n’étant pas ouverts lors de notre phase de test, nous avons seulement pu jouer au jeu en mode hors-ligne et en local. Il y a bien eu une phase de test online, mais autant dire que de jouer avec des personnes ne maîtrisant pas le jeu sur une session d’une heure avec une connexion instable n’est pas la meilleure façon d'avoir un avis arrêté.

Mario Strikers: Battle League Football est un titre à jouer à plusieurs en local ou en ligne car le mode solo est clairement rachitique. Vous avez à disposition les matchs rapides où vous pouvez régler le niveau de l’ordi et la présence ou non des objets et des hyper frappes. A noter également la présence d’un mode jour / nuit, mais à part l’éclairage ambiant, n’espérez pas voir la moindre différence en jeu. Qu’importe la durée d’un match ou le niveau de difficulté choisi, chaque match rapide vous récompensera de 10 pièces. Sachant qu’une pièce d’équipement coûte au minimum 100 pièces et que vous avez 10 personnages à équiper, ce n’est pas avec ce mode que vous habillerez vos héros rapidement.

Reste alors le seul autre mode hors ligne : les coupes. Les 6 coupes principales vont vous demander deux grosses heures pour en voir le bout si vous êtes doué, le tout vous permettant uniquement de débloquer un set d’équipement supplémentaire ainsi qu’un autre contenu dont nous taisons la nature pour vous garder la surprise. Notez que vous pouvez récupérer entre 400 et 1000 pièces pour chaque coupe gagnée pour la première fois, puis 50 et 100 lorsque vous les refaites. Et le reste ? Et bien c’est tout. Pas de personnage à débloquer, pas de pseudo mode-aventure avec des cinématiques qui claquent ou un mini-intrigue. Tout le reste du fun se trouvera lors des parties en local, et si vous avez un abonnement Nintendo Switch Online, sur le net avec le Club Strikers.

Quid du contenu en ligne ?

Hormis le mode Match Rapide, il existe également un mode supplémentaire exclusivement dédié au jeu en ligne : le Club Strikers. Dans ce dernier, chaque joueur peut choisir de créer son propre club, ou de rejoindre un club déjà existant, à hauteur de 20 membres. Le créateur pourra s’occuper de choisir la couleur des maillots, les motifs, mais également le terrain avec plusieurs options de personnalisations se débloquant via des jetons. Ces derniers sont à gagner en participants aux matchs en ligne, seul ou à plusieurs en portant les couleurs de votre club. S'il est sympathique de voir tant d’options de personnalisation, il est une nouvelle fois frustrant que ces dernières ne soient pas accessibles sans avoir à payer le Nintendo Switch Online. Qu’est-ce qui aurait gêné dans le fait de créer son terrain personnalisé en mode hors-ligne ? Actuellement, une victoire en club rapporte 30 pièces et 100 jetons, aucune indication si ces gains augmentent en fonction du rang pour le moment. Les éléments de personnalisation de terrain coûtant minimum 1000 jetons, il va là encore falloir carburer pour les gagner.

Les matchs en mode Club Strikers permettent durant une saison d’augmenter la réputation du club dans lequel on joue, et de lui faire grimper les échelons. Bien sûr plus vous jouerez en haute division, plus vos adversaires réels seront forts. Petite particularité, lorsque vous jouez en ligne dans un club, vous ne pourrez prendre le contrôle que des personnages des autres membres, ce qui veut dire que même s'il n'y a que 10 personnages en tout et que vous avez un club de 20 joueurs, il peut arriver que vous n'ayez pas votre personnage fétiche ni l'équipement que vous utilisez hors-ligne. L'autre point négatif est qu'il n'est pas possible d'adhérer à plusieurs clubs. Un joueur aurait très bien pu vouloir un club pour jouer avec de la famille ou des amis en mode détente, et un club pour jouer avec des joueurs plus focalisés sur la performance. Certains vous diront de plutôt faire des matchs rapides dans ce cas-là, sauf que le nombre de pièces gagnées est encore une fois minime dans ce mode. L'autre solution consisterait à jouer sur un autre compte, mais il faudrait dans ce cas avoir l'abonnement au Nintendo Switch Online pour ce compte également.

Retrouvez le barème des notes des tests de Nintendo-Master 

7
Côté amusement en local ou en ligne entre amis ou en famille, Mario Strikers: Battle League Football réussit son pari. Le jeu est fun et les contrôles à la fois simples à utiliser et complexes à maîtriser. Néanmoins on regrette quelques failles comme une IA des gardiens qui a l'air aléatoire, et un changement d'équipiers en pleine action qui donnent au jeu un aspect plus brouillon, voire plus party-game et non pas compétitif. Côté Online, nous avons eu la chance d'avoir un ensemble de parties assez fluides. Ce qui est dommageable au final, c’est que le contenu proposé pour les joueurs n’est vraiment pas varié si vous jouez uniquement hors-ligne ou que vous achetez le titre à son lancement. Nintendo semble encore une fois miser sur la durée et l'abonnement online pour grossir son contenu, au risque de ne pas contenter les premiers acheteurs. Bien que Nintendo ait promis un ajout futur de contenu, pour nous à cet instant précis, ce sera un carton jaune.

  • C'est beau et fluide
  • Un gameplay riche, fun et assez technique à maîtriser
  • Les animations faciales sont superbes
  • Un mode entraînement pour les bases et les techniques avancées
  • Les effets visuels des Hyper Frappes
  • Jouable jusqu'à 8 en local sur la même console
  • La majorité des matchs en ligne sont plutôt fluides
  • 10 personnages, 5 terrains, on a connu mieux niveau contenu
  • "Acheteurs Day One patientez, le contenu arrivera plus tard"
  • 1 seul slot pour les équipements personnalisés
  • L'action devient rapidement brouillonne
  • Contenu en mode hors-ligne rachitique
  • L'IA des gardiens et de vos alliés souvent aux fraises
  • Les décors de terrains assez cher comparé à ce que rapporte un match