Servant la majeure partie du temps à procurer du plaisir et nous permettre de nous évader de notre vie quotidienne, le jeu vidéo peut aussi dans certains cas être un moyen de communication pour pointer du doigt les problèmes que nous retrouvons dans notre société. Lydia est de ceux-là, avec un message fort, abandonnant l'aspect du divertissement pour mettre en avant un problème encore très actuel...
Une expérience unique
Bien qu'il emprunte le nom de jeu vidéo, Lydia est surtout une aventure narrative permettant de pointer du doigt les soucis d'addiction des parents, du point de vue de leurs enfants. L'histoire de Lydia est une histoire vécue par plusieurs enfants encore aujourd'hui, à commencer par certains développeurs de Platonic Partnership Ltd. Ces derniers ont fait le choix de mettre en forme ce problème de société, pour aider les personnes, adultes comme enfant ayant vécu ces évènements, mais aussi sensibiliser le reste des joueurs.
Une mise en scène percutante
Qu'on se le dise, on ne joue pas à Lydia pour son gameplay. Ici on demeure dans la contemplation, avec une ambiance sonore percutante, mais aussi un aspect graphique fait main par Henri Tervapuro, donnant à l'œuvre un aspect enfantin. Le tout est contrebalancé par le fait que le jeu soit entièrement en nuances de gris pour souligner le côté morose, en laissant s'échapper quelques rares des gerbes de couleurs. En matière de doublage, les dialogues sont remplacés par des sortes de balbutiements, si cela paraît déroutant de prime abord, on s'y habitue rapidement.
Lydia nous propose de vivre l'enfance de ce personnage éponyme, qui a grandi dans une famille détruite par des soucis d'addiction. Découpé en chapitres, nous contrôlons cette dernière soit dans des environnements réels, soit dans des lieux imaginaires, où elle est accompagnée de sa peluche Teddy, tentant de comprendre quel mal ronge ses parents, et de mettre un visage sur ce "monstre". Pour cela, on déplacera Lydia dans différents environnements, et on interagira avec des personnages ou éléments du décor pour avancer dans l'intrigue.
Bien que l'histoire commence de manière plutôt normale, on bascule peu à peu avec Lydia dans une cascade de situations de plus en plus difficiles. Si l'aspect technique n'est pas au rendez-vous, c'est clairement la dureté des dialogues et des situations, entendues et vécues par une enfant qui va marquer les joueurs. Nous avons également durant les dialogues la possibilité de choisir une attitude à adopter, mais cela n'est qu'au final un choix factice, plus là pour voir notre propre ressenti que vraiment influer sur l'aventure.
Bref mais intense
Si le titre se veut extrêmement court (1 heure) et l'histoire assez décousue car jouant sur plusieurs temporalités, le but de Lydia est de laisser une empreinte, une émotion dans le cœur des joueurs ayant tenté l'expérience. Et pour que cette expérience soit partagée au plus de monde possible, le jeu a été traduit dans diverses langues, français inclus.
En plus de son prix peu élevé (4€), Lydia va également plus loin en proposant aux joueurs qui le désirent de réaliser un don à hauteur de 1€ qui sera reversé à Fragile Childhood, un organisme à but non lucratif chargé de la prévention des dommages causés par la toxicomanie des parents. Ce don prenant la forme d'un DLC est une petite animation accessible dans le menu du jeu.
