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Leisure Suit Larry : Wet Dreams Dry Twice

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Leisure Suit Larry : Wet Dreams Dry Twice

Par C-Ptique - Le 21/05/2021 à 20:15

La série Leisure Suit Larry se poursuit. Après un épisode de résurrection sorti en 2019, le studio allemand CrazyBunch poursuit sur sa lancée. Depuis le 18 mai, Wet Dreams Dry Twice (littéralement « les rêves mouillés sèchent deux fois ») est disponible sur la console de Nintendo. Puisque nous avons testé le précédent épisode et que nous l’avons apprécié, on ne pouvait pas faire l’impasse sur ce nouvel opus.

Est-ce que vous êtes chauds (lapin) ?

Le jeu est la suite directe du précédent opus, on reprend peu de temps après. Larry Leifer est toujours considéré comme l’élu de la prophétie, une prophétie impliquant des lamas, par les habitants de l’île paradisiaque de Cancum. Un mexicain chante un résumé pour les joueurs qui n’ont pas fait l’épisode précédent (en gros, Larry est allé à la poursuite d’une femme nommée Faith et s’est retrouvé à Cancum). Larry vit maintenant dans le sous-sol de l’usine qui a explosé dans le précédent opus. On comprend qu’il est toujours épris de Faith, la femme qu’il poursuivait, mais qu’il est passé à autre chose. En effet, Larry doit épouser la fille du mexicain chanteur sachant que les deux ne se sont jamais vus. Sous couvert que « c’est la prophétie qui le dit », c’est en fait un stratagème à peine déguisé pour que la fille acquiert la nationalité américaine. La première mission consiste donc à organiser le mariage, impliquant de réparer une guitare, trouver un costume et aider le traiteur.

Un peu plus tard, Larry apprend que Faith est toujours en vie, il doit donc échapper au mariage et accélérer son évasion de l’île. Il va ainsi affronter diverses péripéties comme se retrouver sur une nouvelle île où la gouverneure nous interdit de quitter les lieux tant qu’il n’aura pas payé une amende. Et s’il peut draguer de la minette au passage, il mêlerait l’utile à l’agréable. En parallèle, l’entreprise Prune (une parodie d’Apple, vous l’aurez deviné) dont Faith était à la tête a un nouveau directeur. Celui-ci veut concevoir une sorte de poupée sexuelle robotisée capable d’assouvir les fantasmes de tous. Seul problème, le projet nécessite un logiciel, l’algorithme SEXY, que Faith était seule à connaître. Le directeur envoie donc une espionne russe pour retrouver sa trace et suivre de près la progression de Larry.

C’est ainsi que démarre la nouvelle aventure de Larry. Comme tous les opus précédents depuis 1987, le jeu est un point and click. Les mécaniques sont assez classiques : il faut farfouiller les décors, ramasser des objets, éventuellement les utiliser et les combiner, discuter avec les PNJ pour en apprendre davantage et résoudre des énigmes. Simple et efficace, il faut souligner qu’on a désormais une liste des tâches à faire, ce qui manquait au précédent opus et permet maintenant de se souvenir plus facilement de notre progression, même si certaines énigmes restent toujours aussi coriaces. De temps en temps, on aura l’occasion de construire des objets complexes comme un radeau ou un cocktail, il faudra alors rassembler divers objets et/ou ingrédients, éventuellement les transformer au préalable et les combiner ensemble dans le plan pour fabriquer le nouvel objet.

Un humour visant souvent le dessous de la ceinture (et on aime ça).

La grande particularité de la série Leisure Suit, c’est son humour graveleux et ses nombreuses allusions et représentations sexuelles. L’ambiance est posée dès le début puisque Larry est toujours aussi chaud et ne désespère pas de coucher avec des femmes sexy. À de multiples occasions, il placera des remarques aux sous-entendus évocateurs, ce qui ne manquera pas d’exaspérer Pi, l’Intelligence Artificielle de notre smartphone.

Cet humour est l’occasion aussi de placer de nombreux gags. La seule chose que Larry ait conservé de Faith sont ses sous-vêtements, on remonte sa piste en suivant les culottes qu’elle a abandonné, le son du menu principal pour démarrer une partie est celui d’une braguette, le siège de l’entreprise Prune est en forme de phallus avec une fontaine à son sommet (classe), on doit utiliser un préservatif parfumé à l’orange pour donner du goût à un cocktail, etc… Certains qualifieront cet humour de mauvais goût mais ce serait rabat-joie. Pour peu qu’on y adhère, les gags sont vraiment drôles et sexualisent certaines références populaires comme « La guerre des Nibards ».

Mais qu’on ne s’y trompe pas, il y a aussi de l’humour plus fin et plus soigné. Par exemple au début, Larry demande si à la place du mariage, on ne pourrait pas faire un PACS, on lui répond que cela compliquerait les catégories fiscales. Larry a aussi perdu une clé, il demande s’il n’y a pas un double mais on lui fait un long discours de culpabilisation comme quoi les ancêtres ont uni tous leurs efforts et fait fondre l’or de leurs ancêtre pour construire cette clé unique, heureusement ils en ont fait une deuxième. Il y a ainsi un très bon équilibre qui permet de varier les plaisirs et ainsi éviter les éventuels écœurements liés à l’humour graveleux.

Des personnages hauts en couleur.

L’aventure de Larry est l’occasion de rencontrer de nouveaux personnages à la personnalité bien marquée et aux situations tout aussi drôles les unes que les autres. On a par exemple le pianiste de l’hôtel qui est en fait un humoriste qui se plaint qu’on ne peut plus rire de nos jours, il a fait de la prison pour avoir harcelé une femme alors que « c’était une plaisanterie ». On a aussi une globetrotteuse baba cool qui, malgré qu’elle prétende le contraire, vit aux crochets des autres pour poursuivre son voyage. Larry rencontre également une influenceuse très attachée à sa popularité sur les réseaux sociaux et qui met un point d’honneur à ne manger que des aliments vegan.

Citons aussi Kip, le maître d’accueil, qui nous sème le doute parce qu’on le voit en plusieurs endroits à la fois. Il prétend que ce sont ses frères quadruplés mais la directrice de l’hôtel affirme n’avoir engagé qu’une seule personne pour tous les postes qu’il occupe. Un étrange mystère qu’il faudra élucider. On ne peut pas non plus passer à côté de Swingle, une parodie sado-maso de Tingle dans The Legend of Zelda, qui prend beaucoup de plaisir sexuel dans la souffrance et dont l’élocution laisse peu de place au doute quant à ses intentions.

Il est du coup regrettable de ne pas pouvoir profiter de tous les dialogues, certaines traductions françaises semblent en effet ne pas avoir été effectuées puisqu’on voit de temps en temps un « *missing* » s’afficher pendant que les personnages parlent. À moins de maîtriser l’anglais ou l’allemand, les seules langues parlées du jeu, il sera difficile de comprendre ce que les personnages ont dit durant ces moments. Dommage.

8
Wet Dreams Dry Twice est dans la lignée de son prédécesseur. Il ne renouvelle pas grand-chose mais on ne lui en voudra pas, la recette était déjà très aboutie. On poursuit l’aventure de Larry avec joie et on l’accompagne dans toutes les situations rocambolesques et gênantes où il se retrouve. Il y a bien quelques moments où on se retrouve bloqué car on manque d’idée pour poursuivre l’aventure mais c’est un défaut inévitable des "point and click". Le jeu se rattrape par l’humour typique de la série Leisure Suit, toujours aussi bien maîtrisé et qui se renouvelle intelligemment et aux bons moments.

  • L’humour Leisure Suit, passant du pervers au raffiné
  • Les personnages parodiant la société du 21ème siècle
  • La possibilité de draguer de jolies femmes (avec scènes coquines en récompense)
  • Quelques nouveautés qui font plaisir (plans, carnet de missions…)
  • Difficulté justement dosée la plupart du temps…
  • … Mais pas toujours, il reste des moments où on ne sait pas quoi faire
  • Quelques dialogues qui ne sont pas affichés