Nintendo Switch

Jujutsu Kaisen Cursed Clash

Test Switch

Jujutsu Kaisen Cursed Clash

Par Ex-Nihylo - Le 22/02 à 09:00

Jujutsu Kaisen est un manga dessiné et scénarisé par Akutami Gege, de type shonen. Cursed Clash en est l'adaptation vidéoludique, disponible depuis le 2 février 2024. Il est basé sur l'animé, qui compte actuellement 2 saisons, soit 47 épisodes et un film d'animation qui constitue la préquelle. Le manga, toujours en cours de publication et comptabilisant actuellement 22 tomes parus chez nous, étant très populaire, est-ce que son pendant vidéoludique lui fait honneur ? Tentative de réponse dans ce test, élaboré à partir d'une version fournie par l'éditeur ! 

Un peu d'histoire...

Tout commence par la possession par un démon du corps du jeune Yuji Itadori, un lycéen adepte de spiritisme. Et il ne s'agit pas de n'importe quel créature maléfique puisque ce démon n'est autre que Ryomen Sukuna, un célèbre démon à deux visages. Cependant, Yuji parvient à reprendre le contrôle de son corps, ce qui est tout bonnement une première en son genre. Cela ne l'empêche pas d'être malgré tout condamné à mort par l'organisation des exorcistes, sauf si il parvient à trouver et à ingérer tous les doigts de Sukuna afin d'éliminer cette menace une fois pour toutes. C'est ainsi que notre jeune héros va commencer son parcours initiatique dans les arts occultes. Précisons que le héros en question est de base doté d'une force hors du commun et que la scène se déroule au Japon, pays où 10 000 personnes en moyenne disparaissent chaque année à cause des sentiments négatifs que chacun de ses êtres humains a accumulé. 

Vous l'aurez compris, on se retrouve en pleine dark fantasy avec ce titre. Il n'est néanmoins pas dénué d'humour, qui saupoudre efficacement une intrigue assez sombre et pleine de mystères à résoudre, mais aussi de bonnes bastons. Plein d'autres personnages charismatiques sont à découvrir, mais malheureusement cela sera assez limité pour l'occasion : il faut savoir que le jeu ne couvre que la première saison de l'animé ainsi que le film d'animation qui constitue la préquelle de l'oeuvre. C'est un peu décevant dans le sens où la durée de vie du jeu s'en trouve drastiquement tronquée alors qu'il y avait largement possibilité de surfer sur la sortie de la saison 2, qui date de l'an dernier... Ainsi, le jeu se repose sur les 7/8 premiers tomes du manga, ce qui laissera sur sa faim beaucoup de fans, à qui ce jeu est d'abord destiné. Coïncidence des chiffres ou pas, il faut compter entre 7 et 8h pour terminer le mode histoire, qui se joue seul d'ailleurs. N'attendez pas de pouvoir jouer à ce titre en coopération en local, il n'y en a tout bonnement pas.

Ce ne sont tout de même pas moins de 90 missions réparties en 6 chapitres qui vous attendent, dans le mode principal. On pourra découvrir le début de l'oeuvre à travers le jeu, suffisamment explicatif pour les néophytes, même si cela est proposé de manière très fainéante : il y a bien quelques cinématiques faites avec le moteur du jeu mais elles sont rares, la plupart du temps on doit se contenter d'une succession d'images fixes avec un peu de narration dedans. Heureusement, le doublage est le même que celui de l'animé, mais sans les musiques, qui elles sont plutôt quelconques. On était en droit d'attendre un peu mieux de la part de Bandai-Namco, mais qui sait, tout comme certaines de leurs licences, celles-ci seront peut être disponibles plus tard en dlc payant... Le roster est plutôt complet, puisqu'on retrouve Yuji et ses amis, tels que Megumi, Nobara, Maki, Koge et autres Panda, Nanami etc etc. 

Bon ou mauvais gameplay ?

Ne tournons pas autour du pot, on se retrouve ici avec un jeu de combat en arène dans lesquels on retrouve le gameplay qui va avec, mais aussi les défauts inhérents. Ainsi, la caméra est souvent mal positionnée, ce qui, combiné au fait que la visibilité de ce genre de jeu est souvent mauvaise, rend la plupart des combats frustrants. Et même quand une qualité est là, un défaut vient systématiquement la contrebalancer, c'est ainsi que l'on constate avec plaisir que chaque combattant possède bien son propre style de combat car ils ont chacun des pouvoirs différents, mais malheureusement cela se fait au détriment de l'équilibre. Jouer avec certains d'entre eux vous aideront grandement à plier le combat rapidement tandis que jouer avec d'autres s'avèrera bien plus galère. L'autre gros soucis vient du fait que le HUD (l'affichage tête haute, dira t-on en bon français) est énorme et devient rapidement peu agréable car il contribue à gêner la visibilité globale pendant les combats. 

Les lieux choisis correspondent bien à ceux du manga, on les reconnait facilement, surtout quand on a vu la première saison de l'animé. Ces arènes ne sont pas toutes uniformes, leurs tailles varient mais aussi leurs destructibilités. Dommage que l'ambiance sonore soit assez quelconque, avec les musiques de l'animé cela aurait été un gros plus pour nous plonger davantage dans le jeu. Le jeu mise sur le fait que vous devrez utiliser des techniques pour blesser puis vaincre un adversaire, les coups normaux n'infligeant pas de dégâts. C'est le dernier coup de votre enchaînement qui vous permet d'en infliger, autrement dit il va vous falloir les maîtriser mais aussi les donner avec le bon timing, sans que l'adversaire ne vous contre. Heureusement, frapper à répétition votre adversaire vous octroie des barre de pouvoir qui donnent accès à des coups spéciaux et même à un coup ultime, ce qui vous sera d'une grande aide pendant vos combats. Cela donne des combats avec un rythme souvent haché mais on finit par s'y habituer plus ou moins rapidement.

 Encore une licence mal exploitée ?

Disons que pour un premier jeu sur une licence aussi juteuse que celle-ci - on rappelle que le manga est le plus vendu au Japon en 2021 et 2022, réalisant l'exploit de surpasser La vedette One Piece, entre autres - on s'attendait à beaucoup, beaucoup mieux. Le contenu demeure pauvre, en dehors du mode histoire, on a droit à du combat libre en 2 vs 2, une galerie, une boutique dans laquelle on peut acheter des skins et quelques objets et c'est à peu près tout. Sachant que l'on ne peut pas jouer à deux en local, le mode Online est là pour y pallier. Mais là encore, les possibilités s'avèrent limitées : 1 vs 1, 2 vs 2 sont bien de la partie, ainsi qu'un mode Survival mais c'est à peu près tout et les serveurs sont plutôt désert à l'heure actuelle. Le mode Survival semble avoir été ajouté à la va-vite pour donner un semblant de contenu supplémentaire, or on en fait vite le tour puisqu'il s'agit simplement de combattre des vagues d'ennemis avec un autre joueur ou l'IA. Rien de bien foufou, en somme.

Esthétiquement parlant, on est loin d'atteindre la qualité des autres versions consoles disponibles, et pourtant sur notre désormais bonne vieille Switch, on avait largement la possibilité de mieux faire. Le style visuel de l'animé a beau être respecté, Byking Studios est loin de nous en mettre plein les mirettes, avec des décors vides, des animations bâclées et des effets spéciaux archaïques. Les combats sont loin d'être spectaculaires, contrairement à l'animé dont il s'inspire, mais c'est surtout leur répétitivité qui fait que même les plus grands fans de la saga peu exigeants n'y reviendront sans doute plus du tout, une fois le mode Histoire bouclé. Et puis le déséquilibre dans certains combats finira par achever les joueurs les plus patients, puisqu'en 1 vs 2 ou 1 vs 3, on aura peu de chance de placer un enchaînement étant donné que le deuxième ou troisième adversaire viendra nous attaquer. De quoi vivre quelques moments de frustration qui contribueront aussi à regretter d'avoir acheter un tel jeu plein pot.

4
En conclusion, Jujutsu Kaisen : Cursed Clash s'avère très moyen, il aura du mal à contenter ses fans, même les moins exigeants en terme de qualité vidéoludique. Ceux qui ne connaissent pas le manga auront du mal à comprendre l'ambiance qui s'en dégage étant donné l'enchaînement d'écrans fixes en terme de narration. Il y avait certainement la possibilité de proposer bien mieux en terme de gameplay, afin ne serait-ce que rendre les combats un peu plus palpitants. Même le fan-service n'est guère de la partie, on était en droit d'espérer largement mieux de la part de Bandai Namco, qui prouve que cet éditeur est capable du meilleur - les jeux Dragon Ball, Naruto, One Piece - comme du pire en matière d'adaptation vidéoludique de nos mangas adorés. Espérons qu'une suite saura rectifier amplement le tir.

  • Licence globalement respectée, visuellement parlant.
  • Chaque personnage a ses propres pouvoirs.
  • Pas de deux joueurs en local !
  • Combats vite redondant.
  • Un déséquilibre dans les combats qui peut être parfois frustrant.
  • Une esthétique vraiment peu soignée.
  • Uniquement la saison 1 ? C'est une blague ?