Développé par Jump Over the Age suite à une campagne kickstarter réussie en 2018, In Other Waters vous propose de partir à la conquête d'un océan alien et de recenser tout ce qui s'y trouve. Si les joueurs ont déjà eu droit à des expériences similaires avec Endless Ocean ou encore Subnautica, Le gameplay et l'esthétique choisit pour In Other Waters va vous proposer une expérience radicalement différente.
Une plongée à l'aveugle
In Other Waters met en scène la biologiste Ellery Vas, fraichement débarquée sur l'exoplanète Gliese 667Cc à la recherche de son amie Minae Nomura. Mais ne vous y trompez pas, votre rôle est celui d'une IA qui a réussi on ne sait comment à infiltrer le système de la combinaison de notre exploratrice. De ce fait, toute l'aventure ne sera pas vue par les yeux d'Ellery Vas, mais bien par les vôtres.
En tant qu'IA, vous allez avoir accès à des images satellites de l'océan qu'explore Ellery Vas, ainsi qu'aux différents matériels dont elle est équipée. Ainsi, n'espérez pas découvrir avec ce titre un océan à la faune et la flore époustouflantes. en tant qu'IA vous ne verrez rien de plus qu'un tableau de bord en 2-3 teintes maximum. Bien que vous dirigiez les déplacements de Ellery Vas, In Other Waters reste une aventure narrative en premier lieu.
Scanner, avancer, récolter, recommencer
Aventure narrative oblige, il y aura beaucoup de textes, et malheureusement In Other Waters n'est proposé qu'en anglais niveau intermédiaire. Suivre les monologues de la biologiste, aborder les questions de biodiversité et de spécificité d'organismes récoltés risque de s'avérer compliqué si vous n'avez pas un niveau d'anglais suffisamment élevé. De même, cette aventure laisse surtout place à l'imagination pour visionner à quoi pourrait ressembler la faune et la flore sous-marine, hors sans compréhension, point d'imagination.
Mais revenons-en au gameplay, en tant qu'IA, votre tâche est donc d'épauler Ellery Vas afin de lui permettre d'avancer dans cet océan inconnu il va falloir grâce à votre interface scanner les environs, trouver des "points d'ancrage", et indiquer à Ellery de se rendre sur tel ou tel point pour explorer. Le scan (ou sonar) relèvera non seulement ces points d'ancrage, mais aussi la faune et la flore que votre compagnon humain se fera un plaisir de commenter, et d'analyser.
Extrêmement répétitives, ces phases composent l'essentiel du gameplay du jeu. Heureusement l'histoire et notre recherche de Minae Nomura pousseront Ellery à monologuer assez souvent, et vous posera même des questions auxquelles vous pourrez répondre à l'affirmative ou la négative via votre interface de commande. Mais n'oublions pas un détail essentiel, tout comme sur la Terre, l'Homme n'est pas fait pour vivre sous l'eau. De ce fait il vous faudra bien faire attention aux jauges d'oxygène et l'énergie de votre combinaison. Heureusement, vous trouverez à différents endroits des bases afin de refaire le plein pour replonger dans l'inconnu.
Toute un monde à découvrir sous la mer
Lorsque vous êtes à la base, vous pourrez faire analyser les échantillons que vous aurez prélevés durant vos escapades sous-marines afin de compléter toute la documentation sur la vie présente sur cette exoplanète. Une fois vos poches vidées, il ne reste plus qu'à choisir un nouveau point de plongée, ces derniers se débloquant au fur et à mesure que vous progresserez dans l'océan. Si au départ vous n'aviez qu'à scanner et avancer pour faire progresser l'histoire, très vite vous rencontrerez vos premiers obstacles.
En plus de tentacules vous barrant le passage, vous devrez aussi faire attention à des forêts de plantes toxiques faisant rapidement baisser votre oxygène, des courants vous empêchant d'avancer, ou encore des zones profondes où l'oxygène se raréfie. Si le jeu laisse de base une grande liberté d'action, vous permettant d'aller faire des prélèvements secondaires au lieu de vous concentrer sur votre mission principale, vous aurez vraiment le champ libre après avoir récupéré vos autres équipements, comme le propulseur et la torche à plasma qui vous permettront de braver courants et obstacles pour finir de compléter votre compendium.
Mais outre la recherche de votre amie, In Other Waters cache dans ses eaux un mystère énorme, à l'image malheureusement de ce que peut faire notre société actuelle. Nous vous laissons le privilège de découvrir toute cette intrigue par vous-même, et malgré le fait que nous ne "voyons" pas vraiment l'action, la narration est tellement bien détaillée que l'on peut s'imaginer facilement les différentes situations que nous pouvons apercevoir depuis l'image satellite. Et bien sûr une aventure sous-marine ne pouvait se faire sans une bande-son de qualité, ce qu'a réussi à nous offrir Amos Roddy avec des sons à la fois variés et mystérieux, renforçant encore plus notre immersion.
Quelques interférences au fond de l'océan
Pensé initialement pour un contrôle clavier / souris, il a bien fallu revoir un peu le gameplay pour une sortie console. Si la Nintendo Switch bénéficie des contrôles tactiles grâce à son écran, vous ferez la majorité de vos manipulations aux boutons. Si l'interface vous demandera un minimum de temps d'adaptation, il m'arrive personnellement encore de me perdre dans les contrôles même après avoir terminé le jeu.
Dans les points faibles nous pourrons noter un manque d'intuitivité dans le déroulement des menus, que l'on ressent surtout lorsque l'on veut switcher d'un accessoire à un autre, ou que nous souhaitons bouquiner les relevés de la base, tantôt au stick et tantôt au bouton. Mais le plus gênant restera surtout les saccades en jeu. Apparues essentiellement lors des 2 dernières heures de jeu, ces saccades figent l'action durant 1 voire 2 secondes sans comprendre pourquoi. Ce n'est pourtant pas la gourmandise des graphismes qui sont à pointer du doigt dans ce cas-là.
