Nintendo Switch

Hero Must Die. Again

Test Switch

Hero Must Die. Again

Par ggvanrom - Le 27/04/2020 à 08:00

Et si pour casser la routine du RPG on tentait quelque chose de culotté ? Commencer un jeu par la fin par exemple ? Voilà l’idée proposée par Pyramid pour le jeu Hero Must Die Again. Vendu comme un « anti-RPG » voyons ensemble ce qu’il peut bien nous réserver.

Il y a donc une vie après la mort ? 

Jeu sorti initialement en 2007 sur smartphones japonais, avant de s’offrir un lifting sur PSVita en 2016, puis enfin une sortie occidentale en 2020, Hero Must Die Again vous place dans la peau d’un héros, directement devant la porte du boss final de l’histoire : le roi des démons Guille. Si dans cet ultime combat vous avez réussi à vaincre votre adversaire, vous avez aussi payé le prix fort en y laissant la vie.

Les Dieux ayant pris pitié de vous, un ange répondant au nom de Julia est chargée de vous reconduire dans votre monde pour une période de 5 jours, afin de constater le résultat de votre victoire. Mais notre héros a une autre idée en tête : tenter de retrouver l’amour de sa vie, alors que tous les souvenirs qu’il avait d’elle se sont mystérieusement volatilisés. Comment accomplir cet exploit en seulement 5 jours ? Surtout que cette résurrection n’est pas sans conséquence.

Le cycle éternel

Vous voilà donc de retour dans votre monde comme après la défaite du roi démon, équipé des meilleures armes, armures et magies qui soient, prêt à partir à la recherche de votre dulcinée. Si commencer l’aventure avec des statistiques au maximum à de quoi surprendre, vous remarquerez rapidement que plus le temps s’écoulera, et plus votre équipement deviendra lourd, et vos capacités disparaîtront. C’est là la grande force de Hero Must Die. Again. 

Vous devrez donc faire le maximum pour avancer dans votre périple durant ces 5 jours pour tenter de… faire un peu tout et n’importe quoi. N’ayant pas l’ombre d’une piste pour trouver votre dulcinée, et débarquant dans un monde où nous sommes complètement perdu alors que tout le monde nous connaît à de quoi dérouter. Alors que vous arpenterez les villes et donjons, vous ferez la rencontre de divers personnages qui pourront vous proposer des quêtes, et même rejoindre votre équipe si vous les complétez. Il ne tiendra qu’à vous de les accepter, et de tenter d’en apprendre un peu plus sur le monde qui vous entoure.

Que les choses soient claires, votre premier retour sur Terre sera un fiasco total. Vous ne connaissez rien ni personne, et vous ne saurez pas où aller ni pourquoi. Après 3-4 heures de jeu en moyenne, les 5 jours qui vous ont été alloués sont terminés, et votre héros décède une seconde fois. Si cela aurait pu marquer la fin du jeu, c’est maintenant la seconde caractéristique du jeu qui entre en scène : Julia vous propose de recommencer une nouvelle fois ces 5 jours en reprenant sur votre sauvegarde initiale afin de continuer à chercher votre âme soeur. De ce fait, vous avancerez plus vitre dans vos objectifs, et débloquerez au passage de nouvelles scènes, dialogues mais aussi personnages.

Une progression rébarbative…

Avec cet aspect rogue-like et le fait de recommencer encore et encore le cycle des 5 jours, le jeu va fatalement souffrir d’un gros souci de répétitivité. Si vous avez effectivement le loisir d’explorer comme bon vous semble le monde, il y a au final très peu de zones à couvrir. Quant à l’exploration, elle commence à souffrir du poids de l’âge. Votre évolution dans les différents lieux en 2D finira à la longue par vous lasser que ce soit dû au fait de retraverser toujours les mêmes zones, ou par la pauvreté du level design. On rappelle cependant que le jeu date initialement de 2007, il n’est donc plus tout jeune.

L’autre aspect répétitif viendra ensuite au niveau des combats. Classique tour par tour, vous devrez éliminer les ennemis que vous rencontrerez dans les donjons pour récupérer argent et objets, et vous frayer un chemin. Le jeu étant en 2D et votre personnage n’ayant pas la possibilité de sauter par-dessus les ennemis, ces combats seront quasi tous obligatoires. Et si vous pensiez utiliser la fonction fuite pour vous échapper, les monstres auront vite fait de vous rattraper 2 secondes plus tard pour réenclencher le combat.

Côté bestiaire on est sur quelque chose d’assez pauvre. Si les boss et les monstres lambdas ont des designs assez variés, il y a au final très peu de créatures différentes, mais un color swap énorme important. Ce color swap sert à gonfler artificiellement le bestiaire, et change au passage les affinités élémentaires des créatures. Il faudra donc faire attention à votre équipement pour en venir à bout avec aisance. Si le héros roulera sur à peu près tout les 3 premiers jours, sur la fin il aura un peu plus de difficultés et devra se reposer davantage sur ses coéquipiers

Et pourtant on y revient

L’autre force de Hero Must Die. Again réside dans le nombre important d’évènements aléatoires proposés au joueur, si bien qu’un personnage que vous aurez recruté lors d’une première partie pourra vous attaquer sans aucune sommation dans votre seconde partie par exemple. Le jeu offre au joueur une liberté suffisamment importante pou que malgré la répétitivité des mécanismes vous ayez l’impression de découvrir de nouvelles choses à chaque fois.

Avec une dizaine de personnages à recruter, tout autant de quêtes annexes, et les différentes fins qui s’offrent à vous avec les personnages qui viennent se recueillir sur votre tombe, vous aurez forcément envie de venir corriger deux trois éléments : restaurer l’église d’une ville voisine, tenter de recruter un personnage  qui a tenté de vous trucider, et bien sûr tenter de trouver la vraie conclusion du jeu.

Cette dernière sera particulièrement retord à obtenir, vous demandant d’accomplir plusieurs quêtes précises, impliquant de recommencer encore et encore ce cycle infini. Il ne reste plus qu’à savoir si vous êtes prêts à vous plonger inlassablement dans l’aventure pour retrouver votre bien-aimée, ou si la répétitivité aura raison de vous avant. À noter que malgré l’âge avancé du jeu, nous devons nous contenter ici encore d’une simple traduction anglaise.

 

7
Hero Must Die. Again sera un jeu qui divisera forcément les joueurs. Bien que son statut d’anti-RPG soit intéressant, le jeu souffre d’un gros souci de répétitivité de par son scénario, sans compter que malgré son ravalement de façade, il s’agit d’un titre de 2006. Si faire quelques cycles peut s’avérer amusant, il vous faudra beaucoup de patience, et refaire énormément de fois les mêmes actions pour tenter de retrouver votre bien-aimée.

  • Un RPG qui se joue "à l'envers"
  • Des personnages variés
  • Liberté totale d'action
  • Chaque cycle est unique
  • Beaucoup trop répétitif
  • Peu de monstres pour énormément de color swap
  • Le jeu reste "daté"
  • Impossible d'esquiver la majeure partie des combats