Nintendo Switch

Headland

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Headland

Par C-Ptique - Le 14/01/2022 à 13:08

Annoncé en janvier 2021, Headland du studio Northplay nous propose de suivre les aventures d’un petit garçon dans une contrée merveilleuse assaillie par des forces obscures. On reconnaît là la signature du studio car ses développeurs souhaitent développer des jeux auxquels ils auraient aimé jouer étant enfant. Cette patte se retrouve d’ailleurs dans leurs précédents titres comme Fly Together ou Conduct This. Il s’agit néanmoins du premier jeu du studio à sortir sur la console hybride de Nintendo. Passons donc au verdict.

Ce rêve bleu !!!

Notre histoire commence avec un simple garçon qui se réveille en sursaut au milieu de la nuit. Son robot-jouet, au doux nom de Chips, lui demande de traverser un portail mystérieux sans nous donner la moindre explication. Pas le temps de nous demander pourquoi notre robot a pris vie, ni comment il a fait apparaître ce portail et encore moins où celui-ci va nous mener. L’introduction est pour le moins expédiée. On peut bien sûr comprendre que le scénario ne soit pas la préoccupation de Headland puisque, comme nous allons le voir, il se concentre plutôt sur le gameplay mais tout de même, les événements s’enchaînent rapidement. Une narration un peu plus approfondie aurait été appréciée.

Fort heureusement, le titre se rattrape sur de nombreux autres points. À peine arrivé dans une contrée mystérieuse, Chips, qui est le responsable de ce voyage pour rappel, est attrapé par des ennemis heureusement peu coriaces. Ces ennemis étant des glands. À la manière d’un certain lutin vert, on sort une épée d’un rocher afin de sauver Chips, le robot nous explique ensuite que nous sommes dans le rêve du garçon. Nous poursuivons ensuite notre chemin grâce au pouvoir de l’imagination qui permet de faire pratiquement tout ce que l’on souhaite. Hélas, ce pouvoir est volé un peu plus loin par une sorte de ver de terre maléfique. Il faudra donc tout faire pour le récupérer.

Peu après, on découvre notre QG d’où on partira pour toutes nos aventures. Il s’agit d’un vaisseau semi-robotique et semi-naturel qui n’est pas sans évoquer l’Odyssée ou l’Observatoire de Mario. C’est là qu’on pourra réaliser des niveaux bonus pour récupérer des ressources supplémentaires et améliorer nos armes et nos techniques. Sachant que pour avoir des améliorations, il faut récolter des ressources dans les niveaux, à savoir de l’or, du bois et de la pierre. Chaque épée permet d’avoir des attaques différentes (repousser des ennemis, coups plus puissants, déplacements rapides…).

Un monde rempli d’aventures.

La première chose qui marque le joueur en jouant à Headland est certainement la direction artistique qui est très identifiable. Outre la palette de couleurs vives, le décor n’affiche que les pièces où on se situe, rien n’est présent au-delà. Cela participe grandement à une atmosphère apaisée renforcée par le calme de la musique, même lors des combats. L’univers en devient très mignon avec une touche d’innocence typique d’un enfant. On y retrouve d’ailleurs tout l’imaginaire typique : des robots ressemblant à des jouets, des nains de jardins, des ennemis qui ressemblent à des insectes ou des peluches…

Le tout donne l’agréable sensation d’être un héros tout puissant (pour les yeux d’un enfant) et que battre les trouffions de base n’est qu’une routine sans que ce ne soit lassant. C’est d’ailleurs l’autre point fort du jeu : sa fluidité. Outre la fluidité graphique, c’est surtout l’enchainement et le rythme des actions qui est savamment dosé. On ne s’ennuie jamais car il y a toujours un élément qui entre en scène (un objet à imaginer, un ennemi caché, des ressources à ramasser…). Cette fluidité a néanmoins un prix car les niveaux sont assez courts, ils se parcourent en quelques minutes, mais au moins, ils ont le mérite d'avoir un rythme constant et régulier.

En-dehors des combats sur lesquels nous allons revenir, le jeu alterne avec des phases de ramassage d’orbes d’imagination. Celles-ci nous permettent à des endroits-clés d’imaginer des objets utiles à notre progression comme des champignons rebondissants ou des ponts. Notre curiosité est largement récompensée car à la fin de chaque niveau, on peut dépenser les orbes qui nous restent pour faire apparaître des coffres au trésor plus ou moins grands. Ces coffres contiennent soit des ressources, soit des clés pour faire des niveaux bonus où on récupère des ressources en plus grandes quantités. Avec toutes les améliorations possibles à faire, on n’en a jamais assez.

Armé de mon épée et de mon courage.

Les combats sont un autre pilier de Headland, ils arrivent régulièrement et participent à entretenir le rythme du jeu. Les combats sont parfois confus, surtout lorsque plusieurs ennemis nous assaillent simultanément car on ne sait pas toujours qui nous attaque, recevoir des dégâts devient fatidique. Le plaisir est (très légèrement) entaché aussi par des ennemis coincés dans le décor, cela n’arrive pas souvent heureusement. En revanche, les boss sont vraiment décevants car il s’agit bien souvent d’ennemis qu’on a déjà croisé en un peu plus gros et un peu plus fort. On aurait aimé avoir des boss avec une identité propre.

Les affrontements introduisent quelques mécaniques novatrices et intéressantes qui viennent rajouter du piment. Il y a en premier lieu l’activation d’un champs de force autour de nous après avoir combattu suffisamment longtemps, il dure peu de temps mais il est très efficace pour tuer les ennemis autour de nous. Pratique quand on est submergé. Évoquons aussi les game over qui sont punitifs tout en nous accordant une deuxième chance : lorsqu’on est vaincu, on perd des ressources mais en revenant sur les lieux de notre trépas, on peut y trouver une pierre tombale gardée par des ennemis. Si on parvient à les vaincre, nos ressources sont récupérées. C’est un excellent moyen de nous mettre la pression sans pour autant rendre la défaite trop sévère.

Enfin, autre mécanique intéressante, nous sommes parfois assommés par des ennemis et en conséquence, notre héros est immobilisé. Sauf qu’au lieu d’attendre un certain délai pour revenir dans le combat, Headland nous demande d’appuyer sur des touches directionnelles pré-établies. Pour retrouver nos esprits, il faut taper toutes les directions indiquées, ce qui veut dire que la vitesse de retour en jeu ne dépend que de nous et de nos performances.

8
Headland est un excellent petit jeu sans grande prétention mais qui réussit à nous maintenir dans l’action en permanence sans jamais que l’ennui ne pointe le bout de son nez. Sa direction artistique distinctive lui donne un certain cachet mais ce sont les petites mécaniques innovantes qu’il introduit qui font tout le piment. L’innocence et l’imagination enfantines sont très bien retranscrites, si bien que l’on passe un agréable moment. Une petite pépite que nous recommandons.

  • La fluidité et le rythme maintenu de l’action, même en mode portable.
  • Quelques idées nouvelles dans les combats.
  • Le charme d’un univers enfantin présent.
  • La direction artistique agréable à l’œil.
  • Les game over peu punitifs.
  • Les boss qui sont juste des versions plus puissantes d’ennemis déjà rencontrés.
  • Niveaux un peu courts.
  • La narration un peu survolée.