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Harvest Moon: The Winds of Anthos

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Harvest Moon: The Winds of Anthos

Par ggvanrom - Le 17/10/2023 à 08:00

Après une longue traversée du désert suite à leur séparation avec Marvelous, Natsume a produit différents jeux Harvest Moon à la qualité relative sur 3DS et sur Nintendo Switch. Pourtant, le studio n’est pas prêt à lâcher sa licence, et revient en cette fin 2023 avec un nouvel épisode dénommé Harvest Moon: The Winds of Anthos, présenté comme un Open World. Paris risqué, mais est-ce que le jeu en vaut la peine ?

Test réalisé à partir d'une version personnelle.

Breath of the Meuuuuuuh

LL’histoire de ce nouvel Harvest Moon se déroule dans la région d’Anthos. 10 ans avant le début de notre histoire, une terrible éruption volcanique a menacé la faune et la flore ainsi que les habitants de la région. La Déesse de la Moisson et les Lutins de la Moisson ont néanmoins réussi à unir leurs pouvoirs pour dresser des murs gigantesques afin de protéger les villages aux alentours. Les habitants à l’extérieur des villages à ce moment n’eurent d’autre choix que de se réfugier et de trouver un moyen de continuer à survivre, séparés de leurs proches. À bout de force après cet exploit, la Déesse laissa une lettre à la mer, espérant qu’une personne la trouvera un jour, et l’aidera à lui faire retrouver ses forces.

C’est 10 ans plus tard que nous retrouvons notre héros ou héroïne, habitant dans le petit village de Lenctenbury, complètement isolé du reste du monde. C’est au cours d’une balade en bord de mer en compagnie de son ami inventeur Doc Jr. que notre protagoniste fait la découverte de la bouteille de la Déesse, et prend connaissance de son message. Nos compagnons décident alors de trouver un moyen de percer le mur qui les sépare du reste d’Anthos. C’est ainsi que notre protagoniste se prépare à un long voyage à travers les terres d’Anthos pour une aventure à des lieues que ce à quoi pouvait prétendre un petit fermier local.



Labourer, cultiver, élever, mais surtout voyager !

Comme tout Harvest Moon qui se respecte, le jeu démarre bien sûr avec l’apprentissage des bases de la vie de fermier. Équipé d’une houe et d’un arrosoir, vous apprendrez rapidement à disperser vos semences pour effectuer votre première récolte. Viennent ensuite l’acquisition de la hache pour couper du bois, le marteau pour casser les roches, la pioches pour creuser le sol, ainsi que la canne à pêche pour attraper vos poissons. Rapidement, vous pourrez rénover votre grange pour accueillir vos premiers animaux. Mais comme indiqué au chapitre précédent, votre vocation n’est pas de rester dans le village de Lenctenbury, il va vous falloir voyager à travers le monde pour libérer les Lutins de la Moisson de leur stage, et retrouver également la Déesse et lui rendre ses pouvoirs. C’est une fois le mur gigantesque disparu que votre aventure va laisser place à une grosse partie exploration.

Les terres aux alentours regorgent d’arbres, d’animaux et de ressources en tout genre. Vous trouverez également un peu partout des Flammes de la Moissons, de petits lutins qui trimballent des semences qu’ils se feront un plaisir de vous donner lorsque vous leur parlez. La première cible de votre voyage sera le petit village de Providence à quelques lieues de Lenctenbury. Rapidement, vous vous rendrez compte qu’il ne faut pas moins de 3-4 heures in-game pour passer d’un village à l’autre, ce qui n’est pas pratique, encore moins si vous devez prendre le temps d’entretenir animaux et champs. Heureusement Doc Jr. viendra une fois de plus à la rescousse avec son concept de maison portative. À chaque fois que vous trouvez un champ isolé, vous pourrez planter un perchoir, et demander à Doc Jr. d’apporter votre maison. La mise en place durera toute la journée, mais cela limitera grandement vos déplacements.

L’autre point important restera également de faire la rencontre le plus tôt possible de la Déesse des Moissons, nichée dans une statue juste au Nord de Providence. Il faudra lui parler afin d’apprendre où sont disséminés les autres Lutins de la Moisson sur la carte. Cette dernière vous apprendra également la capacité impérative de cet opus : la téléportation via les statues de la Déesse disséminées un peu partout dans le monde. Une fois que vous avez activé une statue, la zone alentour se découvre sur la carte de votre Docpad (la tablette Sheikah d’Harvest Moon), et vous pourrez ainsi vous téléporter d’une statue à l’autre avec une grande aisance. Dernier point essentiel, un peu partout dans le monde se trouvent des Fruits de récoltes, gardés par des lutins dorés. Lorsque vous ramenez 3 fruits à la statue de la Déesse, vous pourrez au choix augmenter votre endurance d’un cœur, ou d’augmenter la capacité des différents menus de votre sac (ça nous rappellerait presque un certain jeu de Nintendo…).

Une fois la Déesse des Moissons retrouvée, vos objectifs deviennent clairs, il vous faudra trouver les 3 villages encore isolés pour réveiller les Lutins encore endormis, et à terme restaurer le pouvoir de la Déesse. Une fois arrivé devant le mur principal d’un village, vous ferez la connaissance du lutin local ainsi que de quelques autochtones. Vous devrez ainsi résoudre une série de quêtes pour redonner au lutin local tous ses pouvoirs et faire disparaître l’entièreté des murs érigés il y a 10 ans. Si les thèmes seront différents en fonction des villages, les quêtes seront généralement les mêmes : ramasser du bois et des minerais pour reconstruire les habitations, trouver du minerai ou un élément rare pour reconstruire un objet, faire une recette locale, etc. Bien que le temps défile sous la forme de 4 saisons de 28 jours, chaque village possède un climat permanent, permettant de faire pousser sans difficulté les récoltes demandées pour les différentes quêtes.

Le travail ça ne paie pas

S'il y a bien un point qui m’a choqué dans Harvest Moon Wind of Anthos, c’est de voir à quel point le travail ne paye pas. Que ce soit l’élevage ou la culture des champs, les produits que nous en retirons et que nous déposons dans la boîte d’expédition chaque jour ne nous donnent que des bénéfices misérables. Reste alors le travail à la mine pour tenter de crafter des pierres précieuses pour les revendre, mais là encore, le gain apporté est risible en comparaison du temps et de l’endurance que nous sacrifions dans les mines. La seule activité qui nous permette de nous faire un pécule confortable reste essentiellement la pêche une fois la grosse canne débloquée dans le village de Lilikala. À noter que vous pourrez dans les différents villages améliorer vos outils contre de l’argent et des matériaux pour diminuer votre consommation d’endurance.

L’endurance est clairement quelque chose qui vous fera défaut en début de partie. Vous débuterez avec 5 cœurs et rien que le fait de marcher entamera votre endurance. 5 coups de pioche ou de marteau entament une moitié de cœur. Pour restaurer votre endurance 3 solutions : Dormir jusqu’au lendemain, manger des fruits et légumes récoltés çà et là, ou manger des plats au restaurant du coin où que vous aurez préparé dans votre cuisine. Ne nous mentons pas, en plus de restaurer pas énormément de cœurs, les plats au resto ont eux aussi connu l’inflation dans cet opus (plus de 3000 pièces pour restaurer 4 cœurs, c’est du vol). Reste alors la solution de stocker un maximum de nourritures et de poisson pour préparer vos plats. Les sources chaudes seront aussi pratiques pour récupérer de l'endurance dans les zones les plus difficiles. 

Points importants, plusieurs zones du jeu auront des conditions climatiques extrêmes (froid / chaleur), et vous demanderont d’avoir des tenues adéquates, faute de quoi votre endurance fondra comme neige au soleil. Pour éviter cela, il faudra préparer des recettes proposant des effets de protection climatique, ou avoir des tenues qui vous protégeront. La région de Zimagrad est clairement la zone la plus énervante étant donné que l’on débloque la possibilité de crafter une tenue adéquate qu’après-avoir fini sa quête principale. Heureusement, on y trouvera également les sources chaudes qui nous maintiendront réchauffés pendant 2 malheureuses petites minutes.

Côté élevage, ce n’est pas non plus un investissement rentable, à part le lait et les œufs pour les recettes, et une monture pour se déplacer rapidement sans flinguer notre endurance, le prix des matériaux récolté ne vaut clairement pas le coup. Un sac de nourriture qui dure 1 journée coûte 50 pièces alors qu’un œuf pondu tous les 2 jours en rapporte 55. Du lait, 110 pièces, etc. Le plus intéressant reste alors d’apprivoiser les animaux les plus rares dans la nature en les caressant et en les nourrissant pour pouvoir les ramener dans notre étable et récupérer leurs matériaux. Vous me direz qu’il reste toujours la possibilité de planter son gazon pour faire notre propre nourriture, mais contrairement aux épisodes précédents, le gazon disparaît à la première récolte, et je ne suis pas devenu paysan juste pour faire pousser du gazon !

Dernier point que nous avons oublié d’aborder : la culture hybride. Chaque semence à sa saison de prédilection indiquée en commentaire. Si vous tentez de planter des tomates en hiver par exemple et que vous arrosez bien les semences tous les jours, vous pourrez obtenir des tomates classiques, ainsi que des variantes en fonction de la saison actuelle. Les hybrides ne sont pas particulièrement plus chers que les récoltes classiques, mais il y a un côté collectionnite pas désagréable en tentant de compléter l’encyclopédie de notre Docpad. Sans compter que le jeu possède également un système de trophée, il est très tentant de découvrir tout ce que le titre a à proposer.

Dans la vie faut s’entraider

Une fois les quêtes principales d’un village terminées, vous aurez le retour de toute la population locale, et ces derniers se feront une joie de vous demander une tonne de service quand vous les croiserez, ou directement dans votre boîte aux lettres. Ils vous demanderont de leur apporter des matériaux précis en échanges d’autres récompenses comme des graines, de la nourriture ou des matériaux. Totalement dispensables, réaliser ces quêtes vous permettront néanmoins de renforcer vos liens avec les habitants, représentés par des notes de musique. Au fur et à mesure que vos relations avec les habitants évolueront, vous constaterez que la ville s’épanouira de plus en plus, la rendant plus vivante au fur et à mesure. Ce côté évolutif est relativement plaisant à voir si l’on se force à s’investir dans cet aspect du jeu.

Qui dit Harvest Moon dit bien évidemment relations amoureuses. Vous aurez un total de 10 prétendants que vous pourrez courtiser, en répondant à leurs quêtes, et en leur offrant des cadeaux quotidiens. Chaque palier d’amitié passé permettra de voir une petite cinématique, et de voir nos personnages se rapprocher davantage. Au bout d’un certain temps, il sera également possible de déclarer sa flamme à son ou sa prétendante en lui offrant un item spécial, avant que votre moitié vienne s’installer chez vous pour fonder par la suite une famille. Mais à 100000 pièces d’or la rénovation de votre maison pour agrandir la famille, autant dire que la vie de couple ce ne sera pas pour tout de suite.

Beaucoup de défauts, et pourtant…

Après la qualité des derniers opus estampillés Harvest Moon, j’avoue avoir acheté avec beaucoup de préjugés mon exemplaire, en me disant que ça fera au moins un test de plus sur Nintendo-Master. Sans surprise, bien que s’inspirant beaucoup d’un certain Breath of the Wild pour sa structure Open World, le jeu possède des lacunes évidentes. Un peu de lag par-ci par-là une traduction française aux fraises (on passe du tutoiement au vouvoiement en deux phrases, des textes en anglais, des fautes, etc.), l’impossibilité de sauter ou de dévaler une pente (quitte à s’inspirer de BOTW, pourquoi ne pas avoir mis un bouton saut et une cocotte pour remplacer la paravoile ???), et la répétitivité des quêtes de village est également bien présente. Et pourtant, malgré tous ces défauts, je n’arrive pas à m’arrêter de jouer, et ce même après avoir dépassé les 30 heures de jeu et atteint la fin de l’aventure principale.  

Bien que basique, le style graphique a un certain charme, et le côté monde ouvert reste intéressant pour donner l’envie aux joueurs d’explorer chaque zone pour dénicher les fruits de récolte, les animaux rares et les coins de pêche les plus intéressants. Quelques minis jeux sont également à débloquer en réalisant les quêtes de villageois. Côté musique, chaque village possède son propre thème, la partie sauvage, quant à elle, se contente d’un thème unique qui fait le café. Avec Harvest Moon Wind of Anthos, on se retrouve finalement avec un jeu chill qui nous demandera de prendre notre temps pour l’apprécier malgré ses défauts.


7
Même s'il n'est clairement pas le jeu de l'année et qu'il reprend un certains nombre d'éléments de The Legend of Zelda : Breath of the Wild, je n'arrive pas à me décrocher de Harvest Moon: The Winds of Anthos. Le titre possède une ambiance chill, et les limitations physiques de notre personnage en début d'aventure nous poussent à prendre le temps de découvrir le jeu pas à pas. Si je regrette beaucoup le fait que nos exploitations de champs et de bétail rapportent vraiment peu d'argent pour faciliter l'accès aux grosses améliorations du jeu, j'avoue avoir pris beaucoup de plaisir à explorer Anthos à la recherche des villages isolés et des petits coins secrets du jeu. Une surprise qui fait plaisir après plusieurs opus relativement décevants.

  • Un côté Open World correct pour une première tentative
  • De nombreuses cultures à faire pousser
  • Ainsi que de nombreux hybrides
  • Diverses montures à découvrir
  • Un chara-design plus agréable que celui des opus précédents
  • Une ambiance chill qui donne envie de jouer encore et encore
  • Une traduction très moyenne
  • Il manque un bouton saut...
  • Et une cocotte pour remplacer la paravoile
  • Un peu répétitif dans les quêtes principales
  • Le jeu ne récompense pas suffisamment les efforts investis dans les cultures et les animaux