Nintendo Switch

Ghosts 'N Goblins Resurrection

Test Switch

Ghosts 'N Goblins Resurrection

Par rifraff - Le 08/03/2021 à 10:55

Dans le petit monde des jeux vidéo, il existe des séries que les joueurs adorent mais que bizarrement, on ne voit plus très souvent. Ghost ’n Goblins en fait partie. Née sur borne d’arcade au milieu des années 80, la série a vite été déclinée sur ordinateurs et consoles et notamment les consoles Nintendo. En quelques jeux à peine, Ghost ’n Goblins, Gouls ‘n Ghosts et Super Gouls ‘n Ghosts, la licence est devenue culte auprès des joueurs tant par ses mécanismes de jeu et son aspect plateforme-aventure que par sa difficulté homérique et son univers original mélangeant les légendes médiévales avec l’imagerie fantastique traditionnelle.

Cependant, si la licence a eu droit à de nombreuses déclinaisons et même à de super spin-offs (Gargoyle’s Quest ou encore Maximo) depuis 2007, Capcom semblait l’avoir oublié. Quelle joie de la retrouver aujourd’hui en exclusivité sur Nintendo Switch

 

Un vrai coup de pied au culte

 

Ghosts 'N Goblins Resurrection est un titre inédit qui rend hommage et réinvente Ghosts 'n Goblins et Ghouls 'n Ghosts avec un certain panache. On y retrouve en effet tout ce qui a fait le succès des jeux passés, dans le fond comme dans la forme, tout en l’agrémentant de quelques nouveautés qui loin d’altérer la recette originale la rehausse au contraire de nouvelles saveurs tout aussi piquantes ! Mieux, on retrouve carrément des passages des deux jeux originaux repensés et parfaitement intégrés au nouveau titre.  En ce sens, Capcom a bien fait de convoquer Tokoru Fujiwara, le papa de la licence, que Capcom pour concocter cette nouvelle mouture.

Difficulté

D’abord le jeu n’essaie pas de se défiler et propose une aventure assez difficile malgré l’ajout de quatre niveaux de difficulté qu’il est possible de changer à la volée. Les deux premiers niveaux de difficulté, Paladin et Chevalier sont d’ailleurs à s’arracher les cheveux et on les réservera aux pros du pad ou à ceux qui sont prêts à recommencer plusieurs fois les mêmes niveaux depuis le début.

Le mode Ecuyer est sûrement le mode le plus équilibré et celui que l’on conseillera à tous pour débuter car même si les ennemis sont toujours coriaces, il permet de recommencer encore et toujours grâce aux points de sauvegarde réguliers. Il y a sinon, le mode Laquais qui permet de bénéficier d'un sort d'immortalité et que, évidemment, on déconseillera à moins de vouloir être marqué par le sceau de l'infamie des « noobs ». En même temps, faut bien commencer et cela permet véritablement à tout le monde de s’amuser sachant tout de même qu’en contrepartie avec ce mode "de nombreux mystères du jeu resteront alors inaccessibles"

L’histoire

Tout commence alors qu’Arthur se la coule douce en caleçon (à petits cœurs, évidemment) dans la campagne, roucoulant avec la princesse, et que tout d’un coup des forces démoniaques se déchainent. En moins de deux, le château est en feu et la belle est enlevée sous les yeux de son preux chevalier qui n’a plus qu’une seule chose à faire, renfiler son armure et partir au turbin dans le royaume des démons. A partir de là, on court, au saute, on charcute et on se fait charcuter ! C'est l'histoire de la vie, le cycle éternel.  Alors, certes, on pourra regretter l’histoire bateau mais elle n’a en réalité que peu d‘importance si ce n'est qu'elle renoue avec celles des jeux d’origine qui n’étaient qu’un prétexte à la mécanique de jeu tout en leur donnant leur ton léger et décalé.

Gameplay

Le jeu reprend bien évidemment le gameplay originel avec quelques nuances. Il s’agit toujours d’un jeu de plateforme-aventure en scrolling horizontal dans lequel on dirige Arthur en vue latérale sur un plan 2D dans des environnements nocturnes et lugubres rappelant de grands films d’épouvante. Arthur court et saute de plateforme en plateforme (mais malheureusement qu'une fois, le double saut n'ayant pas été repris) en tentant de se frayer un chemin entre les nombreux pièges, le déluge de mitrailles incessant et les ennemis divers et variés qui pullulent et qui ont tendance à surgir de tous les côtés pour foncer droit sur lui. Ectoplasmes, zombies, chevaliers volants, corbeaux démoniaques, dragons, plantes carnivores, cyclopes... La liste n'est pas exhaustive.  Le jeu est loin d'être une promenade de santé et il vaut mieux avoir de bons réflexes pour progresser dans cet Enfer d’autant plus que l’ennemi le plus redoutable du jeu est probablement l’environnement lui-même. Un environnement hostile, donc,  qui ne cesse de se transformer en présence d’Arthur avec des collines qui surgissent, des chemins qui se ferment, des fumées qui intoxiquent, des cratères qui se forment ou encore des éclairs qui transpercent les cœurs et les âmes.

 Arthur aura bien besoin de son armure pour se protéger sachant qu’à chaque rencontre ou collision malencontreuses, comme dans les jeux d’origine, il en perd à chaque fois un morceau jusqu’à se retrouver en caleçon. Un principe qui remplace la barre de vie et qui est visuellement compréhensible par tous puisque lorsque Arthur se retrouve en caleçon, on comprend aisément qu’il est vulnérable et qu’au coup suivant, ce sera le game over.

Heureusement, en chemin, Arthur peut récupérer des morceaux d’armure et lorsqu’il meurt, il reprend au dernier point de sauvegarde bien protégé. Par ailleurs, Arthur n’est pas démuni. Il peut attaquer en lançant des armes dans (seulement) trois directions différentes  :devant, derrière et en haut. La première arme en sa possession est une lance mais très vite, Arthur trouve d’autres armes qui ont des styles et des effets très différents comme la dague, l’arbalète, l’eau bénite, le marteau ou encore le boulet à pointe. Comme dans les jeux d'origine, il faudra d'ailleurs parfois faire attention de ne pas ramasser l'arme qui se présente sachant qu'on ne peut en porter qu'une à la fois, et qu'une arme ramassée remplace automatiquement l'autre. Cependant, plus tard, Arthur pourra conserver plusieurs armes jusqu'à trois grâce à un systèmes de magie et de compétences que l’on peut acquérir au fur et à mesure en ramassant des petites fées égarées dans les niveaux. Un petit jeu dans le jeu qui s'avère gratifiant mais qui oblige à farfouiller dans tous les niveaux et à faire preuve de réflexes car les fées n'apparaissent généralement que quelques secondes.

Entre les niveaux, en fonction du nombre de fées ramassées, on débloque ainsi des Habiletés et des magies que l’on peut utiliser en combat. On peut ainsi débarrasser l’écran de ses ennemis ou activer une invincibilité temporaire. Ainsi plus on joue, plus son héros devient puissant, incitant à refaire les niveaux déjà parcourus et ceux délaissés précédemment. Un vrai plaisir de gamer d'autant plus que les niveaux sont variés avec de nombreux chemins possibles et des situations qui se renouvellent constamment. Outre les fées, on retrouve les coffres à faire apparaître mais aussi des zones secrètes à ouvrir et bien sûr les inévitables boss de fin de niveau à terrasser en alliant réflexe et réflexion.

Durée de vie

Le jeu est découpé comme les titres originaux en plusieurs niveaux nommés Royaumes qui sont eux-mêmes découpés en zones. La nouveauté, c’est qu’il est possible de choisir à chaque fois son chemin entre deux niveaux différents, inspirés ou reprenant des passages connus de Ghosts ’n Goblins ou de Gouls ‘n Ghosts. On peut ainsi plus facilement progresser et choisir le chemin qui nous plait sachant qu’au final on peut aussi revenir en arrière et décider à chaque fois de parcourir les deux niveaux afin de tout récupérer et de ne rien rater du jeu. Il est vrai qu’en ligne droite, le jeu est sinon assez court. Comptez six ou sept heures- même moins sans doute si vous rushez, pour terminer le jeu une première fois. Cependant, le titre est riche, et il serait dommage de passer à côté de toutes les plaisirs (sadiques) et les subtilités du titre. Un jeu comme Ghost’n Goblins Resurrection, ça se savoure ! Il faut signaler qu’une fois le jeu terminer, un game+ se débloque, permettant de refaire les niveaux plongés dans une semi-obscurité avec de nouveaux défis et surprises…

Graphismes

Le jeu reproduit parfaitement l’ambiance et l’esprit des jeux d’origine avec des graphismes en 2D sur plusieurs niveaux très beaux comme dessinés à la main. Développé sous le moteur RE Engine, le jeu déploie en outre de magnifiques effets et est vraiment très agréable à découvrir et à parcourir. Les animations sont par contre un peu rigides et certains regretteront sans doute le choix d’avoir transformé Arthur en une sorte de pantin style attache-parisiennes. Mais s’il y avait sans doute la possibilité de faire un jeu beaucoup plus joli, il se dégage du jeu un charme rétro irrésistible en adéquation avec les jeux originaux soutenu par une bande son au diapason accentuant le côté magique et féerique du jeu.

 

Mode Coopération

Si Ghosts 'N Goblins Resurrection est un jeu solo. Il propose aussi de faire l’aventure à deux, chacun avec sa manette ou même son Joy-Con à l'horizontal. Un mode spécial bienvenu même s’il ne faut pas s’attendre à pouvoir diriger deux chevaliers au même niveau. En effet, le second joueur sert avant tout d’aide au premier en dirigeant un des trois esprits disponibles qui ont chacun des facultés spéciales. Le premier construit des plateformes, le second permet de soulever Arthur dans les airs et de ramasser des objets hors de portée, et le troisième peut créer une bulle protectrice. A l’arrivée, un mode coopération très original qui permet d’appréhender les niveaux différemment, offrant de nouvelles perspectives. 

 

En résumé, il n’y a pas grand-chose à dire de négatif sur cette résurrection surtout si vous aimez, de base, les jeux originaux. On regrettera peut-être l'absence du double saut et le fait qu'on ne puisse tirer que dans trois directions. Il y a aussid es passages bien rageants ou on est quasiment obligé de trépasser à cause d'un monstre surgissant tout d'un coup... Si les fantômes et les démons ne vous font pas peur, n'hésitez pas à relever le défi et à partir à l'aventure !

 

8
Entre remaster et reboot, Ghosts 'N Goblins Resurrection fera chaud au cœur des fans et saura conquérir celui des nouveaux venus avec ses monstres et ses merveilles à condition bien sûr, d'aimer le genre "die and retry".

  • Ambiance infernale
  • Réalisation solide
  • Difficulté bien présente...
  • Mais avec des options pour tous
  • Un mode coopératif amusant
  • Un vrai trip rétro avec des nouveautés bien intégrées
  • Pas de double saut
  • Des morts parfois inévitables
  • Assez court en ligne droite